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| John Huston | |
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Bellonzo Sage de la littérature
Messages : 1775 Inscription le : 22/07/2008 Age : 75 Localisation : Picardie
| Sujet: John Huston Mar 2 Déc 2008 - 20:48 | |
| Boxeur professionnel dans les années 1920, il a commencé sa carrière en 1930 en tant que scénariste pour Samuel Goldwyn. Il a surtout réalisé des films à partir de pièces et de livres à succès. Outre ses activités de dialoguiste, de scénariste puis de metteur en scène, il a également joué dans de nombreux films, à partir des années 1960, notamment dans The Cardinal, d'Otto Preminger et dans Chinatown, de Roman Polanski. Le comportement de John Huston durant le tournage de L'Odyssée de l'African Queen inspira Peter Viertel, le co-scénariste du film, pour l'écriture de son roman Chasseur blanc, cœur noir ( White Hunter Black Heart), roman qu'adaptera au cinéma, sous le même titre, Clint Eastwood en 1990. Un trait commun à nombre de ses films réside dans l'échec final du personnage principal, à tel point qu'on a pu parler d'une thématique « hustonienne » de l'échec. Il est le fils de l'acteur Walter Huston, qu'il dirigea dans Le Trésor de la Sierra Madre pour lequel, fait exceptionnel, John Huston remporta l'Oscar du meilleur réalisateur (ainsi que celui du scénario) et son père celui du meilleur acteur dans un second rôle. Il est le père d'Anjelica Huston (qu'il dirigea à plusieurs reprises) et de Danny Huston, tous deux également acteurs et réalisateurs. Source Evene - Citation :
- Filmographie/Index (Cliquez sur les chiffres pour accéder directement aux pages)
1941 : Le Faucon maltais (The Maltese Falcon) Pages 11942 : L'amour n'est pas en jeu (In this our Life) 1942 : Griffes jaunes (Across the Pacific) 1943 : Report from the Aleutians 1945 : La Bataille de San Pietro (San Pietro) 1948 : Le Trésor de la Sierra Madre (The Treasure of the Sierra Madre) Pages 31948 : La Folle Enquête (On Our Merry Way) non-crédité 1948 : Key Largo Pages 11949 : Les Insurgés (We Were Strangers) Pages 11950 : Quand la ville dort (The Asphalt Jungle) Pages 21951 : La Charge victorieuse (The Red Badge of Courage) 1951 : L'Odyssée de l'African Queen (The African Queen) Pages 31952 : Moulin Rouge Pages 31953 : Plus fort que le diable (Beat the Devil) 1956 : Moby Dick 1957 : Dieu seul le sait (Heaven Knows, Mr. Allison) 1958 : Le Barbare et la Geisha (The Barbarian and the Geisha) 1958 : Les Racines du ciel (The Roots of Heaven) Pages 11960 : Le Vent de la plaine (The Unforgiven) 1961 : Les Désaxés (The Misfits) 1962 : Freud, passions secrètes (Freud) 1963 : Le Dernier de la liste (The List of Adrian Messenger) 1964 : La Nuit de l'iguane (The Night of the Iguana) Pages 21966 : La Bible (The Bible) 1967 : Casino Royale 1967 : Reflets dans un œil d'or (Reflections in a Golden Eye) Pages 21969 : Davey des grands chemins (Sinful Davey) 1969 : Promenade avec l'amour et la mort (A Walk with Love and Death) Pages 31970 : La Lettre du Kremlin (The Kremlin Letter) 1971 : Les Complices de la dernière chance (The Last Run) non-crédité 1972 : La Dernière Chance (Fat City) Pages 31972 : Juge et Hors-la-loi (The Life and Times of Judge Roy Bean) 1973 : Le Piège (The MacKintosh Man) 1975 : L'Homme qui voulut être roi (The Man Who Would Be King) Pages 31976 : Independence 1979 : Avec les compliments de Charlie (Love and Bullets) non-crédité 1979 : Le Malin (Wise Blood) 1980 : Phobia 1980 : Que la lumière soit (Let There Be Light), documentaire réalisé en 1945-1946 Pages 21981 : À nous la victoire (Escape to Victory) 1982 : Annie 1984 : Au-dessous du volcan (Under the Volcano) 1985 : L'Honneur des Prizzi (Prizzi's Honor) 1987 : Gens de Dublin (The Dead) Pages 1 - Citation :
