| Parfum de livres… parfum d’ailleurs Littérature, forum littéraire : passion, imaginaire, partage et liberté. Ce forum livre l’émotion littéraire. Parlez d’écrivains, du plaisir livres, de littérature : romans, poèmes…ou d’arts… |
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| Nicolas Bouvier | |
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Auteur | Message |
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kenavo Zen Littéraire
Messages : 63288 Inscription le : 08/11/2007
| Sujet: Re: Nicolas Bouvier Ven 23 Nov 2007 - 18:09 | |
| - Sahkti a écrit:
- Ha... j'en ai posté plein... mais c'est que Bouvier et moi, c'est plus que de l'amour
on le voit et j'aime - non pas seulement Bouvier - mais des gens qui peuvent se passionner autant pour un/des auteur(s). (Il y en a déjà parmi les parfumés qui ont vue la preuve de mon enthousiasme ) | |
| | | Marie Zen littéraire
Messages : 9564 Inscription le : 26/02/2007 Localisation : Moorea
| Sujet: Re: Nicolas Bouvier Sam 24 Nov 2007 - 18:58 | |
| Et moi, ce que j'aime, c'est de découvrir d'autres auteurs francophones , notamment suisses ( mais aussi belges, Sentinelle? Tu ne nous parlerais pas de la littérature belge?) . Nicolas Bouvier parlait des Suisses dans L'échappée belle - éloge de quelques pérégrinscomme d'un peuple nomade , partant souvent à l'aventure car atteints de claustrophobia alpina... | |
| | | Sahkti Envolée postale
Messages : 260 Inscription le : 21/11/2007 Age : 50 Localisation : Belgo-Suisse
| Sujet: Re: Nicolas Bouvier Dim 25 Nov 2007 - 12:14 | |
| A propos de Nicolas Bouvier, il existe un magnifique documentaire appelé "22 Hospital Street" Un gros coup de coeur de ma part pour ce film documentaire de Christoph Kühn (qui a déjà réalisé un documentaire sur Ella Maillart, entre autres), consacré au voyage sri-lankais de Nicolas Bouvier.
Petit commentaire sur la narration tout d'abord: c'est l'acteur suisse Jean-Luc Bideau qui s'y colle. Loin de ses rôles un peu couillons de "H" ou de certains navets. C'est du bon Bideau ici. Bideau qui s'efface devant le propos de Bouvier, qui lit l'oeuvre et les carnets de bord, qui fait vivre le personnage en donnant suffisamment de force et d'émotion à sa voix. Une voix qui se prête bien à ce genre d'exercice. Premier bon point.
Les images ensuite et leur savant montage: un mélange de documentaire réel et de fiction. Fiction jamais lourde ou inutile, quelques plans esthétiques sur des insectes grouillant dans une chambre vide, sur des rideaux volant au vent. Rien de plus. Pas de reconstitution sensationnelle, pas de faux Bouvier larmoyant ou ivre, non, tant mieux. Mélange réussi entre images réelles et images tournées récemment sur place.
Les témoignages enfin: Floristella Vernet, la veuve de Thierry. Et Eliane Bouvier, veuve de Nicolas. Puis le propriétaire de cette fameuse pension du "22 Hospital Street" à Galle, Ceylan. Lieu de toutes les déprimes et toutes les interrogations pour Nicolas Bouvier. Un endroit où il se lamente, croit que le bout du voyage est là, que c'est fini, lui aussi. Chagrin d'amour, séparation provisoire avec l'ami Thierry, rencontre d'une terre pas vraiment hostile mais qui exige beaucoup d'efforts pour être comprise à défaut d'être apprivoisée.
