Que lisez vous en novembre ?

J'ai fait une pause Claudel pour lire Le canapé rouge.

Je relis "Nuits des temps" de Norman Mailer.

viens de terminer, de bouffer, de dévorer, d'avaler, de me faire happer par Tsubaki et Hamaguri de Shimazaki (plus qu'à attendre le 3ème volet maintenant!)
Heureusement que je les avais pendant les grèves ratp : 2h pour rentrer chez moi, il me fallait bien un petit remontant qui me fasse oublier la colère grondant autour de moi !

Suis en plein dans le Testament de Grisham (je le lis parcimonieusement chez moi, étant donné que c'estun maniaque qui me l'a prêté je n'ose pas le sortir de mes 4 murs pour le lire partout...) : c'est bien écrit, et haletant. A suivre

Et maintenant, je vais pouvoir me plonger dans lilith !!

P.S : a filtré que pour mon anniv' un certain kafka sur le rivage me serait offert

Je viens de terminer A ta place et ce soir je commencerai La fille de pierre de Bernard Simonay.

Ai commencé La passion selon Juettede Clara Dupont-Monod, et pour le moment c'est le bonheur! Une écriture très proche, passionnée, lumineuse... On vibre avec Juette! ...j'ai hâte d'être à ce soir (après le film ) pour m'y replonger

aériale a écrit:

Ai commencé La passion selon Juettede Clara Dupont-Monod, et pour le moment c'est le bonheur! Une écriture très proche, passionnée, lumineuse... On vibre avec Juette! ...j'ai hâte d'être à ce soir (après le film ) pour m'y replonger

J'aime bien lire ces mots...

Je lis également "L'art de la paix en Europe, Naissance de la diplomatie moderne XVI-XVIII siècle", de Lucien Bély

après un petit moment de flottement, je lis L'Aile du papillon de Pierre Schoendoerffer... pour voir...

Après La petite fille de Monsieur Linh, j'ai trouvé à la bibliothèque Le concert d'Ismaïl Kadaré

Alfred Teckel a écrit:

Marie a écrit:

Citation :

"La symphonie du loup" de Marius Daniel Popescu.

J'attends ton avis avec impatience!
C'est un des livres vivement conseillé par le critique et écrivain JLK qui a fait sa propre distribution de prix ICI

Je n'ai lu pour l'instant qu'une petite cinquantaine de pages, et la lecture est à la fois simple et difficile, je m'explique: le style est simple, pas de mots tordus ou compliqués, mais l'écriture, à coup de phrases courtes, très serrées, avec une mise en page peu aérée, rend la lecture un peu plus difficile, mais sans doute au plus proche de l'atmosphère qu'a voulu rendre l'auteur.

L'auteur est d'ailleurs un homme particulièrement sympathique et jovial, qui exerce en Suisse le métier de... chauffeur de bus! Ce roumain exilé en Suisse l'est également en langue française, dans laquelle il écrit directement, comme ses glorieux prédécesseurs Cioran ou Ionesco, et est publié chez Corti, c'est à dire chez l'un des éditeurs les plus exigeants en France et qui éditent l'oeuvre merveilleuse de Julien Gracq. Popescu m'a confié sa fierté de se retrouver au même catalogue que Gracq...

Une de mes futures acquisitions chez Corti, je dois dire que Yeats m'a retardé un peu, et que son Nô Irlandais apparemment facile, demande lecture et relecture.
Il y a trois éditeurs en France qui font encore de la littérature comme art leurs fonds de commerce. Cheyne, Corti et Minuit. Gallimard, Verdier( les cahiers de Levinas par nos deux cons Bernard Henry Levi et Alain Finkelkraut) et P.O.L sont déjà dans l'optique du vendable, même si l'on y trouve des auteurs qui en valent la peine, Jacques Chauviré (réédité chez le dilettante d'ailleurs, Gallimard ne propose plus l'excellent Les passants ) et Novarina ( on en dit ce qu'on en veut, on aime ou on le déteste, c'est un des hommes les plus révolutionnaire du 21ème siècle avec Heinrich Müller pour le théâtre.)

A noter le dilettante, qui est une petite maison d'édition qui propose des bouquins également sans le souci des ventes et chez lequel on a souvent de très bonne surprise. Exemple quelques poèmes de Nimier y sont publiés.

