Christophe Honoré

Christophe Honoré, né le 10 avril 1970 à Carhaix dans le Finistère, est un écrivain, réalisateur, scénariste, dramaturge et metteur en scène français.

Auteur de romans, pour enfants et adolescents, dans lesquels il aborde les thèmes réputés difficiles comme le suicide, le SIDA, le mensonge des adultes, l'inceste ou les secrets de famille, il a réalisé au cinéma huit longs métrages dont Les Chansons d'amour (2007) et Les Bien-Aimés (2011).

Citation :

Filmographie/Index (Cliquez sur les chiffres pour accéder directemment aux pages)

2001 : Nous deux, court métrage
2002 : 17 fois Cécile Cassard
2002 : Tout contre Léo, téléfilm
2004 : Ma mère
2006 : Dans Paris Pages 1, 4, 6
2007 : Les Chansons d'amour Pages 1, 3, 4
2008 : La Belle Personne Pages 1, 2, 3, 8
2008 : Hôtel Kuntz, court métrage
2009 : Non ma fille tu n'iras pas danser Pages 5, 6, 7, 8
2010 : Homme au bain Page 8
2011 : Avant la haine de Alex Beaupain chanté par Camélia Jordana et Alex Beaupain19, clip
2011 : Les Bien-aimés Page 9

Citation :

Arrêté à la page 9 le 30/01/2013

Les chansons d’amour

Un film de Christophe Honoré
Avec : Louis Garrel, Ludivine Sagnier, Chiara Mastroianni, Clothilde Hesme…


Décidément, je n’aime pas l’univers des films de Christophe Honoré.
Je reconnais qu’il filme avec brio (ici le Paris nocturne, les parcs pluvieux, les visages, les corps) mais je ne me sens pas concernée par les histoires qu’il raconte ou plutôt par sa manière de les raconter.

Ce film est divisé en trois parties :
Dans la première partie, "la rupture", Julie ((Ludivine Sagnier) et Ismaël ((Louis Garrel) s’ aiment mais laissent dans leur lit une place pour Alice (Clothilde Hesme). Arrive le drame : Julie meurt subitement d’un arrêt cardiaque.
Ensuite, dans « L’absence" et "le retour", Ismael va devoir continuer à vivre sans l’amour de Julie. La famille de Julie est proche de lui.

Les personnages de Christophe Honoré sont des bobos…Ses bobos sont beaux… et surtout très parisiens des beaux quartiers…
Ils meurent à 20 ans mais autour d’eux les amis, les amours, la famille…tout ce petit monde reste léger…
Est-ce possible ?
Christophe Honoré conçoit l’existence de façon décalée et opte pour une absence de dramatisation et d’émotion.
On ne ressent pas la douleur des personnages, difficile donc de faire preuve pour eux de compassion. Tellement que je suis restée en dehors de leur histoire…et que je n’ai pas cru vraiment ni au drame ni à leur peine….
Je me suis même demandé si l’on s’aimait dans ce film tant il paraît facile de partager… et aussi de tourner les pages …

Les acteurs sont bons.
La plus simple et naturelle et touchante étant…Chiara Mastroianni !
Louis Garrel a certes beaucoup de charme mais…une conscience trop évidente de ses atouts…Et faire glisser une larme sur sa joue ne suffit pas à transmettre l’émotion au spectateur.

Le film est assez « chic »… truffé de références littéraires et cinématographiques. Mais c’est tellement visible que c’en est prétentieux.

On peut rendre hommage aux chansons du film qui n’ont rien de mièvre.

une copine est allée le voir et m'a dit avoir versé sa petite larme (apparemment ça faisait longtemps que ça ne lui était pas arrivé au ciné), donc Honoré parvient parfois à toucher un public...
Moi ce film m'intrigue, j'étais même presque décidée à aller le voir, mais au vu de toutes les sorties qui m'interessent en ce moment, je pense que je vais le laisser m'échapper...

La vérité est toujours "entre" les avis qui divergent...
J'espère que d'autres intervenants donneront leur avis sur ce film.

