La qualité littéraire aujourd'hui ?

ArturoBandini a écrit:

Oui c'est un débat récurrent dans l'histoire, et certainement une question de point de vue. Attention aussi sous couvert de cet argument à ne pas tomber dans la politique de l'autruche.

Certes...
Mais je pense aussi que l'impression de "baisse de niveau" peut aussi être une forme d'illusion d'optique due à la multiplication des informations et des différents médias en tout genre que nous connaissons aujourd'hui.
Il y a plus de variétés et de choix là où par le passé l'offre était à la fois plus réduite et s'adressait à un public plus réduit aussi.
Et ceci alors que les ouvrages à plus gros tirages, ceux qui vont faire les gros titres, ne sont souvent que l'arbre qui cache la forêt.

Oui je vois ce que tu veux dire. Mais je ne doute pas qu'il y ait aujourd'hui des romanciers de très grand talent littéraire en France, je ne les ai pour l'instant pas trouvé...

Tout dépend ce que tu cherches, non ?

En matière d'intérêt littéraire -ce qui a très peu si ce n'est rien du tout à voir avec les tirages d'imprimerie des écrivains - le bon auteur est parfois comme le bon indien selon le général Custer...

Est-ce off-topic ? A mon humble avis des Yves Bonnefoy, des Jean-Paul Michel et sans aucun doute quelques autres (mettez ici les noms qui vous viennent d'emblée à l'esprit, dans cette catégorie   ) seront mis en perspective et appréciés deux ou trois lustres après leurs trépas. Il s'en trouvera pour dire qu'on avait de la chance d'être leurs contemporains.

Bien que, les concernant, j'ai écourté une conversation de table récente qui m'a fait lever et rejoindre des fumeurs installés dehors: les poètes ultimes, selon ce qui se défendait à ce repas, étaient un auteur de chanson et un rapper, les deux en vogue soutenue à bout de bras par leurs éclairages médiatiques incessants: j'allais me lancer dans le démontage en règle, et puis non, j'étais d'humeur Quichottiste tiédasse entre poire et fromage, je me suis juste contenté de suggérer qu'il ne faudrait pas confondre produits marketing, fussent-ils de talent et sincères, et grands poètes, même à grands renforts de relativisme et de foire aux épithètes superlativants, deux tares majeures de notre époque et qui m'épuisent.  

"Assez connus ces oiseaux-là" aurait peut-être lâché une fois de plus Rimbaud, assis en tailleur à même le sable volcanique, l'épaule gauche très en avant de la droite et le nez dans un moka brûlant. Tiens, Rimbaud, rappelez-moi, c'était quoi, de son vivant, comme auteur, pour quels tirages, quelles ventes (oui, comptons aussi ce qu'il a réussi à détruire) ?

Et idem en notoriété un François Villon, à peine mieux en tirages un Lautréamont, etc...

Pour le moment, je suis d'accord avec Hanta, qui s'est repris à plusieurs fois pour établir une liste. J'avais un seul nom parmi les écrivains français contemporains... Jean Echenoz. C'est un écrivain qui se passe un peu sous le manteau, mais il semble avoir ses adeptes ici et là...

Pour ce qui est du débat, j'y reviendrai. J'ai beaucoup de lectures à faire.

Certes ce mec est un extrémiste, mais je suis étonné de me rendre compte que je partage en grande partie ses idées sur la littérature actuelle en France.
Et il apporte un éclairage intéressant sur le pourquoi, une question de domination géopolitique, les pays dominants en leur temps produiraient davantage de grands écrivains, un constat pas si bête.

Sauf que cette personne est à la qualité en sciences humaines ce que marc lévy est à la qualité littéraire, en plus d'avoir des idées douteuses.

Ecoute, puis tu me diras ce que t'en penses.

Je l'avais déjà écouté, je suis surtout d'accord avec le fait qu'il n'y connaisse pas grand-chose.