Voilà j'avais donc lu le résumé de chez Corti sur "la symphonie du loup" et j'avais lu l'histoire atypique de l'auteur. Alors je ne résiste pas à vous faire part de la présentation de l'éditeur :

Dès l'ouverture, limpide et poignante, de cette chronique polyphonique que constitue La Symphonie du Loup, le lecteur est saisi par la puissance expressive et narrative de l'auteur, évoquant initialement la scène capitale de son adolescence, au jour où lui fut annoncé la mort accidentelle de son père. D'emblée aussi, la modulation vocale du récit, par le truchement de la voix du grand-père paternel, figure tutélaire faisant pendant à celle du père disparu, inscrit cette remémoration dans le flux et les rythmes d'une véritable épopée personnelle au temps du Parti unique. Dans cette Roumanie de la dictature du « socialisme réel » dont nous découvrons peu à peu le décor déglingué et la vie quotidienne, avec une frise de personnages hauts en couleurs dont la vitalité expansive colore et réchauffe un univers teinté d'absurde, Marius Daniel Popescu puise une substance romanesque effervescente, que son talent de romancier fixe en visions inoubliables, comme celle du cheval martyrisé. En contrepoint de ses rhapsodies « gitanes »proches parfois de la transe, se dessine le motif tout de douceur et de délicatesse de la vie présente de l'écrivain, où le fils éperdu se reconstruit dans son rôle de père attentionné et de « loup »pacifié.
Il y a comme une « chronique européenne » en raccourci dans ce grand récit alterné, profus et généreux, qui brasse plusieurs cultures et les expériences de plusieurs générations, finalement ressaisi dans l'unité d'une langue-geste originale.

Et du petit extrait que l'on trouve sur le site de Corti (est-ce utile de le précisier, dans ma barre d'URL courant^^):

Citation :

Il avait presque cinquante ans, une bonne partie de ses cheveux étaient blancs, il nous a quittés deux jours après l’accident. Ces deux jours-là, il était dans le coma, à l’hôpital où ils l’ont opéré à la tête. Les chirurgiens qui l’ont opéré disaient qu’il avait des chances de s’en sortir. Ils lui ont découpé une partie du crâne. Ils avaient demandé à sa femme une signature pour l’intervention chirurgicale. Sa femme a signé qu’elle acceptait les risques de l’opération. Ils étaient mariés depuis deux ans. Ils habitaient dans une petite maison et avec eux il y avait sa fille à elle, de son premier mariage, sa mère à elle et il y avait encore sa grand-mère à elle. Il vivait avec ces quatre femmes dans la maison. La fille à elle avait dix-huit ans. La grand-mère à elle avait quatre-vingt ans. Il était ingénieur en génie civil. La mère à elle était sourde-muette. Elle avait presque soixante ans. Quand il est mort, il travaillait sur un chantier en province. C’était un chantier où il dirigeait la construction d’une fromagerie industrielle. Ces temps-là, il rentrait à la maison seulement le samedi soir. Il repartait sur le chantier le lundi matin. Vers huit heures du matin. Le lundi matin, sa femme n’allait pas au travail. Sa femme était la gérante d’un magasin d’instruments de musique. Elle vendait des violons, des pianos, des flûtes et des batteries. Elle était plus jeune que lui. Elle avait douze ans de moins que lui. Il pratiquait le métier d’ingénieur depuis une dizaine d’années. C’était son deuxième métier. Son premier métier était celui de maître de sports. Il avait pratiqué l’athlétisme. Il avait fait des études de maître de sports. Quand tu es né, il enseignait le sport à des sourds-muets, dans une école spéciale. Il a appris la nouvelle de ta naissance par téléphone. Il n’y avait pas beaucoup de téléphones à l’époque. Il a appris la nouvelle de ta naissance vers neuf heures du soir et il a pris un taxi pour se rendre à l’hôpital. Tu aimais bien aller avec lui en taxi. Quand le taxi passait d’une portion de route couverte par de l’asphalte à une portion de route couverte par des pavés, tu aimais bien le changement de sons créé par le frottement des roues du taxi sur le revêtement de la route. Les sons des roues du taxi, sur les pavés, étaient comme une cavalerie à la charge. Tu aimais bien jouer au cavalier qui chargeait les ennemis. Il a donné un gros pourboire au chauffeur du taxi. Pendant tout le trajet il a dit plusieurs fois au chauffeur qu’il venait d’être père. Il a quitté le taxi et il a parcouru en courant l’espace qui menait au service des nouveau-nés et il a gravi les marches des escaliers trois par trois, jusqu’à la porte, et il a sonné. Le portier de la maternité est sorti pour lui dire qu’il ne pouvait pas te voir en dehors des heures de visite ; le portier de la maternité pensait à un gros pourboire, et il lui a dit qu’il devait revenir le lendemain matin, à partir de dix heures. Ton père a cassé la gueule du portier de la maternité. Il lui a donné deux coups de poing. Il a visé d’abord l’œil droit du portier de la maternité puis, du deuxième coup il a visé la bouche. Deux coups de poing en pleine figure pour le portier de la maternité. Puis il est monté tout seul à l’étage. Il a commencé à ouvrir les portes des salles et il appelait ta mère par son prénom. Il a réveillé tout le monde. Il vous a vite trouvés. Les infirmières et les médecins n’ont pas pu l’empêcher de vous voir à dix heures du soir. Il savait que tu étais né prématurément. Tu es né à sept mois, et quand il est entré dans la pièce où tu étais avec ta mère, il t’a vu dans la couveuse et il a dit à l’infirmière « sortez-le ! », et l’infirmière t’a sorti immédiatement et il t’a pris dans ses bras et il t’a embrassé et il a dit que tu avais un gros nez. Il a embrassé ta mère.

