Biographie (source : wikipédia)
Hermann
Hesse est né le 2 juillet 1877 à Calw, Royaume de Wurtemberg, Empire allemand. Il est issu d'une famille de missionnaires chrétiens de confession protestante.
Après avoir achevé ses études latines avec succès à Göppingen,
Hesse rejoignit en 1891 le séminaire évangélique de Maulbronn (dont il fera le cadre de son roman
L'Ornière). Là se révéla en mars 1892 son caractère rebelle : il s'échappa du séminaire et ne fut rattrapé que le lendemain, en pleine nature.
Dès lors commença, sur fond de violents conflits avec ses parents, une odyssée à travers divers établissements et écoles. Hermann
Hesse était dans une phase dépressive de son trouble bipolaire, et il exprima dans une lettre du 20 mars 1892 des pensées suicidaires (« Je voudrais partir comme le coucher de soleil »). En mai 1892, âgé de quinze ans, il fit une tentative de suicide. À la suite de cela, Hermann fut placé dans la maison de santé de Stetten im Remstal, et plus tard dans un établissement pour enfants à Bâle. En 1893, il obtint son diplôme probatoire de première année, mais interrompit ses études.
Il commença un apprentissage de libraire, qu'il abandonna après trois jours, puis devint au début de l'été 1894 apprenti mécanicien pendant quatorze mois. Le travail monotone de soudage et de limage renforça chez Hermann
Hesse le désir de se tourner à nouveau vers une activité spirituelle. En octobre 1895, il se sentit prêt à entamer un nouvel apprentissage de libraire, à Tübingen, et à s'y consacrer sérieusement. Plus tard, il relata ces péripéties de son enfance dans son roman
L'Ornière (« Unterm Rad »).
A partir de 1898, ses revenus de libraire lui assurèrent une indépendance financière. Il publia deux recueils de poèmes, qui furent des échecs commerciaux.
Embauché dans une librairie d'occasion à Bâle, il y fréquenta des érudits amis de ses parents, s'adonna à la lecture des auteurs romantiques allemands et fit de nombreuses promenades, ce qui servit sa quête artistique personnelle, en développant en lui l'aptitude à transcrire littérairement une observation sensorielle, aptitude sans cesse confrontée à une aventure nouvelle. En 1900,
Hesse fut libéré du service militaire en raison de sa faible vue. Ses difficultés de vision durèrent toute sa vie, de même que sa névralgie et ses maux de tête.
En 1901,
Hesse put réaliser l'un de ses grands rêves en voyageant pour la première fois en Italie. À la même époque, les occasions de publier des poèmes et de petits textes littéraires dans des revues se multiplièrent. Désormais, les salaires de ces publications contribuaient à ses revenus. Très vite, l'éditeur Samuel Fischer s'intéressa à
Hesse, et le roman Peter Camenzind, pré-publié en 1903 et publié officiellement en 1904 chez Fischer, marqua la rupture :
Hesse pouvait maintenant vivre de sa plume.
La consécration littéraire permit à
Hesse d'épouser en 1904 la photographe Maria Bernoulli (1868–1963), de s'installer avec elle à Gaienhofen au bord du lac de Constance, et d'y fonder une famille comptant trois fils, Bruno, Heiner et Martin. Il y écrivit son deuxième roman
L'Ornière, paru en 1906. Par la suite, il rédigea surtout des nouvelles et des poèmes.
Son roman suivant,
Gertrude (1910), évoque la crise de créativité de
Hesse. Il acheva péniblement cette œuvre, et la considéra plus tard comme ratée. Les désaccords se multipliaient aussi dans son ménage, et pour prendre de la distance,
Hesse fit en 1911 un long voyage à Ceylan et en Indonésie. Il n'y trouva pas l'inspiration spirituelle et religieuse espérée, cependant ce voyage imprégna fortement ses œuvres ultérieures, à commencer par
Carnets indiens (1913). Après le retour de
Hesse, la famille déménagea en 1912 à Berne, mais ce déplacement ne résolut pas les problèmes du couple, comme le dépeignit
Hesse en 1914 dans son roman
Roßhalde.
