Woody Allen

Vu Whatever works.
Au début, j'ai eu un peu peur des facilités. La fille bécasse, on connaît chez Woody (Maudite Aphrodite, tout ça). La bêtise, c'est toujours rigolo, mais c'est souvent facile.
Et puis après, ça s'améliore.
Il y a même des répliques vraiment marrantes.
Alors, ce n'est pas un film original, il n'y a pas de thème vraiment neuf dedans, Woody tente de mettre une sorte de liant moralo-philosophique en parlant du hasard - mais beaucoup moins bien que dans Match Point, où le hasard était à double détente, tandis qu'ici, c'est une film de détente... simplement.
Le "truc" de parler à la caméra, c'est amusant. Même si, là aussi, son utilisation chez Woody remonte à loin... Il prend le spectateur à témoin... ça fait rire.
Bon, soyons honnêtes, tout ça, ce sont des trucs pour masquer un scénario ultra-léger.
Mais comme il a du métier, Woody, on a beau voir les ficelles, c'est quand même vraiment pas mal du tout. Et ce film est largement meilleur que ses deux précédents films américains (Anything Else, Melinda & Melinda).
Contrairement à eux, il a fait un film léger, et qui le reste, mais dans le bon sens.

eXPie a écrit:

Mais comme il a du métier, Woody, on a beau voir les ficelles, c'est quand même vraiment pas mal du tout.

Pas vu celui-là encore mais c'est généralement vrai pour tous ses films.

À peu près d'accord avec ce que tu dis - mais là...

eXPie a écrit:

Et ce film est largement meilleur que ses deux précédents films américains (Anything Else, Melinda & Melinda).
Contrairement à eux, il a fait un film léger, et qui le reste, mais dans le bon sens.

en tout cas pas largement en ce qui concerne Anything Else qui est un film adorable..
J'ai bien aimé ce jeune couple et que Woody s'est enfin décidé d'arrêter de jouer dans tous ses films le héros principal et donner de l'espace à d'autres acteurs
(une première avec Kenneth Brannagh dans Celebrities est le meilleur de loin )
Melinda & Melinda est en effet un peu vite fait, probablement mal fait - mais je vais retenir Radha Mitchell que j'aurais aimé revoir dans d'autres films de lui.. malheureusement pas une muse pour lui et mémorable aussi - la première apparition d'un acteur afro-américain dans un film de Woody!

Epi a écrit:

Pas vu celui-là encore mais c'est généralement vrai pour tous ses films.

mais oui.. s'il y a écrit Woody dessus, je veux aussi retrouver du Woody dedans

Retour à la case Manhattan pour Woody Allen après ses escapades européennes. Pas de doute, le ton de Whatever works est familier, quelque chose de Broadway Danny Rose, en plus caustique et plus misanthrope, le cinéaste chargeant son quasi double, Larry David, de balancer des répliques cinglantes comme autant de scuds, d'un cynisme accompli. Les mauvais esprits diront que Allen recycle ses vieilles recettes, ils n'auront pas tort, mais c'est fait avec une telle virtuosité et une telle aisance qu'il est difficile d'y résister. Qui plus est, le réalisateur sait composer un casting et, outre son génial héros, la petite Evan Rachel Wood a du répondant dans un style très éloigné d'une Scarlett Johansson. Allez, ce n'est pas le Woody Allen du siècle, juste celui de l'année et c'est un bon crû.

bon retour parmi nous

traversay a écrit:

Les mauvais esprits diront que Allen recycle ses vieilles recettes, ils n'auront pas tort, mais c'est fait avec une telle virtuosité et une telle aisance qu'il est difficile d'y résister.

et il a surtout atteint l'âge où il n'a plus besoin de faire attention aux mauvais esprits

traversay a écrit:

Allez, ce n'est pas le Woody Allen du siècle, juste celui de l'année et c'est un bon crû.

Tiens, ça me fait penser que je n'ai pas posté d'avis sur ce film, que j'ai pourtant bien aimé aussi!

Mais inutile, Traversay résume parfaitement et mieux que je ne saurais ce que l'on en retient!

Citation :

Les mauvais esprits diront que Allen recycle ses vieilles recettes, ils n'auront pas tort, mais c'est fait avec une telle virtuosité et une telle aisance qu'il est difficile d'y résister. Qui plus est, le réalisateur sait composer un casting et, outre son génial héros, la petite Evan Rachel Wood a du répondant dans un style très éloigné d'une Scarlett Johansson. Allez, ce n'est pas le Woody Allen du siècle, juste celui de l'année et c'est un bon crû.

Merci pour cette bonne critique et bon retour parmi nous Traversay

aériale a écrit:

que j'ai pourtant bien aimé aussi!

je suis contente de le lire

Il y a eu des comparaisons avec Manhattan... C'est moins "intellectuel" (si ça a un sens). Pas le Woody du siècle (ni du millénaire), c'est ça !
J'ai bien aimé le film, mais c'est largement en-dessous de Manhattan ou Broadway Danny Rose, non ? Broadway Danny Rose a un scénario autrement plus consistant.

Bon retour, Traversay !

question de Babelle au bar:

Babelle a écrit:

A vrai dire, j'ai bien aimé Maris et femmes visionnés hier, mais je ne comprends pas, c'est vrai, Woody-prof draguant sa très jeune élève, Mia Farrow qui s'arrache les cheveux, le mec objet de tous nos fantasmes qu'on refile à notre meilleure copine... c'est vrai que tout ça n'est vraiment pas clair...
Si Kenavo a quelque explication pour sortir Woody de l'obscurité dans laquelle il me plonge ce sera pas de refus.

