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| Honoré de Balzac | |
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Auteur | Message |
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Camille19 Main aguerrie
Messages : 484 Inscription le : 24/06/2009 Age : 34
| Sujet: Re: Honoré de Balzac Jeu 10 Déc 2009 - 20:46 | |
| Très joli commentaire Chatperlipopette ça donne envie... je le note pour quand j'aurai le temps ! Même si je sens d'avance que contrairement à toi cette Henriette va m'agacer la manière dont tu la décris me fait penser à la princesse de Clèves et j'avais trouvé ce personnage un peu ridicule, comme tu le dis, il y a trop "d'outrance" dans son comportement... On verra si Balzac par ses nuances arrive à me faire mieux apprécier son personnage que ne l'avait fait Madame de Lafayette... | |
| | | Bédoulène Abeille bibliophile
Messages : 17270 Inscription le : 06/07/2007 Age : 79 Localisation : Provence
| Sujet: Re: Honoré de Balzac Jeu 10 Déc 2009 - 21:39 | |
| Encore un superbe commentaire Chappy !
merci | |
| | | Chatperlipopette Zen littéraire
Messages : 7679 Inscription le : 24/02/2007 Age : 59 Localisation : Bretagne
| Sujet: Re: Honoré de Balzac Jeu 10 Déc 2009 - 22:34 | |
| C'est amusant Camille mais j'ai lu La princesse de Clèves lorsque j'avais 14 ans (ma mère me l'avait offert pour mon anniversaire) et j'ai immédiatement aimé cette princesse et son environnement. Mais je dois avouer que je fais partie d'une génération "cucul" (j'étais beaucoup moins évoluée que les ados d'aujourd'hui...ceci peut expliquer cela ) Quant à Henriette de Mortsauf: elle m'a un agacée par moment mais surtout elle m'a beaucoup émue, prisonnière des contingences sociales et culturelles de son milieu et de son époque (les femmes étaient loin d'être "majeures" aux yaux de la loi!). Félix, par contre, je lui aurais bien secoué un peu les plumes. cependant, comment lui reprocher d'avoir succomber à Lady Dudley alors qu'il boit à la source de la frustration en compagnie d'Henriette depusi bien longtemps? Il n'est qu'un jeune homme qui cède aux désirs naturels de la chair...et Dieu sait combien cette dernière peut être faible | |
| | | Arabella Sphinge incisive
Messages : 19316 Inscription le : 02/12/2007 Localisation : Paris
| Sujet: Re: Honoré de Balzac Ven 11 Déc 2009 - 9:16 | |
| Moi aussi j'aime beaucoup La princesse de Clèves... En tous les cas, j'ai l'impression que les participants à la lecture commune ont apprécié Le lys dans la vallée, cela ne fait pas de mal de revenir aux classiques | |
| | | Chatperlipopette Zen littéraire
Messages : 7679 Inscription le : 24/02/2007 Age : 59 Localisation : Bretagne
| Sujet: Re: Honoré de Balzac Ven 11 Déc 2009 - 20:18 | |
| Je dirais même plus...ça ressource | |
| | | Camille19 Main aguerrie
Messages : 484 Inscription le : 24/06/2009 Age : 34
| Sujet: Re: Honoré de Balzac Lun 8 Mar 2010 - 13:32 | |
| Splendeurs et misères des courtisanes
Troisième volume du triptyque composé par Le Père Goriot, Illusions Perdues, et Splendeurs et Misères des Courtisanes ce roman est considéré comme l'un des sommets de Balzac. N'ayant pas lu les deux premières oeuvres de ce triptyque, (je dois lire le roman pour les cours donc j'ai du m'adapter à cet ordre de lecture un peu illogique) j'ai eu parfois du mal à comprendre toutes les subtilités des secrets et des manigances des personnages. J'avais aussi peu de points de comparaison (j'ai lu avant ça seulement La peau de chagrin et La fille aux yeux d'or) mais cela m'a plus ou moins suffi pour me rendre compte qu'en effet, ce roman de Balzac a une puissance hors du commun. Splendeurs et misères des courtisanesrelate la suite de l'histoire de Lucien de Rubempré, jeune