À la déclaration de la Première Guerre mondiale en 1914,
Hesse se présenta comme volontaire à l'ambassade d'Allemagne, car il ne pouvait supporter de rester inactif, pendant que d'autres jeunes écrivains mouraient au front. Il fut néanmoins déclaré inapte au combat et affecté à Berne à l'assistance aux prisonniers de guerre, auprès de l'ambassade d'Allemagne. À cette époque, il était coéditeur de la Deutsche Interniertenzeitung (Journal des internés allemands, 1916-1917), éditeur du Sonntagsbote für die deutschen Kriegsgefangenen (Courrier dominical des prisonniers de guerre allemands, 1916-1919), et responsable de la « Librairie des prisonniers de guerre allemands ».
Le 3 novembre 1914, il publia dans la Neue Zürcher Zeitung l'article « O Freunde, nicht diese Töne » (« Mes frères, cessons nos plaintes ! », premier vers de l’Ode à la joie), dans lequel il appelait les intellectuels allemands à ne pas tomber dans les polémiques nationalistes. Il en résulte ce que
Hesse qualifia plus tard de grand tournant de sa vie : pour la première fois, il se retrouva au milieu d'une violente querelle politique, la presse allemande l'attaqua, il reçut des lettres de menace et de vieux amis se désolidarisèrent de lui. Il fut soutenu par son ami Theodor Heuss, mais aussi par l'écrivain français Romain Rolland, à qui
Hesse rendit visite en août 1915.
Ces conflits avec le public allemand n'étaient pas encore apaisés, que
Hesse subit une suite de coups du sort qui le plongèrent dans une crise existentielle plus profonde encore : la mort de son père le 8 mars 1916, la grave maladie de son fils Martin et la crise de schizophrénie de sa femme. Il dut interrompre son travail d'assistance aux prisonniers et commencer un traitement psychothérapeutique. L'intense travail de psychanalyse qui s'ensuivit, au cours duquel
Hesse fit la connaissance de Carl Gustav Jung, déboucha finalement sur un nouveau point culminant de sa créativité : en septembre-octobre 1917,
Hesse rédigea en trois semaines d'un travail frénétique son roman
Demian. Le livre fut publié après la guerre, en 1919, sous le pseudonyme d'Emil Sinclair.
Lorsque
Hesse put reprendre sa vie civile, son couple était désuni. Une grave psychose s'était entre-temps déclarée chez sa femme et, même après sa guérison,
Hesse ne put envisager aucun avenir commun avec Maria. La maison de Berne fut vendue, et
Hesse emménagea mi-avril dans le Tessin. Il reprit son activité d'écriture et commença aussi à peindre.
En 1922 parut le roman indien
Siddhartha, où s'exprime son amour de la culture indienne et des sagesses orientales auxquelles il avait été familiarisé déjà dans la maison de ses parents.
Hesse épousa en 1924 Ruth Wenger, fille de la femme de lettres suisse Lisa Wenger et tante de Meret Oppenheim. Il obtint cette année-là la nationalité suisse.
Les principales œuvres qui suivirent,
Le Curiste en 1925 et
le Voyage à Nüremberg en 1927, sont des récits autobiographiques teintés d'ironie, dans lesquels s'annonce déjà le plus célèbre roman de
Hesse,
Le Loup des steppes (1927). Peu après le succès de son roman, la vie du solitaire loup des steppes
Hesse prit un nouveau tour par sa relation avec Ninon Dolbin, originaire de Czernowitz en Bukovine, et qui devint plus tard sa troisième femme. Le résultat de cette conversion à la vie de couple fut le roman
Narcisse et Goldmund (1930).
En 1931, il commença à composer sa dernière grande œuvre, intitulée
Le Jeu des perles de verre. Il publia en 1932 un récit préparatoire,
Le Voyage en Orient. Hesse observa avec beaucoup d'inquiétude la prise de pouvoir des nazis en Allemagne. En 1933, Bertolt Brecht et Thomas Mann s'arrêtèrent tous deux chez
Hesse dans leurs voyages vers l'exil.
