Parfum de livres… parfum d’ailleurs
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 Jean Echenoz

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Madame B.
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MessageSujet: Re: Jean Echenoz   Jean Echenoz - Page 7 EmptyMer 28 Nov 2012 - 20:07

Harelde a écrit:
14

A bicyclette, Anthime entend tout à coup le tocsin qui sonne à tous les clochers des environs. C'est la mobilisation générale. Après avoir déposé son engin chez lui, il retrouve ses amis au poste de recrutement : Padioleau, Boisis et Arcenel. Et Charles, son frère aîné. Tous les cinq embarquent pour le front dans leur bel uniforme plus ou moins bien ajusté, alors que Blanche reste sur le quai à les regarder partir, inquiète.
Insouciance initiale, on plaisante, on rit. Envie d'en découdre, de faire rapidement plier l'ennemi et de rentrer chez soi tout aussi vite. Arrivée dans les Ardennes, marches forcées, premières escarmouches, avancées, reculs. Les premiers blessés. Les premiers morts. Et une guerre qui devient subitement beaucoup plus réelle. On réalise alors dans quoi on est embarqué. Puis l'enlisement dans les tranchées. Balles, grenades, gaz moutarde, ennui, peur, terreur, les rats, les poux, les chevaux, les vaches et autres moutons redevenus sauvages et que plus aucun paysan ne garde. La mort qui frappe au hasard.
Jean Echenoz réussi le tout de force de faire entrer toute la guerre de 14 dans ces 124 pages. Rien ne manque. Tout y est. Dans un style savoureux, cocasse et léger, l'auteur décrit le conflit avec distance, sans aucun sentiment et avec la prescience de celui qui connait l'avenir, donnant lieu à des commentaires pertinents et drôles. Une écriture très riche avec des mots savants, des imparfaits du subjonctif. Un texte court et rythmé des plus plaisants ! Mon premier Echenoz : une grande découverte.
Un bijou !

Il apparaîtra dans mes gros coups de coeur 2012 !
aime

Contente de voir que la rencontre a été bonne. Merci pour ton commentaire.


chrisdusud a écrit:
J'adore Echenoz ! Il faut que je lise 14 , vous m'en donnez vraiment envie !

oui
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MessageSujet: Re: Jean Echenoz   Jean Echenoz - Page 7 EmptyVen 7 Déc 2012 - 0:03

Ravel


Ma toute première lecture d’Echenoz s’avère être une réussite.
J’avais au départ jeté mon dévolu sur Des éclairs ayant pour sujet Nicolas Tesla mais, étant indisponible à la bibliothèque, j’ai du me rabattre sur Ravel, que je connais très peu en dehors du fait qu’il soit le célèbre compositeur auquel on doit le tout aussi célèbre Boléro. Et finalement le hasard a bien fait les choses.

Pourtant là encore, j’ai eu un peu de difficultés au début de ma lecture. Je trouvais le style assez froid bien que fluide et agréable à lire mais les nombreuses considérations vestimentaires et les descriptions détaillées des lieux commençaient à m’agacer.
Et puis la magie a fini par opérer, la curiosité et la facilité de lecture ont fait que je tournais les pages sans même m’en rendre compte au point de me faire regretter que le récit soit aussi court.

Le récit n’est pas, comme on pourrait le croire, une biographie romancée complète de Ravel. Jean Echenoz ne s’attarde que sur les dix dernières années de sa vie. J’ai été un peu déçue en constatant ce fait mais Jean Echenoz a réussi, sur la base de ces dix années, à brosser le portrait de son personnage en faisant entrer le lecteur dans son intimité. On découvre alors un homme assez maniaque et désinvolte. Gare à ceux qui, à l’instar de Toscanini ou Wittgenstein, osent dénaturer ses œuvres.
On assiste alors à la naissance du Boléro, on est témoin du quotidien de Ravel dans son travail, ses tournées, Ravel qui ne peut se passer de ses chaussures fétiches mais qui pourtant les oublie sans cesse, part en voyage avec plus d’une cinquantaine de chemises et tout autant de cravates. Mais malgré ses airs de dandy à la limite de l’égocentrisme, on ne peut que s’attacher à lui. La progressive détérioration de sa santé, bien que Echenoz ne fasse pas dans le sentimentalisme, le rend finalement quand même très touchant.

