Philippe Claudel

Sophie a écrit:

coline a écrit:

monilet a écrit:

Si ce n'est fait, il vos faut lire Meuse, l'oubli.", son premier livre. (Plutôt à chercher en bibliothèque).

Ca aussi c'est prévu!...Et j'espère bien le trouver en librairie...

Si tu ne le trouves pas, je pourrai le mettre au cerclage, quandje l'aurai extrait de son carton.

Merci Sophie, mais je vais déjà essayer de le trouver...J'aime trop garder les livres que j'ai lus...

Petite fabrique de rêves et de réalités



Ce serait comme un making-off en mots du tournage du film Il y a longtemps que je t'aime.

L'ouvrage se divise en deux parties:
- La première où, par ordre alphabétique, Philippe Claudel choisit des mots et à partir d'eux écrit un paragraphe (plus ou moins long) qui lui permet d'évoquer sa première expérience de réalisation d'un long- métrage. Avant, pendant, un peu après...
Abîme, absence, accent, accident, acteurs, action, actrices, amoureux, ange, après, argent...

- La seconde, c'est le scénario du film.

Que dire de cet ouvrage?
Qu'il m'a intéressée parce que j'avais vu le film.
Qu'ayant été déçue par ce film alors que j'aime beaucoup Philippe Claudel, j'ai aimé qu'il m'explique ce qu'il avait voulu mettre dedans et qui ne m'a pas forcément sauté aux yeux ...

J'ai apprécié de comprendre ses intentions dans tel ou tel choix qui m'avait paru maladroit, redondant, explicatif...

Cela ne change pas mon regard sur le film.
C'est bizarre j'ai l'impression de lire dans cet ouvrage comme une justification nécessaire...La démarche me paraît presque touchante...comme un élève qui s'expliquerait devant ses professeurs...
Ce qui me paraît évident, c'est l'excitation et aussi le doute de cet écrivain qui passe à la réalisation cinématographique, un rêve très ancien.

Ce qui me fait flipper ce sont ces mots:

"Roman
J'ai terminé l'écriture du Rapport de Brodeck juste avant de commencer la préparation du film. Durant le tournage, il a fallu que je relise les épreuves du livre. Ce fut très fastidieux, et complètement exotique. Je ne sais pas pourquoi j'ai eu le sentiment que c'était mon dernier roman, sentiment que j'ai encore. Est-ce parce que j'étais engagé dans une entreprise tellement différente et qui me comblait? Etais-je en train d'abandonner un genre, comme on quitte une femme qu'on a longtemps aimée pour en suivre une autre?"[/b]

Le réalisateur va-t-il nous priver de l'écrivain?...

Petite fabrique de rêves et de réalités (extraits):

"Sait-on jamais d'où viennent les désirs et comment naissent les histoires? Sommes-nous de grands orphelins qui créent des images pour être un peu moins seuls et un peu plus aimés? Pourquoi la vie ne nous suffit-elle pas, et quel besoin opiniâtre avons-nous d'en saisir les reflets?"

"C'est un film d'écrivain dans le sens où il montre l'importance que les livres peuvent avoir dans nos vies. Les livres, comme la maison, sont des personnages du film. Ils y tiennent un rôle essentiel. On les voit presque partout. J'avais envie de cette présence physique, et j'avais envie d'exprimer combien la place des livres dans nosexistences peut se révéler essentielle. Les livresqui sont un peu plus mis en évidence témoignent de goûts très personnels."
Ceux qui sont mis en évidence:
- Sylvie de Gérard de Nerval
- Julien Gracq (un ouvrage sur Gracq)
- L'invention de Morel de Bioy Casares
- Elisa de Jacques Chauviré
- Qui a ramené Doruntine? de Ismaïl Kadaré
- Tristes revanches de Yoko Ogawa
- Le cavalier suédois de Léo Perutz
- L'iris de Suze de Jean Giono
- Crime et châtiment de Dostoievski

"Presque tous les personnages ont un rapport avec les livres. C'est peut-être un des rares aspects militants de ce film, clairement avoué en tout cas. A l'heure où beaucoup se plaignent qu'on ne lit plus, je voulais montrer des vies traversées, nourries, soutenues par les livres. Et j'étais très heureux de voir la conséquence immédiate de la présence des livres dans la maison: des membres de l'équipe les touchaient, les regardaient, en lisaient quelques pages ou les emportaient le soir à l'hôtel. Ils cessaient alors d'être des choses inertes et de simples éléments de décor: ils avaient une existence."