Je n'avais déjà pas fait les éloges de Dans Paris du même Christophe Honoré...

Peut-être est-ce quelquefois une question de moment, d'humeur, quand on va voir un film...
Celui-ci, j'avais envie pourtant vraiment de le voir... et il m'a déçue...Je l'ai trouvé trouve un rien psycho-prétentieux, foisonnant et dispersé.
Les acteurs sont cependant excellents.
Le charme de Louis Garrel et celui de Romain Duris sont incontestables.
Quel beau duo de frères!
L'intérêt de ce film a été d'utiliser leurs talent et leur personnalité un peu à contre-emploi..

Film truffé de références?
C'est bien d'avoir des références pour faire un film...surtout lorsqu'elles sont littéraires...Mais en même temps le spectateur lambda n'a pas le dossier de presse qu'ont les critiques professionnels pour faire une lecture savante du film...A quoi servent donc ces références si elles n'apparaissent pas comme évidentes? ...A un public littérairement "initié"? Je ne vois pas l'intérêt...
C'est peut-être pour des raisons comme celle-là que j'ai trouvé ce film un peu prétentieux...

Vu ce petit film hier, et je pense comme Coline

Citation :

Je reconnais qu’il filme avec brio (ici le Paris nocturne, les parcs pluvieux, les visages, les corps) mais je ne me sens pas concernée par les histoires qu’il raconte ou plutôt par sa manière de les raconter.

Histoire sympathique au départ, ces jeunes très dans l'air du temps, (et même un peu trop ?) qui se cherchent, jouent avec l'amour pour finir par le perdre brutalement avant même d'en avoir pris conscience...mouais!

Mignon, léger, attractif (ils sont jeunes, beaux, Paris est beau, les quartiers chics et les apparts fleuris) mais il faut bien reconnaître, ça sent la branchitude à tout va...
Pas d'émotions si ce n'est dans leurs duos chantés, qui eux apportent la légèreté et peut-être court-circuitent un peu le propos?

Tout à fait en accord avec toi en résumé:

Citation :

On ne ressent pas la douleur des personnages, difficile donc de faire preuve pour eux de compassion. Tellement que je suis restée en dehors de leur histoire…et que je n’ai pas cru vraiment ni au drame ni à leur peine

A voir cependant pour ces très belles chansons (d'amour version actuelle) aux textes soignés et écrites par Alex Beaupin , déjà auteur de la BO de Dans Paris, qui nous trottent encore un long moment dans nos têtes une fois l'écran redevenu sombre...

Alors... écoutez!

Vu l'autre jour "Dans Paris "...
Tout ce que vous dites sur "Les chansons d'amour" ,psycho-prétentieux, branchitude, etc, je pourrais le dire aussi de ce film. Donc, je ne verrai pas le deuxième!
Il est beau, le jeune Garrel, mais dieu qu'il le sait!
Quant à Duris, il ne change guère, et j'avoue qu'il me lasse à grimacer toujours.
Je me suis beaucoup ennuyée.......

Ce que j'aimerais savoir, moi qui rejoins vos points de vue Aériale et Marie, c'est si Christophe Honoré séduit le public jeune...Tout le public jeune?

Les critiques chaque fois lui sont largement favorables...:|

coline a écrit:

Ce que j'aimerais savoir, moi qui rejoins vos points de vue Aériale et Marie, c'est si Christophe Honoré séduit le public jeune...Tout le public jeune?

Les critiques chaque fois lui sont largement favorables...:|

Oui, la critique lui est largement favorable! Il a fait un carton à Cannes, avec son équipe.
Tout le monde n'avait d'yeux que pour le beau (qui ne le sait que trop, bien d'accord...et ça lui enlève tout son charme) Garrel et le franchement insignifiant Leprince-Ringuet!
Je ne pense pas qu'il puisse séduire tout le public jeune.J'y suis allée avec ma fille (21ans) et elle a eu exactement la même réaction que moi (ainsi que la plupart de ses amis)

Par contre, on se repasse le CD en continu à la maison: le charme de ce film n'est dû qu'à sa bande son, son côté comédie-musicale, plutôt réussi je trouve.