Tout d’abord ce film est un peu dérangeant à cause de la méthode de tournage – caméra en main – et de son montage qui coupe parfois en plein dialogue.. c’était la première fois que Woody Allen a utilisé ces méthodes.. et ce n’est pas trop mal réussi.. mais on a besoin quelques minutes de s’habituer avant de ‘plonger’ vraiment dans le film

Et puis on remarque qu’on plonge dans un film assez… étrange.
On pourrait dire c’est un « papillonnage de l’un à l’autre » au carré.
Deux couples qui sont amis se retrouvent lors d’une soirée et l’une d’elle dit à l’autre qu’ils vont se séparer – à partir de ce moment tout bascule, hommes et femmes se retrouvent dans la tourmente, se questionnent, ne retrouvent plus leurs habitudes – qu’ils s’étaient imaginés à perfection !

Je dirais que Woody aime ce sujet de ‘tomber amoureux-les couples qui se trouvent – qui se trompent – qui se séparent – qui cherchent un nouveau partenaire’…. Et ici il a vraiment prit beaucoup d’ingrédients et les a secoué à l’extremis !

Petit piment dans cette histoire : le film est sorti lors de la rupture entre lui et Mia Farrow.. il a en quelque sorte filmé sous les yeux de Mia ce qu’il était en train de vivre avec sa nouvelle femme, Soon-Yi.

Mais moi je ne suis pas trop people et j’ai pu aimer ce film pour ce que c’est : l’homme et sa recherche interminable de trouver le bonheur dans la relation avec son partenaire idéale ?!

Alors là "Feel good movie" (comme dirait Kenavo) à fond!!!

J'avoue que j'ai eu très peur les premières minutes. Je détestais déjà ce bonhomme qui parlait face à la caméra à la place de Woody tout en étant Woody évidemment. Je sentais le film cheap, bavard, mille fois vu. Et puis la mayonnaise prend et quand les parents de la jeune fausse SDF, fausse ingénue, fausse nunuche hypnotisée par le cabotin faussement génial, débarquent de leur amérique profonde, il nous prend à contre pied et ça devient un grand n'importe quoi utopique et post-baba cool franchement réjouissant. J'ai adoré! Et pour une fois (à ma connaissance) que Woody parle d'homosexualité comme si on était dans "Certains l'aiment chaud" c'est à mourir de rire. Bravo Woody. C'est ton plus libre depuis belle lurette! (quant aux 2 jeunes ils sont sexy comme rarement!)

Marko a écrit:

Alors là "Feel good movie" (comme dirait Kenavo) à fond!!!

yesssssssssss

Marko a écrit:

Et pour une fois (à ma connaissance) que Woody parle d'homosexualité comme si on était dans "Certains l'aiment chaud" c'est à mourir de rire. Bravo Woody.

à part probablement une citation dans Everything You Always Wanted to Know About Sex que je ne me rappelle plus - parce que cela fait trop longtemps que je l'ai vu.. et pas envie de le revoir encore une fois et la scène entre Scarlett et Penelope dans VCB, oui, pas un sujet qui préoccupe Woody terriblement
Mais dans ce film c’est un très bon moment – surtout qu’on pense à ce moment qu’on a déjà tout vu et qu'il n'arriverait pas à en rajouter

Au fait Kéna, y-a-t'il un Woody qui manque à ton tableau de chasse ? Moi, je n'ai toujours pas vu Intérieurs !

traversay a écrit:

Au fait Kéna, y-a-t'il un Woody qui manque à ton tableau de chasse ?

non.. pas un seul
il y a toujours eu des diffusions à la télé et je le connaissais surtout avec son fameux 'ce que vous avez toujours voulu savoir..' et pour moi il était un comique qui ne me faisait quand même pas rire.. jusqu'au moment ou j'ai passé des vacances avec des amis dont un m'a emmené au cinéma ou il y avait Manhattan de Woody.. j'avais.. 17..18 ans.. je suis sortie ainsi du cinéma et à partir de là c'est le grand amour entre nous
L'été suivant j'avais la chance qu'une petite chaine allemande avait décidé de faire un 'été-tout-Woody' et pendant plusieurs semaines ils ont montré TOUS ses films (jusqu'alors) et ainsi je les ai tous vu.. par après j'en ai acheté tout sur DVD (à partir de 1975 – Annie Hall - je crois il y a seulement 1 qui manque – Zelig qui ne me disait pas trop pour l’acheter)

Un moment extra pour moi: Woody est venu au Luxembourg pour jouer de la clarinette j'en ai parlé ici

traversay a écrit:

Moi, je n'ai toujours pas vu Intérieurs !

ah, mais il te faut.. c'est un de ses films qui fait totalement référence à Bergman.. les couleurs ternes, tout en gris/noir.. faut avoir bon moral pour le voir, c'est assez déprimant.. mais j'aime bien
Les critiques ne se sont pas mis d'accord, mais à mon avis il a montré son amour pour la tragédie qu'il a toujours dit d'avoir plus que pour le comique
si tu veux, je peux te l'envoyer en cerclage mais je pense que c'est un des DVD que j'ai en zone 1 - donc il te faut un multizone c'est encore le moment - avant que je mets tout dans des boîtes de déménagements

Ah merci mais je dois pouvoir l'emprunter à la médiathèque. C'est beau quand même cet amour pour Woody !

traversay a écrit:

Ah merci mais je dois pouvoir l'emprunter à la médiathèque.

tu vas nous dire ce que tu en penses
et tu peux déjà être certain que je trouverais des arguments si tu n'aimes pas

traversay a écrit:

C'est beau quand même cet amour pour Woody !

oui.. il y a des amours qu'on ne peut pas trop expliquer.. mais je le redis volontiers - je suis Woody inconditionnelle