- Arrêté à la page 3 le 23/01/2013
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| | | Bellonzo Sage de la littérature
Messages : 1775 Inscription le : 22/07/2008 Age : 75 Localisation : Picardie
| Sujet: Re: John Huston Mar 2 Déc 2008 - 20:58 | |
| La perfection,probablement La nouvelle Les Morts dans le recueil de James Joyce fait quelques dizaines de pages.John Huston(1906-1987),aux origines irlandaises bien trempées,n'a plus que quelques mois à vivre.En fauteuil roulant et sous oxygène le vieux baroudeur ne peut se déplacer en sa chère Erin.Ses enfants sont près de lui,son fils Tony au scénario et sa fille Anjelica dans le beau rôle de Greta.Mais il n'y a que de beaux rôles dans Gens de Dublin.Le film dure 1h20 et comme j'aimerais que le cinéma retrouve l'art de la concision.Huston sera présent tout au long du tournage et il se peut que The dead soit pour moi le plus beau film au monde.Pour moi qui aime à me pencher depuis des lustres sur les étranges noces du cinéma et de la littérature le repas de fin d'années des soeurs Morgan,dans le Dublin du début du Siècle,est le plus magnifique festin du Septième Art. La neige tombe sur la capitale irlandaise de ce qui n'est pas encore la République.Pas encore de république mais toute l'Irlande est là,de Joyce et de Huston.Les invités arrivent,comme tous les ans.On va chanter,très important en Irlande.On va danser,on va boire,très important en Irlande.On va même un tout petit peu croiser les fleurets mouchetés de la politique et d'un embryon de féminisme.Pour la politique:très important en Irlande.Pour le féminisme:hélas pas très important en Irlande,tout au moins pendant longtemps. L'une des deux vieilles tantes a encore un beau filet de voix.Mais pour combien de temps?La nièce joue du piano divinement mais semble seule.Freddy est ivre,comme d'habitude,très important en Irlande.On le comprend,le pauvre,avec sa mère...Un vieux monsieur déclame et c'est étrange et très beau,comme suspendu dans le temps.On y cite Keats et les premiers indépendantistes.On s'aime bien tout en se querellant un peu.On y parle de chevaux et d'opéra,passions irlandaises.Gabriel fait son discours annuel,tendre et convenu,hommage à l'hospitalité des hôtesses. Puis il se fait tard il faut s'en aller.Certains,éméchés,en sont aux anecdotes grivoises en reprenant le fiacre.Ce fut une belle soirée,comme l'an dernier.La voix du chanteur Bartell d'Arcy dans une ballade poignante cloue d'émotion Greta et Gabriel.Et s'ouvre le livre des souvenirs,le livre des morts.Rentrés à leur hôtel les époux se regardent.Il y a juste un peu d'incompréhension.L'évocation de la mort du jeune Michael,jadis amoureux de Greta,crucifie la femme encore jeune alors que son mari évoque à voix haute tous les disparus. Son âme défaillait doucement au bruit de la neige qui tombait faiblement sur l'univers,et faiblement tombait le couchant de leur fin dernière sur tous les vivants et les morts. Gens de Dublin perce le coeur du spectateur,porté par les mots de Joyce,la fidélité de Huston, l'extraordinaire justesse chorale de tous les acteurs(irlandais),la musique imprégnant le film sans l'étouffer?Greta,debout dans l'escalier,entendant la chanson en une contre-plongée infiniment douloureuse est pour moi le summum de l'émotion.En aucun cas sinistre ni morbide The dead est le testament d'un très grand cinéaste qui a tout connu et a su transcender au seuil de sa propre fin la nouvelle du plus grand écrivain de l'Irlande pour en faire une pièce d'orfèvre inoubliable,emmêlant le fil de la vie et de la mort en une île universelle. | |