homme originaire d'Angoulême qui monte à Paris dans l'ambition de voir ses talents artistiques reconnus. A la fin d'Illusions perdues, désespéré, il est prêt à se suicider lorsque Vautrin, un ancien bagnard, lui propose un marché : si Lucien se donne entièrement à Vautrin, ce dernier s'appliquera à réaliser les ambitions de Lucien et à opérer son ascension dans la société parisienne de l'époque. Dans Splendeurs et Misères, Vautrin utilise l'amour que partagent Lucien et Esther, une jeune courtisane douée d'une beauté particulièrement époustouflante, pour soutirer de l'argent à un riche banquier, le baron de Nucingen, qui s'est épris d'Esther, afin de faire la fortune de Lucien. Dans cette fresque foisonnante du Paris du 19ème, Balzac semble en effet au sommet de son étude des moeurs. Il offre au lecteur une galerie impressionnante de portraits de personnages qui semblent chacun des personnages-types : Esther, la jeune courtisane qui renonce à tout par amour, Lucien, le jeune et beau poète un peu naïf qui fait, Vautrin, le bagnard prêt à tout pour parvenir à ses fins et doté d'une intelligence hors pair, Nucingen, le vieil homme plutôt ridicule (la façon dont Balzac reproduit à l'écrit son accent est assez hilarante), ou encore Europe et Asie, les deux servantes perfides et amorales mais toutes dévouées à leur maître Vautrin, ainsi qu'une multitude de personnages secondaires dont les traits physiques et moraux sont décrits avec une telle précision que le personnage nous apparaît tout à fait nettement. L'on pourrait reprocher à certains personnages de manquer de nuance, mais ces portraits-types correspondent bien au projet d'étude de moeurs voulu par Balzac, car ils représentent aussi à eux seuls toute une classe sociale. Ce sont plutôt les différences entre chaque caractère qui sont passionnantes. Balzac fait danser tous ces personnages en une valse sans fin, motivée par différentes intrigues, différentes manigances, dans lesquels chacun des personnages a toujours un intérêt qui lui est propre et le force à se confronter à ceux des autres. On suit avec émerveillement la construction des plans de Vautrin et de ses ennemis essayant de le contrer. De chaque événement découle une multitude d'autres actions, et ainsi de suite, ce qui fait de cette oeuvre un roman dans le plus pur style du 19ème, démontant tout les mécanismes d'une société en reconstruction, ou les classes sociales commencent à se mélanger et où l'ambition et l'amour se mêlent de manière inextricable. Lisez cette oeuvre proliférante qui semble percer à jour toutes les profondeurs de la nature humaine, le plus souvent ses pires instincts mais aussi, plus rarement, ses instants de grâce. Si la visée critique de Balzac apparaît clairement, je n'ai pu m'empêcher à la lecture d'admirer la puissance de l'esprit humain qui est ici mise en avant, même si elle doit servir des desseins immoraux. La critique de Balzac s'accompagne, à mon sens, d'une véritable fascination pour la nature humaine que l'on ne peut s'empêcher de ressentir à la lecture. Même si Balzac se réclame d'une simple étude des moeurs, le lecteur se doute bien que dans Splendeurs et Misères, toutes les intrigues sont amplifiées, démultipliées, menées à leur paroxysme par rapport à la réalité, mais tout ceci pour son plus grand plaisir. Au cours de la lecture, on s'aperçoit que Balzac fait des clins d'oeil à son entreprise, comme lors de cette description d'une prison : - Citation :
- "Aussi, parlez vous de la possibilité de communiquer ou de s'évader ? ... le directeur de la Conciergerie aura sur les lèvres un sourire qui glacera le doute chez le romancier le plus téméraire dans ses entreprises contre la vraisemblance".