Ce séjour à Ceylan a inspiré à Nicolas Bouvier les pages belles et tourmentées du texte "Le poisson-scorpion". Texte dont s'est inspiré Kuhn, mais le réalisateur est allé plus loin. Il a rassemblé la correspondance, les notes de voyage, les dessins, les confessions, l'oeuvre écrite... afin de dresser un portrait d'un homme, perdu, à un moment précis de sa vie. Belle réussite ! Disponible en DVD. | |
| | | Cachemire Sage de la littérature
Messages : 1998 Inscription le : 11/02/2008 Localisation : Francfort
| Sujet: Re: Nicolas Bouvier Dim 2 Mar 2008 - 20:36 | |
| L'usage du monde « Un voyage se passe de motifs. Il ne tarde pas à prouver qu'il se suffit à lui-même. On croit qu'on va faire un voyage mais bientôt c'est le voyage qui vous fait et vous défait. »
Nicolas Bouvier part de Genève en juin 1953 pour arriver au Khyber Pass, à la frontière afghane en décembre 1954. Il voyage avec un ami dessinateur, Thierry Vernet dont les dessins illustrent le livre. L'écrivain-voyageur raconte son périple de flâneur émerveillé dans ce livre extraordinaire, pour moi le sommet de son oeuvre et de la littérature de voyage en général. Voyage initiatique, le style de Bouvier lui permet de grandes desciptions poétiques et son lyrisme n'est jamais gratuit : il est le fruit du bonheur intense que fut pour lui ce voyage. Que citer de ce livre envoûtant ? Il faudrait tout citer, tant chaque ligne est un plaisir. Un peu au hasard : « Tabriz/ Azerbaïdjan – La vie nomade est chose surprenante. On fait quinze cents kilomètres en deux semaines : toute l'Anatolie en coup de vent. Un soir, on atteint une ville déjà obscure où de minces balcons à colonnes et quelques dindons frileux vous font signe. On y boit avec deux soldats, un maître d'école, un médecin apatride qui vous parle allemand. On baïlle, on s'étire, on s'endort. Dans la nuit, la neige tombe, couvre les toits, étouffe les cris, coupe les routes...et on reste six mois à Tabriz, Azerbaïdjan. »
Si vous le lisez ou l'avez lu, racontez-moi ce qui vous aura fait rêver... | |
| | | jack-hubert bukowski Zen littéraire
Messages : 5257 Inscription le : 24/02/2008 Age : 43
| Sujet: Re: Nicolas Bouvier Dim 2 Mar 2008 - 20:40 | |
| J'avais repéré Nicolas Bouvier dans une bibliothèque récemment. Il est à peu près ce que je recherche comme auteur-profil à étudier, pour la somme des expériences que j'ai vécues jusqu'à ce jour en voyages divers.
Je vous prends donc au mot et vous en redonne des nouvelles prochainement! | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Nicolas Bouvier Dim 2 Mar 2008 - 20:45 | |
| - Cachemire a écrit:
- L'usage du monde
Que citer de ce livre envoûtant ? Il faudrait tout citer, tant chaque ligne est un plaisir.
Si vous le lisez ou l'avez lu, racontez-moi ce qui vous aura fait rêver... D'accord avec toi, ce livre n'est qu'éblouissement (celui de Bouvier et le nôtre) ! Voilà les passages qui m'avaient marquée l'an dernier: - Citation :
Mais il y a ici des platanes comme on n'en voit qu'en songe, immenses, chacun capable d'abriter plusieurs petits cafés où l'on passerait bien sa vie. Et surtout il y a le bleu. Il faut venir jusqu'ici pour découvrir le bleu. Dans les Balkans déjà, l'oeil s'y prépare; en Grèce il domine mais il fait l'important: un bleu agressif, remuant comme la mer, qui laisse encore percer l'affirmation, les projets, une sorte d'intransigeance. Tandis qu'ici! Les portes des boutiques, les licous des chevaux, les bijoux de quatre sous: partout cet inimitable bleu persan qui allège le coeur, qui tient l'Iran à bout de bras, qui s'est éclairé et patiné avec le temps comme s'éclaire la palette d'un grand peintre. Les yeux de lapis des statues akkadiennes, le bleu royal des palais parthes, l'émail plus clair de la poterie seldjoukide, celui des mosquées sefévides, et maintenant, ce bleu qui s'envole , à l'aise avec les ocres du sable, avec le vert poussiéreux des feuillages, avec la neige, avec la nuit. - Citation :
- Comme une eau, le monde nous traverse et pour un temps vous prête ses couleurs. Puis se retire, et vous replace devant ce vide qu'on porte en soi, devant cette insuffisance centrale de l'âme qu'il faut bien apprendre à cotoyer, à combattre, et qui, paradoxalement, est peut-être notre moteur le plus sûr.
