[2016] A l'affiche ou bientôt sur les écrans (vu ou à voir)

Le retour de la nuit où il faut courir vite...
Et cette fois-ci, nous retrouvons -oh joie !- le Sergent Léo (Franck Grillo, impeccable en Chevalier Noir au service de la bonne cause) en garde du corps de la sénatrice Charlie Roan, qui veut courageusement abolir la Purge, si elle gagne la prochaine élection présidentielle... On se doute que les Nouveaux Pères Fondateurs ne sont pas enchantés à la voir grappiller des points dans les sondages...

Evidemment, j'ai pu lire des critiques qui le lui reprochaient, DeMonaco ne fait pas franchement dans la subtilité, au fond, il a pas là pour ça... Mais je le trouve toujours aussi gonflé de vouloir nous faire réfléchir sur nous mêmes et notre société à travers une série B ultraviolente reprenant les thèmes et les visuels de la pop culture. Et le scénario et ses allusions sont suffisamment malins pour que ça marche.
On se prend au jeu : les personnages sont attachants et bien campés, en plus, il y a deux beaux rôles de femmes fortes, intelligentes, courageuses et altruistes : la Sénatrice d'abord (la belle Elisabeth Mitchell, que l'on a pu voir dans Lost) et la bad-ass Laney Rucker, ancienne gangsta reconvertie en ambulancière clandestine la nuit de la Purge. Elles sont pas là pour faire joli dans le décor...  

Donc, ouvertement féministe, pacifiste, et anti-Trump et toute son idéologie nauséabonde (et ce n'est pas un hasard à mon avis si le sous-thème du film est l'élection présidentielle), le film brasse les problèmes qui agitent actuellement la société US, la fracture sociale, la fracture raciale, la violence endémique...

Le tout semble plus posé et plus réfléchi que les opus précédents, comme si le double-sens politique et l'exigence visuelle se creusaient encore... C'est amusant de constater comment l'univers dystopique est ainsi travaillé, évoluant et "grandissant" au fur et à mesure des films.  

Spoiler:

C'est embêtant si on a loupé le 2?

Marko a écrit:

C'est embêtant si on a loupé le 2?

Je me posais la même question !

Hum... pas vraiment pour l'histoire, parce que les histoires sont indépendantes. Il y a juste 2 ou 3 allusions qui ne sont pas gênantes pour la compréhension globale de l'histoire. Après, on est moins immergé dans l'univers des films et sa progression, je dirais...  Mais pour comprendre pas de souci.


Après, je ne sais pas si le côté série B assumé et le côté violent assumé peuvent vous convenir (quoique celui-là est encore plus abouti visuellement en un sens)...

J'avais plutôt aimé le premier.

Ah ben ça va...
Je trouve que globalement, le premier est bien, mais il est moins abouti que les 2 autres. Souvent dans les suites, les épisodes suivant sont moins bien que le premier, ben là c'est l'inverse.
Mais ce qui est bien, c'est de faire, autour d'un même thème, des films différents les uns des autres. 'Fin je trouve que cette franchise fonctionne différemment des autres en fait, c'est ça qui est bien.

églantine a écrit:

Aeriale a écrit:

Arabella a écrit:

Love and friendship / Whit Stillman

Il s'agit de l'adaptation d'un court roman de jeunesse de Jane Austen, Lady Susan. Un roman épistolaire qui est loin d'atteindre la qualité des oeuvres plus connues de la romancière anglaise, Il n'a d'ailleurs été publié qu'après la mort de l'auteur par son neveu. D'une certaine manière il laisse le champ plus libre à une adaptation au cinéma, de par sa longueur limitée, et en fournissant un modèle qui n'est pas d'une qualité et complexité difficile voire impossible à égaler.

Walt Stillman a parfaitement réussi son pari. Nous sommes à la fois dans l'univers de Jane Austen, et dans un film d'auteur intelligent et très personnel. Le film est dans un mouvement perpétuel, de la première image jusqu'à la dernière, il y a un rythme, une cadence incroyables. Cela ne s'arrête pas un moment. Tout n'est pas explicité, au spectateur de donner son interprétation mais en même temps nous sommes dans un terrain suffisamment connu pour que cela ne soit pas un problème. Et le film est terriblement drôle, les répliques fusent, mordantes, souvent cruelles, mais elles font mouches. Le jeu social, les conformismes et les hypocrisies sont mises à nu l'air de ne pas y toucher. Rien de mièvre ni de sentimental dans cette comédie, qui se termine pourtant par deux mariages.

Brillant, intelligent, pensé de la première à la dernière image, chaque petit détail est soigneusement en place pour donner un ensemble magistralement maîtrisé qui embarque le spectateur du début à la fin dans un tourbillon étourdissant et jouissif. Une fois terminé, on voudrait le revoir pour encore mieux apprécier.

J'avoue être moins emballée que Joanna. Le récit de cette veuve démunie, contrainte de squatter parmi son entourage pour tenter au passage de se dégotter un mari qui l'assume: ("Pas  trop vieux pour être malléable, ni trop jeune pour mourir." ) est plutôt mordante mais ne m'a pas transportée. D'entrée tous ces personnages présentés à la va vite dans des encarts, même si cela rajoute à l'ironie, noient un peu le spectateur qui doit ensuite les resituer. Et puis les réparties, bien qu'elles elles soient tout à fait cyniques, sont toujours lancées sur le même ton, à tel point que cela en devient monotone. Rajouté au fait que la reconstitution d'époque ( parfaite) n'aide pas à alléger l'ensemble, j'ai fini par trouver le temps long et me désinteresser de leur sort. J'aurais aimé moins de conformisme, plus de folie dans la mise en scène, quelque chose de plus pervers peut être? Un film pas désagréable bien sûr, qui tend vers le cinéma de Stephan Frears sans le rejoindre, c'est peut être ça qui m'a déroutée.

