Craig Johnson

... Et puis, connaissez vous Peter Dexter. C' est l' un des meilleurs auteurs de polars américains.
C' est lui qui a écrit notamment, Deadwood qui fut adapté pour une brillante série...

Tu l'as vu la série ?
Personnellement je n'avais pas accroché du tout alors que je lui reconnais des qualités.
ça n'a pas suffi.

(j'avais bien aimé les épisodes que j'avais vus !)

Deadwood c'est un must, vraiment impressionné par ce bouquin. Mais là on est plus dans le western.
J'ai pas vu la série, dispo à la médiathèque, faudrait que je tente...
Mais pour revenir à Craig Johnson (c'est son fil)  Mme I. Qui est dans le premier volume et s''est déjà attachée à Longmire, voulait savoir si par la suite son histoire avec Vonnie... Je me suis défilé !
D'autre part elle s'est bien assuré que nous avions bien en stock les trois volumes suivant...

Tiens, voici une réflexion que se fait Longmire dans le second volume qui fait jubiler le lecteur que je suis:
Je me tournais vers le peuple énergique rassemblé autour de la table, un peuple qui avait été trompé, parqué, affamé et chassé presque jusqu'à l'extinction, un peuple qui, avec les forces combinées des nations des Brûlés, Sansarcs, Minneconjous, hunkapas, Ogllagas et Blackfeet, avaient combattu les États-Unis d'Amerique jusqu'à la fin du conflit. S'il fallait encore miser sur un camp, je parierais toujours sur eux.

Queenie a écrit:

. Ça tourne drôlement en rond autour du pot. Et ça manque de densité. Je veux bien du déjà vu et des clichés mais faut que ça bouge. Et là. Point mort. J'en suis presque à la moitié. J'patiente.

Igor a écrit:

Oui, il y a une certaine lenteur dans les bouquins de Craig Johnson et c'est peut être une spécificité de cette série.

Je suis dans Le camp des morts et c'est assez curieux, ce sentiment de lenteur: à la moitié du livre il y a un cadavre,trois tentatives d'assassinat. le shérif n'a pas dormi depuis 48 heures, chaque fois qu'il a un RV à 17 h par exemple, à 16h15 il lui tombe quelqu'un dessus. S'il décide de se reposer hop une info arrive et ça redémarre. Ses découvertes, à défaut de résoudre l'énigme, chamboulent sa vison des choses. Bref, il n'en peut plus. Mais il continue. C'est une bête obstinée menée par son instinct de lutte.

Et nous on prend son temps. Tout cela est noyé dans la tempête de neige, un monde hostile, on a l'impression que quelque chose grippe dans le mécanisme, que ça n'avance pas, sinon, il aurait déjà trouvé (mais on sait bien que Longmire va trouver)

En fait c'est un tour de force de donner cette impression de lenteur alors qu'il se passe tant de choses. C'est Longmire qui croit que les choses n' avancent pas, le lecteur ne peut pas être dupe. Longmire est un grand désespéré, un  cynique tendre qui voit bien la vanité de la vie, voire son hostilité. Il a plusieurs façons de répondre : errer avec douceur d' une femme à l'autre sans jamais y toucher,être fidèle en amitié, voler au secours des victimes (peuples ou individus) et pour cela résoudre les énigmes en  quelques jours, tout en s'en voulant que cela ne soit pas en 24 heures.

Little Bird.

Topocl avait raison. Y'a un moment où ça s'accélère et où on est pris dans la spirale, et on est complètement en tension. A tourner les pages pour savoir jusqu'où ça va.
Cela dit, faut attendre d'avoir lu les 2/3 je dirais.


Topocl, dans Little Bird, et apparemment dans Le camp des morts également, il y a en effet plein d'évènements qui se passent, et comme tu le dis toi-même ça prend son temps tout de même.

Je crois que je n'accrochais pas plus que ça à l'atmosphère du bouquin, et à la façon dont Johnson dit les choses : il répète cent fois que les femmes sont belles, qu'elles taquinent Longmire voir le draguent (?) comme s'il était le séducteur qui ne se sait pas (j'y croyais pas du tout à cet attrait). Il a toujours l'air de tomber des nues, comme s'il venait de débarquer dans cette vie (alors qu'on apprend qu'il vit la même chose depuis toujours). Je trouvais ça incohérent.
Ce que je reproche surtout c'est qu'on ne dépasse pas beaucoup les clichés et que le rythme lent m'amène à la réflexion, à la contemplation, et s'il n'y a rien d'intéressant à creuser, je ne comprends pas. Du coup, j'aurais préféré de l'action (d'où mon sursaut de réveil quand ça se corse).

C'est dommage, parce que ce rythme et cette écriture qui jouait plus sur du quotidien et de l'humain pouvait changer des polars concentrés sur l'intrigue et l'action, mais c'est comme si on m'avait donné un steak ultra cuit et dur comme de la semelle, que je mâchais pendant des heures, jusqu'à l'ennui.

J'arrive pas à y croire complètement à ce personnage de flic au grand cœur, massif et tranquille, avec toutes ses angoisses qui se tordent à l'intérieur. Mais y'a des moments très touchants, et des échanges intéressants (surtout quand il dialogue avec les femmes d'ailleurs).



