Muriel Barbery

J'avais bien aimé, mais les américains, qui le découvrent traduit, n'ont pas l'air d'apprécier :
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Le béret et la baguette du hérisson
L’Élégance du hérisson, de Muriel Barbery, est traduit dans une trentaine de langues. Dans le New York Times, Caryn James fait la moue. L’auteur « flatte ses lecteurs avec un vernis intellectuel ». Les courts chapitres sont « plus des essais que de la fiction ». Et truffés de références. Renée, la concierge, assène un « mini-traité de phénoménologie ». Curieusement, l’auteur ne fait pas référence au livre d’Isaiah Berlin sur Tolstoï, Le Hérisson et le Renard, où les penseurs sont répartis en deux catégories : les renards qui, comme Renée, collectionnent des idées sans lien entre elles; et les hérissons, animés par une vision unificatrice. Caryn James craint que ce livre renforce les stéréotypes sur les Français avec leur béret, leur baguette et leur philosophie.

Muriel Barbery, The Elegance of the Hedgehog, Europa Editions, 2008.

Stella a écrit:

J'avais bien aimé, mais les américains, qui le découvrent traduit, n'ont pas l'air d'apprécier

Oui, c'est toujours les mêmes critiques qui reviennent.
Normal retour du balancier après chaque engouement d'une oeuvre à la fois littéraire et populaire.
On cherche le pourquoi du comment et on trouve toujours quelque chose à y redire, forcément

en même temps c'est vrai que c'est un peu facile et caricatural (en tout cas, je parle de ma lecture de Gourmandise). Mais... comment dire, ça fait partie du plaisir : pas besoin de se poser 10000 questions, c'est juste touchant, humain, et ça pointe des trucs en les grossissant un peu. Pourquoi pas, de temps en temps. (Oserais-je dire que ça me fait le même effet avec Gavalda?)

Queenie a écrit:

en même temps c'est vrai que c'est un peu facile et caricatural (en tout cas, je parle de ma lecture de Gourmandise).

Une gourmandise est pour moi très loin de valoir L'élégance du hérisson...

Queenie a écrit:

en même temps c'est vrai que c'est un peu facile et caricatural (en tout cas, je parle de ma lecture de Gourmandise). Mais... comment dire, ça fait partie du plaisir : pas besoin de se poser 10000 questions, c'est juste touchant, humain, et ça pointe des trucs en les grossissant un peu. Pourquoi pas, de temps en temps. (Oserais-je dire que ça me fait le même effet avec Gavalda?)

Je n'ai as lu La gourmandise mais je n'ai as vu du Gavalda chez Barbery!! (et même si j'aime bien de temps en temps cette auteure)

Mais bon...ma lecture est ancienne et était encore tout à fait innocente.
J'ai été tellement subjuguée...je me demande parfois si j'ai lu le même livre

coline a écrit:

Queenie a écrit:

en même temps c'est vrai que c'est un peu facile et caricatural (en tout cas, je parle de ma lecture de Gourmandise).

Une gourmandise est pour moi très loin de valoir L'élégance du hérisson...

J'essayerais. Dès que ma bibliothèque se décidera à ré-ouvrir.

aériale a écrit:

-L'élégance du hérisson -

Mon gros coup de coeur de la rentrée !

J'ai eu la grande chance de le découvrir au hasard de mes vagabondages dans les allées de la Fnac ,alors qu'il n'était pas encore rentré dans la cour des" grands ", et qu'aucune critique n'avait influencé mon choix car il était encore tout à fait inconnu :Je l'ai dévoré en un week.end et suis restée stupéfaite devant tant d'éclat !

Muriel Barbery aligne les mots avec une aisance incroyable ,tout est parfait ,aucune fausse note . Sous sa plume alerte , on suit les aventures ,ou plutôt le quotidien de Renée ,Paloma et leur entourage avec délice et on jubile !
Brillant , subtil et drôle ,ce roman a la grâce de ces fables mi-satiriques, mi philosophiques où se cachent sous la verve un peu cynique des trésors d'humanité .

A lire et relire avec bonheur , sans modération ...!

Je ne peux que te citer, ton commentaire résume parfaitement ce que j'ai ressenti à la lecture de ce livre. Un vrai bonheur !
Et quelle écriture !

Je suis tout étonnée de la polémique créée autour de cet ouvrage, même si ce que j'ai pu lire sur ce fil m'a semblé très intéressant.

Moi, je ne retiens que l'immense plaisir qu'a été la découverte de ce hérisson !

