Nos lectures de février 2015

colimasson a écrit:

Sullien a écrit:

colimasson a écrit:

J'ai commencé les Confessions de Saint Augustin. Quel choc ! étonnant, imprévisible, insoupçonné ! très moderne dans sa forme archaïque.

Forme archaïque ??

Ne m'en veux pas Sullien si je parle en termes inappropriés littérairement, mais je n'aurais pas imaginé Steve Teschich ouvrir son Karoo, par exemple, avec un psaume implorant Dieu.

On comprend ce que tu veux dire...
Mais en ce qui concerne Karoo, par exemple, il y a dans les derniers 20 pages des passages admirables qui s'approchent à une forme de confession. J'en étais scotché. Autre question: si on arrive encore à remarquer ces choses derrière les façades "grotesques" d'un tel roman. Karoo est aussi une forme de "Confession", à mes yeux...

Je te souhaite des bons découvertes avec Saint Augustin...

En ce qui me concerne, je lis actuellement "La belle écriture" de Rafael Chirbes.

Je rame, je rame...

Après l'expérience malheureuse de Paradiso, de Lezema, rebelotte avec Lowry - Au-dessous du volcan.

Je n'entre pas dedans.  

Dans les deux cas d'ailleurs, j'ai la sensation d'être au milieu d'un entrelac de ronces.

Soit je suis fatiguée et il me faut de la narration "de base", soit ces 2 livres ne sont pas pour moi.

Ca ne me plaît pas, cette situation.

Je voudrais être enflammée par mes lectures.  

Le premier chapitre de Au-dessus du volcan est peut-être un peu coriace. Où en es-tu ? Passé ce chapitre, c'est plus linéaire, plus clair.

Et je t'encourage à continuer, ce livre est une des claques les plus importante de mon existence

J'en suis vers la page 120.
Yvonne est là et déambule avec Geoffroy.

C'est l'effroi.

Et puis ce Mexique si obsédant...

Ce que tu dis, ainsi que Bix, me rassure.

Allez, vous avez réussi à me convaincre de poursuivre.

La difficulté est que tout est symboles : les pierres, les volcans, le tonnerre. Quelle atmosphère apocalyptique !

Pas de tout repos quand même.

Va falloir activer mes 4 neurones (!).

Sullien a écrit:

J'avale, quasi frénétiquement, les Bienveillantes, page après page. Ca me tourne presque la tête.

A ce point là ?
Pas encore eu le courage de me plonger là-dedans !

Le feu de Lowry est souterrain comme l' est tout ce qui soutend le texte : la culpabilité, l' alcoolisme,
l' autodestruction, l' amour qui ne sauve pas...
Lowry était une énigme à lui-meme,  une énigme douloureuse. Et le Volcan le reflète.
C' est ue oeuvre fermée sur elle meme et en forme de tourbillon. Il est  donc compréhensible qu' on
bute sur les difficultés. A commencer par la première. Il faut savoir que le premier chapitre est en fait
le dernier.


Au centre du tourbillon, Geoffrey Firmin, le consul. Il souffre, délire, appelle au secours. Il est persuadé
d' expier une faute dont il n' est peut etre pas responsable.
Mais, je crois qu' il n' y a pire chatiment qu' une culpabilité dont les causes sont  multiples ou tiennent
surtout à ce qu' on en perçoit.
Qu' on pense au personnage de Lord Jim, de Conrad...
Le consul a pourtant déjà lourdement expié. Sa déchéance en tant que que diplomate l' a fait expédier dans une ville perdue du Mexque.
Je crois que, quoi qu' il fasse, il sent que rien ne pourra le sauver et c' est pourquoi, il boit jusqu' à
l' halluciantion et au delirium tremens.
Il erre de lieu en lieu, mais pas au hasard, il y a les cantinas, la fete foraine, le jardin public, la foret.
Il y a aussi Yvonne, la malheureuse Yvonne qui a accompagné longtemps Firmin,  mais les années de
 compagnonage sont désormais révolues. Ils ne parviennent plus à se joindre malgré  leurs tntatives.


Tous les efforts du lecteur pour essayer de comprendre Firmin sont voués à l' échec. Il ne peut que  le constater et en prendre acte.
Mais, à tout prendre, qui comprend qui ou quoi. La vie n' est qu' une énigme pathétique que *
n' éclairent au mieux que quelques lueurs incertaines et des chemins conduisant à des impasses.

Je rame aussi un peu avec La montagne magique de Thomas Mann. L’anatomie et les discussions de Settembrini qui est pourtant un personnage important et intéressant de l’histoire m’ennuient un peu. Mais heureusement, ce n’est qu’une petite partie du livre. Et quand Hans Castorp dit lui-même dans le livre qu’il ne comprend rien de ce que dit Settembrini….Je me rassure. Mais il y a un rapport au temps, qui passe vite ou lentement selon, qui est intéressant. Ça me plait plutôt bien.

-Comme cela….l’atmosphère est ici tellement internationale. Je ne sais pas qui devrait mieux s’y complaire: Settembrini à cause de sa république Bourgeoise, universelle, ou Naphta avec son cosmopolitisme hiérarchique. J’ai fait très attention, comme tu vois, mais je n’ai pas tout compris, j’ai trouvé au contraire que la confusion était grande qui résultait de leurs discours.

Enfin heureusement que Blonde de JCO coule plus facilement. Sinon j’ai commencé Le monde du chien d’Alexandra Horowitz. Je ne sais pas encore si je dois aimer ou me méfier.

