Alexandre Vialatte

colimasson a écrit:

Vialatte est fortement réhabilité en ce moment, et tant mieux !

Encore une chronique tordante ! Je note l'émission, je ne connais pas, j'ai du temps demain je la regarderai.

Cette émission réunissait du beau monde : François Rollin, Franck Lesage, une sémiologue, Christian Delporte (auteur de "Une histoire de la langue de bois") et, bien sûr, il a été diffusé une scène du film "1984" de Michael Radford, extrait faisant l'apologie du Novlangue.



Sinon, toujours à propos de Vialatte :

Citation :

« Il n’est pas impossible que "Les Chroniques de La Montagne" soit le plus beau livre de ma bibliothèque », écrit à propos de Vialatte, Frédéric Beigbeder dans "Premier bilan après l’apocalypse" (Grasset).

J'ai regardé cette émission. Je ne connaissais pas, je crois que je la regarderais plus souvent. Bien aimé le jeu du débat de Franck Lesage avec les 16 mots qui ne veulent rien dire mais qui permettent de tout dire...
Et bonne intervention sur notre Vialatte...

GrandGousierGuerin a écrit:

Vialatte Les Fruits du Congo p15 a écrit:

Cet homme brusque croyait en Dieu, et des touffes de poils gris lui sortaient des oreilles ; en un mot c'était un tendre.

Bienvenue au club des vialattiens, GGG.

13 chroniques de La Montagne : ICI

Constance a écrit:

GrandGousierGuerin a écrit:

Vialatte Les Fruits du Congo p15 a écrit:

Cet homme brusque croyait en Dieu, et des touffes de poils gris lui sortaient des oreilles ; en un mot c'était un tendre.

Bienvenue au club des vialattiens, GGG.

13 chroniques de La Montagne : ICI

Que d'honneur

Les Fruits du Congo

4ème de couverture a écrit:

Les fruits du Congo, c'est une affiche. Elle représente une magnifique négresse qui porte des citrons d'or. Les collégiens d'une ville d'Auvergne rêvent devant cette affiche qui symbolise pour eux l'aventure et l'extrême poésie de l'existence. Qu'est-ce que l'adolescence ? Telle est la question à laquelle Alexandre Vialatte répond avec ce grand roman qui décrit aussi toute une ville de province avec ses kermesses, son assassin, son docteur, son lycée, son square.

Comment expliquer la trame de ce roman ? Bien trop touffue et complexe comme une forêt tropicale inexplorée. Mais l’intérêt est autre … On se laisse porter par une écriture poétique, malicieuse et un peu mélancolique. Des phrases ciselées pour orner un collier de citations et des images qui pourraient sortir d’un tableau surréaliste.

Citation :

Le portrait de Mme Lamourette montrait une dame lymphatique qui avait de l’âme et les cheveux frisés

Citation :

Le rhum et la mélancolie nous berçaient l’âme d’une houle qui allait et venait entre la poésie et l’appréhension stomacale

Tu as raison de citer le début, 3G... La madeleine du narrateur  enfant et de ses copains de classe devenus hommes est dans l' affiche...Et tout le reste, la vie qui  "passe sur vous sans anesthésie" est nostalgie à la recherche d' un temps perdu...

bix229 a écrit:

Tu as raison de citer le début, 3G... La madeleine du narrateur  enfant et de ses copains de classe devenus hommes est dans l' affiche...Et tout le reste, la vie qui  "passe sur vous sans anesthésie" est nostalgie à la recherche d' un temps perdu...

Cette affiche est un personnage du roman, tout comme Fred, Dora, Vingtrinier et le terrible et mystérieux Panado ...

http://bibliotheque.clermont-universite.fr/vialatte/ a écrit:

"... en redingote, ce ventriloque libidineux, ce génie mou des catastrophes, cette vessie de saindoux, cette pastèque vide avec une chandelle au milieu, ce graffito d'urinoir, ce Fatum de faubourg. Les anciens avaient le Fatum qui était féroce, qui était glacé ; le moyen âge avait le diable qui était machiavélique ; mais nous avons M. Panado qui est stupide, machinal, sordide et tatillon. C'est lui qui a inventé de costumer en toréadors balkaniques les musiciens de la fanfare des crématoires (Les Fruits du Congo)."

La narration fait penser à l'évocation de souvenirs anciens et oubliés. La chronologie est respectée mais on a parfois des accélérations digressives temporelles.
Tout comme les souvenirs, on focalise sur certains aspects avec moult détails alors que d'autres sont brumeux, à peine évoqués, voir oubliés si essaie de suivre le fil. Pour ma part, ce fut parfois un écheveau difficile à démêler puis j'ai décidé de me laisser aller : expérience au bénéfice bien plus direct .... Pour ces Fruits du Congo, je me suis contenté de tendre la main pour cueillir les fruits des branches les plus basses et j'ai pu largement étancher ma soif !