Et bien sûr ce magnifique proverbe afghan: Prendre son temps est le meilleur moyen de n'en pas perdre. |
| | | bix229 Parfum livresque
Messages : 24639 Inscription le : 24/11/2007 Localisation : Lauragais (France)
| Sujet: Nicolas Bouvier Lun 3 Mar 2008 - 18:20 | |
| On a beaucoup parlé sur ce forum de Nicolas Bouvier, et c'est tant mieux, peu d'écrivains le méritent autant que lui. Et puis, on l'a découvert plutot tard en France. Personnellement, c'est Michel Polac, le vieux raleur enthousiaste qui me l'a fait connaitre... Ceux qui l'ont connu personnellement disent qu'il était aussi attachant et sympathique en tant qu'ami qu'il était grand écrivain et voyageur. Cela valait la peine d'etre souligné. Dans L'usage du monde, son premier livre, on a la vision enthousiaste d'un jeune homme de 24 ans qui découvre en meme temps que les paysages, les cultures et les humains. La jeunesse et l'amitié imprègnent aussi tout le livre et l'émerveillement de la route qui reste à faire... Mais à Ceylan, le voyage tourne mal. Bouvier est malade, comme envouté, presque paralysé. Près de mourir. Il perd pied. Le poisson scorpion est l'histoire d'un enlisement, et c'est son livre le plus sombre. "Voyager, écrit il quelque part, c'est aussi apprendre à mourir". Mais la vitalité, la curiosité, l'humour, l'envie de repartir le poussent toujours en avant. En Irlande, sur l'ile d'Aran, il affronte des paysages rudes où planent l'histoire et les mythes... Et des tempetes inouies. Mais son regard exceptionnel, parfois halluciné, recréé pour nous ces lieux extraordinaires. Après coup, j'ai appris qu'il avait eu la typhoide sur l'ile, des crises de fièvre et de dysenterie. Et c'est d'autant plus stupéfiant que cet ouvrage est dénué de morbidité ou de lassitude. Bien au contraire, il déclarera qu'il était "grisé par l'air marin et le vent". !! Dans Routes et déroutes, son autobiographie, on a l'itinéraire de ses enchantements et de ses désenchantements,de ses fatigues, de ses espoirs, des parts de lui qu'il laisse littéralement sur la route. Il écrit : "C'est un état de manque qui m'a mis sur les routes. C'est ça qui nous fait courir". Et plus loin : "La vie ne m'a pas fait attendre, elle a toujours ou presque, roulé plus vite que moi. J'ai couru derrière, j'ai couru vite et longtemps, mais c'est trop rarement que je l'ai rattrapée. L'unique chose que j'attende d'elle aujourd'hui : un peu de légèreté et de liberté intérieure, je sais déjà que dans ce monde trompeur, je n'en aurai que quelques grammes, alors que j'en voulais par kilos. Je continue de courir, de plus en plus lentement, et savoir jusqu'à quand, n'est hélas pas de mon ressort". Pour découvrir Bouvier, il n'est peut etre pas inutile de commencer par ce livre. Mais il faudrait évidemment citer tous les livres... J'ai découvert Nicolas Bouvier tardivement, mais il ne m'a plus quitté depuis, meme s'il est allé voyager dans le Grand Nulle Part. Comment ne pas aimer cet homme là ? | |
| | | Arabella Sphinge incisive
Messages : 19316 Inscription le : 02/12/2007 Localisation : Paris
| Sujet: Re: Nicolas Bouvier Lun 3 Mar 2008 - 21:59 | |
| Très belle présentation Bix, tu vas convaincre tous ceux qui ne connaissent pas encore cet auteur de se précipiter Moi-même je l'ai décovert tout récemment grâce à la publication d'un volume Quarto regroupant presque tous ses textes et je regrette pas ce magnifique voyage. | |
| | | Cachemire Sage de la littérature
Messages : 1998 Inscription le : 11/02/2008 Localisation : Francfort
| Sujet: Re: Nicolas Bouvier Mar 4 Mar 2008 - 14:36 | |
| Merci bix pour tes précieux conseils, je n'ai pas encore lu Routes et déroutes mais je vais m'y mettre dès que possible... | |
| | | Cachemire Sage de la littérature
Messages : 1998 Inscription le : 11/02/2008 Localisation : Francfort
| Sujet: Re: Nicolas Bouvier Mar 4 Mar 2008 - 14:42 | |
| Vraiment Nezumi j'adore la citation que tu as choisie sur la couleur bleue! Tu as une idée de la page ? (Je vais le noter, j'aime retrouver dans les livres les passages que j'ai aimés; je fais partie des gens qui crayonnent, annotent ou soulignent...) | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Nicolas Bouvier Mar 4 Mar 2008 - 15:01 | |
| - Cachemire a écrit:
- Vraiment Nezumi j'adore la citation que tu as choisie sur la couleur bleue!
