| Parfum de livres… parfum d’ailleurs Littérature, forum littéraire : passion, imaginaire, partage et liberté. Ce forum livre l’émotion littéraire. Parlez d’écrivains, du plaisir livres, de littérature : romans, poèmes…ou d’arts… |
|
| Honoré de Balzac | |
|
+44Casus Belli animal shanidar tina Max Sekotyn GrandGousierGuerin darkanny topocl Sigismond jack-hubert bukowski Sullien Heyoka domreader Aaliz Cachemire Harelde Hexagone Bédoulène Camille19 Chatperlipopette moinonplus krys Marko Tango rivela Queenie kenavo Lucretius eXPie lyana79 Oreiller Bellonzo Héri Eve Lyne Dolce.vita Epi Sieglinde whiterose Fantaisie héroïque Miss Tics Arabella Hindie Le Bibliomane 48 participants | |
Auteur | Message |
---|
Arabella Sphinge incisive
Messages : 19316 Inscription le : 02/12/2007 Localisation : Paris
| Sujet: Re: Honoré de Balzac Dim 31 Mar 2013 - 23:41 | |
| Il est dans ma PAL. Mais j'avoue qu'il y a très très longtemps j'y avais jeté un coup d'oeil et que j'ai été rebutée. Je pense donc plutôt continuer par le théâtre ou les romans de jeunesse (aussi dans ma PAL). | |
| | | Harelde Zen littéraire
Messages : 6465 Inscription le : 28/04/2010 Age : 49 Localisation : Yvelines
| Sujet: Re: Honoré de Balzac Mer 3 Avr 2013 - 11:21 | |
| Gobseck
La vicomtesse de Grandlieu a un souci : mademoiselle sa fille (Camille de son prénom) est amoureuse d’Ernest de Restaud. Un jeune monsieur très beau, très bien qui serait parfait si madame de Restaud (une des filles du père Goriot) n’était pas sa mère : une femme peu recommandable qui a dilapidé la fortune de son époux. Et, naturellement, s’il était riche : ce qu’il n’est pas ! Deux tares insurmontables pour une vieille famille comme celle des Grandlieu. On ne saurait mélanger les torchons et les serviettes.
Derville, un avoué et ami de la famille entre alors en scène et se mêle à la conversation. Il reconnaît lui-même que ce n’est pas très délicat de sa part, mais ce qu’il a à dire est de la plus haute importance et susceptible de redorer le blason du jeune Restaud et (sans doute) de rendre possible un mariage qui, pour le moment, paraît bien mal engagé.
Derville conte alors l’histoire de Gobseck, un vieil usurier d’origine hollandaise, avare et riche. Et un peu ours sur les bords. Cet homme fut de son vivant en relation avec madame de Restaud et son amant. Relation d’affaire : le train dispendieux des tourtereaux a bientôt conduit à la ruine et à la mort monsieur de Restaud, l’époux. Après la succession, veuve et enfants furent également emportés dans la tourmente alors que Gobseck se retrouva à la tête des biens de la famille. Or, le misanthrope n’en était pas tout à fait un : à sa propre mort, il rendit au jeune Ernest son nom et sa fortune. Et si madame de Grandlieu s’accommode de l’encombrante belle-mère, le parti choisi par sa fille devient tout à coup fort attrayant.
Une nouvelle sympathique !
| |
| | | Harelde Zen littéraire
Messages : 6465 Inscription le : 28/04/2010 Age : 49 Localisation : Yvelines
| Sujet: Re: Honoré de Balzac Jeu 4 Avr 2013 - 16:29 | |
| Une passion dans le désert
Un soldat provençal, lors d’une campagne militaire en Haute-Egypte, se retrouve prisonnier aux mains de nomades autochtones. Le soldat s’évade et se retrouve seul au milieu du désert. Près d’abandonner et de mettre un terme à son errance et à sa vie, il découvre subitement de quoi survivre quelques temps : une grotte, un peu d’eau et quelques dattiers chargés de fruits sucrés. L’euphorie succède au désespoir.
La nuit suivante, le soldat discerne à une longueur de bras de lui un léopard, couché. Une femelle à la robe tachetée. La Panthère arabe, au 19e siècle était encore présente en Egypte. Cette rencontre fortuite ne serait plus possible aujourd’hui. Mais Balzac n’est pas en train d’écrire un poème naturaliste.
