Lecture en commun - Madame de Lafayette : La Princesse de Clèves

Arabella a écrit:

Déjà je n'ai (malheureusement) pas l'édition Christian Lacroix. Ensuite Sollers je m'en méfie parce qu'il a écrit sur ce livre des choses qui me paraissent pas très justes par ailleurs.

Non non, ce n'est pas Sollers...j'ai oublié le i mais c'est Philippe Sellier!

Kenavo a écrit:

trop de lectures qui ont été gachis à cause d'introduction, avant-propos et autre trop bavards.. donc, je laisse toujours de côté jusqu'à la fin de ma lecture

Moi j'aime bien, si possible, allumer les lumières avant de rentrer dans une pièce...
Cela me permet d'être plus attentive, et plus sensible à ce que je vais y trouver...

coline a écrit:

Moi j'aime bien, si possible, allumer les lumières avant de rentrer dans une pièce...
Cela me permet d'être plus attentive, et plus sensible à ce que je vais y trouver...

Quand ils ne te racontent pas toute la trame ou le dénouement (ce qui est très fréquent!).

Marko a écrit:

coline a écrit:

Moi j'aime bien, si possible, allumer les lumières avant de rentrer dans une pièce...
Cela me permet d'être plus attentive, et plus sensible à ce que je vais y trouver...

Quand ils ne te racontent pas toute la trame ou le dénouement (ce qui est très fréquent!).

Pas ici!...
Et puis de toutes façons, le dénouement de La Princesse de Clèves, tout le monde le connaît déjà...
J'ai apprécié de faire quelques "révisions" littéraires et historiques avant de lire...

coline a écrit:

Pas ici!...Et puis de toutes façons, le dénouement de La Princesse de Clèves, tout le monde le connaît déjà...
J'ai apprécié de faire quelques "révisions" littéraires et historiques avant de lire...

Je lis souvent les commentaires après mais c'est vrai qu'on est parfois frustré de ne pas avoir eu certaines clés dès le départ!

coline a écrit:

Marko a écrit:

coline a écrit:

Moi j'aime bien, si possible, allumer les lumières avant de rentrer dans une pièce...
Cela me permet d'être plus attentive, et plus sensible à ce que je vais y trouver...

Quand ils ne te racontent pas toute la trame ou le dénouement (ce qui est très fréquent!).

Pas ici!...
Et puis de toutes façons, le dénouement de La Princesse de Clèves, tout le monde le connaît déjà...
J'ai apprécié de faire quelques "révisions" littéraires et historiques avant de lire...

je ne suis pas tout le monde, en effet, La Princesse de Cléves m'est totalement inconnue.. et bien que je peux m'imaginer comment cela va se passer.. j'aime bien découvrir moi-même

de même pour la lumière, je préfère allumer avec ma propre lumière une pièce avant d'utiliser celle des autres.. oui, parfois elle est pas trop forte, mais cela me plait mieux ainsi.. après la lecture il y a toujours le temps de prendre celle des autres pour illuminer des parts qui m'ont échappé

kenavo a écrit:

coline a écrit:

Marko a écrit:

coline a écrit:

Moi j'aime bien, si possible, allumer les lumières avant de rentrer dans une pièce...
Cela me permet d'être plus attentive, et plus sensible à ce que je vais y trouver...

Quand ils ne te racontent pas toute la trame ou le dénouement (ce qui est très fréquent!).

Pas ici!...
Et puis de toutes façons, le dénouement de La Princesse de Clèves, tout le monde le connaît déjà...
J'ai apprécié de faire quelques "révisions" littéraires et historiques avant de lire...

je ne suis pas tout le monde, en effet, La Princesse de Cléves m'est totalement inconnue.. et bien que je peux m'imaginer comment cela va se passer.. j'aime bien découvrir moi-même

de même pour la lumière, je préfère allumer avec ma propre lumière une pièce avant d'utiliser celle des autres.. oui, parfois elle est pas trop forte, mais cela me plait mieux ainsi.. après la lecture il y a toujours le temps de prendre celle des autres pour illuminer des parts qui m'ont échappé

Pareil.
Je ne sais pas comment ça va se terminer. Et je déteste avoir des "clés" et des coups de projo sur des détails avant de me faire ma propre lecture. Il m'arrive, par contre, de lire les préfaces après.