Tu as une idée de la page ? (Je vais le noter, j'aime retrouver dans les livres les passages que j'ai aimés; je fais partie des gens qui crayonnent, annotent ou soulignent...) Mon exemplaire (édition Petite bibliothèque Payot) est truffé de petits post-it, car comme toi, j'aurais eu envie de tout citer! Donc le passage en question est p.241 , c'est l'étape iranienne du périple...Il y a d'ailleurs de nombreuses allusions à cette couleur au fil du livre. Elle varie de nuance ou d'intensité selon les contrées traversées (Balkans, Grèce, Turquie, Perse), et sous la plume de Bouvier, elle semble animée d'une vie propre ou même refléter l'âme du pays. Suite de la citation sur le bleu persan (p.242) : - Citation :
- Mais quand le courage manque, on peut toujours aller voir la vaisselle bleue de Kachan au musée ethnographique: des plats, des bols, des aiguières qui sont l'apaisement même et auxquels la lumière de l'après-midi imprime une lente pulsation qui envahit bientôt l'esprit du spectateur. Peu de contrariétés résistent à ce traitement-là.
Mais aussi p.87: - Citation :
- Lorsqu'on quitte la Yougoslavie pour la Grèce, le bleu - la couleur des Balkans - vous suit, mais il change de nature; on passe d'un bleu nuit un peu sourd à un bleu marin d'une intense gaieté, qui agit sur les nerfs comme de la caféine.
Plus loin (p.263), à propos de la coupole de la mosquée d'Ispahan, couverte de carreaux de faïence : - Citation :
- Au moindre vent, ils tombent tout de même, de haut, rebondissent, se brisent en poussière sans qu'on entende autre chose qu'un très léger bruit de feuilles mortes. Peut-être est-ce leur couleur qui leur permet de chuter ainsi en douceur. C'est ce fameux bleu; j'y reviens. Ici il est coupé d'un peu de turquoise, de jaune et de noir qui le font vibrer et lui donnent ce pouvoir de lévitation qu'on n'associe d'ordinaire qu'à la sainteté.
Bouvier avait vraiment une sensibilité artistique extraordinaire ! |
| | | Cachemire Sage de la littérature
Messages : 1998 Inscription le : 11/02/2008 Localisation : Francfort
| Sujet: Re: Nicolas Bouvier Mar 4 Mar 2008 - 22:38 | |
| C'est vrai Nezumi, quelle sensiblité... Merci pour ces belles citations... elle me touche d'autant plus que le bleu est la couleur que je préfère. Dans le Vide et le Plein, j'ai retrouvé ce passage sur le sens du voyage : - Citation :
- Trop de gens attendent tout du voyage sans s'être jamais soucié de ce que le voyage attend d'eux. Ils souhaitent que le dépaysement les guérissent d'insuffisances qui ne sont pas nationales mais humaines, et l'ivresse des premières semaines où, tout étant nouveau, vous avez l'impression de l'être vous-même, leur donne l'impression qu'ils ont été exaucés. Puis quand le moi dont ils voulaient discrètement se défaire dans la gare du départ ou dans le premier port les retrouve au détour d'un paysage étranger, ce moi morose et solitaire auquel on pensait avoir réglé son compte, ils en rendent responsable le pays où ils ont choisi de vivre.
