Nos lectures de Mai 2013

Aeriale a écrit:

Après l'excellent Sombre dimanche de Alice Zeniter (Topocl, Darkanny, Epi: il pourrait vous plaire, je pense).

Curieux de lire les impressions de ce trio (improbable ? ).

En attendant j'ai trouvé cette revue de presse:

Citation :

Littérature étrangère made in France, échappée belle. Tentative de constitution d'un univers mental allophyle. Non pas re/constitution patho-historique comme un film en costumes. Peu ou pas de pittoresque, plasticité des détails. «Imre pouvait entendre la voix du grand-père lui parvenir depuis l'extrême pointe du jardin triangulaire» : dès la première phrase, écriture du corps dans l'espace, pétri de sons, échos, géométrie des distances. On sait exactement en quel point du cerveau on se trouve...
Voilà la partition donnée du livre : une vie qui s'écoule ensommeillée, assoupie sous l'Histoire, grommelant à demi-consciente, puisque le Mur tombera, que Imre deviendra capitaliste dans un sex-shop, que sa soeur avortera, sa mère mourra, que tout changera sans que rien ne change jamais pour lui...
Sombre Dimanche applique avec rigueur son programme de défaillance et d'effacement, dont la moralité revient une fois de plus à l'aïeul : «Je croyais quand j'étais plus jeune qu'en vieillissant on arrivait à la sagesse mais c'est des conneries. On n'arrive à rien qu'à vieillir.» (Eric Loret - Libération du 3 janvier 2013 )

Il y a presque trois ans, Jusque dans nos bras (Albin Michel, 2010) jouait sur ses mots, sur nos bons sentiments et sur la génération de son auteur (née en 1986). Evidemment douée, un (bon) brin agaçante, Alice Zeniter surprenait déjà par sa maturité et son habileté à jongler avec les discours et l'air du temps. On attendait la suite avec impatience...
La jeune femme a énormément gagné en technique (franchement, que trouve-t-on à redire, ici ?), elle affiche des progrès saisissants... mais dans une tout autre direction que celle qu'elle semblait prendre. (Nils C. Ahl - Le Monde du 10 janvier 2013 )

Avec maîtrise, sans aucun pathos et en jouant habilement de la chronologie, Alice Zeniter dresse une fascinante saga. Aucun des Mandy n'a choisi sa vie, pas plus que le pays ne semble avoir jamais maîtrisé son destin. Mais s'ils sont juste traversés par l'Histoire et leurs pauvres histoires, leurs pauvres rites, ces quatre-là se dressent au milieu du vide, de l'absence et de la fatigue d'exister avec une sublime mélancolie. Tels des errants de Giacometti. (Fabienne Pascaud - Télérama du 13 février 2013 )

Son roman entrecroise habilement et à un rythme soutenu les époques : la guerre, la chape stalinienne, la chute du communisme. La jeune romancière (26 ans) met en écho les illusions (politiques, idéologiques, sentimentales) et les déceptions de personnages grevés par la fatalité. (Baptiste Liger - L'Express, février 2013 )

Sur fond d'occupation russe puis de fin du communisme, Alice Zeniter décrit, dans Sombre dimanche, les servitudes et les rêves d'une famille hongroise haute en couleur...
Romancière déjà très agile et assurée, Alice Zeniter fait évoluer des personnages attachants qui bataillent avec la colère, la tristesse et la frustration. Très douée pour associer une petite musique intime aux grondements de l'Histoire, l'auteure de Jusque dans nos bras (Albin Michel, 2010, repris en Livre de poche) ouvre grand la porte sur un pays tourmenté qu'elle peint avec tendresse et réalisme. (Alexandre Fillon - Lire, mars 2013 )

Igor a écrit:

Aeriale a écrit:

Après l'excellent Sombre dimanche de Alice Zeniter (Topocl, Darkanny, Epi: il pourrait vous plaire, je pense).

Curieux de lire les impressions de ce trio (improbable ? ).