| | | Bellonzo Sage de la littérature
Messages : 1775 Inscription le : 22/07/2008 Age : 75 Localisation : Picardie
| Sujet: Re: John Huston Dim 15 Fév 2009 - 19:17 | |
| Quand un grand chasseur défend les éléphants Des Racines du ciel à Chasseur blanc,coeur noir ou...comme les hommes sont complexes. Le grand, l'immense Huston,grand jusque dans ses ratages(et il y en a quelques-uns), aventurier, buveur, passionné de chasse est bien l'un des auteurs du film tiré du Goncourt de Romain Gary.Il n'est que l'un des auteurs car avec un producteur comme Darryl Zanuck difficile de cerner qui a fait quoi surtout avec un scénariste nommé Romain Gary.Peu importe le film est intéressant même s'il n'a rien à voir avec les grands Huston( Faucon,Volcan,Dublin,Homme qui voulut...).Ne pouvant atteindre à l'amplitude du roman,infiniment plus touffu,le film constitue l'un des premiers films à tendance écolo,à la mode des années cinquante, sans vrai recul sur l'état colonial de l'Afrique qui tirait alors ses dernières cartouches,métaphore un peu osée peut-être. Les racines du ciel pèche surtout par sa naïveté et je me plais à imaginer les conditions du tournage avec de grands sobres comme Huston, Flynn, Welles et Howard,peut-être installés en pays conquis mais là je suis probablemenrt mauvaise langue.Et il ne s'agit pas ici d'avoir un regard moral sur la production.Ce regard moral, justement, sera l'objet du livre de Peter Viertel et de son adaptation,quarante ans après le tournage par Clint Eastwood, Chasseur blanc,coeur noir,passionnante étude en forme de carnet de bord et de portrait de Huston sous couvert d'une fiction très documentée et très incisive. Quid du film Les racines du ciel?Revenons à nos éléphants, héros déjà décimés en 53,date où Gary situe le roman.Il y avait beaucoup de personnages dans le livre et il fallut bien sûr tailler dans le vif.La présence d'Orson Welles au générique relève de l'escroquerie car on ne le voit presque pas.Pourtant c'est de lui que le spectateur se souvient le mieux,éternelle injustice des albatros aux ailes trop grandes.Errol Flynn joue un beau personnage alcoolique et blasé qui se redécouvre un idéal tardif et ça lui va plutôt bien.Trevor Howard est moins crédible qu'en amoureux mûr de Brève rencontre ou officier du Troisième homme.Mais la petite troupe des défenseurs de pachydermes tient assez bien la route,tous plus ou moins en fin de course et tentant une ultime renaissance.Car voilà,le monde a vieilli,et les éléphants ne sont pas la priorité absolue ni des colons,ni des gouverneurs,ni des leaders de la toute frémissante émancipation des pays africains,vous savez,ceux qui iront si vite à se transformer en potentats locaux massacreurs. Les racines du ciel fait un peu sage adaptation,moins hustonienne qu'on le voudrait,plus intéressante que les critiques l'ont dit,à mon avis.Présence de Grèco sympathique,la muse de Saint Germain étant très proche de Darryl Zanuck,mais ... cela ne nous regarde pas. | |
| | | Bellonzo Sage de la littérature
Messages : 1775 Inscription le : 22/07/2008 Age : 75 Localisation : Picardie
| Sujet: Re: John Huston Dim 18 Oct 2009 - 19:00 | |
| Revu pour une communication sur le film noir Le faucon maltais.C'est toujours un grand plaisir de voir ce brûlot où on appelle un chat un chat,où le cynisme mâtiné d'une touche d'éthique de Bogart fait merveille,où les trognes des seconds rôles ont une telle présence qu'on comprend que le cinéma tient surtout par eux,où ce dur à cuire de Hammett est idéalement servi par ce dur à cuire de Huston.Une sombre histoire.Evidemment on n'y comprend rien et qu'est-ce que j'aime ça.
