Gravity [Alfonson Cuaron]

Vous vous rendez quand même compte de la puissance visuelle de ce truc! Au delà des images synthétiques absolument sidérantes de réalisme il y a quand même une mise en scène qui relève du miracle par ce mouvement perpétuel qui crée une sensation physique très particulière, par cette régression amniotique qui ensuite se transforme en élan vital héroïque. Et ce final qui laisse à bout de souffle et nous fait sentir la pesanteur comme jamais. Cuaron avait réalisé un film d'anticipation formidable (Les fils de l'homme) d 'après P.D. James avec des plans séquences sublimes et un fond passionnant. Ici la beauté de cette mise en scène est éclatante. Et si l'histoire est très simple elle propose une expérience aussi cathartique pour le spectateur que pour son héroïne. Je vous trouve super tièdes! C 'est du jamais vu !

darkanny a écrit:

Je l'ai vu en "normal"
Et c'est déjà pas mal comme effet.

Ah c'est possible de le voir sans 3D ? Je pense quand même que tout l'intérêt du film réside dans cet effet, si tu le revois en 3D tu risques d'être bluffée  

Après je suis d'accord Marko, le film est très troublant dans sa réalisation, on a vraiment l'impression que le réalisateur a tourné dans l'espace. Mais je maintiens que c'est pas non plus un chef d'œuvre selon moi, on retombe toujours dans les clichés dont parlait darkanny...si c'est juste impressionnant visuellement (et le film l'est à tous points de vue), c'est pas suffisant à mon sens pour faire un très bon film...

L'histoire du trauma de la perte d'un enfant n'était pas indispensable mais il fallait bien créer un petit enjeu dramatique pour conduire cette femme du renoncement et du lâcher prise à l'énergie vitale retrouvée. Ça permet une expérience de spectateur libératrice et euphorisante après tout ce stress emmagasiné. Ce n'est pas un film psychologique mais une expérience extrême qui autorise de beaux moments comme cette larme qui flotte en apesanteur.
Je comprends votre réserve mais je n'ai pas envie sur un film aussi fort et novateur de brider mon enthousiasme. On perd trop cette joie enfantine de s'émerveiller.

Marko a écrit:

Je comprends votre réserve mais je n'ai pas envie sur un film aussi fort et novateur de brider mon enthousiasme. On perd trop cette joie enfantine de s'émerveiller.  

Oui, j'émets des réserves sur le personnage de Bullock mais le film en lui-même reste une expérience hors du commun. Aller dans l'espace sans bouger de son siège, chapeau Cuaron. Une belle claque visuelle et sensationnelle.

Marko a écrit:

Cuaron avait réalisé un film d'anticipation formidable (Les fils de l'homme) d 'après Ruth Rendell avec des plans séquences sublimes et un fond passionnant. Ici la beauté de cette mise en scène est éclatante. Et si l'histoire est très simple elle propose une expérience aussi cathartique pour le spectateur que pour son héroïne. Je vous trouve super tièdes! C 'est du jamais vu !

C'était d'après P.D. James, en fait pas Ruth Rendell.
Sinon, oui, je suis complètement d'accord, ses plans-séquences dans Les Fils de l'Homme, c'était vraiment très impressionnant...

Marko a écrit:

Vous vous rendez quand même compte de la puissance visuelle de ce truc! Au delà des images synthétiques absolument sidérantes de réalisme il y a quand même une mise en scène qui relève du miracle par ce mouvement perpétuel qui crée une sensation physique très particulière, par cette régression amniotique qui ensuite se transforme en élan vital héroïque. Et ce final qui laisse à bout de souffle et nous fait sentir la pesanteur comme jamais. Cuaron avait réalisé un film d'anticipation formidable (Les fils de l'homme) d 'après Ruth Rendell avec des plans séquences sublimes et un fond passionnant. Ici la beauté de cette mise en scène est éclatante. Et si l'histoire est très simple elle propose une expérience aussi cathartique pour le spectateur que pour son héroïne. Je vous trouve super tièdes! C 'est du jamais vu !

Moi je suis à fond d'accord avec Marko (sauf que Les fils de l'homme est adapté d'un roman de P.D James!).

Oui je fais à chaque fois la même erreur !  