Finalement, le style de l’auteur s’accorde bien au tempérament du personnage. Ça me rappelle beaucoup le Peste & Choléra de Patrick Deville, ce dernier ayant un style un peu plus poétique mais plus ciselé ce qui le rend plus « difficile » à lire. Néanmoins, un autre point commun aux deux auteurs est cette petite touche d’humour qu’ils insèrent avec parcimonie dans leurs textes.

J’ai donc beaucoup apprécié ma lecture, j’en aurais voulu plus encore mais pour cela il me faudra passer aux autres romans d’Echenoz, ce que je compte bien faire !

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MessageSujet: Re: Jean Echenoz   Jean Echenoz - Page 7 EmptyVen 7 Déc 2012 - 12:54

J'ai lu récemment L’Équipée malaise d'Echenoz, premier livre que j'ai entre les mains, de cet auteur.

Je ne sais pas comment sont ses autres romans, mais je n'ai pas aimé son écriture, malgré quelques chapitres intéressants. On dirait que l'auteur s'écoute parler, puis ça et là, qu'il réinsère ou complète des descriptions ajoutées après coup, son écriture qu'il veut sophistiquer est plutôt froide à mes yeux, à la mode semble-t-il. Je ne me suis attachée à aucun des personnages.

Si "J. Echenoz construit l'une des entreprises littéraires les plus originales et les plus fécondes du roman français d'aujourd'hui : la subversion du roman par déstabilisation douce", dit P. Lepape (Le Monde) ; après réécriture on peut interpréter tout ce qu'on veut, je pense que cette "déstabilisation douce" est due au hasard, et qu'Echenoz sait retomber sur ses pattes. Malin !

Voici, pour faire très court, l'un de mes sentiments, mais je retenterai le coup !

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MessageSujet: Re: Jean Echenoz   Jean Echenoz - Page 7 EmptySam 8 Déc 2012 - 14:10

Aaliz a écrit:
Ravel
Ma toute première lecture d’Echenoz s’avère être une réussite.
merci pour ton commentaire
tout comme toi j'étais sous le charme de ce livre, qui m'a "réconcilié" avec cet auteur après une première rencontre -Au piano- qui ne m'avait pas tout à fait enthousiasmée


Flibustière a écrit:
Voici, pour faire très court, l'un de mes sentiments, mais je retenterai le coup !
oui, au moins lui donner encore une chance Wink
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colimasson
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MessageSujet: Re: Jean Echenoz   Jean Echenoz - Page 7 EmptyMar 1 Jan 2013 - 11:43

Des éclairs (2010)


Jean Echenoz - Page 7 V_978210


Des éclairs


… pour symboliser les recherches épatantes d’un scientifique surdoué et à la force de travail prodigieuse –Gregor, directement inspiré de Nikola Tesla qui vécut à cheval entre le 19e et le 20e siècle…
…pour symboliser les amis les plus proches et les plus fidèles d’un homme qui ne s’intégrait aux mondanités qu’afin de financer ses recherches scientifiques, alors qu’il préférait la solitude aux comédies de la vie sociale (« Il semble […] s’adresser aux éclairs eux-mêmes comme à des employés, des enfants, des élèves ou des pairs, avec une étonnante variété d’intonations : consolateur, sévère, plaintif, affectueux ou menaçant, moqueur ou grandiloquent, humble ou mégalomane »)…
… et pour symboliser, enfin, l’écriture de Jean Echenoz, qui fulgure et qui réduit la biographie fictive d’un homme ayant réellement existé, à une centaine de pages où le lecteur part en cavalcade minimaliste…


