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| André Malraux | |
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Auteur | Message |
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coline Parfum livresque
Messages : 29369 Inscription le : 01/02/2007 Localisation : Moulins- Nord Auvergne
| Sujet: Re: André Malraux Mer 8 Aoû 2007 - 17:03 | |
| J'en ai marre de ce forum où je mesure tous les jours ce qui me reste à lire!... Mais en aurai-je le temps?... | |
| | | Chatperlipopette Zen littéraire
Messages : 7679 Inscription le : 24/02/2007 Age : 59 Localisation : Bretagne
| Sujet: Re: André Malraux Mer 8 Aoû 2007 - 18:43 | |
| Je te comprends coline car moi non plus je ne parviens pas à garder la cadence Que veux-tu je crois que non seulement ce forum est un repaire de lecteurs invétérés mais en plus ils sont bavards comme des pies | |
| | | animal Tête de Peluche
Messages : 31548 Inscription le : 12/05/2007 Age : 43 Localisation : Tours
| Sujet: Re: André Malraux Mer 8 Aoû 2007 - 22:33 | |
| quelque chose qui ressemble à un passage recherché... - Citation :
- Quelle impression de douleur monte de vos spectacles, de tous les pauvres êtres que je vois dans vos rues ! Votre activité m'étonne moins que ces faces de peine auxquelles je ne puis échapper. La peine semble lutter, seule à seule, avec chacun de vous ; que de souffrances particulières !
Votre fois, jadis, disposait habilement le monde, et, quelque hostilité qu'elle éveille en moi, je ne puis voir sans respect les figures presque barbares où s'est pétrifié, grâce à elle, une grande souffrance harmonieuse. Mais je ne saurais imaginer sans trouble des méditations dans lesquelles toute l'intensité de l'amour se concentre sur un corps supplicié. Et le christianisme me semble être l'école d'où viennent toutes les sensations grâce auxquelles s'est formée la conscience que l'individu prend de lui même. J'ai parcouru les salles de vos musées ; votre génie m'y a rempli d'angoisse. Vos dieux même, et leur grandeur tachée, comme leur image, de larmes et de sang, une puissance sauvage les anime. Les rares visages apaisés que je voudrais aimer, un destin tragique pèse sur leurs paupières baissées : ce qui vous les a fait choisir, c'est de les savoir élues de la mort. "Il y a aussi nos images de la vie, qui sont une voluptueuse louange." Plus encore que les autres, elles m'oppressent. Ne sentez-vous donc point qu'il faut être d'une race chargée d'une lourde couronne de puissance et de douleur, pour s'enorgueillir d'avoir découvert un corps de femme ? à relire des phrases en les recopiant, c'est très difficile de poser ce petit livre... | |
| | | coline Parfum livresque
Messages : 29369 Inscription le : 01/02/2007 Localisation : Moulins- Nord Auvergne
| Sujet: Re: André Malraux Mer 8 Aoû 2007 - 23:05 | |
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| | | animal Tête de Peluche
Messages : 31548 Inscription le : 12/05/2007 Age : 43 Localisation : Tours
| Sujet: Re: André Malraux Lun 13 Aoû 2007 - 22:05 | |
| Le Musée Imaginaire(ouvrage indispensable) pour ne pas réinventer la roue, l'introduction (tout ce qu'il y a) de l'article de Wikipedia : - Citation :
- Le musée a imposé une relation nouvelle avec l'œuvre d'art. C'est un phénomène récent, qui date de la Renaissance et qui n'existe qu'en Europe.
Cette relation nouvelle délivre les œuvres de leur fonction, ce que Malraux appelle une métamorphose. Un crucifix n'est plus d'abord un crucifix, un portrait n'est plus un portrait de quelqu'un ; l'œuvre d'art avait toujours été une image - ou de ce qui existe (nature, homme), ou de ce qui n'existe pas (religion, fictions). Or, pour le musée, il n'y a plus ni vénération, ni ressemblance, ni imagination, décor ou possession, mais des images qui diffèrent des choses et qui se trouvent confrontées en tant que telles.