Marko a écrit:

Vous vous rendez quand même compte de la puissance visuelle de ce truc! Au delà des images synthétiques absolument sidérantes de réalisme il y a quand même une mise en scène qui relève du miracle par ce mouvement perpétuel qui crée une sensation physique très particulière, par cette régression amniotique qui ensuite se transforme en élan vital héroïque. Et ce final qui laisse à bout de souffle et nous fait sentir la pesanteur comme jamais. Cuaron avait réalisé un film d'anticipation formidable (Les fils de l'homme) d 'après Ruth Rendell avec des plans séquences sublimes et un fond passionnant. Ici la beauté de cette mise en scène est éclatante. Et si l'histoire est très simple elle propose une expérience aussi cathartique pour le spectateur que pour son héroïne. Je vous trouve super tièdes! C 'est du jamais vu !

Oui, Marko, à fond d'accord. Le même Alfonso Cuaron a réalisé Y tu mama tambien au Mexique, avant Les fils de l'homme, qui était déjà excellent. Il es bon dans tous les genres, en plus, ce réalisateur.



Dans l'espace, personne ne vous entend crier. Ni d'ailleurs vous esbaudir de la beauté du paysage. Dans l'espace, vous êtes seuls, vaguement reliés à la terre par des moyens technologiques qui ont leurs limites. Gravity est bien plus qu'un film de SF, son terrain de jeu c'est le monde qui se trouve entre la vie et la mort. Survivre revient à renaître pour le personnage de Sandra Bullock (voir la scène sublime et silencieuse où elle est en position foetale). Et accepter enfin un deuil qui a détruit son existence. Ce n'est pas qu'un artifice destiné à créer un peu d'émotion, c'est le vrai thème du film. Dans Gravity, le scénario et l'interprétation n'ont quasiment aucune importance. Ce n'est qu'une histoire de survie en milieu hostile. Et c'est transcendé par la mise en scène renversante d'un Alfonso Cuaron en état de grâce cosmique. Une symphonie en apesanteur, un ballet à la chorégraphie somptueuse et légère. Et d'une beauté sidérante. Une oeuvre qui mise côte à côte avec La vie d'Adèle montre que le cinéma est un art multiforme dont la richesse peut se décliner à l'infini pourvu qu'il y ait une ambition et une envie de transmettre. Les notions de grand spectacle et de films d'auteur s'estompent alors. Les 90 minutes de Gravity sont un pur plaisir des yeux et une expérience unique. Ce n'est plus de la gravitation, c'est de la lévitation.

Y tu Mama tambien   c'était extra oui !!!!
Je vais me refaire Les fils de l'homme en DVD et retourner voir Gravity.

Visuellement magnifique... techniquement, c'est juste de nouvelles limites qui sont repoussées (comme on repousse toujours de nouvelles limites dans l'espace, d'ailleurs...), et une expérience sensorielle totale (j'ai rarement eu l'impression que j'allais VRAIMENT me prendre un truc dans la tête au cinéma, même en 3D)
.
Je trouve que dire que ce n'est pas du "génie"... c'est assez injuste, quelque part, à mon sens. La capacité à inventer et utiliser des nouvelles techniques d'effets spéciaux comme ça l'a été ici, c'est une forme de génie, à mon sens.  
Franchement, l'oeil de Cuàron est irréprochable là-dessus. Donc oui, c'est du génie...

L'histoire est simple, mais forte... une histoire de survie, de dépassement de soi et de dépassement de ses propres peurs, de ses blessures les plus profondes... pour moi, ce n'est pas du cliché, c'est justement quelque chose d'universel, qui est au cœur de chaque vie humaine et dans le cœur de chaque être humain.

Chymère a écrit:

L'histoire est simple, mais forte... une histoire de survie, de dépassement de soi et de dépassement de ses propres peurs, de ses blessures les plus profondes... pour moi, ce n'est pas du cliché, c'est justement quelque chose d'universel, qui est au cœur de chaque vie humaine et dans le cœur de chaque être humain.

Mais oui. Et des moyens techniques sophistiqués ne sont rien sans une mise en scène inspirée.

C'est sûr que ça ne remplace pas "l’œil du maître"...  

Queenie a écrit:

Marko a écrit:

Vous vous rendez quand même compte de la puissance visuelle de ce truc! Au delà des images synthétiques absolument sidérantes de réalisme il y a quand même une mise en scène qui relève du miracle par ce mouvement perpétuel qui crée une sensation physique très particulière, par cette régression amniotique qui ensuite se transforme en élan vital héroïque. Et ce final qui laisse à bout de souffle et nous fait sentir la pesanteur comme jamais. Cuaron avait réalisé un film d'anticipation formidable (Les fils de l'homme) d 'après Ruth Rendell avec des plans séquences sublimes et un fond passionnant. Ici la beauté de cette mise en scène est éclatante. Et si l'histoire est très simple elle propose une expérience aussi cathartique pour le spectateur que pour son héroïne. Je vous trouve super tièdes! C 'est du jamais vu !