En attendant j'ai trouvé cette revue de presse:

Citation :

Littérature étrangère made in France, échappée belle. Tentative de constitution d'un univers mental allophyle. Non pas re/constitution patho-historique comme un film en costumes. Peu ou pas de pittoresque, plasticité des détails. «Imre pouvait entendre la voix du grand-père lui parvenir depuis l'extrême pointe du jardin triangulaire» : dès la première phrase, écriture du corps dans l'espace, pétri de sons, échos, géométrie des distances. On sait exactement en quel point du cerveau on se trouve...
Voilà la partition donnée du livre : une vie qui s'écoule ensommeillée, assoupie sous l'Histoire, grommelant à demi-consciente, puisque le Mur tombera, que Imre deviendra capitaliste dans un sex-shop, que sa soeur avortera, sa mère mourra, que tout changera sans que rien ne change jamais pour lui...
Sombre Dimanche applique avec rigueur son programme de défaillance et d'effacement, dont la moralité revient une fois de plus à l'aïeul : «Je croyais quand j'étais plus jeune qu'en vieillissant on arrivait à la sagesse mais c'est des conneries. On n'arrive à rien qu'à vieillir.» (Eric Loret - Libération du 3 janvier 2013 )

Il y a presque trois ans, Jusque dans nos bras (Albin Michel, 2010) jouait sur ses mots, sur nos bons sentiments et sur la génération de son auteur (née en 1986). Evidemment douée, un (bon) brin agaçante, Alice Zeniter surprenait déjà par sa maturité et son habileté à jongler avec les discours et l'air du temps. On attendait la suite avec impatience...
La jeune femme a énormément gagné en technique (franchement, que trouve-t-on à redire, ici ?), elle affiche des progrès saisissants... mais dans une tout autre direction que celle qu'elle semblait prendre. (Nils C. Ahl - Le Monde du 10 janvier 2013 )

Avec maîtrise, sans aucun pathos et en jouant habilement de la chronologie, Alice Zeniter dresse une fascinante saga. Aucun des Mandy n'a choisi sa vie, pas plus que le pays ne semble avoir jamais maîtrisé son destin. Mais s'ils sont juste traversés par l'Histoire et leurs pauvres histoires, leurs pauvres rites, ces quatre-là se dressent au milieu du vide, de l'absence et de la fatigue d'exister avec une sublime mélancolie. Tels des errants de Giacometti. (Fabienne Pascaud - Télérama du 13 février 2013 )

Son roman entrecroise habilement et à un rythme soutenu les époques : la guerre, la chape stalinienne, la chute du communisme. La jeune romancière (26 ans) met en écho les illusions (politiques, idéologiques, sentimentales) et les déceptions de personnages grevés par la fatalité. (Baptiste Liger - L'Express, février 2013 )

Sur fond d'occupation russe puis de fin du communisme, Alice Zeniter décrit, dans Sombre dimanche, les servitudes et les rêves d'une famille hongroise haute en couleur...
Romancière déjà très agile et assurée, Alice Zeniter fait évoluer des personnages attachants qui bataillent avec la colère, la tristesse et la frustration. Très douée pour associer une petite musique intime aux grondements de l'Histoire, l'auteure de Jusque dans nos bras (Albin Michel, 2010, repris en Livre de poche) ouvre grand la porte sur un pays tourmenté qu'elle peint avec tendresse et réalisme. (Alexandre Fillon - Lire, mars 2013 )

Un livre qui viendrait à point clore mon cycle soviétique ? je note...

Je viens de commencer le vieil homme et la mer d'Hemingway.
Après ça sera probablement la peau de Malaparte ou les nouvelles de Petersbourg de Gogol.
Bon j'ai une énorme PAL donc le choix est difficile. J'ai eu la chance de récupérer une quarantaine de bouquins gratos dernièrement, des classiques français. Je suis pas prêt de tout lire. J'ai aussi quelques classiques anglo-saxons sur l'étagère (1984, les contes de Canterbury, du Oscar Wilde, du Twain...) et je dois absolument finir mon intégrale de Kawabata.
A cela s'ajoute une LAL infinie...

Qu'est ce que tu appelles une immense PAL ?

Spoiler:

Arabella a écrit:

Spoiler:

des noms

Ne me dis pas que tu ne sais pas de qui il s'agit ?

Yukiguni a écrit:

et je dois absolument finir mon intégrale de Kawabata.

Enfin, intégrale très relative, vu qu'il y a plusieurs livres non traduits... Le plus récemment traduit, Les pissenlits, ne l'a été par Albin Michel que grâce au Salon du Livre consacré au Japon. Sinon, ils ont les droits pour encore je ne sais pas combien de temps, et ils n'en ont rien à faire, malheureusement.

eXPie a écrit:

Yukiguni a écrit:

et je dois absolument finir mon intégrale de Kawabata.

