Werner Herzog

connais pas mais ça a l'air extrêmement intéressant

un peu bizarre oui l'approche de l'auteur de l'article !

Le 2 décembre sort en France le remake de Bad Lieutenant, et quelques mois plus tard, sans doute plus intéressant : My Son, My Son, What Have Ye Done, dont un des sept (je crois) producteurs est David Lynch. Mais c'est sur que "David Lynch presents", ça en impose plus que "Benji Kohn prensents".
Avec notamment Willem Dafoe, Chloe Sevigny, Michael Shannon.
Enfin voilà, la bande annonce est à voir ici.

eXPie a écrit:

et quelques mois plus tard, sans doute plus intéressant

la bande annonce fait nettement moins peur... après c'est le mystère de la bande annonce us et du "comment doit être vendu le truc" + remontages du distributeur...

n'empêche à comparer les deux BA on aurait presque l'impression qu'il aurait fait une Pyun : deux films en même temps : 1 sacrifié pour 1 sauvé.

mais je reste curieux des deux, très étrange (dans la phase US) Rescue Dawn et en dehors des habitudes...

Signes de vie (Lebenszeichen, 1968).
A la fin de la seconde guerre mondiale, Stroszek, un jeune soldat allemand blessé, est affecté à la garde d'un fort sur l'île de Kos, derrière les lignes de front. Muré dans des réflexions sur sa raison d'être, il finit par atteindre un déséquilibre mental qui le rend dangereux pour son entourage, sa femme et deux autres engagés. Premier long-métrage de Herzog, déconcertant par les changements de style successifs : contemplatif la plupart du temps, documentaire à l'occasion (via la voix off), vaguement thriller sur la fin, absurde, humoristique...Des débuts sans doute moins brillants que ceux de Schlöndorff, par exemple, mais qui rendent bien compte de la complexité du cinéaste et de la richesse de ses univers.

il y a un passage qui me reste qui est une découverte de paysage avec des paroles sur la famille ou de la "petite histoire"... faudrait que je recherche, au moins l'image !

poussé par la flemme d'aller chercher l'image que j'ai en tête pour Signes de vie, en me promenant je suis tombé sur une image de Les nains aussi ont commencé petits :



les dvd sont ressortis en un seul coffret je crois avoir vu ?

Allez , quelques photos de Signes de vie :

Bad Lieutenant, escale à la Nouvelle Orléans

Titre rigolo, BA qui peut laisser sceptique tant elle a l'air rigolote... vingt minutes de pub (moche et pixelisée en plus, merci le numérique wahou) et dès le début on sait que ça peut être... rigolo : Millenium Films, le genre de boîte présente en force sur les rayons de videoclub et ça fait au moins (de plus ?) point commun à JCVD et Werner Herzog.

Pourtant ça fait sérieux sur le papier :

Citation :

Lieutenant de police criminelle à La Nouvelle Orleans, Terence McDonagh se blesse au dos en portant secours à un prisonnier pris dans les flots de l'ouragan Katrina. Souffrant énormément de sa blessure, il avale désormais des quantités de médicaments pour oublier la douleur et en devient vite dépendant. Après l'ouragan, la criminalité explose et envahit toutes les vies, à commencer par la sienne. Toxico et amoureux d'une prostituée (Eva Mendes) McDonagh a déjà franchi la ligne rouge. Pourtant, il continue à essayer de faire son boulot et mène deux enquêtes de front. En quelques heures, tous les enjeux de sa carrière et de sa vie vont se combiner pour former sa pire épreuve

La fausseté du remake s'accompagne d'une grande décontraction voire d'un gros manque de sérieux... on assiste à une étrange anomalie filmique ... un truc très décontracté ou le déroulement de l'histoire et certains clichés, pour ne pas dire le "film américain" sont comme qui dirait à côté.



Dans cette balade bizarre à la Nouvelle Orléans (en Crown Victoria banalisée) on voit néanmoins des paysages urbains diversifiés et peu communs et on a la très bizarre impression de "vrais gens", un des aspects de cette anomalie. Notre anti-héros de service court après ses enquêtes mais aussi sa copine/femme, sa famille... le super labrador de son père... huhu. Pareil pour d'autres personnages, avec le côté "personnage qui raconte une/son histoire" comme dans ses documentaires... et c'est par exemple l'assez beau moment ou le personnage de Cage raconte ses histoires de gamin et de trésor à sa compagne qui "voit" le film en se l'imaginant comme le spectateur. C'est smooth, comme quelques autres passages. ça accentue le côté frais et sympathique de la chose.

Bref, c'est pas sérieux, très second degré, un poil métaphorique peut-être et c'est surtout un détournement de cinéma américain par un Herzog en promenade, un peu caustique... pas le film du siècle ni une grosse claque mais une fantastique incompréhension au milieu du cinéma actuel, des bandes-annonces qui le précèdent et des affiches qui claquent comme un gros film à stars...

La forme de décalage qu'on pouvait ressentir devant Rescue Dawn est encore plus accentuée. On a l'impression qu'il s'est bien marré Herzog à faire ça, en reprenant des images et en esquivant largement tous les drames évidents tout en glissant des sentiments (du spectateur) de façon plus essentielle.

