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| Pascal Quignard | |
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Auteur | Message |
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coline Parfum livresque
Messages : 29369 Inscription le : 01/02/2007 Localisation : Moulins- Nord Auvergne
| Sujet: Re: Pascal Quignard Ven 27 Fév 2009 - 17:38 | |
| La haine de la musique
Titre provocateur s'il en est de la part d'un grand amateur de musique, d'un musicien dans l'âme... Je ne refais pas un commentaire (mon commentaire se trouve sur ce fil) mais voudrais apporter quelques éléments de l'essai éclairant le titre:
« L’expression Haine de la musique veut exprimer à quel point la musique peut devenir haïssable pour celui qui l’a le plus aimée. »
« Le silence est devenu le vertige moderne. De la même façon qu’il constitue un luxe exceptionnel dans les mégapoles.... Je fuis la musique infuyable.. ».
« Depuis ce que les historiens appellent la « Seconde guerre mondiale », depuis les camps d’extermination du IIIième Reich, nous sommes entrés dans un temps où les séquences mélodiques exaspèrent. Sur la totalité de l’espace de la terre, et pour la première fois depuis que furent inventés les premiers instruments, l’usage de la musique est devenu à la fois prégnant et répugnant. Amplifiées d’une façon soudain infinie par l’invention de l’électricité et la multiplication de sa technologie, elle est devenue incessante, agressant de nuit comme de jour, dans les rues marchandes des centres-villes, dans les galeries, dans les passages, dans les grands magasins, dans les librairies, dans les édicules des banques étrangères où l’on retire de l’argent, même dans les piscines, même sur le bord des plages, dans les appartements privés, dans les restaurants, dans les taxis, dans le métro, dans les aéroports. Même dans les avions au moment du décollage et de l’atterrissage.
Même dans les camps de la mort."
"Primo Levi a écrit : « Au Lager, la musique entraînait vers le fond. » "Simon Laks a écrit : « La musique précipitait la fin. »
"La musique viole le corps humain. Elle met debout. Les rythmes musicaux fascinent les rythmes corporels. A la rencontre de la musique,l’oreille ne peut se fermer. La musique, étant un pouvoir, s’associe de ce fait à tout pouvoir. Elle est d’essence inégalitaire. Ouïe et obéissance sont liées. Un chef, des exécutants, des obéissants, telle est la structure que son exécution aussitôt met en place. Partout où il y a un chef et des exécutants, il y a de la musique.[…] La marche est cadencée, les coups de matraques sont cadencés, les saluts sont cadencés. » | |
| | | Steven Zen littéraire
Messages : 4499 Inscription le : 26/09/2007 Age : 52 Localisation : Saint-Sever (Landes)
| Sujet: Re: Pascal Quignard Sam 14 Mar 2009 - 19:54 | |
| Les ombres errantesJ'ai laissé "mûrir" ce texte dans mon esprit avant d'en donner mon avis. Pascal Quignard nous convie à une errance, de mots en mots, de périodes historiques en périodes historiques, de personnages historiques en personnages historiques. Tout se mèle et tout ne semble former qu'un seul tout... Cela peut sembler confus dans un premier temps, mais la force des mots, des sentences maintien l'intérêt du lecteur. Et peu à peu, derrière la liberté de l'auteur on perçoit son projet : Avec la recherche des ombres errantes dans l'histoire de notre société, QUignard crée un mouvement infini où notre société de consommation, sa fuite en avant, son oubli du passé, est opposée à la connaissance de l'histoire, au goût des livres et à celui de la solitude. Ce n'est pas, néanmoins, un essai que nous propose Pascal Quignard - les problèmes ne sont pas assez aprofondis - mais une pensée, pleine de liberté, mise en forme par des mots forts. Et cette "pnsée lire", c'est ce qui me reste, ce qui continue à vivre dans mon esprit bien après avoir fermé le livre. - Citation :
- J'ai cherché dans tout l'univers le repos et je ne l'ai trouvé nulle part ailleurs que dans un coin avec un livre.
- Citation :
- Les vivants ne sont pas des ombres. Ce sont peut-être des morts enveloppés de vêtements et qui brillent.
- Citation :
- «Il y a dans lire une attente qui ne cherche pas à aboutir. Lire c'est errer.»
- Citation :
- Je ne crois pas que l'art puisse jamais être négatif. Il ignore la négation parce qu'il ignore le temps. Avant d'échapper à la norme il s'approche du vivant. Il n'est pas excentrique : il est au coeur du centre. Il est l'acte, l'actitude de l'acte, l'exactitude du tao. La création ne se soustrait à rien du monde et à rien de la vie.
