[2016] A l'affiche ou bientôt sur les écrans (vu ou à voir)

La tortue rouge / Michael Dudok de Wit

Un naufrage, un homme se retrouve sur une île déserte. Il construit un radeau me ne peut s'échapper de l'île. Il rencontre une mystérieuse tortue rouge....

C'est sans aucun doute un joli film, beau graphiquement, avec des moments drôles, tendres, émouvants. Mais je n'ai pas été vraiment embarquée. J'ai peut être passé l'âge de dessins animés...

Je compte prochainement voir le dernier film de Robin Williams, Boulevard.

Happy times will come soon / Alessandro Comodin

Deux jeunes s'enfuient d'une caserne à une époque indéterminée et se réfugient dans une forêt. A notre époque, une jeune femme revient dans la même forêt, chez son père. Un loup y sévit. En passant par une mystérieuse caverne, Ariane rencontre un des jeunes hommes de la première partie.

Je peux comprendre les intentions d'Alessandro Comodin. Entre une forêt primordiale, matrice de l'imaginaire et des contes, entre la résistance à la violence et au temps, un refus du linéaire et de l'événementiel, il tente de construire un film plein de sens et d'onirisme. Le tout c'est que je suis restée complètement au bord du chemin, en me disant que les intentions ne suffisent pas, et qu'il faut aussi arriver à les transformer en un résultat convaincant. Et cela ne me semble pas le cas, malgré quelques beaux moments.

L'origine de la violence (Elie Chouraqui)

Le film est l'adaptation d'un ouvrage de Fabrice Humbert. Nathan Fabre, professeur de français en visite au camp de Buchenwald, découvre une photographie qui va bouleverser son existence, mettant à nu un secret familial pour tenter de comprendre sa propre noirceur.

L'origine de la violence contient une poignée de scènes émouvantes dans leur sobriété, mais l'ensemble est bien loin d'être à la hauteur de son sujet et d'une ambition. Entre l'agressivité visuelle de flash-backs et les maladresses liées à une surenchère dramatique, Elie Chouraqui échoue à convaincre à force de multiplier des raccourcis. Le quotidien du camp de concentration n'est qu'un prétexte tant la représentation d'une horreur glaçante est survolée, et la focalisation de la mise en scène sur l'héritage inconscient d'une violence est relativement superficielle.

Les avis étaient assez contrastés sur le fil de l'auteur : clic...

Chymère n'a pas commenté le dernier X-men ???

X-men Apocalypse

Contrat rempli pour Bryan Singer avec un opus réussi, une attention certaine sur les costumes, les coiffures, les décors. L'histoire qui commence d'une manière franchement palpitante en Egypte renvoie intelligemment à toutes les métaphores de l'eau et du sable, de l'or liquide et du serpent. On assiste à un spectacle galvanisant qui malgré quelques longueurs (et encore) parvient à tenir en haleine. Les petits X-men sont encore des êtres fragiles qui ont besoin de se constituer en force. J'ai regretté que le discours apocalyptique (c'est le titre) du méchant ne soit pas un tout petit peu plus développé (en particulier vers une critique de la modernité et du progrès...). On échappe aussi au discours politique sur les différences qui fait pourtant le charme (pour moi) des X-men... mais l'ensemble tient la route. Ce n'est pas miraculeux, bien sûr, mais le divertissement fonctionne. Mention spéciale pour le personnage de Caliban que j'ai trouvé particulièrement inquiétant.

Ah nan, j'ai zappé de le faire, je devais avoir mon ordi en carafe et après, j'ai oublié... (c'est bien, je vois que je suis repérée... ).


Comme toi, j'ai bien aimé...
Je pense avec le recul que j'avais quand-même préféré Days of Future Past (mais ça reste de l'ordre d'un ressenti très subjectif), mais comme tu dis, le contrat entre "bonne histoire" et "bon visuel" est parfaitement rempli.
Pour ma part, j'ai bien aimé le passage au Caire, et le personnage de Tornade jeune, même si on ne la voit pas beaucoup.

Je ne sais pas trop ce que va devenir la franchise (il me semblait que Bryan Singer ne voulait plus rempiler ?... ), mais je suis curieuse de voir ce que ça va donner par la suite.

Ah oui, je suis curieuse également de voir quelles directions vont être prises pour la suite.