Alors que la femme se fait souvent féline, le lecteur assiste cette fois à la féminisation du félin. Juste retour des choses. La panthère ronronne quand on la grattouille, s’allonge sur le sable, s’étire, baille et on imagine les poses lascives d’une courtisane. Mademoiselle se fait également jalouse lorsque l’attention de son amant se détourne d’elle. Elle le poursuit et le rattrape lorsqu’il tente de s’échapper. Enfin, Balzac établit clairement le parallèle entre l’animal et la première maîtresse (Mignonne) du soldat que celui-ci croit reconnaître en l’animal.
A cela s’ajoute les descriptions de Balzac, la beauté poétique mais implacable du désert, les lumières de l’Orient, le vent qui sculpte le paysage. Une nouvelle très agréable à lire.
| |
| | | Harelde Zen littéraire
Messages : 6465 Inscription le : 28/04/2010 Age : 49 Localisation : Yvelines
| Sujet: Re: Honoré de Balzac Ven 5 Avr 2013 - 16:07 | |
| Madame Firmiani
Madame Firmiani est une femme mystérieuse. Chacun a son opinion sur elle. Pour vous en assurer, interrogez un serviteur, un optimiste, un amateur d’art, une femme quelque peu tracassière, un homme distingué, un vieillard observateur, un contradicteur ou bien encore un envieux : tous vous brosseront un portrait si différent que vous vous demanderez légitimement si vos interlocuteurs successifs décrivent bien la même personne.
Monsieur de Bourbonne est bien décidé à se faire sa propre idée. A trancher dans le vif. Car une rumeur peu plaisante (euphémisme) est parvenue jusqu’à lui, tout au fin fond de sa retraite tourangelle : Octave de Camps, son neveu et unique héritier se serait ruiné pour elle. Neveu qui n’a pas pris la peine d’en avertir son proche parent (décidément, le respect se perd). Sous un faux nom, le vieil homme fonce ventre à terre en direction de la capitale et se fait admettre dans le salon de la dame pour tirer l’histoire au clair.
Une courte nouvelle d’une cinquantaine de pages dans laquelle le lecteur que je suis goûte une nouvelle fois le talent de Balzac. On perçoit vite que les mauvaises langues se sont une fois de plus déliées à tort et à travers. La dame n’est pas en faute et se trouve être au contraire un parangon de vertu. Cette très belle nouvelle témoigne de la futilité de la bonne société parisienne toujours prête à juger sans connaître et à jeter la première pierre. Récit qui s’achève sur un éloge de la femme. Pas si fréquent dans les écrits de l’époque.
| |
| | | Harelde Zen littéraire
Messages : 6465 Inscription le : 28/04/2010 Age : 49 Localisation : Yvelines
| Sujet: Re: Honoré de Balzac Mar 9 Avr 2013 - 15:55 | |
| La Grenadière
La Grenadière est une coquette propriété des bords de Loire, proche de Tours. Une vieille maison simple mais confortable au milieu d’un véritable jardin de curé. Jardin qui s’étend sur trois terrasses et où poussent en abondance fleurs, fruits et légumes. Dont des Grenadiers qui donnèrent au lieu son nom. Multitude de couleurs et d’odeurs : un tableau de Claude Monet.
C’est là que vint s’installer Augusta Willemsens et ses deux enfants : Louis-Gaston (13 ans) et Marie-Gaston (8 ans). Vie austère et recluse que la leur. Promenades dans les environs, études données par des professeurs particuliers, éducation ludique au jardin… Une femme bien sous tous rapports, discrète, un peu mystérieuse, probablement aisée, bourgeoise. Appréciée de tous.
Mais malheureusement malade. Atteinte d’un mal qui la ronge un peu plus chaque jour. Peu à peu les promenades se firent plus courtes et plus rares. Le maquillage plus inventif afin de redonner ses couleurs à un visage toujours plus pâle. Cette femme cache quelque chose. A ses enfants dont elle élude les questions. Au lecteur qui en apprend malgré tout un peu grâce à certaines allusions jetées ici et là sur son passé : elle semble mariée à un lord anglais dont elle paraît se cacher sous un faux nom.
A sa mort (qui marque la fin de la nouvelle), on apprend sa véritable identité qu’elle révèle afin d’être enterrée légalement. Une belle nouvelle témoignant une fois de plus de la délicatesse féminine, de la grâce du beau sexe, de sa dignité dans l’adversité. Une atmosphère feutrée, simple. Un huis-clos heureux et optimiste, malgré le dénouement.
| |
| | | Harelde Zen littéraire
Messages : 6465 Inscription le : 28/04/2010 Age : 49 Localisation : Yvelines
| Sujet: Re: Honoré de Balzac Jeu 11 Avr 2013 - 15:45 | |
| Le colonel Chabert
Le roman débute dans l’intérieur d’une étude d’avoué. Les clercs plaisantent sur leurs clients. Ce n’est pas le respect qui les étouffe mais l’ambiance est détendue. C’est au cours de leur réparties que le lecteur retrouve la trace de Derville, l’avoué qui a obtenu sa charge de Gobseck l’usurier dont il fut l’exécuteur testamentaire. L’avoué du père Goriot.
