Lecture en commun - Lao She : Le pousse-pousse

Marko a écrit:

Notre héros est surnommé Siang-tse le chameau et j'en suis justement au moment où, échappant aux militaires qui lui ont pris tout ce qu'il possédait et le retiennent comme esclave, il s'échappe pour revenir à la ville avec 3 chameaux dont il espère obenir le prix nécessaire au rachat d'un nouveau pousse-pousse.

J'en suis un chouillème plus loin, maintenant.
Je "craignais" de lire une version chinoise du Voleur de Bicyclette, et pas du tout. Il lui arrive des problèmes, à notre héros, mais il les a un peu cherchés... Pour le moment, la morale, c'est que l'appât du gain, ça peut faire perdre beaucoup (d'accord, ce n'est pas très nouveau, comme morale).
Après avoir vendu ses chameaux, il va falloir encore bosser !

J'en suis juste apres qu'il ait vendu ses chameaux.

J'aime beaucoup les descriptions qui sont faites. j'ai trouvé que les premiers chapitres avec les descriptions de Siang-Tse sont très enlevés. Le style est frais, agréable et presque "sautillant".

Bref pour l'instant je trouve ca agréable.

Shay a écrit:

J'en suis juste apres qu'il ait vendu ses chameaux.

J'aime beaucoup les descriptions qui sont faites. j'ai trouvé que les premiers chapitres avec les descriptions de Siang-Tse sont très enlevés. Le style est frais, agréable et presque "sautillant".

Bref pour l'instant je trouve ca agréable.

Notre héros doit moins apprécier ce qui lui arrive, lui !

eXPie a écrit:

Notre héros doit moins apprécier ce qui lui arrive, lui !

de même pour moi - plaisir de lecture.. mais je ne voudrais certainement pas changer avec son sort..

ça va mieux avec les péripéties et les chameaux, le petit plus de vraies descriptions mais je n'y suis pas encore tout à fait.

probable que la lecture fasse les frais des précédentes beaucoup plus chargées en psychologies et taquinement de pensée/réflexion.

Shay a écrit:

Le style est frais, agréable et presque "sautillant".

En effet ça a l'air frais, mais comme je n'étais pas très fraîche moi-même hier soir, je n'ai pas tenu plus que deux-trois pages. J'essaie de me rattraper cet après-midi.

J' attends d' avancer ma lecture pour en avoir une vision plus
globale.
C' est une histoire terne, celle d' un gagne petit, un homme de rien.
Et le style la reflète fidèlment, je crois...

bix229 a écrit:

J' attends d' avancer ma lecture pour en avoir une vision plus
globale.
C' est une histoire terne, celle d' un gagne petit, un homme de rien.
Et le style la reflète fidèlment, je crois...

J'aime bien la description du héros : Il pense bien, mais lentement (la phrase originale est mieux tournée).

Plus j'avance dans le texte, et plus je retrouve le Lao She de Quatre générations sous un même toit ; un style très vivant et imagé dont j'aime les métaphores d'une grande justesse, parfois insolites à nos oreilles occidentales.

"Son coeur ressemblait à une feuille de mûrier qu'un ver à soie enrobe de fils inextricables."

(...) Il ne savait plus où il se trouvait. Tout était si noir. Il aurait pu consulter les étoiles, s'il avait été moins pris de panique. Quand il les regardait, les étoiles paraissaient perdre la tête tout autant que lui. Elles s'agitaient et se heurtaient dans un désordre inouï."


De plus, Lao She a une façon de croquer les personnages à nulle autre pareille. Attendez donc de rencontrer Tigresse !

Il a également le don de nous faire saliver et de nous transmettre à merveille le plaisir simple de savourer une bonne soupe de nouilles après une période de privations.