C'est une confrontation de métamorphoses, un concert de mélodies contradictoires, qui marque l'intellectualisation de notre relation à l'art.
Cette confrontation de contradictions est une prise de conscience de la quête de tout le possible de l'art, d'une recréation de l'univers qui donne la plus haute idée de l'homme. Pour Malraux, l'homme recrée le monde face à Dieu, et conquiert par l'art le sens de sa vie contre l'oubli et la mort. Or, c'est le musée imaginaire qui convoque dans l'esprit tous les chefs-d'œuvre, car le pillage et le tourisme ont leurs limites. Un musée est un résultat de hasards, c'est un possible mutilé. Le voyage d'art repose sur la mémoire optique qui n'est pas infaillible.
Mais aujourd'hui, grâce à la photographie, il est possible d'avoir à disposition les œuvres de toutes les civilisations. Il devient donc possible de confronter toutes les œuvres. le mot important dans tout ça : métamorphosec'est pas mal tourné ce petit article. lecture captivante, intriguante, on découvre, on observe : le livre est illustré (n&b dans l'édition folio)... on manque de point de repère, on réfléchit, on confronte, on projette. on est rassuré des fois (il parle très bien de ce qui peut être dénigré car vieux, simple, sans succès... je repense encore à une phrase entendue au musée des beaux arts, ici, à Tours, une femme branchouille à son gamin de quatre ans la tête ailleurs : " tu comprends ils ne savaient pas dessiner la perspective à l'époque" (devant des trucs d'une finesse... peintures religieuse italienne du moyen âge, avant le XVème de mémoire). enfin, enfin... c'est assez immense, historique, multi culturel et multi support... une mine d'or sur papier. comme je n'arriverai à rien, un extrait (un autre plus tard ? je n'ai pas glissés de petits morceaux de papier dans ce livre... ) : - Citation :
- (...) Toute résurrection, en art, commençait par les pieds. La reproduction, par la masse d'oeuvres qu'elle présente à la fois, nous délivre de cette prudente reconquête ; apportant un style en bloc comme elle apporte un artiste, elle le contraint, comme celui-ci à se fonder en siginfication.
Et la reproduction n'étant pas la cause de notre intellectualisation de l'art, mais son plus puissant moyen, ses astuces et quelques hasards, servent encore celle-ci. Le cadrage d'une sculpture, l'angle sous lequel elle est prise, un éclairage étudié surtout - celui des oeuvres illustres commence à rivaliser avec celui des stars - donne souvent un accent impérieux à ce qui n'était jusque-là que suggéré.
La Dame d'Elche, IVème-IIIème siècle av. J.-C.
En outre, la photographie en noir "rapproche" les objets qu'elle représente, pour peu qu'ils soient apparentés. Une tapisserie, une enluminure, un tableau, une sculpture et un vitrail médiévaux, objets forts différents, reproduits sur une même page, perdent leur couleur, leur matière (la sculpture quelque chose de son volume), leurs dimensions, au bénéfice de leur style commun. Le développement de la reproduction agit aussi plus subtilement. Dans un album, un livre d'art, les objets sont en majorité reproduits au même format ; à la rigueur, un bouddha rupestre de vingt mètres s'y trouve quatre fois plus grand qu'une Tanagra... Les oeuvres perdent leur échelle. Il est sans importance qu'une grande statue devienne petite : elle se transforme ainsi en document banal, et nous ne nous y méprenons guère. Mais l'agrandissement des sceaux, des monnaies, des amulettes, des figurines, crée de véritables arts fictifs. L'inachevé de l'exécution, dû aux petites dimensions de ces objets, y devient un style large, moderne d'accent. Le dialogue de nos sculpteurs avec les arts de la Mésopotamie suscite les oeuvres étranges suggérées par les photographies des cylindres, des Fécondités sumériennes.