A la limite, la genèse du personnage de Gregor n’intéresse pas Jean Echenoz. Gregor surgit du néant. Son existence ne mérite pas d’être justifiée. Pourquoi deviendra-t-il ce qu’il est ? Comment se fait-il qu’il soit doté de capacités extraordinaires, d’une intelligence hors du commun ? Jean Echenoz s’en frappe la tête contre les murs et nous bâcle la présentation de son personnage en un couple de pages, pas davantage. La description de la personnalité de Gregor nous fait profiler les stéréotypes les plus agaçants du type de l’intellectuel méprisant. A force de réduire, on se croit projeté dans la simplification :


« […] son caractère se dessine vite : ombrageux, méprisant, susceptible, cassant, Gregor se révèle précocement antipathique. Il se fait tôt remarquer par des caprices, des colères, des mutismes, des fugues et des initiatives intempestives, destructions, bris d’objets, sabotages et autres dégâts »


De même, hop ! hop ! Gregor est devenu adulte et omniscient en moins d’un paragraphe :


« Ayant ainsi appris en cinq minutes une bonne demi-douzaine de langues, distraitement expédié son parcours scolaire en sautant une classe sur deux, et surtout réglé une bonne fois pour toutes cette question des pendules –qu’il parvient bientôt à désosser puis rassembler en un instant, les yeux bandés, après quoi toutes délivrent à jamais une heure exacte à la nanoseconde près-, il se fait une première place dans la première école polytechnique venue, loin de son village et où il absorbe en un clin d’œil mathématiques, physique, mécanique, chimie, connaissances lui permettant d’entreprendre dès lors la conception d’objets originaux en tout genre, manifestant un singulier talent pour cet exercice »


Manière de renforcer les prodiges d’apprentissage d’un homme ? Ou mépris de Jean Echenoz qui cherche à se débarrasser le plus rapidement possible de formalités afin de se consacrer aux conséquences de la possession de telles facultés ? Puisqu’on ne le sait pas encore, à cette étape de la lecture, Jean Echenoz semble n’avoir livré qu’un texte décevant. En ce sens, il fonctionne à l’inverse de son personnage. Ce dernier, d’abord brillant –il cumule les découvertes révolutionnaires, réussissant même à braver l’opprobre et les réticences de la plèbe en se procurant le soutien de milliardaires et de scientifiques influents-, finira par voir apparaître une accumulation de gestes maladifs, une solitude et de mauvais choix de gestion de patrimoine qui s’achèveront dans la déchéance. Mais Gregor se préserve des malheurs ! reclus dans un monde qu’il a créé de toutes pièces, il reçoit des messages extraterrestres et se fait le protecteur et plus grand ami des pigeons, ayant abandonné tout souci de se faire valoir et de rechercher des mécènes, ayant fait disparaître toute envie d’inventer, de spéculer, de se torturer la matière grise pour que d’autres s’emparent mieux que lui du privilège d’être « l’inventeur ». Gregor semble plus serein que jamais.


On comprend alors pourquoi Jean Echenoz a survolé si rapidement les débuts de l’existence de Gregor ainsi que ses maigres et relatifs succès –vite volés par d’autres scientifiques moins dispersés et plus pragmatiques que lui. La vie « saine », dans ce qu’elle comporte encore de minimum de relations sociales, plus ou moins bien tolérées, n’est qu’une marque de l’incomplétude de l’affirmation véritable du caractère d’un homme. Gregor devient entièrement singulier lorsqu’il perd toute attache avec les conventions et les normes de la vie sociale. C’est sur ce tournant de la vie du scientifique que Jean Echenoz consacre la plus grande part des Eclairs. On s’en veut alors d’avoir regretté l’allusion rapide de l’auteur aux débuts de la biographie de Gregor : en effet, ce n’était pas là ce qu’il y avait de plus intéressant à dire. En quelque sorte, Jean Echenoz semble récompenser le lecteur qui ne se serait pas laissé décourager par ce minimalisme en lui livrant, peu à peu et sur le tard, l’évolution objectivement désastreuse mais subjectivement merveilleuse d’un homme qui s’était peut-être d’abord réfugié dans la spéculation scientifique pour donner une forme conventionnelle aux folies qui rongeaient en réalité son esprit –et qui finirent par le rattraper.