Le voyage ne nous apprendra rien si vous ne lui laissez pas aussi le droit de vous détruire. C'est une règle vieille comme le monde. Un voyage est comme un naufrage, et ceux dont le bateau n'a pas coulé ne sauront jamais rien de la mer. Le reste, c'est du patinage ou du tourisme. | |
| | | Marie Zen littéraire
Messages : 9564 Inscription le : 26/02/2007 Localisation : Moorea
| Sujet: Re: Nicolas Bouvier Mar 2 Sep 2008 - 4:48 | |
| Bix me disait il y a peu de temps qu'il aurait eu envie d'être ami avec un homme comme Nicolas Bouvier. Moi aussi. Je pense que c'est du à sa façon de parler des gens,quels qu'ils soient, ceux qu'il croise par hasard ou ceux qui l'attirent plus, d'une façon qui s'attarde , qui décrit la réalité ou ce qu'il en perçoit, ce qu'il imagine. Ce don d'observation avec souvent de l'humour, mais sans jugement aucun n'est pas donné à tous...
Un extrait de Chronique japonaise :
Il y a des bergères qui épousent le fils du roi, et il y a aussi des gens dont le karma était de vivre - et quoi qu'ils aient pu tenter avant- un torchon à la main. J'y pense en observant le patron de ce petit café " ouvert la nuit" sur la grand-route de Nagasaki. Son visage gris ressemble exactement à un torchon ou à un mouchoir qui aurait écrasé bien des larmes, connu bien des fonds de poche et des lessives. Il est plein d'une bonté chiffonnée. Je trouve aussi dans ses gestes les traces de cette hésitation continuelle que l'instruction vous donne, et cette distinction fourbue. Il vient d'une autre vie, c'est évident, et rien dans son enfance ne devait sentir le percolateur ni le gas-oil. Ses parents ou ses maîtres n'avaient jamais prévu qu'il finirait ici, passant le torchon sur ce petit comptoir en parlant d'une voix sourde. Peu importent les débuts, étudiant recalé ou instituteur resté en rade après une querelle avec le syndicat. L'essentiel c'est que ce torchon qu'il tient comme un sceptre était dans ses étoiles et que la vie les a désormais réunis. Il semble le savoir et s'en trouver très bien. Certain d'être à sa place, sorti de la mêlée des coudes et des épaules, il est tout au spectacle de son café et écoute ses clients avec une attention que, même dans l'amour, on rencontre rarement. Les gens ne sont pas accoutumés à ce qu'on leur prête autant d'existence, au bout de cinq minutes, les voilà déjà aux confidences. Lui, la tête penchée, il enregistre, opinant parfois du torchon; et je me demande quels sentiments il collectionne ainsi, à quelle passion, à quelle maladie, à quelle insuffisance de l'âme il s'intéresse aussi fort?
Chronique japonaise p 249-250
Je trouve que Nicolas Bouvier est un portraitiste poète plein d'une bonté chiffonnée.. | |
| | | coline Parfum livresque
Messages : 29369 Inscription le : 01/02/2007 Localisation : Moulins- Nord Auvergne
| Sujet: Re: Nicolas Bouvier Mar 2 Sep 2008 - 11:41 | |
| Et dire que je n'ai encore rien lu de lui alors que je sais la valeur de ses écrits... Un jour j'y viendrai...c'est sûr... | |
| | | Aeriale Léoparde domestiquée
Messages : 18120 Inscription le : 01/02/2007
| Sujet: Re: Nicolas Bouvier Mar 2 Sep 2008 - 12:24 | |
| - Marie a écrit:
- Je trouve que Nicolas Bouvier est un portraitiste poète plein d'une bonté chiffonnée..
Ah oui, j'ai oublié d'en parler... Ce matin l'expression fort jolie de Marie m'a fait remonter tout le fil et j'y ai trouvé plein de trucs qui pourraient me plaire. L'errance, le voyage, l'art de regarder vivre les gens et savoir le retranscrire. Et cette humanité à fleur de peau dont vous parlez tous si bien (merci Expie et Sakthi ) Comme Marie je suis une contemplative et Nicolas Bouvier devrait me toucher | |
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| Sujet: Re: Nicolas Bouvier | |
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| | | | Nicolas Bouvier | |
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