"Après être resté longtemps assis, il alla près du pont, pour manger un bol de pâtes de soja. Ces pâtes tendres et chaudes, assaisonnées de vinaigre, de sauce de soja, d'huile de piment et de persil, dégageaient une odeur exquise. Siang-Tse en eut le souffle coupé. Les yeux fixés sur le persil haché d'un vert tendre, il sentit le bol trembler entre ses mains. La première bouchée de pâtes lui parcourut le corps comme une traînée de chaleur. Il ajouta deux cuillerées de piment. la fin, sa veste était trempée de sueur. Les yeux mi-clos, il tendit son bol vide en criant:
_ Encore un ! "

Enfin, page 63, sa façon de décrire l'acte amoureux est ma fois fort poétique.

Armor-Argoat a écrit:

De plus, Lao She a une façon de croquer les personnages à nulle autre pareille. Attendez donc de rencontrer Tigresse !

J'ai fait sa connaissance dans le métro, ce matin. Elle me plaît bien !

Armor-Argoat a écrit:

Il a également le don de me faire saliver et de nous transmettre à merveille le plaisir simple de savourer une bonne soupe de nouilles après une période de privations.

"Après être resté longtemps assis, il alla près du pont, pour manger un bol de pâtes de soja. Ces pâtes tendres et chaudes, assaisonnées de vinaigre, de sauce de soja, d'huile de piment et de persil, dégageaient une odeur exquise. Siang-Tse en eut le souffle coupé. Les yeux fixés sur le persil haché d'un vert tendre, il sentit le bol trembler entre ses mains. La première bouchée de pâtes lui parcourut le corps comme une traînée de chaleur. Il ajouta deux cuillerées de piment. la fin, sa veste était trempée de sueur. Les yeux mi-clos, il tendit son bol vide en criant:
_ Encore un ! "

Oui, c'était un très beau passage, surtout qu'on avait "vécu" avec lui son passage très difficile avec les soldats... Nous aussi, on en avait besoin, du bol de pâtes...

eXPie a écrit:

Armor-Argoat a écrit:

De plus, Lao She a une façon de croquer les personnages à nulle autre pareille. Attendez donc de rencontrer Tigresse !

J'ai fait sa connaissance dans le métro, ce matin. Elle me plaît bien !

"Une vraie pagode noire. Elle m'a fichu une de ces frousses !"

"Elle s'était mis sur la figure de la poudre qui, dans cet éclairage, lui donnait un teint vert-de-gris ; on eût cru une feuille sèche couverte de givre".

Armor-Argoat a écrit:

eXPie a écrit:

Armor-Argoat a écrit:

De plus, Lao She a une façon de croquer les personnages à nulle autre pareille. Attendez donc de rencontrer Tigresse !

J'ai fait sa connaissance dans le métro, ce matin. Elle me plaît bien !

"Une vraie pagode noire. Elle m'a fichu une de ces frousses !"

"Elle s'était mis sur la figure de la poudre qui, dans cet éclairage, lui donnait un teint vert-de-gris ; on eût cru une feuille sèche couverte de givre".

Oui, notre héros a une vie bien difficile :

Citation :

Il ne lui suffisait donc pas de perdre son pousse, il fallait encore qu'il se mît une femme sur le dos ! Sa vie lui semblait définitivement ratée.

Armor-Argoat a écrit:

Enfin, page 63, sa façon de décrire l'acte amoureux est ma fois fort poétique.

j'ai pensé au film La Main au collet/To catch a thief d'Alfred Hitchcock où il utilisait le feu d'artifice pour "montrer" ce qu'il ne pouvait pas dans les années 50
en effet j'ai aussi bien aimé ce passage..

eXPie a écrit:

Oui, notre héros a une vie bien difficile :

Citation :

Il ne lui suffisait donc pas de perdre son pousse, il fallait encore qu'il se mît une femme sur le dos ! Sa vie lui semblait définitivement ratée.

et son périple est loin d'être terminé

à défaut de sortir le singe, ça a fini par me changer les idées hier soir... c'est déjà pas mal !

animal a écrit:

à défaut de sortir le singe, ça a fini par me changer les idées hier soir... c'est déjà pas mal !

Quel enthousiasme délirant De mon côté je n'ai pas pu avancer encore mais c'est agréable de temps en temps une petite histoire toute simple et agréablement écrite. C'est fluide, dépaysant et instructif sur cette époque et ce milieu.