Moi aussi, les préfaces "après".
Pourtant, si vous avez l´édition avec l´introduction de Philippe Sellier, une fois le livre terminé, revenez à la préface, et fondez-vous avec la Princesse dans un beau tableau de " Vanités".
"Un crâne, une fleur fanée, un livre abîmé ou un sablier".... La profondeur de l´image me plait, mais je n´en dirai pas plus!

Je n'ai pas lu la préface encore mais j'ai lu le livre il y a longtemps... Je dois dire que savoir qui est qui à la cour ne m'intéresse absolument pas, seulement l'intigue elle-même.

J'ai lu trois fois ce livre, je l'aime beaucoup ...

HAN !
La lâche de môman qui abandonne sa Fifille en mourant ! Madame préfère mourir que de voir sa fille sombrer dans les affres de l'amour et de l'adultère, alors qu'elle lui a toujours tout mâché, et toujours fait croire qu'elle serait toujours là pour la protéger... Pffrte !

Citation :

si quelque chose était capable de troubler le bonheur que j'espère en sortant de ce monde, ce serait de vous voir tomber comme les autres femmes ; mais, si ce malheur vous doit arriver, je reçois la mort avec joie, pour n'en être pas le témoin.

Et quelle grand cynisme, c'est justement la mort de la mère qui permet aux amoureux de briser la glace :

Citation :

Il s'assit vis-à-vis d'elle, avec cette crainte et cette timidité que donnent les véritables passions. Il demeura quelque temps sans pouvoir parler, Mme de Clèves n'était pas moins interdite, de sorte qu'ils gardèrent assez longtemps le silence. Enfin M. de Nemours prit la parole et lui fit des compliments sur son affliction ; Mme de Clèves, étant bien aise de continuer la conversation sur ce sujet, parla assez longtemps de la perte qu'elle avait faite ; et enfin, elle dit que, quand le temps aurait diminué la violence de sa douleur, il lui en demeurerait toujours une si forte impression que son humeur en serait changée.

ooooh la perche tendu au brave Nemours, qui saute sur l'occasion :

Citation :

- Les grandes afflictions et les passions violentes, repartit M. de Nemours, font de grands changements dans l'esprit ; et, pour moi, je ne me reconnais pas depuis que je suis revenu de Flandre.[...]

Et c'est parti pour la séquence : viens là que je t'emballe Poupée.

Queenie en grande forme! Vive la nouvelle année!

La Clèves résiste, elle ne veut pas montrer ses sentiments, elle ne veut pas devenir une petite fourbasse de galante. Elle croit pouvoir maîtriser ses émotions, et petit à petit enfouir sa passion, mais dès que le Nemours fait un petit pas vers elle, ou qu'il lui arrive un pépin. Elle s'émoustille, se pâme, s'oublie, s'inquiète... bref, elle rougit, a les yeux qui pétillent l'amour, et lui, il remarque. Mais il est malin, il laisse faire, il ne fonce pas dans le tas. Il voit les preuves, il sait au fond qu'il suffirait qu'il tente pour avoir, mais non. Pourquoi ? On ne sait pas trop.

Peut-être parce qu'il est habituée aux imbroglios psycho-tsouintsouinLaPraline chez les femmes.

Et La Fayette les écrit très bien : (lettre qui serait tombée de la poche du sieur Nemours, que Clèves lit avec désespoir... Genre : Oh... cet homme est un vil séducteur. Bouh, le méchant menteur)

Citation :

[...]Je trouvai qu'il fallait que vous m'aimassiez pour sentir le mal de n'être point aimé, que j'éprouvais si cruellement. Je crus que si quelque chose pouvait rallumer les sentiments que vous aviez eus pour moi, c'était de vous faire voir que les miens étaient changés ; mais de vous le faire voir en feignant de vous le cacher, et comme si je n'eusse pas eu la force de vous l'avouer. Je m'arrêtai à cette résolution ; mais qu'elle me fût difficile à prendre, et qu'en vous revoyant elle me parut impossible à exécuter ! [...]