Les manies croissantes de Gregor sont simplement constatées -ici le minimalisme d'Echenoz est un avantage. On s'en fiche de savoir si ces manies sont bonnes ou mauvaises, et pour qui, d'ailleurs ? Elles existent, dans la continuité logique de l'existence du personnage :


Citation :
« Quand il descend au salon, vingt et une serviettes immaculées se trouvent empilées par avance sur la table attribuée à Gregor. Pourquoi tant de serviettes pour un homme seul, dites-vous : eh bien parce que sa hantise des microbes est devenue telle qu’il lui faut, avant de manger, soigneusement nettoyer lui-même ses couverts, ses assiettes et ses verres, même si les cristaux du salon des palmiers étincellent aussi fort que son argenterie. Et pourquoi spécialement vingt-et-une, insistez-vous : eh bien, on vous l’a dit, parce que c’est divisible par trois donc bien mieux, presque aussi bien que l’adresse de son laboratoire, 33 Third Avenue. »


Citation :
« […] d’un geste bref il incite le maître d’hôtel à présenter le dîner. Mais, après qu’on l’a servi, pas question de manger aussitôt car il lui faut d’abord estimer –méthodiquement quoique instantanément, vu qu’il y est rompu- le volume exact de chacun des plats, puis celui du contenu de chaque verre, la charge précise de chaque fourchette et de chaque cuiller. Calculs d’autant plus nécessaires qu’il n’aurait pas tellement faim sans eux, ce sont même eux qui lui permettent au fond de se nourri. Car manger, à part ça et sans ça, Gregor n’aime pas plus que ça. »
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MessageSujet: Re: Jean Echenoz   Jean Echenoz - Page 7 EmptyMar 1 Jan 2013 - 12:01

Aaliz a écrit:

Pourtant là encore, j’ai eu un peu de difficultés au début de ma lecture. Je trouvais le style assez froid bien que fluide et agréable à lire mais les nombreuses considérations vestimentaires et les descriptions détaillées des lieux commençaient à m’agacer.
Et puis la magie a fini par opérer, la curiosité et la facilité de lecture ont fait que je tournais les pages sans même m’en rendre compte au point de me faire regretter que le récit soit aussi court.


C'est la même impression que j'ai ressentie avec le début des Eclairs.
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MessageSujet: 14   Jean Echenoz - Page 7 EmptyVen 5 Avr 2013 - 7:42

Je viens de terminer ce court roman de Jean Echenoz.

Je dois dire que j'ai lu pas mal d'écrits sur la guerre de 1914-1918 mais celui-là est un des plus mauvais. Très mal écrit. Une histoire complètement invraisemblable, deux frères
ennemis en quelque sorte, aimés de la même femme, qui partent à la guerre avec quelques amis. Quelques descriptions sur les horreurs de cette guerre, mais aussi des faits auxquels on ne peut pas croire, notamment découper des cotes de boeuf dans un animal vivant et après les avoir prises le laisser aller...qui peut croire à ces sornettes ?

Echenoz n'a jamais du essayer de maîtriser un boeuf, ça se voit. rire

Un récit de 124 pages, des événements décrits froidement. Le seul mérite de ce livre, nous rappeler à quel point cette guerre fut ignoble et meurtrière et les officiers, pour la plupart, sans aucun respect pour leur "chair à canon".

J'ai, de loin, préféré, les croix de bois de Roland Dorgelès sur ce thème.
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MessageSujet: Re: Jean Echenoz   Jean Echenoz - Page 7 EmptySam 6 Avr 2013 - 15:24

-14-

Je suis un peu à contre courant, et je le regrette d'autant que je suis une fervente admiratrice de Jean Echenoz. J'aime son sens de la description, cette façon si efficace de gérer le temps par le choix d'images fortes (D'emblée ici, avec le son du tocsin au loin et la brusque rupture de ton) sa vivacité, sa distance et son humour. Dire beaucoup en peu de mots, se cantonner à cette manière désinvolte de parler de choses graves avec une apparente légèreté. En général je suis fan.

