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Parfum de livres… parfum d’ailleurs
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Messages : 3501 Inscription le : 03/01/2011 Age : 39 Localisation : Cergy
Sujet: Re: Bill Douglas Mar 22 Juil 2014 - 22:19
C'est vrai que le DVD/Blu Ray du British Film Institute a des sous-titres français (contrairement à l'édition BFI de la trilogie). Mais je pensais à une sortie avec des bonus et un livret spécifiques.
Marko Faune frénéclectique
Messages : 17930 Inscription le : 23/08/2008 Age : 56 Localisation : Lille
Sujet: Re: Bill Douglas Mar 22 Juil 2014 - 23:09
Ça viendra !
Marko Faune frénéclectique
Messages : 17930 Inscription le : 23/08/2008 Age : 56 Localisation : Lille
Sujet: Re: Bill Douglas Ven 1 Aoû 2014 - 0:35
Je sors des 3h10 de Comrades et c'est un vrai bonheur. Commentaire demain... En plus la musique est de Hans Werner Henze!!! Quel choix décalé et génial! Comme tout le reste d'ailleurs.
Marko Faune frénéclectique
Messages : 17930 Inscription le : 23/08/2008 Age : 56 Localisation : Lille
Sujet: Re: Bill Douglas Sam 2 Aoû 2014 - 0:47
Comrades (1986)
Citation :
Comrades s’inspire d’une histoire vraie, terrible et édifiante, symbole des combats sociaux menés par les paysans et les ouvriers au XIXème siècle. Grande-Bretagne, Dorset, 1834. George Loveless et ses amis, laboureurs à Tolpuddle, sont de plus en plus exploités par les propriétaires terriens, avec la complicité du clergé. Ils s’organisent pour revendiquer des hausses de salaires, et créent en secret la Société Amicale des Laboureurs. Dénoncés par un propriétaire, six d’entre eux sont condamnés à la déportation en Australie. Devenus très populaires et hérauts d’une classe de plus en plus pauvre, ils deviennent les « martyrs de Tolpuddle ».
Un film extraordinaire dans tous les sens du terme. C'est d'un telle force, d'une telle beauté, d'une telle originalité qu'on se demande pourquoi il a fallu près de 30 ans pour découvrir cette merveille.
Ce film est immédiatement envoûtant par l'utilisation de la musique contemporaine de Hans Werner Henze, la mise en abîme qui montre l'évolution des premiers procédés photographiques qui vont mener des jeux d'ombres au cinématographe, la beauté plastique qui évite le côté esthétisant par un certain archaïsme et une approche parfois presque documentaire.
Etrange mélange qui semble puiser à la source de Barry Lyndon, des films sociaux de Ken Loach, de la nature Malickienne, des premiers Peter Weir, du cinéma expérimental, du lyrisme hollywoodien, des gravures d'Hogarth... mais qui crée son propre sillon en donnant autant de place aux visages qu'aux paysages, à la photographie qu'à la bande son. C'est constamment surprenant et d'une violence parfois sidérante dans sa suggestion (un coup de fouet dont on ne verra qu'une éclaboussure de sang sur la terre aride, un homme pervers et brutal ayant d'étranges relations avec son chien...).
Il pourrait sombrer dans le manichéisme mais pourtant certains personnages sont plus complexes du côté des prolétaires comme de celui des aristocrates ou des bourgeois. Il y a des pervers, des humanistes, des héros et des lâches...
Le contraste entre archaïsme et modernité est symbolisé par les choix musicaux qui alternent des chants traditionnels et les dissonances étranges de Henze. De la même façon L'Australie (qui occupe la 3e heure du film) n'est pas montrée comme un territoire exotique et pittoresque mais comme un lieu où l'Enfer et le Paradis peuvent co-exister. La rencontre avec les aborigènes y est très énigmatique et émouvante. Ils semblent les spectateurs passifs et stupéfaits du spectacle que donnent colons et esclaves qui s'affrontent.
Film sur les pionniers du syndicalisme, sur cette camaraderie qui donne toute sa grandeur humaine à ce film sombre et parfois cruel.
Il dure 3h10 et il faut prendre le temps d'y entrer mais à partir de la moitié tout s'accélère et toute la fin est très intense.
Grande fresque qui nous mène des paysages de la Grande Bretagne paysanne aux déserts australiens. La façon de faire vivre cette petite communauté, de prendre le temps d'observer leurs visages, leur douleur, leur révolte, est d'une très grande vérité qui n'exclut pas le grotesque et la pantomime comme la générosité et l'entraide.
Il faut aller voir ce chef-d'oeuvre si possible en salle pour mieux s'immerger dans ce monde âpre et violent, de chair et de sang, de bassesse et de grandeur.
Marko Faune frénéclectique
Messages : 17930 Inscription le : 23/08/2008 Age : 56 Localisation : Lille
Sujet: Re: Bill Douglas Sam 2 Aoû 2014 - 1:09
A noter qu'on y retrouve Vanessa Redgrave comme de futurs acteurs/actrices des films de Loach ou de Mike Leigh et aussi le méchant de Barry Lyndon:
Barry Lyndon (1975)
Comrades (1986)
Queenie ...