Effectivement, il ne s'y connait pas vraiment sur grand chose mais cela ne l'empêche pas de s'exprimer et de cracher sur tout. C'est un peu le principe d'un provocateur, d'un polémiste : peu importe ce que l'on dit, l'important c'est qu'il y ait des gens pour écouter.

Il faut écouter tous les discours sans a priori, pour être à même de se faire sa propre idée. Pour l'instant je lis beaucoup de critiques mais aucun argument pour descendre le fond de ce qu'il dit.

J'ai déjà expliqué ce que je pensais plus avant dans le topic, et je n'ai aucun à priori sur Soral. Simplement, je trouve qu'il extrapole – de manière toutefois très honorable – et ne relève pas grand-chose pour m'interpeller réellement, sur le fond.

Il y a un fond ?

Bon... J'exagère, mais en toute honnêteté, nous sommes face à un beau parleur qui balance des affirmations péremptoires dans l'espoir assez puéril de faire mouche.

Le final sur les romanciers et sur les poètes propose la Littérature (majuscule) vue comme une étoile morte ?
Je n'en suis pas si certain.
Notons que déjà il y a un siècle Guillaume Apolinaire pronostiquait le plus sérieusement du monde la fin de la poésie, et puis, n'avons-nous pas eu des poètes au XXème ?
Je crois que l'image (ou autre support) ne tuera pas l'homme de plume, que ça reste une discipline à part.

Je crois aussi à la propension, loin d'être neuve, que tout créateur a depuis (peut-être ?) l'art pariétal: ah ! que faire après [untel], à quoi bon ? Tout a déjà été fait !

Toutes proportions gardées, cela rappelle la fin de l'Histoire, régulièrement clamée, et puis...

Passons sur les petits raffuts (Marc Lévy, George Sand, Amélie Nothomb, etc...) - la ficelle de polémiste est bien grosse, et c'est, à ce qu'il paraît, plus ou moins son fonds de commerce.

Quant à l'entame, l'idée de rayonnement littéraire -ou plus largement culturel- lié à la puissance de feu économique, vous m'excuserez, ça n'est pas tout neuf, peut-être des Parfumés plus connaisseurs que moi trouveront sans peine un ou plusieurs propos équivalents dans la pensée antique méditerranéenne (par exemple).

Pour ce qui est du personnage, nous sommes d'accord Arturo, si je regarde par la fenêtre et constate qu'il pleut, je ne vais pas prétendre qu'il fait beau sous prétexte qu'Alain Soral a fait remarquer qu'il pleuvait: j'avoue toutefois être peu familier de ce contemporain (dieudonniste, je crois, c'est ça ?) et ne pas le vivre comme une lacune.

En tous cas sa sœur Agnès Soral vient de lui consacrer un bouquin, pour ceux que ça intéresse, vous l'aurez compris je dois avouer ne pas en faire partie   !

Sigismond a écrit:

Quant à l'entame, l'idée de rayonnement littéraire -ou plus largement culturel- lié à la puissance de feu économique, vous m'excuserez, ça n'est pas tout neuf, peut-être des Parfumés plus connaisseurs que moi trouveront sans peine un ou plusieurs propos équivalents dans la pensée antique méditerranéenne (par exemple).

Pour ce qui est du personnage, nous sommes d'accord Arturo, si je regarde par la fenêtre et constate qu'il pleut, je ne vais pas prétendre qu'il fait beau sous prétexte qu'Alain Soral a fait remarquer qu'il pleuvait: j'avoue toutefois être peu familier de ce contemporain (dieudonniste, je crois, c'est ça ?) et ne pas le vivre comme une lacune.

Très certainement que ce n'est pas du neuf, mais ce n'est pas quelque chose auquel j'avais pensé de prime abord, mauvais prisme?

Je suis également peu familier du personnage, je sais simplement me semble-t-il qu'il gravite dans l'extrême droite?
Enfin peu importe.