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| Nicolas Bouvier | |
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Auteur | Message |
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eXPie Abeille bibliophile
Messages : 15620 Inscription le : 22/11/2007 Localisation : Paris
| Sujet: Re: Nicolas Bouvier Lun 16 Fév 2009 - 19:02 | |
| - rivela a écrit:
- des entretiens filmés avec bouvier.
http://archives.tsr.ch/dossier-bouvier Ah, très bien, merci Rivela ! | |
| | | animal Tête de Peluche
Messages : 31548 Inscription le : 12/05/2007 Age : 43 Localisation : Tours
| Sujet: Re: Nicolas Bouvier Lun 16 Fév 2009 - 19:41 | |
| en train de profiter de l'entretien sur L'Usage du monde je me pose la question de savoir si les illustrations sont conservées dans les éditions disponibles ? | |
| | | Stella Invité
| Sujet: Re: Nicolas Bouvier Lun 16 Fév 2009 - 20:19 | |
| Tu parles des dessins de Thierry Vernet ? Oui ils sont (Petite bibliothèque Payot) |
| | | animal Tête de Peluche
Messages : 31548 Inscription le : 12/05/2007 Age : 43 Localisation : Tours
| Sujet: Re: Nicolas Bouvier Lun 16 Fév 2009 - 20:22 | |
| ouaip, merci beaucoup !!! au début de l'entretien sur lien proposé par rivela on voit certaines des illustrations, ça me tente et j'aurai trouvé ça dommage de passer à côté de la totalité. | |
| | | eXPie Abeille bibliophile
Messages : 15620 Inscription le : 22/11/2007 Localisation : Paris
| Sujet: Re: Nicolas Bouvier Lun 16 Fév 2009 - 21:25 | |
| - Stella a écrit:
- Tu parles des dessins de Thierry Vernet ? Oui ils sont (Petite bibliothèque Payot)
Ils sont aussi dans "Oeuvres" - Quarto Gallimard. Ouvrage mois maniable, mais les pages sont plus grandes... et les dessins aussi ! | |
| | | bix229 Parfum livresque
Messages : 24639 Inscription le : 24/11/2007 Localisation : Lauragais (France)
| Sujet: Nicolas Bouvier Sam 21 Fév 2009 - 19:38 | |
| Quand je pense à cette "dernière douane" dont nous ne connaissons ni le lieu ni l' heure et dont les coutumes et le temps me sont totalement inconnus, la curiosité l' emporterait presque sur la crainte. Sommes nous vraiment venus au monde pour ce seul parcours qu' un proverbe des nomades Baltouch résume laconiquement : naitre, errer, mourir, etre oublié". La question reste ouverte. je constate seulement que cette échéance, lorsque elle se rappelle à moi, me stimule plus qu'elle m'accable. Elle m'invite à ouvrir l'oeil, à dresser l'oreille, à froncer le nez comme un lapin, à prendre au plus court, à ne rien perdre de la cambrure des femmes, de l'odeur du chèvrefeuille, du fumet d'un gigot ou du chant du loriot. Cet état si transitoire qui est le notre me rend omnivore et attentif. On a bien tort d'évacuer la mort avec cette hygiène craintive propre depuis près d'un siècle à l'Occident. On a bien raison de l'inclure dans le quotidien comme le font toutes les grandes cultures asiatiques et particulièrment le bouddhisme. Les solides ont toujours une ombre qui, chez nous manque un peu au dessin... L'amirable image de Hokuzai a ce mérite d'apporter au moins deux certitudes : une femme est morte, un lézard est vivant. Nicolas BOUVIER - Le hibou et la baleine. P. 28-29 | |
| | | LaurenceV Agilité postale
Messages : 813 Inscription le : 25/02/2007 Age : 41 Localisation : Liège
| Sujet: Re: Nicolas Bouvier Dim 8 Mar 2009 - 1:20 | |