Enfin, intégrale très relative, vu qu'il y a plusieurs livres non traduits... Le plus récemment traduit, Les pissenlits, ne l'a été par Albin Michel que grâce au Salon du Livre consacré au Japon. Sinon, ils ont les droits pour encore je ne sais pas combien de temps, et ils n'en ont rien à faire, malheureusement.

Oui bien sûr, l'intégrale traduite malheureusement.


Bon si y a des PAL à 4 chiffres, je suis encore petit joueur avec mes 2 chiffres, ça me rassure!

Yukiguni, je t'encourage vivement à lire La Peau de Malaparte, un livre terrible et terriblement inoubliable et puis après (histoire d'augmenter ta PAL/LAL) je te conseille de lire Zone de Mathias Enard !

et de ton côté, quel livre d'auteur japonais recommanderais-tu, en forme de découverte ?

Yukiguni a écrit:

Bon si y a des PAL à 4 chiffres, je suis encore petit joueur avec mes 2 chiffres, ça me rassure!

Enfin, une PAL à quatre chiffres avouées. Quelques unes à trois. Avec deux, tu as encore de la marge.

shanidar a écrit:

Yukiguni, je t'encourage vivement à lire La Peau de Malaparte, un livre terrible et terriblement inoubliable et puis après (histoire d'augmenter ta PAL/LAL) je te conseille de lire Zone de Mathias Enard !

et de ton côté, quel livre d'auteur japonais recommanderais-tu, en forme de découverte ?

Question très difficile! Je ne sais jamais quoi répondre à ce genre de questions. La littérature japonaise est variée et je suis loin d'avoir fait le tour (tant mieux d'ailleurs!). En plus un livre que j'ai adoré ne plaira pas à d'autres. Bon, je peux toujours essayer. Pour découvrir la littérature japonaise plus classique, je conseillerais peut-être Tanizaki. "Le coupeur de roseau" est une petite nouvelle que j'avais aimée, une des premières que j'ai lues, pas mal pour découvrir ce côté poétique et mystérieux. Sinon le classique "4 soeurs" dans un autre style.
En plus historique le sabre des Takeda de Yasushi Inoue ou la pierre et le sabre de Eiji Yoshikawa (la vie de Musashi très romancée mais super efficace).
Pour du plus moderne peut-être Kenzaburo Oe, une affaire personnelle ou encore différent du Murakami (aussi bien Ryu que Haruki) mais je ne sais pas quoi te conseiller car je ne les ai pas encore lus, ils sont dans ma PAL (Miso Soup de Ryu par exemple) et ma LAL.

Bon, je suppose qu'il faut en choisir un au pif et se lancer. Le tout premier que j'ai lu c'est la pierre et le sabre, pas mal pour commencer, ça se lit facilement.

Yukiguni a écrit:

shanidar a écrit:

Yukiguni, je t'encourage vivement à lire La Peau de Malaparte, un livre terrible et terriblement inoubliable et puis après (histoire d'augmenter ta PAL/LAL) je te conseille de lire Zone de Mathias Enard !

et de ton côté, quel livre d'auteur japonais recommanderais-tu, en forme de découverte ?

Question très difficile! Je ne sais jamais quoi répondre à ce genre de questions. La littérature japonaise est variée et je suis loin d'avoir fait le tour (tant mieux d'ailleurs!). En plus un livre que j'ai adoré ne plaira pas à d'autres. Bon, je peux toujours essayer. Pour découvrir la littérature japonaise plus classique, je conseillerais peut-être Tanizaki. "Le coupeur de roseau" est une petite nouvelle que j'avais aimée, une des premières que j'ai lues, pas mal pour découvrir ce côté poétique et mystérieux. Sinon le classique "4 soeurs" dans un autre style.
En plus historique le sabre des Takeda de Yasushi Inoue ou la pierre et le sabre de Eiji Yoshikawa (la vie de Musashi très romancée mais super efficace).
Pour du plus moderne peut-être Kenzaburo Oe, une affaire personnelle ou encore différent du Murakami (aussi bien Ryu que Haruki) mais je ne sais pas quoi te conseiller car je ne les ai pas encore lus, ils sont dans ma PAL (Miso Soup de Ryu par exemple) et ma LAL.

Bon, je suppose qu'il faut en choisir un au pif et se lancer. Le tout premier que j'ai lu c'est la pierre et le sabre, pas mal pour commencer, ça se lit facilement.