Malheureusement en vf... c'est n'imp' mais ça met de bon poil, indéniablement. (humour parfois féroce et jubilatoire en plus). ça devrait plaire quand même à Amapola qui s'inquiétait

Voilà la réponse à la question que je posais autre part.
Dis-moi, d'une certaine façon ça n'était pas annoncé, un peu quand même, dans ce film dont j'ai complètment oublié le nom, l'histoire d'un homme qui tombe amoureux d'une prostituée (c'est bien ça? Ça fait une éternité que je l'ai vu...) et il y a des scènes atroces, macs, flics, bâtiments dépenaillés, un voyage en Amérique, cafés délabrés etc?
La paresse m'empêche d'ouvrir une 2e fenêtre et voir dans la Wiki-sait-tout.

Stroszek. Wiki-sait-tout, le meilleur remède pour l'Alzheimer précoce des fleurs en processus de fanement,

muhu, le rapprochement est difficile à faire parce que si le Bad Lt du Herzog est léger et plutôt dynamisant.... Stroszek, c'est à "se mettre la tête dans le four à gaz". je suis encore traumatisé de ce Stroszek.

par contre il y a derrière ou avec les trucs marrants un autre truc bien dans ce film (avec Cage et Eva Mendes) c'est une partie du rapport à la violence, il est tout le temps en train de faire le con avec son revolver et il y a d'autres éléments aussi mais la violence tout en se retrouvant dédramatisée n'est pas pour autant banalisée. voir quelques scènes avec Eva Mendes notamment.

(extra les scènes dans la bagnole avec le chien derrière, huhu).

Chien derrière... chien derrière... Où j'ai vu une histoire de chien inconnu qui colle à des gens en voiture dans une route en état de catastrophe???
Le chien monte, descend, monte de nouveau, puis s'en va... comme ça... tout seul... Il y avait des bandits je me souviens... J'ai la tête pleine d'images, mais aucun point de répère. C'est fou la fatigue!!!
Il y avait Brad Pitt dans le casting, je crois...

animal a écrit:

Bad Lieutenant, escale à la Nouvelle Orléans

Sacré animal, tu as une lecture très personnelle du film, normal, vu ta connaissance du cinéma de Herzog. Rigolo, hum, je doute que beaucoup de spectateurs trouvent la chose aussi amusante. J'ai lu quelques réactions du genre "c'est quoi ce bordel, Herzog se fout de l'intrigue et filme en caméra subjective, à travers les yeux d'iguanes. N'importe quoi !" (fin de citation).

Moi, j'ai bien aimé, surtout le côté borderline (euphémisme) de ce flic accro, joué par un Nicolas Cage halluciné et hallucinant. Il y a une odeur de pourriture qui flotte sur la ville, comme si l'inondation avait laissé quelques remugles méphitiques (c'est juste pour placer cet adjectif que j'aime bien).. Ok, il y a de l'humour mais aussi de la glauquerie bien sentie, et ce que côté que tu relèves, doigt d'honneur aux films hollywoodiens.

Tout ça tient la route finalement, dans la pourriture ambiante, entre putes, camés et autres ripoux de basse catégorie. Le politiquement correct est dézingué et la frontière entre le bien et le mal n'existe pas. C'est bon, ce côté transgressif et reptilien (ah, l'accident de croco sur la route !), ça prouve 1. Que Herzog est toujours en forme. 2. Que dans le cinéma américain, si formaté, peuvent se glisser des films aussi singuliers que celui-ci.

Finalement, ouais, il est assez rigolo, ce Bad Lieutenant. Enfin, tout dépend du point de vue où l'on se place (un truisme en guise de conclusion, ça na fait pas de mal).

héhé, ouais, ça doit pouvoir faire enrager ce film... c'est le bon côté des petites productions ce genre de résultat (même si chez Millenium ils doivent être capables de casser des films qui méritaient mieux). C'est vrai que c'est vraiment crade "quand on y pense", précision un peu dérangeante (même si pas tout le temps vrai), ça joue aussi sur le rapport à la violence qu'on peut avoir avec un film plus conventionnel...

toujours est-il qu'il s'installe bien en mémoire ce Bad Lieutenant de la Nouvelle Orléans... et pas trop porté sur la rédemption.

tu l'as vu en vf ou vo ?

animal a écrit:

héhé, ouais, ça doit pouvoir faire enrager ce film... c'est le bon côté des petites productions ce genre de résultat (même si chez Millenium ils doivent être capables de casser des films qui méritaient mieux). C'est vrai que c'est vraiment crade "quand on y pense", précision un peu dérangeante (même si pas tout le temps vrai), ça joue aussi sur le rapport à la violence qu'on peut avoir avec un film plus conventionnel...

toujours est-il qu'il s'installe bien en mémoire ce Bad Lieutenant de la Nouvelle Orléans... et pas trop porté sur la rédemption.

tu l'as vu en vf ou vo ?

V.O.
Poisseux, c'est le qualificatif que je cherchais.
Ce que j'ai aimé aussi c'est le montage avec cette façon de couper les scènes alors qu'elles n'ont pas donné tout leur jus (une sorte d'anti Haneke, ah, ah, ah).