L'écrivain raté de Roberto Arlt

On sent toujours bien que le contemporain de Borges est manifestement influencé par Dostoïevski. Certes moins fou que Les Carnets du sous-sol, par exemple. Je commence à croire que Arlt est plus efficace sur des textes courts, après avoir lu Les Sept Fous.

J'avance avec un intérêt accru pour l'Homme sans qualités.
On peut pas en dire autant de Sur la Route
C'est irrégulier avec le Livre de l'intranquillité, parfois très fort, parfois moins exceptionnel.

Sullien a écrit:

colimasson a écrit:

Sullien a écrit:

colimasson a écrit:

J'ai commencé les Confessions de Saint Augustin. Quel choc ! étonnant, imprévisible, insoupçonné ! très moderne dans sa forme archaïque.

Forme archaïque ??

Ne m'en veux pas Sullien si je parle en termes inappropriés littérairement, mais je n'aurais pas imaginé Steve Teschich ouvrir son Karoo, par exemple, avec un psaume implorant Dieu.

Réflexe de chrétien...  

J'avale, quasi frénétiquement, les Bienveillantes, page après page. Ca me tourne presque la tête.

C'est quoi le réflexe du chrétien ?
Déjà beaucoup entendu parler des Bienveillantes avec ton enthousiasme... va falloir que j'aille y faire un tour...

tom léo a écrit:

Mais en ce qui concerne Karoo, par exemple, il y a dans les derniers 20 pages des passages admirables qui s'approchent à une forme de confession. J'en étais scotché. Autre question: si on arrive encore à remarquer ces choses derrière les façades "grotesques" d'un tel roman. Karoo est aussi une forme de "Confession", à mes yeux...

Je citais justement Karoo parce que je lui trouve pas mal de similitudes, dans le fond, avec le discours de Saint Augustin. La même douleur, la même errance, les mêmes interrogations, et ces appels désespérés... mais ils ne le font pas avec le même discours. Et c'est là que j'ai renvoyé un peu facilement Saint Augustin à l'archaïque (mais si je n'avais pas su à quelle époque il a vécu, je n'aurais peut-être même pas utilisé ce terme).

pia a écrit:

Je rame aussi un peu avec La montagne magique de Thomas Mann. L’anatomie et les discussions de  Settembrini qui est pourtant un personnage important et intéressant de l’histoire m’ennuient un peu. Mais heureusement, ce n’est qu’une petite partie du livre. Et quand Hans Castorp dit lui-même dans le livre qu’il ne comprend rien de ce que dit Settembrini….Je me rassure. Mais il y a un rapport au temps, qui passe vite ou lentement selon, qui est intéressant. Ça me plait plutôt bien.

-Comme cela….l’atmosphère est ici tellement internationale. Je ne sais pas qui devrait mieux s’y complaire: Settembrini à cause de sa république Bourgeoise, universelle, ou Naphta avec son cosmopolitisme hiérarchique. J’ai fait très attention, comme tu vois, mais je n’ai pas tout compris, j’ai trouvé au contraire que la confusion était grande qui résultait de leurs discours.

Je me souviens, j'avais eu un peu cette difficulté aussi.
De bons moments, vraiment enivrants, mais beaucoup de torpeur tout autour... je me disais que c'était peut-être voulu... pour nous faire connaître directement l'expérience de Hans Castorp.

colimasson a écrit:

C'est quoi le réflexe du chrétien ?

Ben... de citer la Bible ! Pour un chrétien, les Ecritures sont l'alpha et l'omega de l'écriture.

Citation :

Déjà beaucoup entendu parler des Bienveillantes avec ton enthousiasme... va falloir que j'aille y faire un tour...

Mes propos ont dépassé ma pensée, c'est drôle. C'est plus une sidération que de l'enthousiasme.
Mais le problème, c'est que j'ignore ce qui me marque, de l'histoire ou du roman.

Pour La montagne magique, idem.
2 tentatives, 2 échecs.

Je ne comprends pas.

bix229 a écrit:

Le feu de Lowry est souterrain comme l' est tout ce qui soutend le texte : la culpabilité, l' alcoolisme,
l' autodestruction, l' amour qui ne sauve pas...
Lowry était une énigme à lui-meme,  une énigme douloureuse. Et le Volcan le reflète.
C' est ue oeuvre fermée sur elle meme et en forme de tourbillon. Il est  donc compréhensible qu' on bute sur les difficultés. A commencer par la première. Il faut savoir que le premier chapitre est en fait le dernier.
[/i]

J'ai bien avancé ce soir et je commence à succomber. Donc à dévorer.
Pour moi, le Consul est plus un noyé de la vie qu'un noyé de l'alcool, même si les deux motifs se superposent.
Il y a comme une toile de fond existentielle, totalement à l'agonie.
On y reviendra.
J'ai trouvé l'astuce pour m'en sortir : je poursuis ma lecture tout en relisant le chapitre I et ...ça marche !
Futée la Tina !!!

La servante écarlate (Margaret Atwood)

Haut val des loups de Jérôme Meizoz. (ça a bien l'air suisse, aïe !).

tina a écrit:

Pour La montagne magique, idem.
2 tentatives, 2 échecs.

Je ne comprends pas.

Je l'ai lu quand j'étais à la fac, j'avais vraiment beaucoup aimé même si certains passages sont longuets, c'est vrai. Je retiens surtout le rapport au temps très spécial dont parlait pia.

Pas pleurer de Salvayre ne me passionne pas trop pour l'instant