J'ai un peu bloquée quand même sur le costume de Psylocke mais il parait qu'elle est dessinée comme ça, la pauvre (deux trois petites bandes de tissu par-ci par là qui ne couvrent pas grand-chose)... et j'ai toujours un petit doute (une petite gêne) quand Magneto doit enfiler son casque mais il est de moins en moins grotesque au fil des films...

Bah Psylocke, vu la plastique d'Olivia Munn... les producteurs ont du se dire que la couvrir trop, c'était dommage...

Avadoro a écrit:

L'origine de la violence contient une poignée de scènes émouvantes dans leur sobriété, mais l'ensemble est bien loin d'être à la hauteur de son sujet et d'une ambition. Entre l'agressivité visuelle de flash-backs et les maladresses liées à une surenchère dramatique, Elie Chouraqui échoue à convaincre à force de multiplier des raccourcis. Le quotidien du camp de concentration n'est qu'un prétexte tant la représentation d'une horreur glaçante est survolée, et la focalisation de la mise en scène sur l'héritage inconscient d'une violence est relativement superficielle.

je suis d'accord avec toi, ce film malgré de bons comédiens donne une impression de non fini, il manque un peu de didactique ou un lien plus explicite vers cette violence qui habite périodiquement le jeune héros en quête d'un secret de famille, jusqu'à l'apaisement final. Peut être que le rôle de Richard Berry aurait dû être plus fouillé moins fantomatique...? un film bancale, un peu gâchis, dommage...

Il est vrai que le lien entre le passé et le présent, au-delà du poids de la culpabilité, n'est que trop rarement investi sur un plan émotionnel. Et le traitement de la violence sonne souvent faux.

La nouvelle vie de Paul Sneijder (Thomas Vincent)

Le roman de Jean-Paul Dubois, Le Cas Sneijder, avait été largement commenté sur le fil de l'auteur. Son protagoniste tente de reconstruire sa vie après un tragique accident d'ascenseur ayant causé le décès de sa fille, née d'un premier mariage et qui s'était éloignée de lui. Marqué par ses souvenirs et la sensation d'un effondrement, il bouleverse peu à peu ses repères et son désintérêt pour la procédure d'indemnisation du drame l'éloigne d'une famille proche (son épouse et ses deux fils) dont il ne souhaite plus partager les valeurs. Son nouveau métier de promeneur de chiens, pour apaiser une solitude, scelle de manière symbolique une rupture avec un passé et une situation sociale.

Thomas Vincent réussit à créer une ambiance étrange, en plein hiver montréalais, avec un rythme au ralenti et la perception d'une léthargie. Thierry Lhermitte joue une partition minimaliste et semble constamment perdu dans son propre monde. A travers un décalage vis à vis du réel, il cherche à retrouver un sens et sa fascination pour les ascenseurs représente une tentative de se confronter au manque, à l'absurde, à l'inexplicable.

Le film est relativement pertinent dans un registre doux-amer, mais dévie rarement d'une trajectoire un peu trop confortable et linéaire. Thomas Vincent suit le point de vue de Sneijder sans jamais le remettre en cause, et les relations nouées sont assez caricaturales, dépassant rarement le cadre de l'anecdote.

Bella et perduta / Pietro Marcello

Un berger qui s'instaure gardien d'un palais abandonné et pillé, et qui recueille des buffles, condamnés à mort par leur inutilité économique. Une histoire vraie, dans laquelle Pietro Marcello invite Polichinelle, dont l'origine remonte aux Etrusques, censé faire le pont entre les morts et les vivants. Un voyage par l'Italie, belle et perdue (inspiration verdienne) suit.

Entre documentaire fable, conte, le film est surtout un merveilleux poème, dans lesquels les images, les textes et les musiques se répondent. Tout en gardant une dimension politique, en provoquant une réflexion sur le monde tel qu'il est. C'est très ambitieux, mais cela coule de source si on entre dans ce beau film. Qui génère une émotion très intense.

Le cinéma italien semble très prometteur en ce moment.

Illégitime / Adrian Sitaru

Au cours d'un déjeuner le passé peu glorieux du père de famille est interrogé : il a dénoncé à la police sous Ceausescu des femmes qui voulaient avorter. Une fracture se produit avec ses enfants. Parmi ces derniers, Romi et Sasha, jumeaux, ont une relation incestueuse qui aboutit à une grossesse.

