Honoré de Balzac

Adieu

Le 29 novembre 1812, sur la rive est de la Bérézina. La Grande Armée est en loque et en déroute. Les russes occupent la hauteur toute proche et attendent la matinée du lendemain pour achever le travail. Les soldats de Napoléon, épuisés, sont incapables d’aller plus loin et s’écroulent autours de grands feux qu’ils allument avec tout ce qu’ils peuvent trouver. Seuls quelques militaires ont conscience de l’urgence de la situation et cherchent à enjamber le funeste cours d’eau. La comtesse Stéphanie de Vandières qui avait accompagné son mari dans la Campagne de Russie est sauvée par son ami d’enfance le major Philippe de Sucy. Après avoir traversé, la comtesse jette un ultime « Adieu » à son amant avant que celui-ci ne soit pris par l’ennemi et envoyé en détention dans le Caucase durant six années.

Septembre 1819, le baron Philippe de Sucy et son ami le marquis d’Albon se sont égarés au cours d’une partie de chasse dans la forêt de L’Isle-Adam. Ils tombent ensemble sur un vieux prieuré en ruine dans le parc duquel une forme féminine et fantomatique apparaît. Philippe reconnaît son amie perdue et en tombe gravement malade : Stéphanie de Vandières est devenue folle et ne fait que répéter le mot « Adieu » tout au long de son existence de recluse.

Philippe fait le vœu de redonner la raison à son amour disparue et, pour cela, va jusqu’à reconstituer dans son parc de Saint-Germain le champ de bataille qui les sépara sept ans plus tôt. Toute désespérée qu’elle soit, l’entreprise réussie pourtant : dans un ultime éclair de lucidité, Stéphanie reconnut le visage de Philippe avant de tomber morte. Dix ans plus tard, Philippe de Soucy qui ne s’est jamais remis se donne la mort.

L’amour selon Balzac est décidément bien cruel !

Cela me plait d'avoir un épisode balzacien régulièrement .... merci Harelde !

Oui Harelde, c'est bien de lire tes commentaires, cela fait comme une petite relecture de tous ces beaux textes.

Très heureux que cela vous plaise.
 

Les Proscrits

Paris, Ile de la Cité en 1308. Alors que l’Inquisition est toute puissante, le sergent de ville Tirechair qui possède une maison derrière Notre-Dame s’inquiète au sujet de ses deux locataires qui logent au premier étage. Un vieillard et un jeune éphèbe qui semblent un peu curieux. Distinction qui suffit amplement pour envoyer les suspects et leur entourage au bûcher.

Le propriétaire des lieux et son épouse venaient de décider de se séparer d’eux quand leur servante les en dissuada. Car cette servante est en réalité la comtesse Mahaut qui vit chez eux incognito pour être proche du jeune éphèbe qu’elle couve des yeux. La comtesse prétend que le jeune homme est Godefroy, comte de Gand (son fils) et le vieillard est une personne très importante que le roi reçoit chez lui. Evidemment, cela pose nos hommes et nos Thénardier du Moyen-Age se font tout à coup hésitants.

C’est ce moment que les deux locataires choisissent pour sortir. Ils se rendent à une conférence de maître Sigier sur les mystères de la création. Discours qui s’apparente à un prêche et dont les tenants et aboutissants sont pour le moins obscurs au profane que je suis.
Dans les dernières pages du livre, le lecteur apprend que ce vieillard vénéré de tous est (ne pas lire le spoiler si vous voulez conserver l'effet de surprise)

Spoiler:

Un texte insolite.

Insolite en effet ! Cela ne ressemble pas à ce que tu nous narres régulièrement sur ce fil  

GrandGousierGuerin a écrit:

Insolite en effet ! Cela ne ressemble pas à ce que tu nous narres régulièrement sur ce fil  

Un texte empreint de mysticisme. Je ne suis pas un inconditionnel du genre.

Balzac s'abandonne au mysticisme dans plusieurs de ses textes. Il était très admirateur de Swedenborg.

Arabella a écrit:

Balzac s'abandonne au mysticisme dans plusieurs de ses textes. Il était très admirateur de Swedenborg.

D'après ce que j'ai pu glaner sur le net, Louis Lambert et Séraphîta sont deux autres textes entrant dans cette catégorie.

Oui, là c'est le plus prononcé, j'ai éprouvé vraiment une certaine difficulté avec ces textes.

Arabella a écrit:

Balzac s'abandonne au mysticisme dans plusieurs de ses textes. Il était très admirateur de Swedenborg.

Trop vague pour moi Swedenborg ! J'ai du aller me documenter hors-forum

Wikipedia a écrit:

À l'âge de cinquante-six ans, il déclara être entré dans une phase spirituelle de sa vie et dit ensuite avoir des rêves et des visions mystiques dans lesquels il discutait avec des anges et des esprits, voire avec Dieu et Jésus-Christ, et visitait le Paradis et l'Enfer.

Sinon il m'a l'air d'avoir fait d'autres choses rudement intéressantes .... Il faudrait que je me penche sur le sujet à l'occasion.

Chouette, un fil Swedenborg en perspective.  

J'avoue manquer de courage pour plonger dans ce genre d'auteur. Peut être un à priori injustifié, mais tant d'autres choses....

GrandGousierGuerin a écrit:

Wikipedia a écrit:

À l'âge de cinquante-six ans, il déclara être entré dans une phase spirituelle de sa vie et dit ensuite avoir des rêves et des visions mystiques dans lesquels il discutait avec des anges et des esprits, voire avec Dieu et Jésus-Christ, et visitait le Paradis et l'Enfer.

Sinon il m'a l'air d'avoir fait d'autres choses rudement intéressantes .... Il faudrait que je me penche sur le sujet à l'occasion.

Un allumé qui devait mettre certains petits additifs dans son tabac, non ?
Sans moi : je suis trop terre à terre pour ce genre de bad trip !
 

Arabella a écrit:

Chouette, un fil Swedenborg en perspective.  

J'avoue manque de courage pour plonger dans ce genre d'auteur. Peut être un à priori injustifié, mais tant d'autres choses....

Euh non ... Quand je vois sa bibliographie, c'est tout de même centré sur le religieux ... Il me faudrait déjà lire tous les docteurs de l'Eglise (35 selon Wikipedia)  avant de faire le moindre commentaire sur Swedenborg ... Et ce n'est pas au programme

Alors on se dégofle... 

M'étonne qu'à moitié.