| J'ai lu tranquillement mais difficilement L’usage du monde. Dans cet ouvrage, Nicolas Bouvier nous entraîne en compagnie de son ami Thierry Vernet sur la route qui le mène de Genève au Khyber Pass en Afghanistan. Ce voyage est une véritable aventure, une expérience de vie qui les poussent à aller au-delà de leurs limites. Car Nicolas Bouvier et Thierry Vernet sont partis sur la route avec leur petite voiture, les poches presque vides et sont donc dans l’obligation, presque heureuse, de devoir travailler pour poursuivre leur chemin et survivre. Ce besoin, ainsi que leurs problèmes mécaniques, les obligent à s’arrêter plusieurs semaines à un endroit y côtoyant les habitants et vivant au rythme du lieu. Et puis, ils traversent des routes extrêmement difficiles, dans les montagnes turques ou dans le désert iranien pour ne citer que ces espaces magiques. Pour les deux voyageurs, cette expérience est forte, intense et éreintante. Ce voyage les transforme à jamais. Ce récit est passionnant. C’est une véritable philosophie du voyage, de l’aventure. Nicolas Bouvier nous livre une véritable réflexion sur l’essence même du voyage, sur l’usage du monde. Et pourtant, ce récit se lit lentement car c’est assez pesant. On a l’impression de sentir le poids du voyage dans l’écriture. C’est un livre pour tous ceux qui rêvent un jour de vivre la vraie aventure loin de toutes nos sécurités matérielles. - Citation :
“On voyage pour que les choses surviennent et changent ; sans quoi on resterait chez soi.” (p. 177)
“Comme une eau, le monde vous traverse et pour un temps vous prête ses couleurs. Puis se retire, et vous replace devant ce vide qu’on porte en soi, devant cette espèce d’insuffisance centrale de l’âme qu’il faut bien apprendre à côtoyer, à combattre,et qui, paradoxalement, est peut-être notre moteur le plus sûr.” (p. 418) | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Nicolas Bouvier Dim 8 Mar 2009 - 11:00 | |
| Une des choses qui m'ont marquées dans ce livre, c'est que maintes étapes de ce voyage ont été ensuite (ou sont encore) ravagées par la guerre, civile ou pas: du Kurdistan à l'Afghanistan, en passant par la Bosnie, le Kosovo, l'Iran...D'où cette impression étrange et assez glaçante que j'avais en lisant ces pages, de voyage dans un monde en sursis. |
| | | kenavo Zen Littéraire
Messages : 63288 Inscription le : 08/11/2007
| Sujet: Re: Nicolas Bouvier Dim 8 Mar 2009 - 13:49 | |
| - Nezumi a écrit:
- D'où cette impression étrange et assez glaçante que j'avais en lisant ces pages, de voyage dans un monde en sursis.
oui.. j'ai lu le livre au début de la guerre en Yougoslavie.. et n'en parlant pas du Kurdistan et Afghanistan - je me suis dit - on ne pourrait plus refaire ce voyage, même pas sur le point de départ... si on considère les changements du monde depuis que les voyageurs-écrivains nous ont rapporté leurs expériences, impressions et vécus de leurs voyages, ont peut dire qu'il s'agit en quelque sorte que d'instantanés qui ressemblent après un moment à des "inventions" tout comme les romans.. | |
| | | LaurenceV Agilité postale
Messages : 813 Inscription le : 25/02/2007 Age : 41 Localisation : Liège
| Sujet: Re: Nicolas Bouvier Dim 8 Mar 2009 - 19:54 | |
| - Nezumi a écrit:
- Une des choses qui m'ont marquées dans ce livre, c'est que maintes étapes de ce voyage ont été ensuite (ou sont encore) ravagées par la guerre, civile ou pas: du Kurdistan à l'Afghanistan, en passant par la Bosnie, le Kosovo, l'Iran...D'où cette impression étrange et assez glaçante que j'avais en lisant ces pages, de voyage dans un monde en sursis.
J'avais aussi cette impression... J'étais presque étonnée de lire que ces régions étaient en paix. Pour moi, les pays traversés ont toujours été des zones de conflits, de drames, de violence. C'est un récit de voyage fabuleux parce qu'il nous montre comment était le monde et apporte un regard différent sur ces régions dévastées. Mais il est vrai que si on y pense trop ça fait bizarre. | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Nicolas Bouvier Dim 8 Mar 2009 - 22:21 | |
| - LaurenceV a écrit:
- C'est un récit de voyage fabuleux parce qu'il nous montre comment était le monde et apporte un regard différent sur ces régions dévastées.