Grâce à ce beau commentaire, te voilà intronisé par la confrérie des vialattiens, GGG.  

En 1949, le manuscrit initial de "Les fruits du Congo" ne comptait pas moins de 550 pages, alors imagine "l'écheveau" à démêler.  
En l'état, ce roman a pourtant obtenu "Le prix international de la langue française", fondé par un mécène, Charles Veillon.
Sinon, il est vrai que le lecteur se doit d'être attentif pour suivre le récit de ces six histoires, tant Vialatte était passé maître dans l'art de l'ellipse et de la digression.

"Je voudrais que la somme de ces six histoires donnât la vérité, cette impression de la vie qui passe" (Vialatte)

Pour l'anecdote : pendant un temps Marcel Carné avait envisagé de mettre en scène "Les fruits du Congo", avec Michel Simon dans le rôle de Vingtrinier, rôle qu'il avait été enchanté d'accepter.
Dommage que ce projet ne se soit pas concrétisé.

Constance a écrit:

Grâce à ce beau commentaire, te voilà intronisé par la confrérie des vialattiens, GGG.  

En 1949, le manuscrit initial de "Les fruits du Congo" ne comptait pas moins de 550 pages, alors imagine "l'écheveau" à démêler.  
En l'état, ce roman a pourtant obtenu "Le prix international de la langue française", fondé par un mécène, Charles Veillon.
Sinon, il est vrai que le lecteur se doit d'être attentif pour suivre le récit de ces six histoires, tant Vialatte est passé maître dans l'art de l'ellipse et de la digression.

"Je voudrais que la somme de ces six histoires donnât la vérité, cette impression de la vie qui passe" (Vialatte)

Pour l'anecdote : pendant un temps Marcel Carné avait envisagé de mettre en scène "Les fruits du Congo", avec Michel Simon dans le rôle de Vingtrinier, rôle qu'il avait été enchanté d'accepter.
Dommage que ce projet n'ait pas été concrétisé.  

Merci du compliment, Grande Prêtresse Vialattienne !
Cela m'aurait aidé de savoir qu'il y avait 6 histoires ... En parlant d'écheveau à démêler, mon exemplaire a perdu les derniers feuillets au fur et à mesure de ma progression  ... Je me devais de les collectionner dans le bon ordre afin de poursuivre ma lecture. Les numéros de page m'ont été plus qu'utiles : la nécessité serait plus appropriée si on considère son art en matière d'ellipse et de digression ....
Une adaptation de Carné avec M Simon pour Vingtrinier .... Quel dommage que ce ne projet ne se soit pas réalisé ! Il faut être Carné pour envisager un tel projet et Simon se serait régalé en Vingtrinier ...
En tout cas, je compte y revenir, soit avec Les Fruits du Congo ou avec un autre de ses ouvrages ...
D'ailleurs, on voit actuellement pulluler la parution de nouveaux écrits de Vialatte alors qu'en réalité il n'a publié que 3 ou 4 romans ...
Que penses-tu de cette éruption éditoriale ?

GrandGousierGuerin a écrit:

D'ailleurs, on voit actuellement pulluler la parution de nouveaux écrits de Vialatte alors qu'en réalité il n'a publié que 3 ou 4 romans ...
Que penses-tu de cette éruption éditoriale ?

Je viens de relire la présentation de Bix 229, en ouverture de ce fil : Vialatte a écrit 16 romans ou nouvelles, si l'on ajoute ses autres productions, les éditeurs ont encore du grain à moudre.
Beigbeder évoque fréquemment l'oeuvre de Vialatte, dont il est un grand admirateur, aussi, considérant sa médiatisation, peut-être y-a-t-il lien de cause à effet.  




Le mois de juillet, le « Quintilis » de Romulus, devint « Julius » en l'honneur de César. Bien qu'il ne marque le début d'aucune saison, c'est un mois extrêmement mensuel, flatteur pour les calendriers. Il contient à la fois la Fête de la Nation, la canicule, le début des grandes vacances, la Visitation de la Sainte Vierge, sainte Anne, sainte Marie-Madeleine, saint Vincent de Paul et saint Ignace de Loyola. L'agriculteur sérieux moissonne, fouit les vignes, arrache le chiendent, greffe à l'emplâtre et enlève les pommes en surnombre. Le goudron devient plus mou sous les pas du facteur. (…)

Quel délicieux dessert tu nous sers Bix !
Ca me donne la banane  
Merci  

Merci Bix !

J'ai récemment acheté la Complainte des enfants frivoles, j'imagine que tu ne peux que me conseiller de le lire le plus rapidement possible...  

colimasson a écrit:

Merci Bix !

J'ai récemment acheté la Complainte des enfants frivoles, j'imagine que tu ne peux que me conseiller de le lire le plus rapidement possible...  

 Mais non ! Fais à ton rythme. D' ailleurs, je ne l' ai pas lu La complainte...