Et pourtant, des libertés avec la vraisemblance, Balzac n'hésite pas à en prendre lorsque c'est nécessaire à son intrigue, et semble même montrer qu'il l'assume lors de ces clins d'oeil, peut-être parce qu'il se plait à remettre en cause le système qu'il a lui même défini, ou peut-être parce que la peinture de tous ces traits amplifiés, magnifiés, sert d'une manière bien plus efficace son étude de moeurs que ne le ferait une simple "reproduction de la réalité". Pour finir, je vous cite un petit passage que je trouve particulièrement réussi, pour lequel j'ai un faible probablement parce qu'il est un peu lyrique et que c'est rare chez Balzac, et que je dois toujours avoir un côté fleur bleue Au cours de ce passage, Esther, retirée du monde depuis quatre ans, et devenue pure à nouveau après s'être repentie de ses activités de courtisanes par amour pour Lucien, se résigne, sous la pression de Vautrin, à faire une nouvelle entrée dans le monde et à reprendre son activité de courtisane auprès de Nucingen afin de faire la fortune de Lucien. Par amour pour lui, elle renonce à la rédemption qu'elle avait connue pour la même raison, et s'efforce de retrouver son caractère de courtisane : - Citation :
- Après avoir dit ses dernières prières, Esther renonçait à sa belle vie, à l'honneur qu'elle s'était fait, à sa gloire, à ses vertus, à son amour. Elle se leva. [...] Les yeux retenaient encore un peu de l'âme qui s'envolait au ciel. Le teint de la juive étincelait. Trempés de larmes absorbées par le feu de la prière, ses cils ressemblaient à un feuillage après une pluie d'été, le soleil de l'amour pur les brillantait pour la dernière fois. Les lèvres gardaient comme une expression des dernières invocations aux anges, à qui sans doute elle avait emprunté la palme du martyre en leur confiant sa vie sans souillure [...]
"J'aurais voulu que Lucien me vît ainsi, dit-elle en laissant échapper un sourire étouffé. Maintenant, reprit-elle d'une voie vibrante, blaguons..."
En entendant ce mot, Europe resta toute hébétée, comme elle eût pu l'être en entendant blasphémer un ange.
"Eh bien, qu'as tu donc à regarder si j'ai dans la bouche des clous de girofle au lieu de dents ? Je ne suis plus maintenant qu'une infâme et immonde créature, une voleuse, une fille, et j'attends milord. Ainsi, fais chauffer un bain et apprête moi ma toilette [...] je veux le rendre fou, cet homme... Allons, va, va, ma fille... Nous allons rire, c'est à dire nous allons travailler." La transformation radicale d'Esther représente bien, à mon sens, tous les jeux de maquillage de la personnalité auwquels s'adonnent les différents personnages. Si Esther maquille sa nature pure et innocente derrière un masque de courtisane sans scrupules, elle apparaît comme l'antithèse de tous les autres personnages qui, tout au long du roman, dissimulent leur nature viciée et interessée derrière un apparaître correct et aimable. Le masque est ainsi une thématique récurrente dans ce roman, tout est dissimulé, tout est feinté, et les déguisements omniprésents reviennent comme un leitmotiv. Pour réussir, il faut tromper, et c'est pour moi ce qui finalement ressort le plus de cette oeuvre, qui d'ailleurs s'ouvre sur un bal masqué, ce qui n'est pas innocent de la part de Balzac ! Voilà, pour conclure je dirais que malgré de petites longueurs par endroit ( lors des longues descriptions du Paris de l'époque, ou quand les intrigues devenaient si compliquées que je ne suivais pas tout ) Splendeurs et misères des courtisanes apparaît comme une métaphore géante de la nature humaine en général et dégage une telle puissance qu'il faut le lire !!
Dernière édition par Camille19 le Lun 8 Mar 2010 - 13:50, édité 1 fois | |
| | | krys Sage de la littérature
Messages : 2093 Inscription le : 06/09/2009 Age : 65 Localisation : sud ouest
| Sujet: Re: Honoré de Balzac Lun 8 Mar 2010 - 13:36 | |
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| | | Camille19 Main aguerrie
Messages : 484 Inscription le : 24/06/2009 Age : 34
| Sujet: Re: Honoré de Balzac Lun 8 Mar 2010 - 15:49 | |
| Merci ! | |
| | | Arabella Sphinge incisive
Messages : 19316 Inscription le : 02/12/2007 Localisation : Paris
| Sujet: Re: Honoré de Balzac Lun 8 Mar 2010 - 18:01 | |
| Je suis très heureuse de voir que ce livre t'as tellement plu, il faut dire que je suis un peu une inconditionnelle de Balzac. Celui-ci c'est normalement le dernier volume achevé de la Comédie Humaine, et y retrouve pas mal des différents personnages que l'on a pu croiser précédemment, c'est vrai que l'on en profite sans doute mieux si on a lu quelques autres volumes de la Comédie Humaines, et tout particulièrement Les illusions perdues. Le lien avec Le père Goriot est moins direct, et c'est le personnage de Vautrin uniquement, pas vraiment l'action, c'est pourquoi je trouve que le terme de trilogie est un peu abusif.