C'est la vie même. C'est la voie même.
- Citation :
- Tout est égaré comme la goutte d'eau dans la nappe immense de la mer.
Qu'est-ce que la mer ? Chaque océan est une larme du temps. Qui pleure au fond de l'Être ?
- Citation :
- On parle du courant du fleuve. Que serait le couru ? Le couru serait la source juste avant le jaillissement. Ce serait le perdu qui revient dans l'à venir du venir qui se perd. Au mot présent il faut préférer le mot plus sûr de passant. Le présent est le passant du temps. Mais de cela je doute. Je doute que le passant du temps soit sa source. Il est possible que dans le noyau du temps le passé soit l'énergie (le noyau, le trou noir qui gît au sein de l'affluence, qui déclenche le flux). Comme le mot courant dit quelque chose de plus profond que toute l'eau du fleuve.
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| | | Eve Lyne Sage de la littérature
Messages : 1936 Inscription le : 08/08/2008
| Sujet: Re: Pascal Quignard Dim 15 Mar 2009 - 9:15 | |
| Merci pour les citations, Steven. Finalement je tenterai un nouvel essai de Quignard avec Les ombres errantes. | |
| | | swallow Sage de la littérature
Messages : 1366 Inscription le : 06/02/2007 Localisation : Tolède. Espagne.
| Sujet: Les Ombres errantes. Dim 15 Mar 2009 - 10:51 | |
| "A Paris Richelieu fit venir son luthiste et lui demanda d´interpréter la chaconne intitulée Le dernier royaume. Puis il joua les Ombres qui errent, pièce dont François Couperin reprit le thème principal sous le nom "Ombres errantes" dans son dernier livre pour clavecin. " Pascal Quignard ( Les Ombres errantes, Chapitre XLVI). Et si vous voulez ecouter un bref morceau du thème musical de Couperin qui a inspiré Quignard pour le titre de son livre, c´est le Nº 25. Ici | |
| | | animal Tête de Peluche
Messages : 31548 Inscription le : 12/05/2007 Age : 43 Localisation : Tours
| Sujet: Re: Pascal Quignard Lun 4 Mai 2009 - 15:01 | |
| Boutès
"Animal a lu Boutès et s'est jeté sur la voie originaire du fer du retour pour un commentaire en revenant, sur le chemin du retour, en langage classique du futur du moderne déjà le passé, encore WTF ???"
j'ai fini par le lire. je pourrai jouer à aller chercher deux idées pas fondamentalements bêtes au fond (comme le foutu plongeur) mais bon. faut pas exagérer. j'ai trouvé ça lourdingue, pas franchement agréable à lire, pas forcément pertinent non plus (faut que ça reste attractif un mélange d'histoire, de pensée et de science, d'intemporel, pas seulement des annonces). ça se perd pile poil au milieu de l'essai, du souvenir et du texte littéraire pour la forme (comme ça que je l'ai vu)... forme qui passe vite pour de la prétention : trois bouts de mythologie, trois trucs en grec et de temps en temps : "sexe, sein, reproduction"...
mouais. ça s'auto-amuse (pour ne pas employer d'autres mots) sur le vocabulaire, assez pour qu'on se détourne d'un rythme ou de répétitions nombreuses, voir trop nombreuses...
j'y ai vu/lu plus de mots que de vrai sens...
et j'envisage sereinement d'en rester là avec l'auteur.
