Hubert Selby Junior

Selby  avait la physique de ses livres. Surtout son visage. Comme s' il avait été foudroyé et en portait les marques indélébiles.

bix229 a écrit:

Selby  avait la physique de ses livres. Surtout son visage. Comme s' il avait été foudroyé et en portait les marques indélébiles.

Foudroyé et marqué par les drogues notamment.

En effet.

animal a écrit:

Le Démon c'est déjà fait (ça doit traîner quelques pages avant).

Oh oui, je me souviens surtout que je te l'avais proposé en chaîne de lecture et que tu n'avais pas aimé pour les raisons que tu évoques ; )

animal a écrit:

mmmh disons que c'est un peu comme Sur la route, je suis content de l'avoir lu mais il m'en reste surtout quelque chose d'informatif sur un pan de littérature américaine plus qu'un choc. j'ai trouvé ça (le souvenir peu déformé, j'écris à la va vite) assez nombriliste, un peu complaisant et moralisateur. lassant aussi, la surenchère ne faisant pas forcément tenir la pyramide. mais je suis un sale panda.

pia a écrit:

Tiens moralisateur ? Je trouvais qu’il racontait justement l’expérience de cet homme sans jugement de valeur, sans vouloir arriver à une morale quelconque.  Il raconte que cet homme ne contrôle plus du tout ce qui lui arrive, son destin. Il est nombriliste parce qu’il ne peut pas faire autrement, il est totalement assujetti à ce démon qui lui demande de plus en plus pour être satisfait. Je ne l’ai pas vu  comme une surenchère mais comme un climax fatal qui ne pouvait aller que dans cette direction. Bon…pour moi cela en a été ainsi !

Oui, je suis entièrement d'accord avec Pia, Selby pour moi est tout sauf moralisateur, il nous raconte cet homme enfermé dans sa folie, et nous la fait ressentir de l'intérieur. Le plus fort est qu'au départ c'est quelqu'un de tout à fait intégré au système, bon mari et fils parfait, et la montée en puissance est vraiment géniale, je trouve. Les répétitions nous aident à mieux rentrer dans son psychisme!

Marko, il faut absolument que tu le lises, depuis le temps qu'on te le dit (enfin, moi en tout cas)

Mais c'est bien mon intention. Je l'embarque en vacances cet été.

Yesss!!!

Marko a écrit:

bix229 a écrit:

Selby  avait la physique de ses livres. Surtout son visage. Comme s' il avait été foudroyé et en portait les marques indélébiles.

Foudroyé et marqué par les drogues notamment.

Oui en effet, c'est comme le récit d'une addiction. Drôlement je n'avais pas vraiment fait le lien.

Marko a écrit:

Mais c'est bien mon intention. Je l'embarque en vacances cet été.

Je viens juste de lire ton commentaire Pia sur "Le démon" et j'ai très envie de le lire ! Merci , il est noté .

Bonne lecture Eglantine. je me demande ce que tu en penseras.

Last Exit to Brooklyn

On sait qu’Hubert Selby Jr était un torturé, qui a expérimenté toutes sortes de choses, alcool, drogue. Là encore, on retrouve comme il dit « le problème raconté sous tous les angles ». C’est une fabuleuse description du Brooklyn sombre, violent, sans espoir où  règne le déni récurrent, sous toutes ses formes. On suit plusieurs personnages pendant la deuxième guerre mondiale et après. Un groupe de petites frappes qui vivent de petits larçins, cassent la gueule à qui leur adresse la parole et vivent pratiquement dans le bar du coin. Ce sont de vrais hommes, c’est sûr…et de passer leur temps avec des travestis qui n’ont d’autres recours que se prostituer pour vivre leur différence, ne remet pas en question que, si par hasard ils les désirent, ils sont tout de même de purs hommes à femmes. L’époque ne leur laissait pas le choix. Donc quand jeunesse se passe, ils se marient. C’était comme ça et pas autrement. Certains essaient de jouer le jeu et n’y arrivent pas. Mais tous ne font rien à la maison, ne s’occupent pas de leurs gosses, tapent sur leur femme quand elle s’indigne et la trompe comme étant leur droit le plus absolu. Quelques personnages furtifs ont vécu l’amour, mais ils ne dominent pas.

Hubert Selby Jr a le génie de savoir nous raconter l’impact qu'une époque a sur les hommes qui l’ont vécue. En l’occurrence, la deuxième guerre mondiale. Les années cinquante, soixante, où les femmes restaient à la maison et devaient s’occuper du foyer, même si ça les rendaient neurasthéniques (dans ce livre, cela va plus loin, les hommes sont des bons à rien qui ne pensent qu’à boire, à faire la fête, et leurs femmes sont donc obligées, et de travailler et de s’occuper du foyer). L’alcool qui coulait à flot et donc les effets nocifs n’étaient pas discutés. La non acceptation de l’homosexualité qui se vivait dans le secret. Le déni de la propre homosexualité qui amenait à des situations d’extrême danger. Les enfants négligés, pour toujours traumatisés et qui, s’ils ne se relevaient pas, engrangeraient surement d’autres traumatisés. Les syndicats, les grèves pour un monde meilleur. Bref que du bonheur ! En tous cas de le lire. Mais ça secoue.

Merci pour ton commentaire Pia.

C'est le seul Selby que j'ai lu et j'en garde un 'bon' souvenir, en tout cas de quelque chose plein d'empathie pour des êtres malmenés. Ça me laisse encore plein de découvertes à faire !!

ArturoBandini a écrit:

Merci pour ton commentaire Pia.

Pas de quoi!

shanidar a écrit:

C'est le seul Selby que j'ai lu et j'en garde un 'bon' souvenir, en tout cas de quelque chose plein d'empathie pour des êtres malmenés. Ça me laisse encore plein de découvertes à faire !!

Je crois que Le démon devrait te plaire. Le début est un peu lent à démarrer mais quand c'est engrangé, Tu ne peux que suivre ce type dans sa chute. Cela se passe dans le milieu des affaires.

Je note, merci pia.