Messages : 22891 Inscription le : 02/02/2007 Age : 44 Localisation : Un peu plus loin.
Sujet: Re: Bill Douglas Sam 2 Aoû 2014 - 8:17
Marko a écrit:
Comrades (1986)
(J'ai cru que c'était l'autre visage d'Almaric !)
C'est super intrigant ton histoire de film. Je le note, mais avec un gros doute, pour ma sensibilité cinématographique, je crois que c'est "trop".
Marko Faune frénéclectique
Messages : 17930 Inscription le : 23/08/2008 Age : 56 Localisation : Lille
Sujet: Re: Bill Douglas Sam 2 Aoû 2014 - 9:41
Au contraire. C'est un film étrange et décalé dans un registre qui prêterait à faire du David Lean! Je pense que tu pourrais aimer.
animal Tête de Peluche
Messages : 31548 Inscription le : 12/05/2007 Age : 43 Localisation : Tours
Sujet: Re: Bill Douglas Sam 2 Aoû 2014 - 10:15
huhu. pour la semaine du 15 août ?
colimasson Abeille bibliophile
Messages : 16258 Inscription le : 28/06/2010 Age : 33 Localisation : Thonon
Sujet: Re: Bill Douglas Sam 2 Aoû 2014 - 20:48
Oh, ça a l'air bien !
Queenie ...
Messages : 22891 Inscription le : 02/02/2007 Age : 44 Localisation : Un peu plus loin.
Sujet: Re: Bill Douglas Sam 2 Aoû 2014 - 21:47
Marko a écrit:
Au contraire. C'est un film étrange et décalé dans un registre qui prêterait à faire du David Lean! Je pense que tu pourrais aimer.
Je me le garde dans un coin. Et dans 150 ans je t'enverrais un texto extra enthousiaste et hystérique. Comme d'hab !
Marko Faune frénéclectique
Messages : 17930 Inscription le : 23/08/2008 Age : 56 Localisation : Lille
Sujet: Re: Bill Douglas Sam 2 Aoû 2014 - 21:55
Queenie a écrit:
Marko a écrit:
Au contraire. C'est un film étrange et décalé dans un registre qui prêterait à faire du David Lean! Je pense que tu pourrais aimer.
Je me le garde dans un coin. Et dans 150 ans je t'enverrais un texto extra enthousiaste et hystérique. Comme d'hab !
Y a intérêt !
Marko Faune frénéclectique
Messages : 17930 Inscription le : 23/08/2008 Age : 56 Localisation : Lille
Sujet: Re: Bill Douglas Dim 3 Aoû 2014 - 12:38
Encore quelques photos:
Marko Faune frénéclectique
Messages : 17930 Inscription le : 23/08/2008 Age : 56 Localisation : Lille
Sujet: Re: Bill Douglas Dim 3 Aoû 2014 - 12:42
Et quelques commentaires de l'équipe du film quelques années après:
églantine Zen littéraire
Messages : 6498 Inscription le : 15/01/2013 Age : 59 Localisation : Peu importe
Sujet: Re: Bill Douglas Dim 3 Aoû 2014 - 12:43
Encore une fois ça fait envie !
Louvaluna Envolée postale
Messages : 136 Inscription le : 10/08/2012
Sujet: Re: Bill Douglas Dim 3 Aoû 2014 - 18:20
Sur Comerades :
Marko a écrit:
Il faut aller voir ce chef-d’œuvre si possible en salle pour mieux s'immerger dans ce monde âpre et violent, de chair et de sang, de bassesse et de grandeur.
Manqué ! Il n'est resté qu'une semaine à l'affiche dans mon coin... Je ne suis pas assez réactive.
Sur la Trilogie :
Marko a écrit:
Il y a quelque chose du Kes de Ken Loach ou de certains films de Terence Davies mais en plus minimaliste avec des séquences presque expressionnistes par moment.
Heureusement, j'ai pu découvrir la Trilogie Bill Douglas sur grand écran. Sur le fond, je te rejoins dans ta comparaison avec le Kes de Ken Loach, pour la profonde solitude des personnages et la lucidité du discours. Cependant, une différence de taille concerne la fin de ces films, la rencontre d'un précieux ami pour l'un et la perte cruel de l'unique ami pour l'autre. J'ai été profondément marquée par ces deux histoires d'enfant détruit par l'abandon volontaire ou involontaire des siens.
Marko a écrit:
Une image en format 4/3 dans un très beau noir et blanc parfois légèrement grumeleux. Un travail de photographe qui donne envie d'extraire chaque plan magnifiquement cadré, composé, éclairé... sans que ce soit pour autant poseur ou trop stylisé.
Je ne saurais mieux dire... J'ai été littéralement hypnotisée par sa beauté sauvage.