Werner Herzog

markofr a écrit:

Elise a écrit:

J'ai globalement un problème avec l'art contemporain et tout ce qui y ressemble

Là ça se gate parcequ'il y a tellement de champs d'exploration en art "contemporain" que ça me paraît difficile de tout rejeter en bloc comme s'il n'avait qu'un visage. Mais bon, j'ai bien compris que tu n'as pas envie de te lancer dans ce débat. On se rejoindra peut-être sur des sujets plus "classiques"... J'ai hâte de découvrir ta face enthousiaste et tes coups de coeur

Je suis un peu jeune : je place un terme avec une idée précise en tête, qui n'est pas forcément intelligible par le plus grand nombre, j'admets. C'est une erreur trop fréquente de rhétorique.

La majorité des expériences que j'ai eues de l'art contemporain m'ont fait sombrer dans l'ennui, souvent. Les oeuvres qui ont pu m'émouvoir avaient "quelque chose en plus", si bien que je n'appelle plus ça "art contemporain". Disons que "art contemporain" regroupe pour moi une catégorie spécifique appartenant à la classification générique qui s'intitulerait "art contemporain" pour le commun des mortels. Je ne sais pas si c'est très clair.

Enfin bon, comme on dit : sans la liberté de blâmer il n'est point d'éloge flatteur.

animal : physique, ou spirituel, ça me paraît des termes assez réducteurs. Et si effectivement le cinéma d'Herzog se résume à cela, alors je reste sur mes positions : ça ne me suffit pas.

haha, ça doit pouvoir dépendre du sens qu'on leur donne ?

petit extrait d'autant plus troublant que c'est la première fois que je revois ces images après avoir lu son "journal de marche" :

extrait de Nosferatu

The white diamond

Citation :

Au milieu de la jungle luxuriante, sur un plateau surplombant une puissante chute derrière laquelle s'ouvre une immense caverne, Herzog accompagne l'ingénieur Graham Dorrington. Celui-ci mène une expédition au cœur de la Guyane pour tester en vol libre son prototype de petit dirigeable silencieux, ultérieurement baptisé The White Diamond. Mais le désir de Dorrington de s'arracher à la gravité doit combattre le poids de la culpabilité, pour une tragédie survenue lors d'un vol d'essai avec son invention précédente.

source : www.horschamp.qc.ca - Nicolas Renaud



'core une fois un peu surpris. et oui, on s'attend à un truc "plus bateau", beau mais bateau... genre waaaaah un ballon et de la forêt. et Plouf ! c'est d'abord les gens, un peu guedins, le Mr Ballon d'abord, carrément allumé et pas remis d'un accident tragique lié à son obsession. Et une sorte de hasard, Mark Anthony, un type recruté sur place en Guyane qui tient une place importante dans le film, énigmatique, contemplatif, "roots"... il parle de lui, il parle de rêve en quelque sorte.

Ah et il y a aussi de belles images et de la musique pas due au hasard.

Un sentiment de "perméabilité" des gens qu'il nous montre, rare impression, en fait ?

(rage de pourquoi n'a-t-on pas de grosse sortie de tout ça en dvd tout propres et tout et tout chez nous ?)




extraits :

Mark Anthony parle du white diamond (anglais pas extra limpide)

séquence moonwalk ?

et nouvelle : tout plein de trucs passeront au centre pompidou cet hiver, films et documentaires :

LIEN !!!

révision hier de Nosferatu

(dvd Z2 UK en vo allemand et sous titres anglais tout pourris : il en manque un peu, sinon ça va)

Citation :

Au XIXe siècle, Jonathan Harker se rend dans les Carpathes afin de négocier la vente d'une maison qu'un certain comte Dracula veut acquérir. Harker tombe rapidement sous l'emprise de ce dernier, qui se rendra ensuite en Allemagne, accompagné de milliers de rats pour y transmettre la peste.

brrrr...

brrrrr... pour une poignée de bonnes raisons : pas juste une ouverture sur des momies ou des vols de chauves souris au ralenti. Non (en plus) il y a une ambiance de malaise, de maladie, de doute, d'inévitable qui pèse sur le film... et pas un doute d'hier, un doute historique, doute transmis de génération en génération... en remontant on arriverai forcément à des choses qu'on ne veut pas savoir. Un truc de civilisation ancré dans une nature peu rassurante (Herzog et la montagne... ), dans des habitudes anciennes : c'est ambiance décor rustique, on se demande où il a déniché tout ça, les pièces sont froides, le bois est vieux, les carreaux sont cassés, la poussière est là, le château du conte est à la fois vaste, délabré et resserré sur lui même, avec une vaisselle sans âge... opressant et subtilement fascinant.