Le faucon maltais | |
| | | Bellonzo Sage de la littérature
Messages : 1775 Inscription le : 22/07/2008 Age : 75 Localisation : Picardie
| Sujet: Re: John Huston Jeu 22 Oct 2009 - 22:09 | |
| Les rapaces . Le faucon maltais croise-t-il encore en altitude cinéphile?A mon avis oui mais il est vrai que pour la filmo d'Humphrey Bogart on peut trouver plus objectif que moi.Mais quel plaisir de se replonger dans les méandres imaginés par Dashiell Hammett et si bien relayés par John Huston.Film véritablement fondateur du genre Le faucon maltais d'Hammett a bel et bien " pris le crime dans le vase vénitien où on l'avait rangé pour le laisser tomber dans la rue"(G.B.Shaw).Dès après le générique Frisco est là,son pont,son port,sa plaque de privés associés.Et Sam Spade,à jamais Bogart, à jamais cette image du dur à cuire,que les vicissitudes n'ont pas tout à fait blasé.D'ailleurs il le dit à la fin à Brigid la meurtrière:"Je ne suis pas aussi pourri que je le laisse dire" Tout de tabac,tout de chapeau,tout d'ironie,et une certaine cruauté,Sam Spade n'a guère le temps ni le goût de regretter son associé assassiné.Déjà débarquent les comparses,ce trio infernal du film noir,Peter Lorre vaguement levantin et moins vaguement efféminé,les 280 livres de Sydney Greenstreet,souvent filmé en contre-plongée, falstaffien et drôle dans sa frénésie de quête du faucon,Elisha Cook petite gouape gitonesque.Oui ici comme dans le roman on appelle un chat un chat.Ca ne se fait plus guère et ça tombe presque sous le coup de la loi.D'une très grande fidélité au livre qui était c'est vrai presque découpé Huston insuffle sa propre recherche mythique dans cette chasse à l'oiseau noir(Huston plus tard ce sera bien d'autres quêtes, Le trésor de la Sierra Madre,Moby Dick,Les racines du ciel,Le malin,L'homme qui voulut être roi). Les femmes du film noir,comme on s'y attendait,vénéneuse ou victime,est-ce la même?Si les pires gangsters semblent conserver un zeste de franchise,les femmes,elles,ne sont que duplicité et manipulation.Ouvertement machiste Le faucon maltais ne s'embarrasse guère de circonlocutions.Mais plus que tout il y a dans la plupart des bons films noirs cet humour féroce et salvateur,cette ironie mordante,ce sarcasme comme les dents de Bogart,dont on ne sait si c'est baiser ou morsure.Mais dites-moi qu'est-ce vraiment que Le faucon maltais?Sam Spade,alors que la femme s'enferme dans la cage d'ascenseur qui préfigure une autre cage,nous le dit sans ambage:"That's the stuff dreams are made of." On pourrait gloser très longtemps sur l'importance du noir,roman ou film.On peut aussi et surtout le lire ou le voir.Cest tellement mieux que de débattre. | |
| | | coline Parfum livresque
Messages : 29369 Inscription le : 01/02/2007 Localisation : Moulins- Nord Auvergne
| Sujet: Re: John Huston Jeu 22 Oct 2009 - 23:03 | |
| - Bellonzo a écrit:
- Les rapaces
Mais dites-moi qu'est-ce vraiment que Le faucon maltais?Sam Spade,alors que la femme s'enferme dans la cage d'ascenseur qui préfigure une autre cage,nous le dit sans ambage:"That's the stuff dreams are made of." Il me manque le mot "stuff"... | |
| | | traversay Flâneur mélancolique
Messages : 10160 Inscription le : 03/06/2009 Age : 66 Localisation : Sous l'aile d'un ange
| Sujet: Re: John Huston Jeu 22 Oct 2009 - 23:13 | |
| Bellonzo, le poète du film noir. Amateur de boissons maltés, peut-être ? | |
| | | animal Tête de Peluche
Messages : 31548 Inscription le : 12/05/2007 Age : 43 Localisation : Tours
| Sujet: Re: John Huston Ven 23 Oct 2009 - 0:33 | |