Sans doute ces photos n'apportent-elles qu'une gloire de chapelle aux oeuvres qu'elles représentent, mais le modèle devient le moyen de l'image beaucoup plus que l'image n'est la reproduction du modèle. L'historien (irrité) ne peut négliger tout à fait des systèmes de formes, qui font partie de l'histoire, et, à l'occasion l'éclairent ; l'artiste (comblé) écoute le dialogue de telle Fécondité avec telle sculpture de Picasso, de telle incision étrusque avec telle gravure de Braque. La conséquence de cette "création par la photographie" est tantôt épisodique, tantôt considérable. Episodiquement, elle révèle des oeuvres singulières en marge de leur civilisation. Perdues dans les musées, dans les collections elles faisaient figure de curiosités. Isolées, étudiées, elles deviennent interrogations, et, lorsqu'elles ne s'insèrent pas dans l'histoire, suggèrent de grands styles disparus ou "possibles". La Musicienne nous troublerait moins, si nous ne la trouvions pas au musée du Caire... à relire dans plusieurs années, dizaines si possible... j'essaierai d'ajouter d'autres images en rapport (c'est important dans le bouquin)... pas facile à trouver :| histoire de faire comme de la confiture de framboise sur la tartine... mmmmh... je me rappelle que je suis dans les romans et que ce n'en est pas un... c'est grave docteur, faut opérer ? | |
| | | animal Tête de Peluche
Messages : 31548 Inscription le : 12/05/2007 Age : 43 Localisation : Tours
| Sujet: Re: André Malraux Lun 20 Aoû 2007 - 22:01 | |
| j'ai lamentablement échoué dans ma recherche d'illustrations... Les Conquérants - Quatrième de couverture du livre de poche a écrit:
- Je considère Les Conquérants comme un événement de la plus haute importance, dans l'histoire morale contemporaine.
Pour Malraux, l'essence du révolutionnaire ne consiste ni dans une foi - toujours niaise - ni dans une information - toujours incomplète, ni en des disciplines - toujours périmées -, mais dans un certain état de disponibilité et de courage. Garine ne s'intéresse pas à sa propre vie. Et il peut mettre une absence totale de scrupules au service d'intérêts qui ne sont pas les siens propres... Garine est victorieux. Mais il meurt. Il ne peut que mourir : car il sait fort bien qu'il ne peut que substituer à un ordre détestable un autre ordre, non moins détestable... La Révolution devient la suprême aventure, la possibilité ultime d'un Univers dont les possibles se referment autour de l'individu condamné. Le problème, pour Malraux, n'est pas de savoir comment l'intellectuel peut adhérer à un programme, mais comment il peut devenir un chef révolutionnaire efficace. Emmanuel BERL, Mort de la pensée bourgeoise (1929).
Un type de héros en qui s'unissent l'aptitude à l'action, la culture et la lucidité. (André Malraux.) un résumé et un peu plus venu de : cette page qui a l'air très intéressante - Citation :
- L'histoire des Conquérants, qui commence en juin 1925, s'articule autour des révoltes à Canton et Hongkong et des actions du jeune Pierre Garine, de Suisse, qui a choisi le camp des Chinois révolutionnaires. Si le livre fit tant impression, cela est dû principalement à la manière dont Malraux a campé le personnage principal: un homme qui n'était ni un nationaliste, ni emporté par des sentiments religieux ou par quoi que ce soit, quelqu'un qui prétendait être totalement apolitique. Sa seule motivation était peut-être une vague peur de vivre. Bien que la vie, d'après Garine, l'alter ego de Malraux, soit complètement absurde et dépourvue de sens, il lutte aux côtés des Chinois opprimés. A l'opposé de ce personnage il y a Borodine, le bonze russe du parti qui désire imposer aux Chinois le modèle communiste soviétique, le terroriste Hong et le pacifiste Tcheng Dai, une sorte de personnage à la Gandhi dont le suicide est l'ultime protestation.