Une fois que l'on a dit ça, ce qui traîne un peu partout dans les commentaires, on a en gros fait le tour du film. C'est bien joué, pas mal filmé, mais voilà, difficile de donner un vrai sens à l'ensemble. On ne s'ennuie pas, de fait on passe d'une scène paroxysmique à une autre scène paroxysmique, mais au final, sans véritable sens ni unité à l'ensemble.

Un film d'un savoir faire certain, mais sans véritable nécessité.

Un traître idéal (Susanna White)

Perry et Gail, en vacances à Marrakech pour donner un nouveau souffle à leur couple, sont abordés par Dima, un homme de la mafia russe charismatique et désespéré. Sur le point d'être mis sur la touche, ce dernier craint des représailles envers sa famille et sollicite, par l'intermédiaire de Perry, l'aide des services secrets britanniques.

Un traître idéal est une nouvelle adaptation de John Le Carré, relativement terne dans sa mise en scène malgré une intrigue pleine de tension. La participation des places fortes financières de Londres au blanchiment d'argent sale est un fil conducteur efficace, et les valeurs semblent impuissantes face aux intérêts politico-économiques. Porté par une distribution prestigieuse (Ewan McGregor, Damian Lewis, Stellan Skarsgård, Naomie Harris), le film se suit sans ennui mais l'ensemble manque de personnalité. Et l'épilogue, dans sa tentative d'atténuer le pessimisme de l'écrivain, n'est pas vraiment convaincant.

shanidar a écrit:

De mon côté, j'ai aussi vu un film formidable, d'une énergie extravagante et vivifiante :


Les Ogres un film de Léa Fehner

Je suis ressortie de la séance avec le sourire aux lèvres et une envie folle d'aimer la vie ! Pourtant, le pari insolite de Fehner, celui de filmer la grande famille d'un théâtre forain essentiellement composé par sa propre famille (papa, maman, sœurette, neveux et nièces, etc...), était assez osé. Mais le pari est réussi ! Entre larmes et rires, sentiments exacerbés, crise de folie et joie bruyante, le film est un tourbillon de sentiments très forts, beaux, intenses, touchants. En choisissant de tourner sur un plateau à 360°, la réalisatrice semble elle-même emportée dans l'infernal tourbillon de la vie foraine et la caméra virevoltant entre les comédiens jouant la comédie offre d'intenses moments de folie et de transe.

On pourra trouver ce film peut-être un peu foutraque, trop violent, brutal, caricatural mais pour connaître un peu de la vie d'artistes sur les routes et sur les planches, j'ai trouvé le ton plutôt juste et les vies vécues à 200 à l'heure finalement réalistes.

Tous les acteurs sont excellents dans la douleur, les larmes, les cris et l'amour. Les histoires de chacun se racontent au fur et à mesure d'un film qui séduit par petites touches et laisse en souvenir une énergie à peine apprivoisée !  

J'ai littéralement adoré ce film dont j’aurais pu détester l'hystérie, les excès , la caricature. Au début, j'ai eu peur, je dois dire , et puis  j'ai très vite été emportée par cette impudique pudeur.
Mais j'ai au contraire été  totalement émue et tourneboulée, littéralement emportée dans cette tempête gaillarde et dérangeante, par cette folie alternativement joyeuse et furieuse, la sincérité des sentiments, la douleur inexprimable au fond de chacun, qui ressort en crise en larmes ou en tendresse. J'ai été snobé par l'art du contraste de Léa Fehner , cette façon de passer en une seconde de l'ombre à la lumière, du théâtre à la vie, de la scène aux coulisses, de la violence à la douceur, de la douleur au bonheur, ou même, pourquoi pas, de les faire coexister. L'interprétation est étonnante de subtilité, jusque dans les scènes les plus démesurées, en une seconde passent une émotion, un sourire, un regard. L'image est magnifique, théatre, cirque, cinéma, on ne sait plus trop où on est , et pourtant , c'est simplement au sein d'une vie dure, rebelle, tout à la fois choisie et assumée, une vie mélo et belle.


   


Une femme,
une femme à sa fenêtre réclame,
Rebelle dans son être,
De l’âme
Que souffle la tempête
De l’âme
Que souffle la tempête.

laïlala la laïlala lalalala laïlala laïlala
laïlala la laïlalala lalala laïlala laï lalala

J’abandonne mes rêves
Je reste une demande
Fidèle renoncule
Je croule sous le sens
Je ne veux rien vraiment
Et c’est une exigence
De n’être rien vraiment,
C’est peut être une chance...

(je pense aussi qu'on peut très facilement détester)