| - coline a écrit:
Il me manque le mot "stuff"... je propose truc/chose/substance | |
| | | Bellonzo Sage de la littérature
Messages : 1775 Inscription le : 22/07/2008 Age : 75 Localisation : Picardie
| Sujet: Re: John Huston Ven 23 Oct 2009 - 7:36 | |
| Merci Coline et Traversay.Stuff:oui on peut dire truc (étoffe mot à mot).Comme dans Right stuff- L'étoffe des héros).Quant aux boissons c'est vrai que je suis fasciné par la consommation de whisky dans les films de ces années,et par la perte d'un acteur très imortant quand le tabac a presque disparu des écrans.Je précise que je ne fume pas mais qu'un petit bourbon de temps en temps,en souvenir de Sam Spade ou Philip Marlowe... | |
| | | coline Parfum livresque
Messages : 29369 Inscription le : 01/02/2007 Localisation : Moulins- Nord Auvergne
| Sujet: Re: John Huston Ven 23 Oct 2009 - 10:13 | |
| Merci de vos réponses...J'apprends dès mon réveil (un peu tardif allez-vous penser... ) - Traversay a écrit:
- Bellonzo, le poète du film noir.
C'est beau cette expression, et elle te va bien Bellonzo...Du film noir...Ou du film en noir et blanc...Tu devrais reprendre un avatar en accord ...puisqu'il faut en retrouver un... | |
| | | rivela Zen littéraire
Messages : 3875 Inscription le : 06/01/2009 Localisation : Entre lacs et montagnes
| Sujet: Re: John Huston Ven 23 Oct 2009 - 10:57 | |
| J'ai bien aimé aimé The Misfits quand ont voit que c'est le dernier film pour 3 acteurs de légende. Marylin est touchante. | |
| | | Bellonzo Sage de la littérature
Messages : 1775 Inscription le : 22/07/2008 Age : 75 Localisation : Picardie
| Sujet: Re: John Huston Dim 1 Nov 2009 - 19:30 | |
| Ouragan aux confins de la Floride Moins connu que les célébrissimes films de Hawks Le port de l'angoisse et Le grand sommeil Key Largo(1948) est la dernière rencontre Bogart-Bacall.Considéré comme un peu moins réussi surtout je crois à cause de l'origine théâtrale très marquée du film c'est pourtant une oeuvre que je vénère,l'ayant vue très jeune et revue régulièrement avec plaisir. Key Largo sonne pour moi comme la magie du film noir,américain au sens le plus cinématographique du terme accompagné de ses mythes les plus forts.C'est d"abord une question de phonétique:j'adore la consonnance Key Largo(prononcer "ki" bien sûr,ce que j'ignorais à ma première vision).La seule manière qu'a Bogie de prononcer ce " Key Largo" dans le car qui l'emmène vaut le déplacement.Il y a dans ces trois syllabes tout le mélange de cynisme et de grandeur d'âme de la plupart des personages bogartiens.Après guerre à l'extrême ouest de la Floride un chapelet d'îles,les Keys,subit de violents ouragans qui isolent la maigre population.Dans ce micromosme créé par le dramaturge Maxwell Anderson les principaux personnages vont se retrouver dans un hôtel, huis clos étouffant pour ces éclopés de la vie comme les aime John Huston,metteur en scène. C'est d'ailleurs un film de complices,Huston-Bogart, Huston-Richard Brooks(scénario),Robinson-Bogart.Et que dire de l'alchimie Bogart-Bacall qui n'ait déjà été écrit?Bogart,nommé aux Oscars est impressionnant de colère retenue,même si son personnage n'apporte pas de dimension nouvelle comme le feront à mon avis African Queen ou Ouragan sur le Caine.Peu importe tant sa présence nous émeut à chaque plan y compris les plus "lourds" psychologiquement lorsqu'il feint la lâcheté.Mais le personnage bogartien est toujours border line entre dédain,lâcheté,égoïsme et une humanité de boy-scout.Qu'est-ce qu'on