Petite fabrique de rêves et de réalités (mot de l'éditeur)

« Il me semble souvent que j’écris des romans comme le ferait un cinéaste, et j’ai eu le sentiment très net de réaliser mon fi lm, Il y a longtemps que je t’aime, comme un écrivain compose un roman. Je crois avoir trouvé
aujourd’hui, en tant qu’homme qui essaie sans cesse d’interroger le monde, une forme d’équilibre – au sens où on le comprendrait pour un équilibriste – en mêlant les deux approches, celle de l’écrivain qui se sert de mots et qui
s’enferme au moment de la création dans une grande solitude, et celle du cinéaste qui combine les sons, les mots mais aussi le mouvement, la pellicule, la lumière, la matière humaine et qui ne peut créer qu’en s’entourant d’autres
personnes.
Une fois le tournage passé, une fois le fi lm achevé, je n’en avais pas fi ni avec l’aventure. Le désir de la réexplorer avec le recul, et avec les mots – ceux de l’écrivain ? ceux du cinéaste ? – s’est alors imposé. J’ai regardé toutes les
photographies prises durant le tournage, j’ai feuilleté pour la millième fois le scénario, j’ai songé aux décors, aux comédiennes, aux techniciens, au cadre, aux fi gurants, à toutes sortes d’éléments qui m’ont permis de revenir dans
les moments qui sont ceux de la naissance d’un film, de revenir sur les visages, sur les angoisses – les miennes et celles des autres –, les découvertes, les difficultés, les beautés. Bref, j’ai tenté de constituer un making of d’un genre
particulier qui ferait comprendre la double nature qui est la mienne. Et il me semble aujourd’hui, grâce à ce petit livre qui peut se lire aussi comme une autobiographie fragmentée, tendre encore davantage la corde sur laquelle j’essaie de cheminer, depuis longtemps déjà. »
Philippe Claudel

Petite fabrique des rêves et des réalités


Je n'ai pas vu le film mais comme c'est Claudel, j'ai acheté.
On retrouve son écriture donc our les fans, c'est un plaisir.

La première partie du livre est un abécédaire en rapport avec le film, son tournage, les acteurs..., avec des éléments autobioagraphiues importantes. Claudel se dévoile un peu, et c'est intéressant.

La 2ème partie est le scénario du film, juste avant le tournage: on imagine le film, et on retrouve le style Claudel, ses interrogations et centres d'intérêt.

J'ai toujours envie de voir le film, ce que j'ai lu n'a, à mon sens, pas gâché cette envie. Je veux le voir pour Claudel, pour les deux actrices principales que j'aime beaucoup et pour Nancy, que je connais bien; d'ailleurs avec un peu de chance, je le verrai à Nancy.

C'est intéressant parce que, Sophie, toi et moi n'avons pas lu cet ouvrage dans les mêmes conditions...Toi avant, moi après le film...

Je rappelle à ceux qui seraient intéressés que je l'ai proposé dans le Cercle...

Je suis en train de lire "Le bruit des trousseaux". Un livre simple, court , qui ramène au jour les anecdotes d'une prison. Des phrases courtes, des anecdotes courtes et ciblées. Et néanmoins, ce livre me remue ! Il me remue profondément ! D'autant plus profondément que je sais que Philippe Claudel a enseigné à la maison d'arrêt de Nancy. Et que ce livre, ces anecdotes doivent se transformer en son livre, en ses anecdotes.