Nous sommes donc en terrain connu lorsqu’un miséreux entre en scène. Il désire voir le patron (Derville) et ne souhaite parler qu’à lui. D’une affaire personnelle. Et grave. L’homme est invité à repasser à une heure du matin, horaire incongru où il est toutefois certain de trouver le maître à son étude. C’est donc au milieu de la nuit que la confrontation entre ces deux grands personnages balzaciens a lieu. Un face à face somptueux merveilleusement écrit par un écrivain doté d’un talent immense. L’homme déclare se nommer Chabert, célèbre colonel de la grande armée, officiellement déclaré mort sur le champ de bataille à Eylau à la suite d’une charge héroïque et décisive qui assura la victoire à Napoléon. Rien que ça.
Derville ne sait qu’en croire. Le héros national serait-il vivant (et devant lui) ou a-t-il affaire à un habile comédien qui espère gagner quelques sous ? L’homme lui raconte les souffrances qu’il endura : son ensevelissement sur le champ de bataille, son réveil souterrain parmi une multitude de cadavres, son exhumation, ses graves blessures qui l’immobilisèrent des mois durant, son retour en France… où il apprend qu’il est déclaré mort, sa succession prononcée, sa fortune répartie selon ses propres vœux, sa veuve remariée et que celle-ci refuse de le reconnaître.
Chabert est sans le sou et sans aide. Et lorsqu’il crie son nom, on le prend pour un fou. On rit de lui. Personne ne croit à son histoire rocambolesque et Derville qui l’écoute attentivement fait déjà preuve d’une patience inaccoutumée (l’homme l’en remercie avec chaleur, ému). Deville est comme ça. Il croit en l’humanité et décide d’aider ce malheureux. Il va se battre pour lui rendre son nom et sa fortune. Quant à sa femme… Elle est remariée et maintenant mère. Statut qui risque de compliquer la procédure. Seulement voilà, madame la comtesse Ferraud est maintenant bigame. L’un des deux mariages est de trop. La situation ne saurait demeurer en l’état. Et l’homme, si son identité se révèle exacte, a des droits sur la fortune de madame.
Rencontres, discussions, négociations. Tentatives d’intimidations. Menaces. Feintes. Ruses. Vilenies, mesquineries. Traîtrises. Colères, fureurs et rages alternent avec repentirs, regrets et honte.
Des personnages hauts en couleur, d’une extrême justesse qui se livrent à un jeu de dupe parfaitement ciselé. Une joute dans laquelle la dame sort gagnante mais profondément salie alors que l’homme, digne, retourne au ruisseau la tête haute, détestant Paris et l’humanité tout entière. « Quelle destinée. Sorti de « l’hospice des enfants trouvés », il revient mourir à « l’hospice de la vieillesse », après avoir, dans l’intervalle, aidé Napoléon à conquérir l’Égypte et l’Europe » conclura l’avoué.
Magnifique et cruel !
| |
| | | Arabella Sphinge incisive
Messages : 19316 Inscription le : 02/12/2007 Localisation : Paris
| Sujet: Re: Honoré de Balzac Jeu 11 Avr 2013 - 18:01 | |
| - Harelde a écrit:
Magnifique et cruel !
C'est exactement ça. Et cela peut s'applique à la majorité des oeuvres de Balzac. Enfin de la Comédie humaine. Je n'ai pas encore lu les autres. | |
| | | Harelde Zen littéraire
Messages : 6465 Inscription le : 28/04/2010 Age : 49 Localisation : Yvelines
| Sujet: Re: Honoré de Balzac Ven 12 Avr 2013 - 9:15 | |
| - Arabella a écrit:
- Harelde a écrit:
Magnifique et cruel !
C'est exactement ça. Et cela peut s'applique à la majorité des oeuvres de Balzac. Enfin de la Comédie humaine. Je n'ai pas encore lu les autres. Je n'ai moi aussi lu Balzac qu'à travers la Comédie Humaine. Je me fait une petite cure en ce moment. C'est très agréable. | |
| | | Harelde Zen littéraire
Messages : 6465 Inscription le : 28/04/2010 Age : 49 Localisation : Yvelines
| Sujet: Re: Honoré de Balzac Ven 12 Avr 2013 - 16:37 | |
| El verdugo
Durant la campagne d’Espagne de Napoléon, un petit détachement est chargé de surveille le village de Menda. Malgré leur promesse de soumission, les espagnols se révoltent lorsque des bâtiments britanniques apparaissent au large. Le commandant Victor Machand n’a la vie sauve que grâce à Clara, la fille du marquis de Léganès, souverain de Menda.