Mais là il m'a réellement manqué un peu plus. Je suis d'accord, c'était une gageure et il réussit son coup, en partie. Mais je ne m'avancerais pas à dire que tout y est car si l'on mesure parfaitement cette espèce de désinvolture avec laquelle tous ces jeunes combattants se sont lancés dans le conflit, pressés d'en découdre, on reste quand même frustré quant au reste, même si la concision colle à l'ironie de cette guerre aux allures de carnage. Bien sûr cela laisse au lecteur toute liberté pour éprouver lui même le grand écart entre l'insouciance des débuts et la brutalité des faits, il n'empêche... j'aurais aimé un chouia plus.

Disons que je le préfère dans des sujets plus légers, j'avais moins accroché à sa biographie de Ravel d'ailleurs. Une impression en demi teinte donc, qui m'a empêché de ressentir votre enthousiasme général (ou presque) et je le regrette bien!
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MessageSujet: Re: Jean Echenoz   Jean Echenoz - Page 7 EmptySam 27 Avr 2013 - 10:17

14

J'aime bien les récits sur la guerre de 14, comme j'aime bien, je l'ai déjà dit, visiter les cimetières militaires, penser avec émotion à ces jeunes gens qui sont partis la fleur au fusil, et qui se sont retrouvés sous terre, et à ceux qui sont revenus, marqués pour une vie entière… Ces destins coupés en pleine jeunesse devant lesquels je me sens si humble.

Jean Echenoz - Page 7 Images16

Mais…

Citation :
Tout cela ayant été décrit mille fois, peut-être n'est-il pas la peine de s'attarder encore sur cet opéra sordide et puant. Peut-être n’est-il d'ailleurs pas bien utile non plus, ni très pertinent, de comparer la guerre à un opéra, d'autant moins quand on n’aime pas tellement l'opéra, même si comme lui c’est grandiose, emphatique, excessif, plein de longueurs pénibles, comme lui cela fait beaucoup de bruit et souvent, à la longue, c'est assez ennuyeux

Ce n'est pas moi qui le dis, c'est Jean Echenoz . C'est ce qu'on appelle tendre les verges pour se faire battre. Ca dit bien ce que ça veut dire, et, en plus, ça n’est pas terriblement bien écrit car il ne suffit pas de faire des phrases longues, cocasses et ampoulées,

Harelde a écrit:
avec des mots savants, des imparfaits du subjonctif.
pour avoir du style (pour ma part j'avais appris à l'école primaire que le pronom impersonnel "on" n'était pas très élégant, et donc à éviter, mais M. Echenoz n'a pas dû avoir la même institutrice que moi. Ah ! Quand on se souvient du sublime « nous » de Otsuka…). Bon , soyons honnête, il y a quand même quelques beaux passages sur les horreurs de la guerre, notamment les odeurs.

Alors donc, on est repartis avec la mobilisation
Jean Echenoz - Page 7 Images17,
le départ la fleur au fusil Jean Echenoz - Page 7 Herter13 *, l'ennui, l'incompréhension et la peur, la boue des tranchées, les rats, les poux, les obus, les copains et les femmes qui attendent au pays… Echenoz a du sentir que c'était un peu cliché, tout ça, et donc, pour sortir son épingle du jeu, il a particulièrement approfondi sa documentation, ce qui est tout à fait honorable, pour un écrivain. Seulement, voilà, il n'a pas voulu faire tout ce travail pour rien et on est au courant de la moindre composition du paquetage des soldats, la composition de leurs repas, l'arrangement de leur tenue, les différentes armes, les animaux qu'ils croisent au front (un chapitre leur est consacré et on les prend les uns après les autres)… Et tout cela a un petit côté catalogue et j'étale mes petites connaissances de détail qui lasse vite.