Steven a écrit:

Je suis en train de lire "Le bruit des trousseaux". Un livre simple, court , qui ramène au jour les anecdotes d'une prison. Des phrases courtes, des anecdotes courtes et ciblées. Et néanmoins, ce livre me remue ! Il me remue profondément ! D'autant plus profondément que je sais que Philippe Claudel a enseigné à la maison d'arrêt de Nancy. Et que ce livre, ces anecdotes doivent se transformer en son livre, en ses anecdotes.

D'où sans doute aussi le sujet de son film "Il y a longtemps que je t'aime"...

Steven a écrit:

Je suis en train de lire "Le bruit des trousseaux". Un livre simple, court , qui ramène au jour les anecdotes d'une prison. Des phrases courtes, des anecdotes courtes et ciblées. Et néanmoins, ce livre me remue ! Il me remue profondément ! D'autant plus profondément que je sais que Philippe Claudel a enseigné à la maison d'arrêt de Nancy. Et que ce livre, ces anecdotes doivent se transformer en son livre, en ses anecdotes.

Mes souvenirs sont anciens mais je crois que celui-là m'avait moins emballé, ou alors c'était "quelques uns des cent regrets".
Mais en général, comme beaucoup le disent ici, c'est du super.
Coline, ne devais-tu pas lire "Meuse, l'oubli" ? (le premier et celui qui m'a "accroché" à cet auteur; honte à moi si tu en as fait un compte rendu sur ce fil).

monilet a écrit:

Coline, ne devais-tu pas lire "Meuse, l'oubli" ? (le premier et celui qui m'a "accroché" à cet auteur; honte à moi si tu en as fait un compte rendu sur ce fil).

Si si tu as raison...Je dois le lire il est noté dans ma LAL...

monilet a écrit:

Steven a écrit:

Je suis en train de lire "Le bruit des trousseaux". Un livre simple, court , qui ramène au jour les anecdotes d'une prison. Des phrases courtes, des anecdotes courtes et ciblées. Et néanmoins, ce livre me remue ! Il me remue profondément ! D'autant plus profondément que je sais que Philippe Claudel a enseigné à la maison d'arrêt de Nancy. Et que ce livre, ces anecdotes doivent se transformer en son livre, en ses anecdotes.

Mes souvenirs sont anciens mais je crois que celui-là m'avait moins emballé, ou alors c'était "quelques uns des cent regrets".
Mais en général, comme beaucoup le disent ici, c'est du super.
Coline, ne devais-tu pas lire "Meuse, l'oubli" ? (le premier et celui qui m'a "accroché" à cet auteur; honte à moi si tu en as fait un compte rendu sur ce fil).

Je me relis, je n'avais pas souvenir d'avoir posté ça. Je n'arrive pas à comprendre ce que j'ai voulu écrire dans la dernière phrase !

Steven a écrit:

Steven a écrit:

Je suis en train de lire "Le bruit des trousseaux". Un livre simple, court , qui ramène au jour les anecdotes d'une prison. Des phrases courtes, des anecdotes courtes et ciblées. Et néanmoins, ce livre me remue ! Il me remue profondément ! D'autant plus profondément que je sais que Philippe Claudel a enseigné à la maison d'arrêt de Nancy. Et que ce livre, ces anecdotes doivent se transformer en son livre, en ses anecdotes.

Je me relis, je n'avais pas souvenir d'avoir posté ça. Je n'arrive pas à comprendre ce que j'ai voulu écrire dans la dernière phrase !

Il ne faut plus poster à 1h du mat' Steven...

Steven a écrit:

Et que ce livre, ces anecdotes doivent se transformer en son livre, en ses anecdotes.[/b]

Je me relis, je n'avais pas souvenir d'avoir posté ça. Je n'arrive pas à comprendre ce que j'ai voulu écrire dans la dernière phrase ! [/quote]

C'est pourtant très clair, Steven !

J'ai terminé "Les bruits des trousseaux."
Après ma première critique édifiante et très claire... Petit rappel :

Citation :

Et que ce livre, ces anecdotes doivent se transformer en son livre, en ses anecdotes.