La révolte dans le sang et Victor obtient du général la vie du fils aîné des de Léganès à la condition que celui-ci exécute lui-même les siens. Supplié par son père, le jeune homme accepte. Clara pouvait elle aussi avoir la vie sauve si elle avait accepté d’épouser Marchand. La mère, quant à elle, se suicida en se précipitant sur les rochers au bas du château car elle s’était aperçu que son aîné était au bout de son courage et qu’il n’aurait pu l’exécuter.
Une nouvelle courte de quelques dizaines de pages et absolument tragique. Cruelle. Horrible.
Malaise…
| |
| | | Heyoka Zen littéraire
Messages : 5026 Inscription le : 16/02/2013 Age : 36 Localisation : Suède
| Sujet: Re: Honoré de Balzac Sam 13 Avr 2013 - 11:14 | |
| - Harelde a écrit:
- Le colonel Chabert
Chabert est sans le sou et sans aide. Et lorsqu’il crie son nom, on le prend pour un fou. On rit de lui. Personne ne croit à son histoire rocambolesque Ton joli commentaire me fait penser que j'avais noté une citation qui résume parfaitement l'idée du livre et que j'avais totalement oublié de la publier ici : " J'ai été enterré sous des morts, mais maintenant je suis enterré sous des vivants, sous des actes, sous des faits, sous la société tout entière, qui veut me faire rentrer sous terre ! " | |
| | | Harelde Zen littéraire
Messages : 6465 Inscription le : 28/04/2010 Age : 49 Localisation : Yvelines
| Sujet: Re: Honoré de Balzac Ven 19 Avr 2013 - 15:30 | |
| - Kannskia a écrit:
- Harelde a écrit:
- Le colonel Chabert
Chabert est sans le sou et sans aide. Et lorsqu’il crie son nom, on le prend pour un fou. On rit de lui. Personne ne croit à son histoire rocambolesque Ton joli commentaire me fait penser que j'avais noté une citation qui résume parfaitement l'idée du livre et que j'avais totalement oublié de la publier ici :
" J'ai été enterré sous des morts, mais maintenant je suis enterré sous des vivants, sous des actes, sous des faits, sous la société tout entière, qui veut me faire rentrer sous terre ! " Oui, je l'avais remarqué également. Quel talent ce Balzac : j'adore ! | |
| | | Harelde Zen littéraire
Messages : 6465 Inscription le : 28/04/2010 Age : 49 Localisation : Yvelines
| Sujet: Re: Honoré de Balzac Ven 19 Avr 2013 - 15:30 | |
| Gaudissart II
Une très courte nouvelle faisant partie de la Comédie Humaine et dans laquelle apparaît Gaudissart, un vendeur talentueux. Sous les yeux de Duronceret et de Bixiou, l’homme parvient à vendre un châle un peu voyant à une riche bourgeoise anglaise désireuse d’être remarquée.
Un texte assez insignifiant et si court qu’on le termine avant même d’être entré dedans. Un texte « récréatif » pour un Balzac cherchant à se divertir.
| |
| | | Harelde Zen littéraire
Messages : 6465 Inscription le : 28/04/2010 Age : 49 Localisation : Yvelines
| Sujet: Re: Honoré de Balzac Mar 23 Avr 2013 - 13:21 | |
| La Messe de l’athée
Desplein est un chirurgien fortuné et de renom. Il est le maître d’Horace Bianchon et passe pour être athée : violemment opposé à toute idée de religion, son sacerdoce est la science en laquelle il croit fermement. Sa part de fanatisme à lui.
Aussi Horace fut-il très surpris de voir Desplein pénétrer un matin à l’intérieur de l’église Saint-Sulpice et d’y suivre la messe, seul et attentif. Cette solitude justement lui prouva l’importance de l’évènement et l’amena à réfléchir à la contradiction apparente des actes et du discours. Surveillant son maître, Horace vérifia que celui-ci venait suivre quatre fois l’an le service religieux.
Interrogé, Desplein conta à son étudiant l’histoire de ses débuts miséreux et comment il est parvenu à passer ses examens alors qu’il était lui-même un étudiant démuni.