La Belle Personne

"S'aimer, c'est s'aimer pour un moment" Léa Seydoux dans le film

" Jamais cour n'a eu tant de belles personnes" La princesse de Clèves, Madame de Lafayette

Résumé (Aol/cinéma):

Junie, seize ans, change de lycée en cours d'année suite à la mort de sa mère. Elle intègre une nouvelle classe dont fait partie son cousin Matthias. Il devient son ambassadeur auprès de sa bande d'amis. Junie est vite courtisée par les garçons du groupe, elle consent à devenir la fiancée du plus calme d'entre eux, Otto. Mais bientôt, elle sera confrontée au grand amour, celui de Nemours, son professeur d'italien. La passion qui naît entre eux sera vouée à l'échec. Ne voulant pas céder à ses sentiments, Junie s'obstine à refuser le bonheur, car il n'est à ses yeux qu'une illusion.


Très touché par ce film. Une sorte de grâce indéfinissable qui est le propre de l'univers vraiment singulier de Christophe Honoré. Il transpose ici très librement la Princesse de Clèves au Lycée Molière du XVIe à Paris. Il filme une ronde des désirs entre des adolescents d'une façon un peu irréelle (sans la radicalité de Gus Van Sant mais on y pense un peu). On a l'impression qu'il est fasciné par leur charme, leur fragilité. Ils sont comme des gourmandises dans lesquelles il aurait envie de croquer en permanence!

Cette ronde, au départ ludique et légère, devient progressivement plus grave et émouvante, poétique même. C'est une vision volontairement idéalisée de cette jeunesse, franchement littéraire. La jeune actrice Léa Seydoux est un personnage énigmatique, tantôt troublante, tantôt agaçante, finalement lumineuse.

Il y a une très belle scène assez romantique avec Grégoire Leprince-Ringuet où il utilise une nouvelle chanson d'Alex Beaupain comme dans "les chansons d'amour". Et toute la bande son est réussie.

J'ai juste un problème avec Louis Garrel, gueule de cinéma évidente avec des éclairs de justesse et d'inspiration, mais tellement souvent histrionique avec ce jeu presque faux, cette moue boudeuse d'enfant gâté tellement sûr de la séduction qu'il génère. C'est un ovni dont je serai toujours incapable de dire s'il est génial ou à côté...Mystère.

En tout cas très beau film que je recommande vivement.

coline a écrit:

Les chansons d’amour

Les personnages de Christophe Honoré sont des bobos…Ses bobos sont beaux… et surtout très parisiens des beaux quartiers…
Ils meurent à 20 ans mais autour d’eux les amis, les amours, la famille…tout ce petit monde reste léger…
Est-ce possible ?
Christophe Honoré conçoit l’existence de façon décalée et opte pour une absence de dramatisation et d’émotion.
On ne ressent pas la douleur des personnages, difficile donc de faire preuve pour eux de compassion. Tellement que je suis restée en dehors de leur histoire…et que je n’ai pas cru vraiment ni au drame ni à leur peine….
Je me suis même demandé si l’on s’aimait dans ce film tant il paraît facile de partager… et aussi de tourner les pages …

J'espère bien voir La belle personne malgré ce qui me dérange chez Christophe Honoré et que je notais à propos de Chansonsd'amour.

L'article du Monde sur La belle personne rejoint ce point de vue:
"ce nouveau film souffre du même mal que les précédents, celui d'une distanciation agaçante, dont on ne sait jamais bien si elle relève d'un parti pris éthique - celui d'un cinéaste persuadé d'être arrivé après la mort du cinéma -, ou de la peur panique de se mettre à nu."