Et voilà la mine, l'ilôt: http://www.jose-corti.fr/

Deux remarques à ces propos:

- Il y a des éditeurs de "vendables" qui produisent du bon voire du très bon dans le tas. Les Gallimard étrangers proposent de très bonnes choses assez souvent.
- Minuit aussi est déjà dans le "vendable" si on veut... Il y a désormais des poches, et en avec une illustration de couverture... Et chez Corti, le Popescu par exemple a ses pages déjà massicotées! Eh oui, tout fout le camp!

Lol, je ne suis pas sûr que les collections est avoir avec le vendable ou non. Et comme j'ai précisé pour Gallimard en effet il y a du très bon seulement il n'y a rien de neuf, ou de génial dans leurs nouveautés, excusez moi de le dire. On reste quand même assez dans l'easy read? Non?

D'autant que Chez Corti les Massicotés sont une collection à part, comme la collection Romantique ou Semi Poche ( ou on trouve Bachelard).

Ce que je reproche à Corti c'est simplement de niveler sa clientèle par les moyens, en effet les livres sont cher, voir très cher. Et Gracq par exemple revendique son œuvre comme impubliable en poche pour des raisons de lectorat choisi.

Cela dit, c'est véritablement compensé par la qualité des publications et on ne peut pas remettre en cause de vendre hors de prix ce qui le mérite amplement.

Eh eh, je vous titillais un peu!


Ceci dit, qu'entendez-vous exactement par "easy-read"?

Je me pose la même question qu'est-ce que "l'easy read"?

lekhan a écrit:

Il y a trois éditeurs en France qui font encore de la littérature comme art leurs fonds de commerce. Cheyne, Corti et Minuit.

Je suis d'accord avec toi...Le meilleur est chez eux...
Après, on peut avoir envie de lire du très bon, et du bon aussi...ailleurs...

Les Editions Cheyne, j'en ai parlé plusieurs fois, sont plutôt spécialisées en poésie...mais pas seulement...
Jean François Magnier et sa femme Martine Mellinette assurent tout avec un perfectionnisme rare. Leur travail ressemble à de l'artisanat d'Art.

Les livres sont imprimés à l'ancienne , sur du beau papier. Parfois illustrés. Cousus pour finir à la main.
De la belle ouvrage! :)

http://www.cheyne-editeur.com/

Je cite un auteur publié par Cheyne...Je pourrais en citer plusieurs, j'apprécie vraiment ce que publie Jean François Magnier...
Mais...j'ai choisi Jean Pierre Siméon (il est aussi directeur de collection chez eux)

Poésie (dernières parutions)

-Lettre à la femme aimée au sujet de la mort, Cheyne, 2005 (Prix Max Jacob)
- Fresque peinte sur un mur obscur, Cheyne éditeur, 2002
- Les douze louanges, Cheyne éditeur,1990, réédité en 2001
- Le Bois de Hêtres, Cheyne éditeur, 1998
- Ouvrant le pas, rééditions, Cheyne éditeur, 1998
- Le sentiment du monde, Cheyne éditeur, 1993, 1995 ( prix Apollinaire)
- Poèmes du corps traversé, Cheyne éditeur, 1988
-Un essaim amoureux, Cheyne éditeur 1986, Hors commerce, 1995.
- Fuite de l’immobile, Cheyne éditeur 1984, (prix Artaud)