Bon, à part ça, j'aime bien les récits sur la guerre de 14, comme je vous le disais, je suis donc allée jusqu'au bout (qui n'est pas très loin - 124 pages)

* Ce tableau est Le départ des poilus à la gare de l'Est d'Herter-Albert-1871-1950, dont Echenoz parle dans le livre
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MessageSujet: Re: Jean Echenoz   Jean Echenoz - Page 7 EmptyJeu 9 Jan 2014 - 22:22

Je m'en vais

L'histoire a le double mérite d'être improbable et inconsistante. Les personnages ont la caractéristique d'être parfaitement transparents (ah ! Si, Ferrer a la caractéristique de s'agiter dès qu'une fille passe !) Tout cela demande donc pour faire un roman qui se tient qu'il y ait un petit quelque chose qui accroche dans  l’écriture. Echenoz nous raconte cela d’un ton qui va du badin au désinvolte, avec un goût prononcé pour le détail inutile. Parfois j’ai trouvé ça plaisant et sympa, à l'occasion marrant, assez souvent plutôt lassant.
Un livre qui ne devrait pas me laisser trop de traces.
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MessageSujet: Re: Jean Echenoz   Jean Echenoz - Page 7 EmptyJeu 9 Jan 2014 - 22:29

topocl a écrit:
Je m'en vais

L'histoire a le double mérite d'être improbable et inconsistante. Les personnages ont la caractéristique d'être parfaitement transparents (ah ! Si, Ferrer a la caractéristique de s'agiter dès qu'une fille passe !) Tout cela demande donc pour faire un roman qui se tient qu'il y ait un petit quelque chose qui accroche dans  l’écriture. Echenoz nous raconte cela d’un ton qui va du badin au désinvolte, avec un goût prononcé pour le détail inutile. Parfois j’ai trouvé ça plaisant et sympa, à l'occasion marrant, assez souvent plutôt lassant.
Un livre qui ne devrait pas me laisser trop de traces.

aahhhh j'avais eu le même sentiment avec Les grandes blondes, c'était presque formidable et puis finalement il ne m'en reste rien, vraiment rien... Je crois que je vais quand même tenter 14 à cause de cette histoire de vaches...
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MessageSujet: Re: Jean Echenoz   Jean Echenoz - Page 7 EmptyJeu 9 Jan 2014 - 22:39

Topocl, j'aime (encore plus) quand tu es constructive comme ça.
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MessageSujet: je m'en vais   Jean Echenoz - Page 7 EmptyVen 10 Jan 2014 - 0:59

"Un livre qui ne devrait pas me laisser trop de traces."

Exactement, je n'en ai aucun souvenir....je l'ai lu mais des fois j'ai comme un doute  intense reflexion 
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MessageSujet: Re: Jean Echenoz   Jean Echenoz - Page 7 EmptyVen 10 Jan 2014 - 7:15

topocl a écrit:
Un livre qui ne devrait pas me laisser trop de traces.
Et bien..comme Simia (ah, les îles!!!) aucune trace.
Mais c'est peut être parce qu'il est parti?
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MessageSujet: Re: Jean Echenoz   Jean Echenoz - Page 7 EmptyVen 10 Jan 2014 - 8:14

En fait les traces, à la limite , c'est quelque chose d'accessoire; j'ai une mémoire-gruyère, et donc le plaisir de l'instant , ça compte. Là, j'étais dans un état "assez plaisant", mais jamais pleinement convaincue.
Tout au long du livre, je me suis dit que ce type avait des points communs avec Jean Rolin. Les hôtels, les déambulations, le parler-de-trucs-sans-intérêt, de gens croisés dans la rue, de détails totalement inutiles pour le plaisir d'écrire, une nonchalance. Mais ça ne prenait pas vraiment. Trop frivole-léger. Il me manquait le désespoir de Rolin
Et, vous allez dire que je suis monomaniauqe, il y avait aussi par moment , quand Echenoz fait un petit commentaire d'auteur s'adressant au lecteur, une aparté clin d'oeil où il commente une situation, des choses qui m'ont aussi évoqué Christine Montalbetti.
Pas mal d'humour.

Shanidar, je suis curieuse de ton opinion sur 14
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MessageSujet: Re: Jean Echenoz   Jean Echenoz - Page 7 Empty

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