Le Café Littéraire - ici on cause....

JDP a écrit:

Il a traversé le cinéma mondial sans laisser de trace sauf le fameux "Le Dibbouk" que je n'ai jamais vu d'ailleurs.

Pour répondre à JDP, je l'ai vu ce film, il était passé sur Arte il y a quelques années, évidement à une heure très tardive. J'ai trouvé cela assez daté, avec un jeu très excessif, comme c'était pratiqué alors. Je crois que ce film est plus une légende, un truc mythique dont tout le monde a entendu parlé, mais que personne ou presque n'a vu, et c'est finalement sans importance, ce qui est important, c'est l'imaginaire que cela suscite.

Au sujet de la discussion des périodes où on ne lis pas, en ce qui me concene, c'est souvent lorsque je lis un livre sur lequel je bloque, qui ne me passionne pas, mais que je ne veux pas abandonner. C'est vraiment caractèristique, je n'ai aucune motivation pour prendre un livre qui me barbe, j'ai toujours autre chose à faire, où alors j'arrête très vite, c'est une vraie corvée. En plus, j'ai beaucoup de mal à arrêter un livre que j'ai commencé, j'ai toujours un épouvantable sentiment de culpabilité à le faire. Quand j'étais jeune, je ne faisais jamais, avec les années et l'idée de tous les livres que je voudrais lire, je m'y résouds parfois après un certain débat intérieur, mais ce n'est jamais facile.

Je crois que Coline vient de vivre le même genre d'expérience avec Les escaliers de Chambord ?

arabella a écrit:

Je crois que Coline vient de vivre le même genre d'expérience avec Les escaliers de Chambord ?

Oui...Et je m'en suis guérie, grâce au cerclage, avec La rêveuse d'Ostende d'Eric Emmanuel Schmitt...Ces nouvelles se lisent très facilement...

Je crois qu'on a tous plus ou moins culpabilisé pour quelque chose qui nous dépassait. Mais il me semble impératif de s'en délester...
Rien de pire que la culpabilité, d'ailleurs souvent injustifiée.

Pourquoi devrait on tout comprendre. Pourquoi accepter l'idée que la culture est sacrée ou la philosophie indispensable... Ou s'imposer la lecture d'un livre sous prétexte que tout le monde l'a lu ou le recommande...

Et le plaisir alors ? Y compris celui de fermer un livre qui vous ennnuie...!

bix229 a écrit:

Je crois qu'on a tous plus ou moins culpabilisé pour quelque chose qui nous dépassait. Mais il me semble impératif de s'en délester...
Rien de pire que la culpabilité, d'ailleurs souvent injustifiée.

Pourquoi devrait on tout comprendre. Pourquoi accepter l'idée que la culture est sacrée ou la philosophie indispensable... Ou s'imposer la lecture d'un livre sous prétexte que tout le monde l'a lu ou le recommande...

Et le plaisir alors ? Y compris celui de fermer un livre qui vous ennnuie...!

En fait j'ai du mal à abandonner n'importe quel livre par principe, par parce que c'est considéré comme un chef d'oeuvre de la littérature, ni parce que tout le monde le recommande. Mon côté obsessionnel sans doute, ou un trop grand respect pour les livres. Je suis par exemple dans l'incapacité totale de jetter un livre, ce serait une sorte de sacrilège, et donc j'ai en ma possession des tas de livres inutiles, soit des livres mauvais ou médiocres que je ne relirai jamais, soit des livres en double. D'ailleurs si des Parfumés habitant ou de passage en région parisienne étaient intéressés, je serais heureuse de leur offrir ce qui pourraient les intéresser, certains de ces bouquins sont excellents, mais lorsque j'aime un auteur je m'offre des Pléiade ou de gros volumes type Bouquins et donc les livres isolées se trouvent en trop dans ma bibliothèque...

arabella a écrit:

En fait j'ai du mal à abandonner n'importe quel livre par principe, par parce que c'est considéré comme un chef d'oeuvre de la littérature, ni parce que tout le monde le recommande. Mon côté obsessionnel sans doute, ou un trop grand respect pour les livres...

Moi également...Je mets en général tellement de soin à choisir mes livres que je vivrais presque comme un échec l'abandon d'une lecture...C'est idiot sans doute...

Arabella, j 'ai aussi du mal à abandonner un livre, meme s'il m'ennuie. Ecrire c'est aussi une tache difficile, exigeante. On reste écrivain meme quand on n'écrit pas... C'est un peu par respect pour cela que je poursuis ma lecture...
Comme si je voulais donner à l'auteur une autre chance de se racheter et de me convaincre.

Me débarrasser de mes livres m'a toujours couté. Et pourtant ça pèse la culture ! Ceux qui ont déménagé leur bibliothèque me comprendront !

Je n'ai pas 3O OOO livres comme Alberto Manguel, mais ma maison est pleine de livres, et les murs de ma chambre. C'est plus qu'un décor, c'est une armée en ordre de marche. Des amis connus et pourtant mystérieux, et qui n'ont pas livré tous leurs secrets, ni tous leurs sortilèges...

bix229 a écrit:

Arabella, j 'ai aussi du mal à abandonner un livre, meme s'il m'ennuie. Ecrire c'est aussi une tache difficile, exigeante. On reste écrivain meme quand on n'écrit pas... C'est un peu par respect pour cela que je poursuis ma lecture...
Comme si je voulais donner à l'auteur une autre chance de se racheter et de me convaincre.

Me débarrasser de mes livres m'a toujours couté. Et pourtant ça pèse la culture ! Ceux qui ont déménagé leur bibliothèque me comprendront !