l'aime. En face le génial Edward G.Robinson interprète Rico,une ordure très inspirée de son rôle de Little Cesar dans le film de Mervin LeRoy.Limite psychopathe surtout dans les scènes d'humiliation(Claire Trevor alcoolique mendiant un verre par exemple) l'ennemi public est en fait terrorisé par la tempête sur les Keys.Dans ce film,variation en huis clos sur le thriller,un peu embarrassé par le manque d'espace et le confinement,on retrouve aussi la thématique de Huston, ancien de la Guerre fatigué,deuxième chance avec Nora (Bacall ici non pas femme fatale mais veuve sérieuse et qui retrouve l'espoir).Pour l'anecdote le bateau de la délivrance porte le nom Santana,nom du yacht de Bogart lui-même bon marin. | |
| | | animal Tête de Peluche
Messages : 31548 Inscription le : 12/05/2007 Age : 43 Localisation : Tours
| Sujet: Re: John Huston Lun 2 Nov 2009 - 20:02 | |
| aaaah je commence à raccrocher les wagons ! je viens de percuter pour The Misfits et la Nuit de l'Iguane, si j'ajoute le le Tresor de la Sierra Madre ... début d'impression qui se tient !
(vais tâcher de le voir ce Key Largo). | |
| | | animal Tête de Peluche
Messages : 31548 Inscription le : 12/05/2007 Age : 43 Localisation : Tours
| Sujet: Re: John Huston Mer 4 Nov 2009 - 13:27 | |
| Key LargoTrès bien ce Key Largo !!! avec une ambiance éthylo-gluante-écroulée-de-chaleur instantanée, une batterie de seconds rôles solides pour entretenir un suspens pesant avec pas mal de doutes sur les profils psychologiques présents (personnage de la chanteuse à la limite du début à la fin). En plus ça se double un peu l'air de rien d'un vrai film qui parle de l'amérique, de ce qui tient le pays, mélange d'histoire et de peuples (extra le débarquement de la vieille indienne). Intense et super efficace avec des personnages franchement denses et faillibles même si... c'est un film. Le pied Quelque chose de terrible dans le passage de Bogart au sourire à la fin. | |
| | | Bellonzo Sage de la littérature
Messages : 1775 Inscription le : 22/07/2008 Age : 75 Localisation : Picardie
| Sujet: Re: John Huston Mer 4 Nov 2009 - 21:16 | |
| Content que tu aies aimé.Je ne me lasse pas de ce film. La Havane vu par Huston Les insurgés de John Huston(1949) est massacré par Tavernier et Coursodon dans leur bible Trente ans (puis cinquante ans de cinéma américain).J'ai rencontré deux fois le grand Bertrand et on sait qu'il aime bien avoir raison.C'est vrai que Les insurgés(We were strangers) n'est pas un film passionnant, certaines séquences sont assez plates et la thématique hustonienne de l'échec,célèbre,n'est pas bien illustrée par le simili happy end.Je n'avais jamais vu ce film peu diffusé.Si vous n'avez qu'une dizaine de Huston à voir, manifestement oubliez-le. Mais je sauverai de cette oeuvre moyenne quelques éléments. Le plaisir de retrouver Jennifer Jones,passionaria presque malgré elle de la lutte contre la dictature cubaine, celle des années trente car il y en a eu d'autres.Le visage si intéressant du grand John Garfield, moins pourtant que dans ses deux meilleurs films Sang et or et L'enfer de la corruption.La lutte de ces conjurés est certes assez académique et la photo de La Havane peine à rendre l'oppression totalitaire.Ce pendant j'aime assez voir les oeuvres mineures des grands car une oeuvre cinématographique se nourrit aussi de ces imperfections.Et le grand acteur mexicain Pedro Armendariz en chef de la police secrète ne laisse pas d'inquiéter. | |
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