Un texte court dans lequel abondent des références littéraires et historiques pas toujours simples à appréhender. J’ai dû manquer pas mal de choses.
| |
| | | Harelde Zen littéraire
Messages : 6465 Inscription le : 28/04/2010 Age : 49 Localisation : Yvelines
| Sujet: Re: Honoré de Balzac Mar 23 Avr 2013 - 16:10 | |
| Facino Cane
Le narrateur – dont on ignore le nom – est invité à une noce dans laquelle il découvre un orchestre constitué de trois aveugles. Le clarinettiste lui révèle qu’il est vénitien. Il se nomme Facino Cane et est issue d’une très riche famille noble.
Mais il tomba amoureux de la jeune femme d’un sénateur. Découvert par ce dernier au lit avec madame, il tua le mari et se retrouva emprisonné dans les geôles du palais ducal. Bientôt, il découvre une ébauche de tunnel dont il poursuivit le creusement. Un mois plus tard, Facino Cane débouchait éberlué au milieu du trésor secret du Doge.
Avec la complicité du geôlier qui se laissa aisément convaincre, Facino Cane préleva une partie du trésor et s’évada. Fortune qui lui permit de vivre quelques années dans le luxe à la cours de Louis XV.
Mais bien mal acquis ne profite jamais. Frappé subitement de cécité, Facino Cane se fit dépouiller par sa maitresse d’alors et se retrouva sans ressource. Depuis, l’homme vivote et profite de l’attention du narrateur pour emporter celui-ci dans ses rêves d’or et de diamants et lui proposer de l’accompagner à Venise faire un nouveau retrait de valeurs.
Un texte très court qui emporte le lecteur dans l’aventure de ce condottiere. Avidité, soif inextinguible d’or, charme des fraiches demoiselles… Ambiance Mille-et-une nuits.
| |
| | | Harelde Zen littéraire
Messages : 6465 Inscription le : 28/04/2010 Age : 49 Localisation : Yvelines
| Sujet: Re: Honoré de Balzac Jeu 25 Avr 2013 - 11:46 | |
| Le chef-d’œuvre inconnu 1612, Paris. Nicolas Poussin a 18 ans et est encore inconnu. Se rendant chez François Porbus, il assiste à une magistrale critique de la peinture de la part de Maître Frenhofer. Tout en admirant la toile de Porbus, le vieux peintre – seul élève formé par Mabuse – s’applique à améliorer la femme peinte par son ami. Car bien qu’elle soit parfaitement exécutée, elle n’est qu’une représentation. Elle ne possède en effet aucune âme, aucune vie, aucune vérité. Pour Frenhofer, le travail du peintre va bien au-delà de la simple copie. Ce dernier doit glisser dans son travail du sentiment, de la poésie. La leçon fait impression. Frenhofer aborde ensuite son propre travail et évoque sa Belle Noiseuse sur laquelle il planche depuis dix ans sans parvenir à un résultat satisfaisant faute de trouver un modèle à sa convenance. C’est alors que Poussin pense à sa fiancée, magnifique. Après les hésitations de l’amant désireux de garder son trésor pour lui seul (la femme n’étant plus alors qu’une possession patrimoniale comme une autre), il présente la demoiselle au vieux maître. Celui-ci est enthousiaste et achève enfin sa toile qu’il présente aussitôt à ses deux compagnons. La folie (ou la profonde innovation d'un peintre incompris ?) de l’homme éclate alors au grand jour. A force d’ajouter des couches et de corriger sa peinture, l’œuvre est devenu une immense cacophonie de couleurs de laquelle ne ressort qu’un pied (au demeurant somptueux). La consternation de Porbus et de Poussin ramène le vieillard à la réalité. Car il est véritablement tombé amoureux de sa femme peinte, travaillant à ses courbes avec une passion charnelle, ne pouvant la dévoiler à personne sans l’avilir ou la trahir Et c’est à mon sens le pendant de la femme objet de Poussin : la représentation étant traitée avec plus d’égard et davantage de pudeur que le modèle lui-même. Frenhofer voit maintenant sa toile avec les mêmes yeux que ses amis. C’est pour lui un anéantissement. Il vient brutalement de perdre son amour. La chute en spoiler - Spoiler:
C’est pourquoi il choisit de mettre fin à ses jours après avoir brûlé ses toiles.
| |
| | | Contenu sponsorisé
| Sujet: Re: Honoré de Balzac | |
| |
| | | | Honoré de Balzac | |
|
Sujets similaires | |
|
| Permission de ce forum: | Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
| |
| |
| |
|