Je comprends  complètement Aériale , c'est un film "atypique" qui peut surprendre .
Et heureusement que ma mère n'est pas venue avec moi car elle n'y aurait pas du tout trouver son compte ! ( elle adore les films de James Ivory) .
J ai passé un très très bon moment avec ce film. Je pensais me reposer un peu mais voilà une adaptation qui rompt avec le genre de film un peu académique dont on a l habitude pour adapter ce genre de roman et qui demande toute l attention du spectateur pour ne rien perdre de toute la saveur de la mise en scène et des dialogues. Naturellement je me suis aussi régalée avec les décors et les costumes d époque.
Et je suis bien persuadée qu il fait partie de ces films à voir et revoir tellement c'est riche de menus détails savoureux pour qui aime l ironie grinçante et joliment enveloppée.
Mais on peut rester à quai si la griffe toute particulière du réalisateur ne séduit pas .

Tout à fait du même avis qu'Eglantine. J'ai passé aussi un très bon moment avec cette comédie pétillante, ironisant sur les meurs de l'aristocratie anglaise du début du 19e siècle. Il y a à mon avis un bel équilibre entre paysages, costumes, dialogues, situations... Ce n'est jamais pesant. J'ai lu une critique qui évoquait Rohmer. Effectivement il y a un peu de cela:sourire:

Marko a écrit:

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J'ai trouvé ce film magnifique et même bouleversant. Presque douloureux (certains films me font ça en sortant de la salle). Il y a quelque chose du bouddhisme dans cette parabole sur la vie, ses cycles, l'acceptation de la mort et l'abandon aux lois naturelles (il y a des scènes d'épreuves et de cataclysmes très impressionnantes). Tout sauf un film "pour enfants" (même si j'aurais adoré voir ça enfant).  Et il y a une part de mystère (de sacré) avec la présence de cette tortue rouge qui tient autant de la divinité que de notre inconscient, de cette part de nous-même qu'il faut apprivoiser pour accepter une solitude primordiale, la destinée et la mort. Il y a un peu d'emphase musicale maladroite parfois malgré de beaux moments plus réussis mais le travail graphique est splendide d'épure et de somptuosité dans les couleurs et les lumières. Vraiment une petite merveille tout sauf anodine.

J'ai bien aimé aussi...
Je te rejoins sur l'idée de parabole de la vie, sur l'acceptation... quelque part, c'est quand le personnage principal accepte son naufrage et l'idée d'être seul sur cette île, que les nouvelles perspectives s'ouvrent à lui.
J'aurais aimé que ça soit parfois plus "direct", mais bon, on ne peut pas tout avoir...
J'ai trouvé que c'était joli et poétique, un peu planant... la musique ne m'a pas dérangée, au contraire.

Spoiler:

C'est fait pour que chacun l'imagine à sa façon. Rien de définitif. C'est plein de mystère et c'est ce qui est beau justement.

je devais voir "Love and Friendship" et finalement j'ai vu "Genius" et je ne regrette pas, loin de là, il est : énorme, enfin un fim prenant, humain, sensé, intelligent, bien joué, bien filmé, de belles photos, des personnages pleins, riches, aux multiples facettes, une étude de la psychologie des ecrivains, rien de si prenant depuis Timbuktu. Une approche de l'amitié entre un editeur et son ecrivain, et pas n'importe quel éditeur avec Fitzgerald et Hemingway à son tableau. Une histoire vraie....Vraiment il vaut le coup +++

J'avais peur du biopic amidonné mais tu sembles convaincu Chamaco alors... Ça ne fait pas mes affaires avec le retard que j'ai!

Marko a écrit:

J'avais peur du biopic amidonné mais tu sembles convaincu Chamaco alors... Ça ne fait pas mes affaires avec le retard que j'ai!  

non Marko, loin de là, pas amidonné du tout, vivant et poignant par moment, le personnage de Tom Wolfe (écrivain americain ayant existé) est plein de vie, un feu d'artifice qui reveille l'éditeur pépère que joue Colin Firth, Maxwell Perkins qui l'a fait découvrir. Le film nous plonge au coeur de la creation d'une oeuvre litteraire sans aucune compassion ni faux semblant. A voir en priorité, c'est un bon coup de poing !!!

sur Thomas Wolfe : wikipedia



attention il ne s'agit pas du Tom Wolfe de Virginie, auteur de "A man in real", dont on parle sur ce forum.

Merci du conseil, ce sera pour ce week-end ! Surtout que peu de films me font saliver ces dernières semaines...

quand le film s'est terminé j'ai ressenti une sorte de pincement au coeur, une tristesse de quitter ces personnages (on aurait aimé voir le monde par les yeux de Wolfe, mais c'est en fait tout son entourage qui le met en relief, c'est son editeur, la famille de l'editeur, son "amie" Mme Bernstein et les ecrivains célèbres), l'assistance est restée assise longtemps après la fin, comme un hommage....

Oui, Chamaco ce film tombe à point, et ça fait longtemps que je veux ouvrir un fil  à Thomas Wolfe, (en effet rien à voir avec le Tom Wolfe
de Rolling Stone).
De tous les oubliés américains, Thomas Wolfe est le plus grand. Il était d' ailleurs trop grand pour tout, trop excessif. Trop prolixe. Ses livres faisaient  au départ des milliers de pages qu' il emmenait dans une caisse à son éditeur qui lui demandait de réduire.
Mais Wolfe était passionné, lyrique et mérite d' etre redécouvert. Vraiment.