D'un côté la peur de Jonanthan (Bruno Ganz) et de sa femme (Isabelle Adjani) de l'autre la peine d'une vie éternelle sans amour (Klaus Kinski avec des dents pointues et des mains griffues) et au milieu la maladie et la folie... des images "romantisme" allemand (on pense forcément à Caspar Friedrich) mais pas que... on arrive, et on passe, l'air de rien par des scènes surréalistes, symboliques devant lesquels on ne peut faire que les éponges, avec des mouvements assez incoryables (la traversée de la place vers la fin... ).



musique entêtante de Florian Fricke/Popol Vuh pour accompagner cette ambiance de mauvais rêve.

Jacques Dufilho en capitaine du bateau qui ramène la terre, le vampire et la peste.

Herzog refait par moments peut être des choses qu'il a déjà faites... à moins qu'il n'utilise sont troublants savoir faire des lieux et des gens (visages des tziganes...).

hypnotique...


extraits :

- intro...
- promenade au col du Borgo ?
- l'arrivée du bateau

Déclaré remake du film de Murnau plutôt que nouvelle adaptation du livre, c'est bien là qu'on se situe, étrangement (finalement) très coloré on baigne pourtant dans la même qualité de flou et d'atmosphère...

Pff, je l'aimerais bien celui-là... mais Allemand sous-titré Anglais... je crois que je vais pas pouvoir.

éventuellement des sous titres français qui trainent sur le web on dirait.

(sinon ça parle pas beaucoup beaucoup, les trucs qu'on perd sont surtout parce que les sous titres du dvd sont pourris)

Queenie a écrit:

Pff, je l'aimerais bien celui-là... mais Allemand sous-titré Anglais... je crois que je vais pas pouvoir.

Si tu es très gentille je crois que j'ai la version française! Je vais chercher...

Marko a écrit:

Queenie a écrit:

Pff, je l'aimerais bien celui-là... mais Allemand sous-titré Anglais... je crois que je vais pas pouvoir.

Si tu es très gentille je crois que j'ai la version française! Je vais chercher...

Un petit bol de sang chaud, un repas de famille avec les gnens de la colline a des yeux, et une sortie en forêt se terminant dans une belle maison bourgeoise au sous-sol secret où on torture des jeunes filles : ça te va comme deal ?

Beau film de Herzog.A ne pas comparer avec Murnau tant cette dernière est plus qu'inégalable,un des plus beaux films non seulement fantastiques,mais films tout simplement.

trop différents pour la comparaison, ce qui m'a frappé c'est la "sensibilité" des couleurs naturels dans son image, "sensibilité" qui peut rappeler le n & b. Il y a l'atmosphère sans un recours abusif à une colorisation ou à un filtre... c'est un peu intriguant en comparaison cette fois des images d'aujourd'hui.

animal a écrit:

révision hier de Nosferatu

Dis moi, c'est bien au début de ce film (les momies) qu'il y a un morceau de Wagner? (Ouverture de l'Or du Rhin, passage somptueux et ondoyant, même si je n'aime pas Wagner)

huuuuuuuu... j'y connais rien en Wagner mais ça doit être ça, ça revient d'ailleurs dans le film, il y a le début en extrait justement.

Je sais seulement que l'on y entend comme dans Aguirre l"entité",car je crois qu'on ne peut parler de groupe" Popol Vuh au curieux nom indien,me semble-t-il.

animal a écrit:

huuuuuuuu... j'y connais rien en Wagner mais ça doit être ça, ça revient d'ailleurs dans le film, il y a le début en extrait justement.

Moi non plus je n'y connais pas grand chose, mais j'avais trouvé ce passage vraiment beau et subtil. Ce qui m'avait fait acheter un CD de l'Or du Rhin. Déception, car tout de suite après, une femme se met à hurler à pleins poumons (du Wagner quoi), rompant net la magie.