Ton commentaire Camille en tous les cas est vraiment très réussi, et j'espère qu'il donnera envie à plein de gens de lire Balzac. | |
| | | Camille19 Main aguerrie
Messages : 484 Inscription le : 24/06/2009 Age : 34
| Sujet: Re: Honoré de Balzac Lun 8 Mar 2010 - 18:52 | |
| Oui Arabella, j'avais aussi cru comprendre que Le Père Goriot et les deux autres oeuvres ne se suivent pas vraiment au niveau de l'intrigue, c'est pour ça que j'ai préféré le terme de "triptyque", même si sur mon quatrième de couverture ce triptyque est mentionné comme "la trilogie de Vautrin". En tout cas je continuerai à lire Balzac et peut-être qu'un jour (lointain ) je pourrai relire Splendeurs et Misères en connaissant bien les personnages et en saisissant mieux toutes les subtilités des intrigues... | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Honoré de Balzac Lun 8 Mar 2010 - 21:01 | |
| Moi aussi, j’avais lu Balzac au “temps de ma jeunesse folle”…et j’avais aimé modérément. Je le relis en ce moment avec beaucoup de plaisir, trouvant dans son texte des résonances très actuelles ; cette observation de l’homme n’a pas de frontières, ni géographiques, ni temporelles. Il faut le lire lentement, patiemment, quelquefois, l’exercice est physiquement fatigant : je le lis dans la collection de la Pléiade, et l’aller et retour entre le volumineux appareil critique de la fin du volume et le texte proprement dit est fastidieux…mais tout compte fait, on est payé de l’effort : on savoure mieux le texte et on aime un peu plus Balzac : toutes ces ratures, corrections, hésitations, me font apprécier ce texte qu’il nous a laissé : ce n’est pas n’importe quoi ! |
| | | Hexagone Envolée postale
Messages : 260 Inscription le : 18/01/2010 Age : 53 Localisation : Ile de France
| Sujet: Re: Honoré de Balzac Dim 16 Mai 2010 - 20:15 | |
| J'ai essayé " LA femme de trente ans", lu 50 pages, impossible d'aller plus loin. Style impossible, aucune musicalité de la prose. Bref très mauvaise expérience poour moi vu que c'est mon premier Balzac. J'essaierai quand même " Le colobel Chabert". | |
| | | Arabella Sphinge incisive
Messages : 19316 Inscription le : 02/12/2007 Localisation : Paris
| Sujet: Re: Honoré de Balzac Dim 16 Mai 2010 - 20:25 | |
| La femme de trente n'est pas vraiment ce par quoi il faut commencer. J'aurais tendance à conseiller Eugénie Grandet, ou Le père Goriot, ou La duchesse de Langeais, ou Une étrange affaire, ou La cousine Bette....
Chabert est vraiment très cruel. | |
| | | Hexagone Envolée postale
Messages : 260 Inscription le : 18/01/2010 Age : 53 Localisation : Ile de France
| Sujet: Re: Honoré de Balzac Dim 16 Mai 2010 - 20:27 | |
| Je ne me laisse pas décourager. Mais il faut quand même dire que " La femme de trente ans " n'et vraiment pas terrible à lire. | |
| | | Arabella Sphinge incisive
Messages : 19316 Inscription le : 02/12/2007 Localisation : Paris
| Sujet: Re: Honoré de Balzac Dim 16 Mai 2010 - 20:30 | |
| Disons que ce n'est pas le meilleur. | |
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| Sujet: Re: Honoré de Balzac | |
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| | | | Honoré de Balzac | |
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