Le manque de moralisme politique et d'optimisme révolutionnaire dans Les Conquérants ne fut pas apprécié partout. Le livre fut interdit tant dans la Russie communiste que dans l'Italie fasciste. Dans une réplique à l'adresse de Trotski, qui trouvait que Garine aurait pu éviter beaucoup de gaffes à Canton s'il avait suivi la bonne ligne de conduite marxiste, Malraux répondit que le livre n'était pas une chronique romancée de la révolution chinoise mais une critique de la condition humaine. Dans son célèbre livre, La condition humaine, publié aux Pays-Bas sous le titre éloquent Het menselijk tekort (la faiblesse humaine), Malraux développa davantage le thème de l'action versus le moralisme/nihilisme. une citation ? Juger, c'est de toute évidence ne pas comprendre puisque, si l'on comprenait, on ne pourrait pas jugerextrait : - Citation :
- - Vous êtes bien éloquent, monsieur Garine... Mais nous ne voyons pas cela de la même façon. Vous aimez les expériences. Vous employez, pour les exécuter, comment puis-je dire ?... ce dont vous avez besoin. Il s'agit en l'occurence, du peuple de cette ville. Vous l'avouerai-je ? Je préfèrerais qu'il ne fût pas employé à cette besogne. J'aime à lire des contes tragiques, et je sais les admirer ; je n'aime pas à en contempler le spectacle dans ma propre famille. Si j'osais exprimer ma pensée dans une forme trop violente, qui la dépasse, et employer une expression dont vous vous servez parfois, à propos d'un tout autre objet, je dirais que je ne puis voir sans regret mes compatriotes transformés... en cobayes...
- Il me semble que, si une nation a servi de sujet d'expériences au monde entier, ce n'est pas la Chine, c'est la Russie. - Sans doute, sans doute... Mais elle avait peut être besoin de cela. Ce besoin, vous l'éprouvez, vous et vos amis. Certes, le danger venu, vous ne le fuirez pas..." Il s'incline. "Ce n'est pas - à mon avis, monsieur Garine - une raison suffisante pour l'aller chercher. "Je veux - je souhaite - que les Chinois soient jugés partout en Chine par des tribunaux chinois, protégés réellement par des gendarmes chinois, qu'ils possèdent en vérité, et non pas en principe, une terre dont ils sont les maîtres légitimes. Mais nous n'avons pas le droit d'attaquer l'Angleterre d'une façon effective, par un acte du Gouvernement. Nous ne sommes pas en guerre. La Chine est la Chine, et le reste du monde est le reste du monde..." Gêné, Garine ne répond pas tout de suite... Tcheng-Daï reprend : "Je sais trop à quoi tend cette attaque... Je sais trop qu'elle va contribuer à maintenir le fanatisme qui est venu ici avec vous..." Garine le regarde. "fanatisme dont je ne conteste pas la valeur, mais que je ne puis accepter, à mon grand regret très vif, monsieur Garine. C'est sur la vérité seule que l'on fonde..." Il écarte les lains, comme s'il s'excusait. "Croyez-vous, monsieur Tcheng-Daï, que l'Angleterre se soucie de la justice autant que vous ?