quelque part là dedans ça essaye de parler musique, de quelque chose, d'ancien, de primaire, de fondamental... ça essaye peut être pas tant que ça en fait. | |
| | | Marko Faune frénéclectique
Messages : 17930 Inscription le : 23/08/2008 Age : 56 Localisation : Lille
| Sujet: Re: Pascal Quignard Lun 4 Mai 2009 - 15:33 | |
| Tu es peut-être un peu sévère animal pour un texte qui a au moins le mérite de faire découvrir des aspects de la mythologie moins connus (l'histoire de Boutès) sur des épisodes eux mêmes célèbres (ici Ulysse et les sirènes). Quignard poursuit ses réflexions sur la musique et la plupart de ses textes sont des sortes d'impromptus poétiques qui sont autant de réflexions sur la fonction de la musique dans la nature humaine. C'est érudit mais ça n'est jamais prétentieux. Les passages sur Schubert ou Messiaen sont très justes quand on aime cette musique et le style littéraire est souvent superbe. On lit ses ouvrages comme des aphorismes ou des méditations. C'est un genre qui s'est un peu perdu (Sollers ou D'Ormesson font ça aussi dans une certaine mesure) et qui chez Quignard finit par créer une oeuvre passionnante quand on rassemble peu à peu tous ces petits morceaux épars. C'est parfois lyrique, parfois sec et cynique, le plus souvent original et étonnant. Jamais convenu. - Citation :
- Maintenant l'intensité et la beauté de la mélodie des oiseaux semblent reculer sur la mer. Maintenant les cinquante héros n'entendent plus avec netteté ce chant sidérant ; ils détournent leur regard de ces trois oiseaux vraiment bouleversants qui tendaient leurs seins, qui élevaient si haut leur chant, qui tournaient vers eux un visage pour ainsi dire humain. Ils regagnent leur rang. Ils reprennent leur rame. Déjà ils frappent la mer de la même façon qu'Orphée frappe sa cithare pour donner un même rythme aux mouvements de leurs mains ; déjà la voile se gonfle ; déjà elle apporte de nouveau son concours à la force de leurs bras ; déjà le navire Argô s'éloigne de l'île quand, soudain, Boutès abandonne sa rame.
Il quitte son banc. Il monte sur le pont, saute dans la mer.
Il nage à travers les flots qui bouillonnent.
Sa tête s'éloigne, fend l'eau, monte, descend dans les vagues noirâtres — en grec porphyres — qui se soulèvent aux abords des premiers rochers de l'île.
Boutès nage vigoureusement tant son cœur brûle d'entendre, écrit Apollonios, les voix aigües des oiselles aux têtes et aux seins de femmes qui attirent son corps tendu et humide. Il s'approche à la nage de la roche périlleuse qui devance le rivage ; il voit déjà, derrière elle, la prairie ; déjà il va aborder l'île qui chante ; mot à mot le rivage « en-chantant » ; la terre enchanteresse ; il va aborder l'herbe et l'instant de mourir. Apollonios écrit : déjà les oiseaux allaient lui ôter le retour (νóστov ἀπηύρων) quand Cypris l'arrache aux flots. | |
| | | animal Tête de Peluche
Messages : 31548 Inscription le : 12/05/2007 Age : 43 Localisation : Tours
| Sujet: Re: Pascal Quignard Lun 4 Mai 2009 - 16:44 | |
| disons que "jamais prétentieux" et "souvent superbe" c'est très subjectif. et je n'ai vraiment pas eu l'impression que la réflexion allait vraiment loin (la comparaison musique et langage avec trois gouttes d'évolution à l 'échelle de l'individu et de l'espèce n'est pas transcendante). Du coup on a un texte qui fait exercice de style "gratuit" parce que son sens s'éloigne, si ce n'est qu'on a le sentiment qu'on (l'auteur lui même) que cet auteur est super intelligent, sensible et érudit. seulement le texte doit servir son sens (point de vue). Soyons honête c'est bien son but de tour de magie (l'ultime bonheur de lecture à l'arrivée quand tout va bien entre le texte et le sens) à Quignard mais malgré des efforts j'ai été incapable de prendre ça au sérieux. | |
| | | Marko Faune frénéclectique
Messages : 17930 Inscription le : 23/08/2008 Age : 56 Localisation : Lille
| Sujet: Re: Pascal Quignard Lun 4 Mai 2009 - 18:44 | |
| Je comprends ce que tu veux dire. Je pense qu'il faut surtout concevoir ce texte comme un élément d'un puzzle plus vaste que constituent ses autres romans/essais/poèmes. Pour la profondeur ou la signification de ses textes, j'ai surtout l'impression de ne pas avoir suffisamment de connaissances pour en apprécier toute la mesure. Ce n'est peut-être qu'un "tour de magie" mais je suis loin d'en être certain. | |
| | | coline Parfum livresque
Messages : 29369 Inscription le : 01/02/2007 Localisation : Moulins- Nord Auvergne
| Sujet: Re: Pascal Quignard Lun 4 Mai 2009 - 22:40 | |
| - animal a écrit:
- Boutès
"Animal a lu Boutès et s'est jeté sur la voie originaire du fer du retour pour un commentaire en revenant, sur le chemin du retour, en langage classique du futur du moderne déjà le passé, encore WTF ???"
j'ai fini par le lire. je pourrai jouer à aller chercher deux idées pas fondamentalements bêtes au fond (comme le foutu plongeur) mais bon. faut pas exagérer. j'ai trouvé ça lourdingue, pas franchement agréable à lire, pas forcément pertinent non plus... Juste pour équilibrer un peu (on ne lit souvent que les derniers messages postés), et parce que mon avis diffère totalement de celui d'Animal que je respecte, je m'auto-cite ( la totalité de mon post est en page 19 de ce fil)... - coline a écrit:
BOUTES
cet essai poétique, teinté de mélancolie est un ouvrage fin et sensible à côté duquel il serait bien dommage de passer.