Moi je suis à fond d'accord avec Marko (sauf que Les fils de l'homme est adapté d'un roman de P.D James!).

Oui, c'est vraiment bluffant. Mais je crois que la 3D est vraiment essentielle pour ce film. Autant, pour certains films, le fait d'enlever/remettre les lunettes ne changeait pas grand chose, autant là, la 3D crée une sensation de réalité, d'immersion incroyable. Les trucs qui explosent dans le dos des astronautes sans qu'ils ne voient/entendent rien, j'aime beaucoup.
La bande-son aussi, le compositeur a fait du très bon boulot.

C'est peut-être un peu too much vers la fin, mais c'est scotchant et mémorable. On n'avait jamais "senti" aussi bien ce que c'est que d'être en orbite autour de la Terre. Et la vision de la Terre qui tourne autour de soi à toute vitesse quand on est catapulté dans l'espace, la sensation qu'on n'a aucun moyen pour arrêter le mouvement, le sentiment d'être totalement démuni, un jouet virevoltant, tout ça est vraiment terriblement bien rendu.
Bien sûr, les effets spéciaux progressent, mais il n'y a pas que ça dans ce film : il y a un vrai réalisateur. D'autres auraient multiplié les champs/contre-champs, auraient voulu donner de l'ampleur en multipliant les angles, alors que Cuaron nous emmène avec les astronautes, on est à côté d'eux, voire dans leur casque.


Bon, il paraît qu'il y a plein de projets de films spatiaux qui sont sur les starting-blocks à Hollywood. Comme toujours, ils sentent le filon.

C'est sûr...

Après, j'avoue... l'espace, les astronautes et tout ça, ça m'a toujours fascinée. Donc y'a des chances pour que j'y aille aussi...

Gravity.

Un spectacle incroyable. J'aime m'installer dans un fauteuil de salle de ciné, et sentir dès les premières minutes le silence s'imposer de lui-même dans la salle tant tous les spectateurs sont tenus, transportés, accrochés.
Et Gravity tient le spectateur.
Et m'a tellement accrochée que j'ai du mal à comprendre qu'on y soit insensible. Alors oui, on peut reprocher les clichés du très mince scénario, le côté mélo de 10 minutes avec une histoire d'enfant, et l'aspect super héros, mais ce sont des ficelles si connues qu'elles permettent au spectateur d'y croire direct, sans se poser de question et de se laisser entraîner dans le spectacle.

Et quel spectacle.
Wa.
J'étais dans l'espace pendant une heure et demi. Carrément. A flotter dans ce calme assourdissant, gestes au ralenti, respiration au souffle tenu. A se dire, allez, si le film est pendant tout le long comme ça, et bien ça m'ira ! C'est tellement beau la Terre vu de là haut, le soleil qui pointe, les nuages. L'immensité du noir et des étoiles. Le sombre et le néant. Et les petits corps des humains au milieu de tout ça.

Puis, ça s'accélère. Cuaron met le spectateur au coeur, regard ultra subjectif, le voilà collé à Bullock, et même carrément dans son casque. Danger de météorite, catastrophes qui s'enchaînent. La peur, la solitude, l'instinct de survie : chaque moment du film tient sur un suspens haletant. Avec toujours ces images qui nous en foutent plein la vue et cette sensation d'y être, là, en plein dedans. A flotter, à vriller, à être aspiré, à se geler les doigts ou à sentir ses poumons s'enflammer.

Un film plein de sensations.
Cuaron qui se paie quelques plans symboliquement un peu trop appuyés (la position fœtale de Bullock, ses premiers pas sur Terre...) mais cette sorte de naïveté rappelle plutôt le bonheur simple de suivre les aventures d'un super héros de comics qu'un film superficiel et benêt.

Pour moi, la 3D était magnifique. Je me suis retrouvée à cligner des yeux connement croyants que des débris de météorites me fonçaient dessus.

Heureusement que Bullock garde son casque les 3/4 du temps, ça nous évite de voir son visage tout refait, à ne pas tout à fait la reconnaître. Mais, je dois reconnaître que je l'ai bien aimée dans ce film (un rôle, qui dans la tension, l'action-réaction, rappelait celui qu'elle avait dans Speed je trouve).

Gravity c'est purement beau.