Tu pourras trouver ici les livres japonais préférés d'un certain nombre de Parfumés... Les préférés d'un moment donné, bien sûr.

eXPie a écrit:

Yukiguni a écrit:

shanidar a écrit:

Yukiguni, je t'encourage vivement à lire La Peau de Malaparte, un livre terrible et terriblement inoubliable et puis après (histoire d'augmenter ta PAL/LAL) je te conseille de lire Zone de Mathias Enard !

et de ton côté, quel livre d'auteur japonais recommanderais-tu, en forme de découverte ?

Question très difficile! Je ne sais jamais quoi répondre à ce genre de questions. La littérature japonaise est variée et je suis loin d'avoir fait le tour (tant mieux d'ailleurs!). En plus un livre que j'ai adoré ne plaira pas à d'autres. Bon, je peux toujours essayer. Pour découvrir la littérature japonaise plus classique, je conseillerais peut-être Tanizaki. "Le coupeur de roseau" est une petite nouvelle que j'avais aimée, une des premières que j'ai lues, pas mal pour découvrir ce côté poétique et mystérieux. Sinon le classique "4 soeurs" dans un autre style.
En plus historique le sabre des Takeda de Yasushi Inoue ou la pierre et le sabre de Eiji Yoshikawa (la vie de Musashi très romancée mais super efficace).
Pour du plus moderne peut-être Kenzaburo Oe, une affaire personnelle ou encore différent du Murakami (aussi bien Ryu que Haruki) mais je ne sais pas quoi te conseiller car je ne les ai pas encore lus, ils sont dans ma PAL (Miso Soup de Ryu par exemple) et ma LAL.

Bon, je suppose qu'il faut en choisir un au pif et se lancer. Le tout premier que j'ai lu c'est la pierre et le sabre, pas mal pour commencer, ça se lit facilement.

Tu pourras trouver ici les livres japonais préférés d'un certain nombre de Parfumés... Les préférés d'un moment donné, bien sûr.

Super, merci! :)

topocl a écrit:

je suis allée me renseigner et il ne me dit pas trop. Des arguments ?

Je persiste à penser que tu pourrais l'aimer. L'auteure n'en fait pas trop dans le catastrophisme. Et même si ce n'est pas très rose dans la seconde partie, elle amène cela avec beaucoup de finesse, et de fraîcheur...Il faut que je pioche quelques extraits avant de le rendre!

Igor a écrit:

Aeriale a écrit:

Après l'excellent Sombre dimanche de Alice Zeniter (Topocl, Darkanny, Epi: il pourrait vous plaire, je pense).

Curieux de lire les impressions de ce trio (improbable ? ).

Darkanny et Epi, je ne sais plus trop finalement..(je les mets ensemble d'office ) mais je ne lui trouve pas de reproches, honnêtement. Je suis d'accord avec la critique du Monde et celle de Télérama

Citation :

La jeune femme a énormément gagné en technique (franchement, que trouve-t-on à redire, ici ?), elle affiche des progrès saisissants...

Le Monde.

Citation :

Avec maîtrise, sans aucun pathos et en jouant habilement de la chronologie, Alice Zeniter dresse une fascinante saga. Aucun des Mandy n'a choisi sa vie, pas plus que le pays ne semble avoir jamais maîtrisé son destin. Mais s'ils sont juste traversés par l'Histoire et leurs pauvres histoires, leurs pauvres rites, ces quatre-là se dressent au milieu du vide, de l'absence et de la fatigue d'exister avec une sublime mélancolie.

Télérama

Ce qu'il y a de remarquable je trouve, c'est qu'elle parvient à mêler la grande Histoire et la saga familiale sans que cela fasse placardé. Ce que j'avais trouvé pesant par exemple dans Les fidélités successives, dont je n'ai même pas fait la critique d'ailleurs) Il y a cette petite musique intime dont parle un de ces articles, une note bien à elle, très personnelle et intime qui sonne très juste. C'est ce petit rien indéfinissable qui fait tout et donne sens à l'ensemble.

Je t'ai convaincue topocl? Et toi aussi Shanidar j'espère

Aeriale a écrit:

Je t'ai convaincue topocl? Et toi aussi Shanidar j'espère

Il a progressé. Il est passé de ma liste mentale à ma liste écrite!
A toi de trouver l'argument qui m'a convaincue!