Hubert Selby Junior

coline a écrit:

Pfiou...Celui-ci, je vais me l'éviter...

Eh bien moi pour le coup, il me tente alors que j'avais dit que j'abandonnais cet auteur. Ahlala...

Il me semble que Selby avait beaucoup apprécié le bouquin La Laisse de Jane Delynn. Je ne l'ai pas lu, mais on retrouve dans La Geôle cette idée de dressage. Je ne connais pas la chronologie de ces deux bouquins alors clin d'oeil ou coincidence ?
Sinon, La Geôle est un de mes Selby-chou préféré (j'hésite avec Le Saule et son recueil de nouvelles).

Noue a écrit:

Il me semble que Selby avait beaucoup apprécié le bouquin La Laisse de Jane Delynn. Je ne l'ai pas lu, mais on retrouve dans La Geôle cette idée de dressage.

La différence c'est que le roman de Jane Delynn décrit une relation sadomasochiste entre femmes "consentantes" alors qu'ici il imagine non seulement humilier ces 2 hommes et les asservir mais aussi les torturer avec tous les moyens que l'imagination humaine peut concevoir. C'est un délire qui prend des proportions encore plus monstrueuses quand il s'invente mentalement un cirque où des enfants terrorisés regarderaient l'affrontement de ces chiens "dressés" avec un énorme rat affamé jeté sur eux. ça devient dantesque et à la fois assez grandiose en même temps que répugnant.

Mais j'ai plus été dérangé par la scène du viol qui est extrêmement réaliste et crue.

Un livre cauchemar donc à ne pas laisser trainer n'importe où!

Le Saule


Un conseil: ne me lisez pas et précipitez vous sur ce roman bouleversant. Il crée une telle tension qu'il vaut mieux en savoir le moins possible. Sinon...

Selby a donc attendu 20 ans avant de revenir à l'écriture et de raconter cette histoire coup de poing qui, entre les 2 électrochocs de la séquence d'ouverture et du final éblouissant, décrit dans un langage brut et contemporain, celui de la rue, la rencontre entre un jeune adolescent noir et un vieil homme allemand SDF qui a connu par le passé la déportation sur une fausse accusation.

Le point de départ est celui d'une agression extrêmement violente que subit Bobby avec sa copine Maria qui est vitriolée par l'agresseur. On suit alors en parallèle le martyre de Maria à l'hôpital et le parcours de Bobby qui s'enfuit pour se cacher, presque mourant, et fait la connaissance d'un vieux clochard qui tentera de ramener ce gamin à la vie physiquement et surtout psychiquement avec pudeur, sans jamais le moindre didactisme.

Une sorte de parcours initiatique où Selby montre à nouveau combien la haine et la soif de vengeance peuvent nourrir la souffrance et nous détruire en nous transformant en monstres potentiels. Il y a donc urgence pour sauver ce gamin. Ce vieil homme, qui en connait un rayon côté douleur et rancoeur, va tenter de transformer ce sentiment de haine en amour. Et ce qui est magique dans le roman c'est qu'il ne le fait jamais comme un vieux sage ou un donneur de leçon, il se contente de lui tendre la main et de devenir une sorte de grand-père de substitution. Et tout cela conduit à un final qui est un des plus extraordinaires que j'aie jamais lu.

Et il y a un saule, évidemment, qui restera le symbole de cette histoire inoubliable. J'aimerais que Clint Eastwood termine sa carrière par une adaptation de ce livre même si Gran Torino y ressemble par certains aspects.

Il aura une place dans mon prochain top 10.

Merci Marko, tu es donc en plein dans Selby!

Babelle a écrit:

Merci Marko, tu es donc en plein dans Selby!

et oui! en tout cas pendant les vacances. Actuellement je suis encore dans Zola. J'avais lu le Saule à sa sortie et je l'ai trouvé intact en le relisant. La Geôle en est presque le négatif tellement son atmosphère est cauchemardesque (ceci dit Le Saule n'est pas non plus une bluette!!). Je vais bientôt lire Le Démon qui semble convaincre tout le monde ici. C'est un auteur qui a un univers bien personnel et son écriture est très efficace.

Marko a écrit:

Le Saule


Un conseil: ne me lisez pas et précipitez vous sur ce roman bouleversant. Il crée une telle tension qu'il vaut mieux en savoir le moins possible. Sinon...

ok, je ne te lis pas et je note le Saule !

odrey a écrit:

ok, je ne te lis pas et je note le Saule !

Il faut surtout le lire

Marko a écrit:

odrey a écrit:

ok, je ne te lis pas et je note le Saule !

Il faut surtout le lire

Oui Marko!...

C'est un grand chef Selby. J'en relirais bientôt (peut-être pas enchaîné avec Burroughs par contre...).

Et t'as bien raison : c'est nul quand les Auteurs du mois n'ont pas de nouveaux commentaires.

Savoures donc bien Last exit to Brooklyn.

Last exit to Brooklyn, je te l' aurai volontiers conseillé aussi, Mordi !

Mais pour mon compte, des livres comme celui-là me dépriment vraiment.
On a l' impression que ce sont des histoires de reveurs qui se retrouvent
en enfer, sans la pssibilité d' en sortir.

Seulement en rever et ça ne suffit pas. Parole de reveur !

Mordicus a écrit:

(C'est nul les Auteurs du mois qui n'ont pas un post en Octobre. Je trouve).

...

Ca fait 3 mois que je lis avec une Parcimonie Extrême "Last Exit to Brooklyn".

Parce que c'est tellement... Beau et Fou et A peine croyable que si je le termine je risque de mourir.

Si, si.
Mais je donnerai un vrai avis quand j'aurai tout relu d'une traite et que j'en aurai plein les yeux et la tête et que j'aurai ressuscité.

(J'crois que c'est Le Bibliomane qui me l'avait conseillé. Et ben stune merveille de conseil).

J'ai presque envie d'attendre que Mordicus nous donne un "vrai avis" avant de poster le mien...

C'est difficile à décanter tout ça.
Mais c'est vraiment un livre terrible.

J'ai donc découvert Selby avec "Chanson de la neige silencieuse", pas vraiment pas harsard !

Premières nouvelles : c'est drôle, et frais, j'aime bien.
Et après cela s'est corsé. C'est drôle, mais d'un humour bien plus cinglant,
voir plus drôle du tout.

Spéciale cass-dédi à "je suis bien sage" qui m'a fait pleurouiller dans le RER
(oui, encore). Là, il a touché la corde sensible. Et pour le coup, j'ai été prise en traitre,
parce que j'avais bien été détendue par "salut champion".

L'unité entre les nouvelles, je l'ai trouvé dans les obsessions qui malmènent plus ou moins les personnages.

Merci Aeriale, t'as touché juste pour le coup.
J'suis pas le genre à faire de belle critique (relisez les messages précedents !),
mais le coeur y est, c'est l'essentiel.

Citation :

J'suis pas le genre à faire de belle critique (relisez les messages précedents !)

Tu m'as donné envie de le lire, c'est l'essentiel (ou pas).