Oui, absolument! |
| | | rivela Zen littéraire
Messages : 3875 Inscription le : 06/01/2009 Localisation : Entre lacs et montagnes
| Sujet: Re: Nicolas Bouvier Lun 9 Mar 2009 - 10:46 | |
| - kenavo a écrit:
- Nezumi a écrit:
- D'où cette impression étrange et assez glaçante que j'avais en lisant ces pages, de voyage dans un monde en sursis.
oui.. j'ai lu le livre au début de la guerre en Yougoslavie.. et n'en parlant pas du Kurdistan et Afghanistan - je me suis dit - on ne pourrait plus refaire ce voyage, même pas sur le point de départ... Il y a un jeune réalisateur qui à voulu faire le même voyage que Bouvier et en faire en film. Évidemment il à du dévier son chemin parce que certains endroits aujourd'hui il vaut mieux ne pas y poser les pieds.Il découvre que l'Orient n'est plus la terre insouciante des années 1950 relatée dans L'Usage du Monde: Iran en crise, Pakistan agité par les violences tribales, talibans, guerre civile au Sri Lanka. Ce monde dont Bouvier avait l'usage semble avoir disparu sous le voile du temps. Déçu, le réalisateur quitte les grands axes tracés par la fameuse Topolino et poursuit par les chemins de traverse avec les nomades. En dessinant sa propre route, Gaël Métroz révèle la philosophie du voyage prônée par l'écrivain.Il a quand même fait son film.http://www.nomadsland-lefilm.com/default.html | |
| | | kenavo Zen Littéraire
Messages : 63288 Inscription le : 08/11/2007
| | | | LaurenceV Agilité postale
Messages : 813 Inscription le : 25/02/2007 Age : 41 Localisation : Liège
| Sujet: Re: Nicolas Bouvier Mer 11 Mar 2009 - 11:13 | |
| Ce film a l'air super intéressant... J'aimerais le voir. Je vais voir si on peut se le procurer. | |
| | | eXPie Abeille bibliophile
Messages : 15620 Inscription le : 22/11/2007 Localisation : Paris
| Sujet: Re: Nicolas Bouvier Jeu 7 Mai 2009 - 20:34 | |
| Le Vide et le Plein. Carnets du Japon. Collection Etonnants voyageurs. Editions Hoëbeke. 186 pages. Ces textes datent essentiellement de 1964 et 1965. Il s'agit des carnets de voyage de Nicolas Bouvier. Il n'en avait utilisé qu'une petite partie pour son Japon (1967), qui devint Chroniques Japonaises en 1988 avec l'adjonction "de courts extraits de son journal de 1956 et 1964" (introduction, page 6). Les parties déjà publiées ont été enlevées. Bien que Nicolas Bouvier ait retravaillé et corrigé ces carnets, ces textes n'étaient pas destinés à être publiés en l'état. Ils n'en restent pas moins très intéressants, et une prolongation bien venue à ceux qui avaient aimé Chroniques Japonaises. Le livre est divisé en trois parties : Kyoto, Petit voyage au cap Kyoga (très court), et Tokyo. Il y aurait tellement de passages à citer... En voici quelques-uns. - Citation :
- "Le voyage ne vous apprendra rien si vous ne lui laissez pas aussi le droit de vous détruire. C'est une règle vieille comme le monde. Un voyage est comme un naufrage, et ceux dont le bateau n'a pas coulé ne sauront jamais rien de la mer. Le reste, c'est du patinage ou du tourisme." (page 158).
Il parle de Kyoto en ces termes : - Citation :
- "Cette ville - une des dix au monde où il vaut la peine d'avoir vécu - a pour moi, malgré sa douceur, quelque chose de maléfique. Austère, élégante, mais spectrale. On ne serait pas trop surpris au réveil de ne plus la retrouver du tout." (page 10).
Il visite une exposition artisanale des ères Meiji et Taisho : - Citation :
- "On vous vend un programme de plusieurs pages. Vous entrez : eh bien, il n'y a presque rien dans les vitrines : un panier de bambou tressé dans lequel on mettrait quatre pommes et signé par un certain Rokanzai Iizuka, troisième d'une dynastie de tresseurs de paniers, dispose d'autant d'espace qu'un grand Rubens dans un de nos musées. Quelques mètres plus loin se trouve un cendrier de bronze, plus loin encore, une écharpe de soie. Tout cela signé, bien entendu. [...] Ici, si vous voulez honorer un homme ou un objet, donnez-lui de l'espace. Promené pendant une heure dans cette exposition sans parvenir à savoir ce que j'en pensais ; comme s'il n'y avait pas eu assez de substance pour supporter un jugement." (page 12).
