Hubert Selby Junior

thomas212 a écrit:

J'avais aussi adoré le Saule mais c'est surtout le Démon qui m'avais frappé.

Alors plein de réjouissances en perspective! Je le garde précieusement de côté. Ok pour le Selby "Junior"

thomas212 a écrit:

[Un dernier truc,je pense que l'on peu se passé du junior,vue que je n'ai pas trouvé de trace d'un senior... ,ou alors il est super discret.

Comment ai-je pu ne pas voir ce fil avant ? On s'le demande !!

Je note Hubert, et le renote, j'en ai déjà l'eau à la bouche. Vous êtes semble-t-il unanimes.

Ben merde alors! Requiem for a dream est adapté d'un roman de Selby Jr.?

Babelle a écrit:

Ben merde alors! Requiem for a dream est adapté d'un roman de Selby Jr.?

Ahahahah jsuis pliée !

Babelle a écrit:

Ben merde alors! Requiem for a dream est adapté d'un roman de Selby Jr.?

J'ai bien fait de repasser moi!

(babelle...il faut qu'on te parle sérieusement....)

aériale a écrit:

Babelle a écrit:

Ben merde alors! Requiem for a dream est adapté d'un roman de Selby Jr.?

J'ai bien fait de repasser moi!

(babelle...il faut qu'on te parle sérieusement....)

Houla tu vas sortir l'artillerie, genre lobotomisation comme dans Orange Mécanique (non c'est pas Selby qui l'a écrit celui là) ?

Je vais reprendre ce fil depuis le début et me faire tous les Selby, tapez pas.
Le Darren Aronofsky! Selby Jr! Merde alors!

Unanimes sur Selby... A peu près...

Mais il vaut mieux savoir que c' est plus noir que le cul d' un tonneau
enterré dans un caveau...

Babelle a écrit:

Le Darren Aronofsky! Selby Jr! Merde alors!

J'adore !

Oui. D'ailleurs il a participé au scénario du film et on le voit apparaître à la fin dans le rôle d'un vieux gardien de prison qui "motive" les troupes à remuer de la purée.

bix229 a écrit:

Unanimes sur Selby... Mais il vaut mieux savoir que c' est plus noir que le cul d'un tonneau enterré dans un caveau...

Je ne connaissais pas cette expression mais elle me plaît.
J'espère que l'incident d'hier est clos Il y a un an tout rond que j'avais relié grâce à vous le film au roman mais, comme j'ai plus que tardé à me plonger dans l'œuvre de Selby, j'avais oublié...

Babelle a écrit:

bix229 a écrit:

Unanimes sur Selby... Mais il vaut mieux savoir que c' est plus noir que le cul d'un tonneau enterré dans un caveau...

Je ne connaissais pas cette expression mais elle me plaît.
J'espère que l'incident d'hier est clos Il y a un an tout rond que j'avais relié grâce à vous le film au roman mais, comme j'ai plus que tardé à me plonger dans l'œuvre de Selby, j'avais oublié...

Moi je connaissais une variante : aussi noir que dans le cul d'un taureau par une nuit sans lune, pas mal aussi, et ça parle de lune, c'est pour toi Babelle.

Pour le reste on ne t'en veut pas va!
Ca ira pour cette fois ci, mais il faut apprendre ses classiques tout de même, hein!!

La geôle



Autant prévenir tout de suite, ce roman est d'une lecture potentiellement traumatisante bien que d'une intensité qui en fait une oeuvre importante.

Nous sommes dans une cellule de prison dont nous ne sortirons pas jusqu'à la fin autrement qu'au travers de la pensée de plus en plus morcelée et démente du seul protagoniste.

On découvre d'abord les limites de cet espace exigu et les rituels répétitifs qu'il impose. Puis comme il en va du flux des souvenirs, notre détenu évoque sans ordre précis à la fois les évènements qui semblent plus ou moins l'avoir mené ici et surtout les responsables de son arrestation, des flashs de son enfance qui se révèleront peu à peu éclairants, mais aussi des projections délirantes mégalomaniaques qui suggèrent la folie dans laquelle il est en train de sombrer. Il imagine ainsi un jugement où il serait en position de force et demanderait des comptes aux policiers en assurant lui-même les interrogatoires.

Le roman devient de plus en plus oppressant et monte par degrés vers une violence mentale inouïe avec ces fameuses séquences de "dressage des chiens" où il décrit ce qu'il imagine faire subir aux 2 policiers pour les punir du mal qu'ils sont supposés lui avoir fait. Je laisse aux plus téméraires le loisir de découvrir ces scénarios d'un sadisme hallucinant et poussé à ses pires extrémités.

Il y sera également question d'un viol d'une jeune femme, toujours attribué à ces policiers, mais dont on finit par se demander s'il ne l'a pas lui-même commis. Les descriptions de cette agression sont elles-aussi d'une crudité assez insoutenables (voir "Irréversible" de Gaspar Noé pour comparaison).

Je ne dirai rien de la fin qui cependant, vous l'aurez compris, ne peut pas être une libération. Pas de rédemption, pas de respiration. Une noirceur absolue, déchirante et sans consolation possible.

Il fait partie de ces livres "monstres" comme ceux évoqués récemment sur le fil de Sade qui montrent les extrémités vers lesquels l'esprit humain peut se retrouver emporté dans un contexte d'enfermement et d'aliénation. Il montre surtout comment la haine qui grandit en nous et la volonté de vengeance peuvent nous transformer en véritables monstres en nous menant au plus profond de notre part animale où la violence n'est plus canalisée. Un contrepoint très intéressant avec le livre dont je vais parler juste après pour respirer "Le Saule", qui aborde ce même sujet de la vengeance destructrice mais semble apporter enfin (après 20 ans de rupture dans l'écriture pour Selby) un peu d'espoir et de lumière.

Avec La Geôle ce ne sont encore que les ténèbres éternelles.

Pfiou...Celui-ci, je vais me l'éviter...