Tout ça est très juste mais ne me dérange pas. Honoré a un univers très littéraire. Il montre des adolescents idéalisés, fantasmés et hors du temps. C'est une rêverie un peu romantique de quelqu'un qui doit avoir la nostalgie de sa jeunesse. Mais malgré l'artifice il arrive à me toucher par des décalages de ton, des moments de vérité et une mélancolie. Il a un regard aussi assez personnel sur le flottement du désir (qui doit être le sien) entre les filles et les garçons. C'était encore plus marqué dans les chansons d'amour, plus suggéré ici. Et surtout il a une façon de filmer très étrange que j'ai du mal à définir et qui me plait. En gros je suis agacé à chaque fois au début de ses films par ce côté bobo branché et ça devient assez magique.

Une petite -bande annonce:
La belle personne

ça me persuade bien tout ça. Parce que l'Honoré, à travers les images vues, j'en retirais les mêmes impressions : distanciation esthético-branchouille, et bobo réservé s'intellectualisant par l'art.
Et le jeu de Garrel, j'en aurais dit exactement la même chose que Marko

Citation :

gueule de cinéma évidente avec des éclairs de justesse et d'inspiration, mais tellement souvent histrionique avec ce jeu presque faux, cette moue boudeuse d'enfant gâté tellement sûr de la séduction qu'il génère. C'est un ovni dont je serai toujours incapable de dire s'il est génial ou à côté...Mystère.

Tout ça faisait que je ne me décidais jamais à aller voir un film d'Honoré... Mais puisque malgré ses "défauts" la "magie" semble opérer (et puisque tu m'appâtes avec GVS, Markofr!) et bien, j'irais, coûte que croûte.

LA BELLE PERSONNE

Ou comment absorber une Queenie dans un écran géant et lui foutre une grosse claque dans les yeux, qui se piquent de quelques larmettes sur le fin...



C'est un film ExtraFormidableMagnifique !

ça se la pète juste assez pour s'en moquer, y'a tout plein de légèreté, les corps qui se baladent, qui se frôlent, sans trop s'en apercevoir, puis qui s'électrisent (je comprends ton lien avec GVS Markofr).

Les acteurs sont pile poil comme il faut (j'ai adoré ces petites remarques faites à demi mots, ultra réalistes et légèrement pince sans rire).
La fille est vraiment filmée de façon à ce que le spectateur tombe raide dingue amoureux d'elle (sauf sur le bateau, à la fin, où là, elle est bouarg).
Sa petite scène de semie nue est à tomber.

La scène avec la chanson d'Otto, l'homme trahit, l'homme désespéré, l'homme amoureux d'une femme qui ne l'aime pas. J'ai été bouleversé. D'un coup, sans trop me prévenir y'a eu ce gros bloc d'émotion.

J'ai un peu regretté que le Nemours ne soit pas plus consistant sur la fin, plus fou, il me semblait encore trop maître de lui, et j'y croyais moyen au fait qu'il suive Junie partout, ou qu'il l'attende pendant plus de deux heures devant chez elle.

Mais il ne m'a pas agacée du tout le Garrel. Je trouve qu'il pose juste ce qu'il faut où il faut. Il n'en rajoute pas trop. Alors peut être qu'il ne joue que sur ses acquis, mais en tout cette façon d'être sur le fil correspond bien avec ce personnage tout en équilibre.

Citation :

Il a un regard aussi assez personnel sur le flottement du désir (qui doit être le sien) entre les filles et les garçons.

Je l'ai trouvé plutôt "universel" ce regard moi... je trouve qu'on voit des trucs vus et revus. Des trucs d'ado qui se passionnent comme des dingues pour un mot, un baiser.
(et d'ailleurs, il filme pas que les relations hétérosexuelles, il s'en sort plutôt pas mal avec les homosexuels dans La belle personne)

Très fort cette façon de glisser plein de thèmes se croisant et se décroisant dans une sorte de ballet immense.

Et franchement, pas si intellectualisant que ça. Je pense qu'il est vraiment hypra ouvert ce film.

(j'ai l'impression que je pourrais encore en dire plein)

Eh bien!...Queenie...Toi qui disais l'autre jour: "Ce n'est pas un film pour moi..."