C'est que ça cogite dur dans les esprits des femmes.

Et oui, je grand jeu de la séduction démarre à fond après la mort de la mère.

Il y a déjà eu avant la fameuse discussion sur le fait si un amant trouvait souhaitable que sa maîtresse aille au bal. Tout à fait typique des discussions que l'on pouvait tenir dans les salons. Il s'agissait de discussions d'ordre général et je pense que M. de Nemours la considère comme telle, mais cette pauvre Mme de Clèves prend cela au premier degré, ne va pas au bal, et de cette façon fait un aveux indirect, mais parfaitement compris pas tous de ses sentiments.

Juste faire remarquer au passage les histoires intercalées : pour le moment j'en ai lu deux, celle de la duchesse de Valentinois, et celui de Mme de Tournon. C'était apparemment un pêché mignon dans les interminables romans précieux, là ces deux épisodes sont plutôt relativement brefs, et donnent à chaque fois une image de l'amour négative, cause de troubles, de souffrances et surtout d'agitations bien inutiles. Je crois vraiment que cela a une réelle importance dans la conception du monde développée dans le roman.

Queenie a écrit:

HAN !
La lâche de môman qui abandonne sa Fifille en mourant ! Madame préfère mourir que de voir sa fille sombrer dans les affres de l'amour et de l'adultère, alors qu'elle lui a toujours tout mâché, et toujours fait croire qu'elle serait toujours là pour la protéger... Pffrte !

Eh oui, au moment où La Princesse de Clèves, « sur le bord du précipice », aurait grand besoin du soutien de sa mère, cette dernière meurt…Non sans lui avoir délivré auparavant la conscience qu’elle a de son « inclination » pour Monsieur de Nemours, et bien qu’elles n’aient encore jamais pu en parler.

Le message qu’elle lui délivre :
« Il faut de grands efforts et de grandes violences pour vous retenir. Songez ce que vous devez à votre mari ; songez ce que vous devez à vous-même, et pensez que vous allez perdre cette réputation que vous vous êtes acquise et que je vous ai tant souhaitée. »

Mais que faire ?
S’éloigner de la Cour et de la tentation afin de ne point commettre de folie !
« Ne craignez point de prendre des partis trop rudes et trop difficiles, quelque affreux qu’ils vous paraissent d’abord : ils seront plus doux dans les suites que les malheurs d’une galanterie. »
La passion est souffrance.

Alors, oui, la campagne est le meilleur remède pour ne pas « tomber comme les autres femmes » dans une relation qui finira par lui faire mal et l’humilier.
Là-bas, Monsieur de Clèves sera son meilleur rempart.

Mais que sait-il au fait Monsieur de Clèves?
Est-ce innocemment ou a dessein qu’il lui conte la mésaventure de son ami Sancerre, trahi par sa maîtresse, Madame de Tournon ? Tromperie, dissimulation…L'horreur...
Il lui délivre ainsi un message presque subliminal avant que de conclure :
« Je crois que si ma maîtresse, et même ma femme, m’avouait que quelqu’un lui plût, j’en serais affligé sans en être aigri. Je quitterais le personnage d’amant ou de mari, pour la conseiller et pour la plaindre. »
Quelle classe !...Merveilleux Monsieur de Clèves!...et qui invite sa femme bien-aimée à revenir bientôt à la Cour…
Mais que va-t-elle s’enticher d’un autre qui, à son retour (n'en pouvant plus de se retenir ), commence à se trahir par un discours qui a « quelque chose de trop hardi et trop intelligible » (c'est que la belle dame est mariée tout de même!...) et dérobe même un de ses portraits !…

« Si vous avez vu ce que j’ai osé faire, ayez la bonté, madame, de me laisser croire que vous l’ignorer ; je n’ose vous en demander davantage. »

Qui parlera de "la lettre"?...
(J'avoue que j'ai un peu de mal à lire et commenter, en plus, au jour le jour ma lecture...Cela prend un temps fou...Et j'ai l'impression d'être à l'école! )
Mais c'est amusant de voir les différents styles de commentaires...