L'impressionnant, c'est la retenue, la mesure dans le style... comme pour souligner l'action, l'importance de l'action, sa vérité... la vérité de celui qui la recherche. C'est encore l'observation de l'homme face à son destin, sa condition... la fraternité face à la mort. - Citation :
- Clapotis, sons de jonques qui se heurtent. La lune cachée par le toit anime l'air tiède et sans brouillard. Contre le mur, sous la véranda, deux valises : Garine a résolu de partir demain matin. Depuis longtemps il réfléchit, assis, le regard perdu, les bras ballants. Au moment où je me lève pour prendre un crayon rouge et annoter la Gazette de Canton que je viens de lire, il sort de sa torpeur :
"Je pensais encore à la phrase de mon père : "Il ne faut jamais lâcher la terre." Vivre dans un monde absurde ou vivre dans un autre... Pas de force, même pas de vraie vie sans la certitude, sans la hantise de la vanité du monde." Je sais qu'à cette idée est attaché le sens même de sa vie, que c'est de cette sensation profonde d'absurdité qu'il tire sa force : si le monde n'est pas absurde, c'est toute sa vie qui se disperse en gestes vains, non de cette vanité essentielle qui au fond, l'exalte, mais d'une vanité désespérée. D'où le besoin qu'il a d'imposer sa pensée. Mais tout en moi, cette nuit, se défend contre lui ; je me débats contre sa vérité qui monte en moi, et à qui sa mort prochaine donne une approbation sinistre. Ce que j'éprouve, c'est moins une protestation qu'une révolte... Il attend ma réponse, comme un ennemi.
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| | | animal Tête de Peluche
Messages : 31548 Inscription le : 12/05/2007 Age : 43 Localisation : Tours
| Sujet: Re: André Malraux Mar 28 Aoû 2007 - 22:46 | |
| - Citation :
- Le Japon n'a pas de philosophie. Il dit, comme le bouddhisme : pense à moi quand tu regardes un miroir. Depuis le Meiji, il a perdu son âme. Qu'il retrouve le coeur de l'enfance! Plus de moi ni d'autrui : l'amour. Le coeur de l'enfance est semblable au miroir et frais comme le néant. Il porte en lui l'âme du Japon, et nous les retrouverons ensemble.
Aussi peu convaincants devant les nouveaux gratte-ciel de Tokyo que ceux-ci devant le jardin zen du Ryonji. Pour les spécialistes, c'est un des plus célèbres jardins du monde ; pour moi, c'était le plus surprenant. Du sable plat encadré par trois murs bas et le monastère. Apparemment éparses, les fameuses pierres noires , plus petites qu'un enfant. Un jardin est un lieu de plantes et d'arbres; seul Shalamar, aux Indes, suggère, par ses immenses trouées à travers les vergers, une ruine végétale. De l'autre côté du monastère, les cellules étaient précédées de mousse où l'eau ruisselait. Que signifiait ce jardin ? L'éternité, disait le supérieur du couvent auquel il appartient. Les pierres et le sable l'opposaient à la vie, à l'eau sur les mousses, devant les cellules de l'autre côté du couvent. Pourtant les traces parallèles des dents du râteau sur le sable suggéraient les vagues ; le sable même suggérait la mer. Ces pierres corrodées, disposées de tel façon qu'on ne pût les voir toutes à la fois, proposaient un temps géologique, plutôt que l'éternité. Je devais rencontrer là, le père d'un très proche ami japonais, Takyo Matsui, tué en s'écrasant sur un navire américain, à la fin de la guerre, quoique fort peu japonais, sauf lorsqu'il parlait du Japon (...) | |
| | | swallow Sage de la littérature
Messages : 1366 Inscription le : 06/02/2007 Localisation : Tolède. Espagne.