Voilà ce que je reproche au hérisson, le fond (et comme disait Confucius "sois toujours attentif au fond du hérisson, petit scarabée").
En fait je retiens qu'une concierge peut être bien plus intelligente et savante et élégante et finaude et instruite et pertinente et sensible que n'importe quel "grand" de ce monde. Je suis bien d'accord. Je pense d'ailleurs que c'est vrai et que ce qu'on appelle "les petites gens" sont sur bien des points bien plus généreux et magnifiques que des gens "installés" ou "reconnus".
Mais j'ai l'impression qu'on a déshabillé Pierre pour habiller Paul, qu'on a donné à la concierge les armes du "camp d'en face" (art, instruction, connaissances). Et du coup, à mon sens, ça ne prouve plus rien. J'aurais voulu qu'on me montre que la concierge remettait en cause l'ordre "hiérarchique" établi avec d'autres armes, sans le reproduire, sans le faire sien. C'est ce que je disais sur un autre fil : pour moi, Muriel Barbery (un vrai talent narratif, une sacré maîtrise de l'écriture, bref, un auteur, réellement) a décollé des étiquettes pour les changer de place et roulez jeunesse. Alors, c'est drolatique et ça peut paraître perturbant ou déstabilisant au début, mais au fond, rien n'a changé, tout est resté exactement pareil. Le supérieurement savant et intelligent l'est toujours, même si sa "caste" sociale est tronquée.
Sinon, je n'ai pas vu de traces de Gavalda en elle.
(mais une idée me vient : et si j'allais sur le fil de Gavalda pour dire toutes les affreuses constatations que j'en fait ? C'est que sur mon blog, j'ai décidé de ne dire que du bien, alors je me rattrape sur ce forum pour dire tout le mal que je pense, hé hé hé, je n'ai pas de coeur)

Pour moi, pour le moment, on ne croit pas une seconde à une "démonstration" quelconque, vu que les "riches" ne sont qu'une caricature.
Des gens d'un autre temps.
D'ailleurs, on trouve une très nette similitude entre la réaction des "riches" à la maladie du mari de la concierge (page 75) et celle de Mme Aubain vis-à-vis du soucis que se fait Félicité pour son neveu, dans Un Coeur simple de Flaubert (page 67 de l'édition Livre de poche)
C'est frappant.

La description des riches dans Le hérisson est non seulement caricaturale (enfin, je crois, je ne maîtrise pas vraiment ce sujet), mais également marquée XIX° siècle.

pagesapages a écrit:

(mais une idée me vient : et si j'allais sur le fil de Gavalda pour dire toutes les affreuses constatations que j'en fait ? C'est que sur mon blog, j'ai décidé de ne dire que du bien, alors je me rattrape sur ce forum pour dire tout le mal que je pense, hé hé hé, je n'ai pas de coeur)

Pour moi, la critique négative est aussi importante que la critique positive (à condition qu'elle soit argumentée, bien sûr). Sinon, toute critique lue sur le net se résume à un concert de louanges...
On avait déjà abordé ce thème dans un fil, précédemment, je crois bien...

eXPie a écrit:

Pour moi, la critique négative est aussi importante que la critique positive

Tu as tout à fait raison en ce qui concerne les avis qu'on peut échanger à droite à gauche. (aussi pour la caricature un peu passéiste de la "hÔte société", mais j'avoue que je connais bien mal les hautes sphères )
C'est uniquement sur mon blog que j'ai décidé de ne plus faire de critiques négatives de livres (j'en faisais avant, ailleurs).
Admettons que je dise "du mal" d'une "grosse production", d'un livre présent dans toutes les librairies et qui sera de toute façon un succès commercial, ma chronique bof ou beurk ne sera même pas le quart de la moitié d'un grain de sel dans l'océan et j'aurais juste la satisfaction d'avoir dit ce que j'avais sur le coeur et d'avoir clairement identifié ce qui pour moi cause problème, épicétou... Et dire "du mal" du travail d'un petit éditeur n'est pas très sympa dans le sens où les problèmes financiers auxquels il doit faire face sont assez dramatiques pour qu'il mette la clé sous la porte plus souvent qu'à son tour. Du coup, je préfère présenter des livres que je trouve intéressants ou troublants ou épatants ou agréables., et ne rien dire des autres.
En plus ça m'évite de lire un livre que je n'aime pas jusqu'au bout ! (c'est ce que je faisais avant, je ne voulais pas parler, surtout en mal, d'un livre que j'avais survolé) Du coup (je n'arrête pas de dire "du coup" c'est un tic) je me laisse plus aller au plaisir de lire maintenant.
Mais je n'en fait pas une règle en fait, c'est juste mon humeur en ce moment

En tout cas, je me sens moins seule maintenant, à ne pas être charmée par le hérisson élégant !

pagesapages a écrit:

En tout cas, je me sens moins seule maintenant, à ne pas être charmée par le hérisson élégant !

eXPie a écrit:

On avait déjà abordé ce thème dans un fil, précédemment, je crois bien...

tu parle de ce fil ici ?

kenavo a écrit:

eXPie a écrit:

On avait déjà abordé ce thème dans un fil, précédemment, je crois bien...

tu parle de ce fil ici ?

Exactement ! Quel oeil ! Quelle mémoire !

eXPie a écrit:

Exactement ! Quel oeil ! Quelle mémoire !

C'est quand même Kenavo la plus forte je trouve. Toutes catégories.
(et peut-être qu'elle a des supers-pouvoirs et un costume et qu'elle sort la nuit pour mettre les méchants derrière les barreaux... Pourquoi y'a pas de smileys en forme de Catwoman, hein ? )