Pour répondre à Bix : moi ça m'a franchement gênée qu'on ne distingue pas toujours qui parle à qui dans les dialogues. Et je ne trouve pas que ce soit "excusable" parce que ce sont des dialogues souvent importants, qui jouent sur un détail, un mot, qui sont censés dire beaucoup en peu de mots. Alors quand on n'est pas certain de qui s'exprime, ça perd de sa force. Et ça saoule de devoir revenir en arrière juste pour déterminer qui a parlé (et parfois, ça n'aidait en rien en plus).

Little Bird est un roman qui se lit, mais qui est plein de failles je trouve. Ou alors j'en demande trop (n'étant pas une férue des policiers, je dois reconnaître que je suis souvent déçue par leur à-peu-près, leurs clichés, leurs facilités).
Mais, ce qui est bien c'est l'Amérique du Wyoming, cette petite bourgade avec son bar, son resto, ses vieilles bagnoles, ses beaux fusils. Et les Indiens, aussi. La façon dont il aborde cette partie de l'Histoire des Etats-Unis, toujours d'actualité.
Et les personnages, tout en étant archétypaux au possible, parviennent à être attendrissants (même les plus antipathiques parfois).

Je pense que je tenterais encore une fois, un jour.


Et je demande aux modos de mettre en spoiler la phrase de Bix du 6 Mai 2014 - 20:38 :

Spoiler:

. Ceci révèle toute la fin du roman.
Bix, je ne te dis pas merci de m'avoir gâché le suspens.

Queenie a écrit:

il répète cent fois que les femmes sont belles,

Oui, je me disais, qu'une fois, une femme ni belle ni laide, ça serait pas mal.

Queenie a écrit:

qu'elles taquinent Longmire voir le draguent (?) comme s'il était le séducteur qui ne se sait pas (j'y croyais pas du tout à cet attrait). Il a toujours l'air de tomber des nues, comme s'il venait de débarquer dans cette vie (alors qu'on apprend qu'il vit la même chose depuis toujours). Je trouvais ça incohérent.

Je ne sais pas si j'irais jusqu’à le draguer, mais il me plait Longmire . Ce n'est pas un mollasson, c'est un torturé

Queenie a écrit:

J'arrive pas à y croire complètement à ce personnage de flic au grand cœur, massif et tranquille, avec toutes ses angoisses qui se tordent à l'intérieur. Mais y'a des moments très touchants, et des échanges intéressants (surtout quand il dialogue avec les femmes d'ailleurs).

Ben moi je veux y croire. Si les flics sont tous  des durs à cuire, des sans-scrupules et sans affect, c'est à désespérer du monde (je suis peut-être naïve, mais ça me permet d'avancer).

Queenie a écrit:

Mais, ce qui est bien c'est l'Amérique du Wyoming, cette petite bourgade avec son bar, son resto, ses vieilles bagnoles, ses beaux fusils. Et les Indiens, aussi. La façon dont il aborde cette partie de l'Histoire des Etats-Unis, toujours d'actualité.

  
Et les indiens (d'ailleurs la communion de Longmire avec les esprits indiens confirme que c'est un type bien)

Queenie a écrit:

moi ça m'a franchement gênée qu'on ne distingue pas toujours qui parle à qui dans les dialogues. Et je ne trouve pas que ce soit "excusable" parce que ce sont des dialogues souvent importants, qui jouent sur un détail, un mot, qui sont censés dire beaucoup en peu de mots. Alors quand on n'est pas certain de qui s'exprime, ça perd de sa force. Et ça saoule de devoir revenir en arrière juste pour déterminer qui a parlé (et parfois, ça n'aidait en rien en plus)

Je suis assez d'accord si ce n’est que, ayant vraiment aimé le livre, je dirais ça me gêne, plutôt que ça me saoule. Il y a par moments une certaine opacité dans le texte, pas que dans les dialogues. Il faut le mériter, repartir en arrière. C'est parfois tellement allusif, notamment dans l'ironie, qu'on se dit, mais qu'est  ce qu'il raconte, là? Comme s'il voulait une connivence et qu'on n' a pas toutes les clés pour lui répondre. Alors qu'à d'autres moments cette connivence marche très bien avec souvent un bon effet comique.

Vous me faites vraiment envie avec votre enthousiasme !
Queenie qui en rajoute une sacrée couche !
Beaucoup moins de temps de lecture ce mois ci hélas et autant de tentations , c''est pas juste !   
Topocl , dis- moi que ça ne plairait pas s'il te plait : ainsi je passe mon chemin sans regret .

Eh bien finalement, Eglantine, je ne sais pas, peut-être pas, mais peut-être aussi quand même...
  

Queenie a écrit:

Bix, je ne te dis pas merci de m'avoir gâché le suspens.

frustration compréhensible mais   

animal a écrit:

Queenie a écrit:

Bix, je ne te dis pas merci de m'avoir gâché le suspens.

frustration compréhensible mais   

Je pense toujours que le nom du "coupable" dans le roman noir n' est pas vraiment important. En tout
cas, beaucoup moins que dans les romans d' Agatha Christie.
Ce qui l' est par contre, ce sont les doutes, les angoisses, les errements du shérif en examinant tous
ceux qui l' entourent, s' interrogeant à mort sur ceux qu' il aime le plus...avec la crainte terrible de les
perdre.

Disons que les deux ne sont pas mal   .

Est ce que l'écriture est à la hauteur de la trame romanesque ?  

En tout cas, il y a un ton.