.... je ne sais pas trop quoi ajouter.
Si ce n'est que c'est une lecture de qualité. Une série d'anecdotes sur l'univers carcéral. Une liste sans lien entre les différentes anecdotes. Elles se succèdent, certaines nous plongeant dans l'effroi, d'autres aérant tout cela.
Mais, comme Claudel a travaillé comme professeur de français à la prison de Nancy, je ne peux m'empêcher de penser qu'il y a puisé l'inspiration. Et ces anecdotes qui me font froid dans le dos me mettent d'autant plus mal à l'aise :

Citation :

Jacques H était un détenu très calme, jusqu'au jour où le juge lui refusa l'autorisation de se rendre à l'enterrement de sa mère. Il y serait pourtant allé encadré par deux gendarmes. Il protesta, insulta le juge et les gardiens venu le calmer. On le mit au cachot une semaine : là, il put tranquillement imaginer ce qu'avaient été les funérailles de sa mère.

Citation :

Les soirs, les surveillants qui étaient de garde dans les coursives n'avaient pas les clefs des cellules : c'était une mesure de sécurité. Une nuit, une détenue est morte à cause d'une crise d'asthme, après avoir demandé longtemps de l'aide et un médicament.

Puis, plus léger :

Citation :

Ces deux détenus qu'un gardien avait surpris en train de se masturber mutuellement dans la salle d'informatique. Une sanction avait été prise immédiatement : ils avaient été privés de cours, notamment d'informatique.

La qualité de l'écriture de Philippe Claudel sert son livre et m'a accroché, malgré une inégalité dans l'intérêt des anecdotes... à l'image de la vie..

Le monde sans les enfants de Philippe Claudel

Broché: 181 pages Éditeur : Stock (11 octobre 2006)
ISBN-10: 2234059461

Présentation de l’éditeur
Les enfants aujourd'hui ne s'en laissent pas conter, mais ce sont néanmoins des enfants, avec leurs angoisses, leur naïveté, leurs interrogations, leurs espoirs. Ces histoires, souvent cocasses et drôles, leur ouvrent une fenêtre poétique et parfois philosophique sur le monde. Au fil des pages, on croise des fées maladroites, des balayeuses de soucis, des chasseurs de cauchemars, des fillettes qui inventent des vaccins pour rendre les gens heureux, et d'autres personnages pleins de tendresse.
Toujours avec pudeur et émotion, Philippe Claudel aborde, grâce à eux, des sujets graves ou tabous, comme la maltraitance, la maladie, la guerre, la mort, la différence, mais aussi tout simplement ces petites peurs ou ces complexes que l'on doit vaincre pour devenir grand. Ces histoires à partager en famille sont une invitation au dialogue, au débat avec les adultes une fois le livre refermé car les grandes personnes oublient trop facilement les enfants qu'elles ont été, et leur responsabilité à l'égard des générations à venir. De superbes illustrations de Pierre Koppe accompagnent ce livre touchant et poétique, pour petits et grands.

Biographie de l'auteur
Philippe Claudel est né en 1962. Auteur notamment des Âmes grises (Stock, 2003) et de La petite fille de Monsieur Linh (Stock, 2005). Ses livres sont traduits en plus de vingt-cinq langues.

Mon commentaire
A chaque histoire, une chute, une envolée plutôt.
Poésie, conte, galerie de portraits, le lecteur est charmé par le côté lyrique, à souhait, sa coloration sympathique des mots qui font mouche.
A chaque histoire, un peu de lumière, quelque soit le lieu, même si le chasseur de cauchemar ne rencontre jamais le garçon qui rentrait dans les livres.
A lire à ceux dont les oreilles claires entendent rêver un peu plus chaque soir avant de s'endormir. Ce livre est une belle leçon à cogiter, en parcourant les portraits de ces solitudes d'enfants qui imaginent rencontrer le meilleur, plus vite, plus tôt, plus loin.
Apprendre à accepter son être, c'est grandir dans sa peau, se réjouir de la présence des autres, en acceptant ce qu'ils sont eux-mêmes.