A propos des femmes japonaises : - Citation :
- "A-t-on affaire à une situation qui présente un risque d'imprévu, on envoie les femmes en avant-garde. Si le malheur veut qu'elles perdent la face, cela a moins de conséquences. Aussi ont-elles depuis toujours servi, dans tous les cas délicats, d'intermédiaires et de porte-parole aux hommes qui ne s'exprimaient que par des ordres laconiques, borborygmes et grognements. Comme elles étaient également tenues de deviner sur-le-champ leurs humeurs et désirs - alors qu'ils n'étaient pas tenus à la réciproque - elle ont l'esprit incomparablement plus dégourdi et cette différence ne manque pas de frapper l'étranger. Subalternes mais ingénieuses et venant sans peine à bout de leurs solennels époux, un peu comparables aux graeculi des comédies de Plaute ou de Térence, qui, pour toutes les couleuvres qu'ils avalent, n'en finissent pas moins par tenir le bon bout." (page 20-21).
Les Jésuites : - Citation :
- "Entre les jésuites et la Chine, ça a été tout de suite le coup de foudre : même mépris de la ligne droite, même talent aussi pour les pesées à la Ponce Pilate et pour les robes à larges manches où l'on peut enfouir tant de petites choses que l'on produit, le moment venu, pour désarçonner l'interlocuteur. [...]
Au Japon, ces qualités leur ont valu dans les débuts des succès spectaculaires, ensuite, il ont perdu le chemin. Même pour eux, les Japonais tournaient trop souvent, et pour des motifs trop imprévisibles. Cela s'est terminé comme on sait : sur la croix pour certains d'entre eux, un épilogue qu'en maîtres diplomates qu'ils sont ils n'avaient certes pas prévu, mais auquel ils ont fait face avec un grand courage." (page 177). Nicolas Bouvier parle de « courbure de l'espace psychologique ». (page 178). A propos du zen : - Citation :
- "Les mauvais livres sur la pensée zen ne lui font pas grand mal : ceux qui s'en contentent, c'est qu'ils n'en avaient pas vraiment besoin." (page 171).
Il y a toujours une autorité qui dit au Japonais ce qu'il convient de faire - et comment le faire - , ce qu'il convient de penser. Tout est sécurisé, on ne peut pas prendre le risque de se tromper. - Citation :
- "Un homme sans maître : un bon à rien. Au Japon, qui n'a pas de maître - et il en faut pour tout : maître d'armes, maître à penser, maître de fleurs (on ne fait pas un bouquet sans maître) - est bon pour la fourrière.[...]
Dans l'art aussi, on s'efforce de fournir au public la sécurité dans l'admiration. La Vénus de Milo : plus d'un million de visiteurs rien que pour Kyoto, pedigree à toute épreuve. On peut emporter un sac de papier armorié qui prouve qu'on l'a bien vue, qu'on a fait le circuit, qu'on est devenu hadji. Le jardin du Ryojan ji : quatre siècles d'excellentes références. [...] Chaque pierre choisie avec un soin morose par des experts dont le nom est conservé. Même le petit portail de bambou qu'on distingue à peine, dans les communs du temple, n'a pas été fait au hasard, mais longuement cuisiné par un spécialiste du bambou qui avait trente ans d'affres et d'expérience, et si vous voulez sa généalogie, vous l'aurez. Toutes les garanties sont fournies et vous ne trouverez personne, sauf quelques vauriens connus de la police, qui songe une seconde à mettre le Ryojan ji en question. Les Japonais ne peuvent qu'admirer, ils n'ont pas le choix. C'est pour cela sans doute qu'ils ont l'air tellement emmerdés. Et c'est dommage, car le jardin est vraiment beau." (pages 59-60). Les chats : - Citation :
- "Ici - superstition, bouddhisme ? - on ne tue pas les chatons à leur naissance. Pour une semaine, on les livre aux enfants qui s'en amusent et lorsqu'ils sont estropiés un peu, on va les perdre dans un parc public, dans l'enceinte d'un temple bouddhique, mais toujours le plus loin possible de la maison, de crainte que l'esprit de l'animal mort de faim ne retrouve le logis dont on l'a exilé et n'en tire vengeance. Les paisibles allées du Daitoku ji sont ainsi peuplées de petits moribonds résignés et pouilleux qui tremblent au gros soleil sur les pattes grêles." (page 67).
Un livre très intéressant, et un complément aux Oeuvres éditées chez Gallimard (Quarto). | |
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| | | | Nicolas Bouvier | |
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