[...]J’ai lu d’une traite cet essai érudit mais accessible, passionnant, composé de 17 chapitres (certains très courts) où il étudie comme toujours les étymologies, rapporte un conte shintô, des citations de Pline et de Lycophron l'Obscur. Mais son écriture se fait à certains moments plus personnelle, bien que pudique, et émouvante. Né dans une famille de musiciens depuis le XVIIIième siècle, l’on sait que Pascal Quignard aurait dû devenir organiste. “En écrivant je n’avais pas accompli mon destin”.
Je ne comprends pas tout ce que tu dis de cet essai Animal mais il me semble que j'ai eu une réaction proche de la tienne en lisant mon "premier Quignard": Ombres errantes (qui avait obtenu le Goncourt en 2002). Je me réjouis aujourd'hui d'avoir pourtant persisté... Les écrits de Quignard ne ressemblent à aucun autre, se classent même parfois difficilement dans un genre littéraire précis tant il touche à tous les genres...C'est déroutant...Cela peut-être rebutant, je le conçois...Mais pour moi, c'est fascinant d'essayer de découvrir encore et toujours les parcelles de ce qui constitue réellement un oeuvre (dans lequel on peut déjà compter plus d'une cinquantaine d'ouvrages)...Un oeuvre qui me donne envie de découvrir, de faire des recherches sur ce que je ne connais pas, de retrouver, de lier ce que je connais déjà... Pas vraiment la sensation d'être victime d'un tour de magie... Et Quignard qui "s'auto-amuse" avec "un exercice de style "gratuit" sans que "sa réflexion aille vraiment loin"...vraiment je suis pas sûre... | |
| | | Eve Lyne Sage de la littérature
Messages : 1936 Inscription le : 08/08/2008
| Sujet: Re: Pascal Quignard Lun 4 Mai 2009 - 22:57 | |
| - coline a écrit:
Je ne comprends pas tout ce que tu dis de cet essai Animal mais il me semble que j'ai eu une réaction proche de la tienne en lisant mon "premier Quignard": Ombres errantes (qui avait obtenu le Goncourt en 2002). Je me réjouis aujourd'hui d'avoir pourtant persisté...
Il va falloir que je retente une dernière fois l'expérience. Jusqu'à présent, j'ai toujours été envahie d'un profond malaise en le lisant. Lors du dernier essai, j'étais au bord de la nausée. Etrange cette réaction, l'insconscient doit certainement parler. Pourtant, j'y retourne régulièrement. Si je persiste, d'ici quelques années je parviendrai certainement à terminer un roman. | |
| | | coline Parfum livresque
Messages : 29369 Inscription le : 01/02/2007 Localisation : Moulins- Nord Auvergne
| Sujet: Re: Pascal Quignard Lun 4 Mai 2009 - 23:02 | |
| - Eve Lyne a écrit:
- Si je persiste, d'ici quelques années je parviendrai certainement à terminer un roman.
A quoi bon se forcer Eve Lyne, il y a tant à lire... Pascal Quignard ne laisse que très rarement indifférent...Et pas toujours en sa faveur... | |
| | | eXPie Abeille bibliophile
Messages : 15620 Inscription le : 22/11/2007 Localisation : Paris
| Sujet: Re: Pascal Quignard Lun 4 Mai 2009 - 23:11 | |
| - animal a écrit:
- disons que "jamais prétentieux" et "souvent superbe" c'est très subjectif. et je n'ai vraiment pas eu l'impression que la réflexion allait vraiment loin (la comparaison musique et langage avec trois gouttes d'évolution à l 'échelle de l'individu et de l'espèce n'est pas transcendante). Du coup on a un texte qui fait exercice de style "gratuit" parce que son sens s'éloigne, si ce n'est qu'on a le sentiment qu'on (l'auteur lui même) que cet auteur est super intelligent, sensible et érudit. seulement le texte doit servir son sens (point de vue). Soyons honête c'est bien son but de tour de magie (l'ultime bonheur de lecture à l'arrivée quand tout va bien entre le texte et le sens) à Quignard mais malgré des efforts j'ai été incapable de prendre ça au sérieux.