| Sujet: Re: André Malraux Mer 29 Aoû 2007 - 10:31 | |
| Interessant tout ce que tu racontes Animal. Les citations choisies aussi. J´aimerais voir un jour ce jardin Zen de Tokio. Malraux joue sur le double sens de "comprendre" en français: - Citation :
- Juger, c'est de toute évidence ne pas comprendre puisque, si l'on comprenait, on ne pourrait pas juger
Je regarderai dans une bibliothèque espagnole comment le traducteur arrive a transposer l´ambiguïté duverbe français dans ce passage des Conquérants. Car en espagnol, nous avons 2 verbes bien distincts pour signifier " comprendre": " Entender" et " comprender". Normalement c´est la langue française qui gagne en precision et rigueur l´espagnol etant plus ambivalent et enchevétré. Mais cette fois-ci c´est le contraire. | |
| | | sousmarin Zen littéraire
Messages : 3021 Inscription le : 31/01/2007 Localisation : Sarthe
| Sujet: Re: André Malraux Mer 29 Aoû 2007 - 12:05 | |
| Bon, je vais mettre les pieds dans le plat …je vais énoncer l’inimaginable…je n’aime pas Malraux, ni comme écrivain, ni comme homme… Sa façon de se présenter comme un grand héros de la résistance (avec sa batterie de médailles…) alors que son attitude a balancé entre attentisme et retrait de l’action ; la seule fois où il a été arrêté, à la fin de la guerre quand il pensait qu’il n’y avait plus de risque, il a été libéré sans dommage …quand il s’est engagé en Espagne et à la déclaration de guerre ce n’était toujours que dans des postes « non exposés ». Ses discours à l’emporte-pièce, souvent sans nuances, nous fait rappeler qu’il n’a pas été « ministre de la propagande » pour rien…son style, grandiloquent pour ne pas dire plus, complète ce tableau. Je ne l’aime pas parce que, sous son manteau d’humaniste et d’homme des libertés, il y a une petite grenouille apeurée qui ne s’assume pas et qui veut se faire plus grosse que le bœuf, sauf quand le danger arrive, alors elle se cache derrière ; elle est condamnée à éclater de suffisance… Et pour moi, juger, c’est comprendre ; ceux qui ne comprennent pas ne font qu’obéir : à des ordres, à des préjugés, à leurs intérêts ou, comme le disait Malraux lui-même, à leurs pulsions… PS : ce post me semble sans nuance, deviendrais je comme lui …en plus, il contamine ses détracteurs… | |
| | | animal Tête de Peluche
Messages : 31548 Inscription le : 12/05/2007 Age : 43 Localisation : Tours
| Sujet: Re: André Malraux Mer 29 Aoû 2007 - 21:59 | |
| hahaha... tu n'as pas hésité au moins ? je ne me suis pas penché (manque de temps et remise à plus tard +... "pas le moment") sur le vrai, le faux... les sources ont l'air de divergé et puis il sera forcément difficile de se faire une idée de l'homme à travers son action politique vue... normalement : je n'étais pas de ce monde àce t instant et ça va être difficile à changer ! dans les épisodes relatés par lui et par d'autres on trouve pour la guerre d'espagne, outre son rôle d'organisateur/relations publiques, un possible engagement physique à bord des avions, un truc pas forcément très malin car il n'était pas spécialement formé à ça... prise de risque malgré tout. Il s'est engagé au début de la 2ème GM et si il n'est entré que tardivement dans la résistance (ce qu'il ne passe pas sous silence dans ses livres), à part encore une fois une implication dans l'organisation et les luttes de pouvoir au sein de la résistance, il aurait eu droit (entre autres) à un simulacre d'exécution (brrrr...) maintenant je quitte le conditionnel pour me baser sur ce que j'ai lu dans ses écrits... ceux que j'ai lu récemment et dont je parle ici. Ce qui apparait dans ses livres, tant dans les fictions que dans les moins fictions il s'identifie plus à un observateur, admirateur à la rigueur... admirateur de l'esprit mais critique des faits... d'où sans doute la réflexion sur le sens de l'action (alimentée aussi par son expérience ou non expérience sans doute). C'est flagrant dans Les Conquérants, c'est déstabilisant parfois comme lorsqu'il parle de Mao... (c'est