Je n'ai pas 3O OOO livres comme Alberto Manguel, mais ma maison est pleine de livres, et les murs de ma chambre. C'est plus qu'un décor, c'est une armée en ordre de marche. Des amis connus et pourtant mystérieux, et qui n'ont pas livré tous leurs secrets, ni tous leurs sortilèges...

Je souscris à 100% sur l'idée de ne pas abandonner un livre par respect pour l'auteur et de la difficulté de l'écriture.
Moi aussi j'ai pas mal de livres, en fait je trouve cela magnifiquement beau une bibliothèque remplie de livres, au-delà d'éventuelles lectures je reste fascinée par l'objet livre, les couvertures, d'ailleurs il m'arrive de craquer et de prendre un livre parce que j'aime la couverture, la présentation... Certains éditeurs sont particulièrement tentants sur le soin de l'aspect esthètique, par exemple Gaïa et ses fameuses pages roses me font souvent craquer.

Sorry Babelle mais je me suis trompé dans le choix des caractères. Pour te dire, d'habitude ma femme me demande de parler plus fort. Je ferai attention la prochaine fois.

K a écrit:

Citation :

des périodes où je lis peu ou pas... ? oui j'en ai de temps en temps, et souvent dans ces cas là c'set parce que je passe un temps fou devant l'ordinateur à jouer à des jeux ou à papoter. Je trouve qu'après une période sans lecture intense il est très agréable de se plonger dans un excellent roman : l'impression de se glisser nue un soir d'été dans des draps frais.

C'est vrai qu'après être resté un certain temps sans lire, j'en retrouve davantage le goût. Le problème, c'est que je reste rarement longtemps sans lire ! Du coup, je ne profite pas assez de cette respiration qui me permettrait de mieux apprécier le retour à la lecture et d'éviter ce sentiment (parfois un peu monotone) d'enchaîner livres sur livres. Et puis, il y a toujours ce fichu problème de temps. ("L'art est long et le temps est court" comme disait... Baudelaire je crois ?)

Quand je ne lis pas, je m'adonne à une autre passion : le billard. Et là, je dois dire que je rentre dans une nouvelle dimension, apaisante, où les mots, les idées, les grands discours, les paradoxes, bref tout ce qui peut vous prendre la tête, ne comptent plus. Il n'y a plus qu'une surface feutrée et le son agréable des billes qui s'entrechoquent, dans une lumière tamisée. Le monde se réduit à sa plus simple expression, celle d'une évidence géométrique. Voilà pour la respiration.
Et voilà aussi ce que j'aimerais trouver dans le café de Kenavo : une table de billard. D'ailleurs, Van Gogh a peint un café avec un billard mais cette peinture est trop violente pour correspondre à ce que je cherche.

J'ajoute quelques tables !

Citation :

Je crois que ce film est plus une légende, un truc mythique dont tout le monde a entendu parlé, mais que personne ou presque n'a vu, et c'est finalement sans importance, ce qui est important, c'est l'imaginaire que cela suscite.

C'est tellement vrai ! Pour combien d'oeuvres, littéraires, cinématographiques ou autres... L'imaginaire que suscite un écrit une image, une séquence d'un film.... Je crois qu'on tient là le but de toute création !

arabella a écrit:

Certains éditeurs sont particulièrement tentants sur le soin de l'aspect esthètique, par exemple Gaïa et ses fameuses pages roses me font souvent craquer.

J'adore le format et le papier (et l'iconographie) des Actes Sud.

Gaia et son papier "perle sanguine" aussi j'aime beaucoup, même si j'ai plutôt eu du mal à m'y faire au début. Quand j'en lis dans le tram, ça me fait rire de voir les autres passagers, intrigués, loucher dessus à la dérobée...

arabella a écrit:

Je suis par exemple dans l'incapacité totale de jetter un livre, ce serait une sorte de sacrilège, et donc j'ai en ma possession des tas de livres inutiles, soit des livres mauvais ou médiocres que je ne relirai jamais, soit des livres en double.

Mitou. J'ai même récupéré des bouquins minables lors de déménagements de copains simplement parce qu'ils voulaient, avec raison, les jeter à la poubelle. Voir un livre disparaître dans un sac poubelle .
J'ai aussi des livres en double parce que je les rachète en oubliant que je les avais...

Citation :

Mon côté obsessionnel sans doute,

moi aussi, j'ai un côté obsessionnel qui m'empêche la plupart du temps d'arrêter une lecture, et un autre côté une peur du manque qui fait que comme Nezumi, j'en ai quelques uns en double-voire triple
Sentinelle!!!! Au secours, viens vite, y a du boulot...

A ce propos- c'est à dire nos petits travers névrotiques- je ne suis qu'au début de la lecture du roman d'Olivier Adam, A l'abri de rien.
Mais déjà, le personnage m'évoque des syndromes psychiatriques connus ( et un peu éprouvés personnellement...) que sont le syndrome de l'Inde et le syndrome de Jérusalem.
Pour rester au niveau littéraire, ce genre de "pathologie" a été décrite par Stendhal , et est classique, semble-t-il chez les touristes de Florence.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Syndrome_de_Stendhal

Marie a écrit:

A ce propos- c'est à dire nos petits travers névrotiques- je ne suis qu'au début de la lecture du roman d'Olivier Adam, A l'abri de rien.
Mais déjà, le personnage m'évoque des syndromes psychiatriques connus ( et un peu éprouvés personnellement...) que sont le syndrome de l'Inde et le syndrome de Jérusalem.

Marie, qu'est-ce que le syndrome de l'Inde et le Syndrome de Jérusalem?