C'est vrai qu'à la lecture de Quignard, il m'arrive de penser "ce qui se conçoit bien s'énonce clairement", ce qui n'est pas le cas chez Quignard. Il a une grande culture, il en use de façon souvent obscure... il pourrait expliciter pour le lecteur, voire même parfois traduire des citations, eh bien, il ne le fait pas ? Pourquoi ? L'Obscurité, c'est quelque chose d'essentiel chez Quignard, j'imagine. La frontière entre l'obscurité et le bidon est parfois mince. Je n'ai pas lu Boutès, mais j'espère penser que ce livre n'est pas bidon. Comme le dit Marko, oui : un puzzle. J'ai l'impression que les livres de Quignard sont généralement des éléments de son oeuvre, mais qui ne prennent toute leur signification que considérés dans cet ensemble. C'est juste une impression, hein. Je suis juste un peu agacé quand, en lisant certains passages de Quignard, je me demande ce qu'il veut bien dire par là. Il veut être obscur (souvent), c'est son choix... et je comprends très bien qu'on puisse ne pas adhérer. On en est à la 22° page sur Quignard : cet auteur fait débat, la preuve (s'il en était besoin) est faite. | |
| | | Eve Lyne Sage de la littérature
Messages : 1936 Inscription le : 08/08/2008
| Sujet: Re: Pascal Quignard Lun 4 Mai 2009 - 23:20 | |
| - coline a écrit:
- Eve Lyne a écrit:
- Si je persiste, d'ici quelques années je parviendrai certainement à terminer un roman.
A quoi bon se forcer Eve Lyne, il y a tant à lire... Pascal Quignard ne laisse que très rarement indifférent...Et pas toujours en sa faveur... Tu as probablement raison Coline. Quignard réveille des choses pénibles en moi, que je ferais sûrement mieux de ne pas approfondir. Seulement ça m'intrigue. Vu ma longue LAL qui elle ne subit pas la crise -encore heureux- je ne repense à Quignard que lorsque le fil remonte. | |
| | | coline Parfum livresque
Messages : 29369 Inscription le : 01/02/2007 Localisation : Moulins- Nord Auvergne
| Sujet: Re: Pascal Quignard Lun 4 Mai 2009 - 23:26 | |
| - eXPie a écrit:
- J'ai l'impression que les livres de Quignard sont généralement des éléments de son oeuvre, mais qui ne prennent toute leur signification que considérés dans cet ensemble.
Ca c'est une évidence!... Soit on trouve l'envie de s'accrocher à partir des premières lectures, soit on abandonne et l'on est forcément déçu... Tout n'est pas hermétique tout de même chez Quignard (mais parfois il l'est, c'est vrai). Et oui, l'obscurité est essentielle chez lui (pas forcément celle du langage!)puisqu'il revient de façon obsessionnelle à "la nuit sexuelle"... Je trouve que c'est tout de même une insulte que d'employer le mot "bidon" pour un auteur aussi maniaque et rigoureux...Pourquoi aurait-il écrit un essai "bidon"?... | |
| | | eXPie Abeille bibliophile
Messages : 15620 Inscription le : 22/11/2007 Localisation : Paris
| Sujet: Re: Pascal Quignard Lun 4 Mai 2009 - 23:37 | |
| - coline a écrit:
Je trouve que c'est tout de même une insulte que d'employer le mot "bidon" pour un auteur aussi maniaque et rigoureux...Pourquoi aurait-il écrit un essai "bidon"?... Je n'ai pas dit que c'était bidon, mais que j'espérais que ça ne l'est pas. Ce que je veux dire, c'est que parfois des auteurs écrivent des textes obscurs, compliqués volontairement et qui, traduits en français de tous les jours, apparaissent comme des évidences frappées au coin du bon sens. On paraît toujours plus intelligent lorsqu'on n'est pas compris. Une fois de plus, je ne dis pas que c'est le cas de Quignard, hein... J'en ai lu plusieurs, je me serais contenté d'un seul si je pensais que c'était le cas, que son obscurité cachait un grand vide. Chez Quignard, l'obscurité fait partie de son oeuvre (même si, effectivement, comme tu le dis Coline, toute son oeuvre n'est pas hermétique). Il y a quelque chose de souvent fascinant chez lui, même si je suis souvent agacé par une phrase mystérieuse mise en évidence et jetée en pâture au lecteur. "Mais qu'est-ce qu'il a voulu dire", pensé-je alors. "Comment cette phrase, ce paragraphe s'articule-t-il avec le reste ?". | |
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| | | | Pascal Quignard | |
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