horriblement impressionnant ça façon de parler de la longue marche.). Enfin, il est présent par l'écrit mais je ne le qualifierai pas d'usurpateur complet. Pour ce que je pense saisir de l'homme il y a de la nuance : la peur est tout de même très présente et pas seulement sous forme de grande peur métaphysique... ça ne correspond pas à l'idée que je me fais de quelqu'un qui joue au héros (je t'accorde qu'il doit disposer d'une ruse suffisante pour dépasser le problème en cas de besoin). Reste ses réflexions sur l'art, la beauté, la vie, la mort... une certaine distance... et puis et puis... ce n'est pas neutre ce qu'il a écrit (ou dit... ou fait ?) quand on parle de libertés partisan de "l'indépendance pour les colonies". Il est doué et effectivement manipulateur, il tourne la lumière, il sait joué avec (c'est très réussi avec les tribus de la jungle dans La Voie Royale : ça fait peur !), ambitieux aussi à sa manière certainement... sans s'en cacher non plus. ça mérite d'être réfléchi le rapport aux actes tout comme il mérite d'être lu, lu pour son écriture... en terme d' écriture, de ma courte vie, c'est mon plus grand choc... renouvelé à chaque fois, et encore plus quand je le recopie pour vous. grandiloquence, grandiloquence ? du style, des idées... pour le meilleur aussi, pour ne pas nous laisser tomber ! | |
| | | JDP Main aguerrie
Messages : 301 Inscription le : 04/09/2007 Localisation : Belgique
| Sujet: André Malraux Ven 21 Sep 2007 - 13:33 | |
| Il ne s’aimait pas, mais il s’admirait. Son fils adoptif, Alain, dit de lui : « On ne peut pas imaginer quelqu’un qui parle aussi peu de soi. Il n’en parlait jamais. » Demander à Malraux : « Comment allez-vous ? », c’était déjà le début d’une indiscrétion……
Il ne livrait jamais de confidences, bref il multipliait ses mystères. La tragédie fut aussi son destin : mort en 1944 du grand amour de sa vie, Josette Clotis, de ses deux frères la même année, de ses deux fils en 1967 dans un accident cruel de la route…..
Il détesta son enfance et les humiliations que sa mère lui fit subir. Mais nous n’en saurons pas plus, sinon que toute sa vie d’aventurier, il fut toujours dans le camps des humiliés……
Il n’avait aucun humour, témoignent ses proches, mais raffolait de la mise en scène de la vie quotidienne…..
Le mystère Malraux ? Non, ce serait lui faire injure. Mystères chez lui est toujours au pluriel….. Gilles Anquetil in TLCO n° 2193 année 2006.
QUESTION : QUEL EST LE FAIT DE LA VIE DE MALRAUX QUI NOUS DONNE A PENSER A UN ROMAN DE TOLSTOI ? | |
| | | Marie Zen littéraire
Messages : 9564 Inscription le : 26/02/2007 Localisation : Moorea
| Sujet: Re: André Malraux Sam 22 Sep 2007 - 5:15 | |
| - Citation :
- QUESTION : QUEL EST LE FAIT DE LA VIE DE MALRAUX QUI NOUS DONNE A PENSER A UN ROMAN DE TOLSTOI ?
Animal??? Je n'en sais rien du tout, mais comme je voudrais savoir, je remonte le fil! | |
| | | Cannelle Envolée postale
Messages : 245 Inscription le : 20/09/2007 Age : 85 Localisation : Belgique
| Sujet: Malraux Sam 22 Sep 2007 - 6:21 | |
| J'ai lu André Malraux il y a bien longtemps... J'avais 18-19 ans ! Un bail ! Mais de lire de post écrit par Animal m'a donné envie de le relire. Le tout sera de trouver dans laquelle de mes bibliothèques ils se trouvent ces bouquins... J'ai très envie de commencer par " La condition humaine ". Je vais donc aller faire des fouilles ce week-end. :lol | |
| | | JDP Main aguerrie
Messages : 301 Inscription le : 04/09/2007 Localisation : Belgique
| Sujet: MALRAUX Sam 22 Sep 2007 - 18:39 | |
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| | | Cannelle Envolée postale
Messages : 245 Inscription le : 20/09/2007 Age : 85 Localisation : Belgique
| Sujet: André malraux Sam 22 Sep 2007 - 19:06 | |
| Oui JDP, si tout le monde est d'accord, donne la réponse, s'il te plait. :) | |
| | | Contenu sponsorisé
| Sujet: Re: André Malraux | |
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| | | | André Malraux | |
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