Hesse essaya à sa manière de contrer l'évolution de l'Allemagne : il publiait déjà depuis des décennies des comptes rendus de lecture dans la presse allemande, désormais il s'y exprima plus fortement pour les auteurs (juifs ou non) pourchassés par les nazis. À partir du milieu des années 1930, aucun journal allemand ne publia des articles de
Hesse. Le refuge spirituel de
Hesse contre les querelles politiques et plus tard contre les nouvelles terribles de la Seconde Guerre mondiale était le travail sur son roman
Le Jeu des perles de verre, imprimé en 1943 en Suisse. C'est en grande partie pour cette œuvre tardive que lui fut décerné en 1946 le prix Nobel de littérature.
Après la Seconde Guerre mondiale, la créativité de
Hesse déclina : il écrivit encore des nouvelles et des poèmes, mais plus aucun roman. Il était par ailleurs sollicité par un flot intarissable de lettres, ce qui était le prix de sa gloire renouvelée auprès d'une nouvelle génération de lecteurs allemands, qui cherchaient aide et conseil auprès du « vieux sage » de Montagnola. Hermann
Hesse mourut le 9 août 1962.
Bibliographie - Citation :
- Index: (cliquez sur les numéros de page pour y accéder directement)
Romans1900 Lauscher (Écrits et poèmes laissés par Hermann Lauscher),
1904 Peter Camenzind,
Page 2,
1906 L'Ornière,
1910 Gertrude,
1914 Rosshalde,
1915 Knulp,
Page 8,
1919 Demian,
Pages 2,
6,
1919 Le retour de Zarathoustra,
1920 Le dernier été de Klingsor,
1922 Siddhartha,
Pages 1,
2,
4,
6,
7,
1925 Le Curiste,
Pages 1,
6,
1927 Le Loup des steppes,
Pages 2,
3,
4,
7,
1927 Voyage à Nuremberg,
1930 Narcisse et Goldmund,
Pages 1,
4,
5,
1932 Le Voyage en Orient,
1943 Le Jeu des perles de verre,
Pages 2,
5,
Mon Enfance (autobiographie),
Nouvelles et textes diversBerthold, nouvelles,
Brèves nouvelles de mon jardin,
Page 2,
Carnets indiens,
Description d'un paysage,
Éloge de la vieillesse,
Feuillets d'album,
Fiançailles, nouvelles,
Guerre et paix - Considérations politiques,
Histoires d'amour,
Histoires médiévales,
La Bibliothèque universelle,
La Conversion de Casanova,
La Leçon interrompue,
L'Art de l'oisiveté
Page 2,
Le loup,
Page 6,
Le mendiant,
Page 7,
Lecture-minute,
L'Enfance d'un magicien,
Les Contes merveilleux,
Les Frères du soleil,
Page 6,
Lettres (1900-1962),
Page 2,
L'homme qui voulait changer le monde,
Page 7,
Magie du livre,
Musique,
Robert Aghion,
Page 7,
Si la guerre durait encore deux ans,
Page 7,
Souvenirs d'un Européen,
Tessin,
Une ville touristique du Midi,
Page 7,
Voyages en Italie,
PoèmesChêne amputé,
Page 3,
Wolken,
Page 3,
- Citation :
- mise à jour le 13/01/2014, page 8
Brèves nouvelles de mon jardinHermann
Hesse, l’un des plus grands écrivains de langue allemande de ce siècle, Prix Nobel de littérature en 1946, a vécu près de la nature toute sa vie. Il fut un jardinier passionné et un grand marcheur; son jardin et ses promenades lui ont inspiré de très belles pages : éclosion de la végétation au printemps, vol d'un papillon, la clarté d'un matin de gelée blanche...
Dans ce livre, vingt deux de ses textes jusque-là inédits en français et des repères biographiques sur leur auteur.
Pour l'apprécier il faut tout autant aimer le jardin, la nature et la belle littérature
En attendant le printemps...