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 Terrence Malick

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darkanny
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MessageSujet: Re: Terrence Malick   Terrence Malick - Page 15 EmptyMer 8 Juin 2011 - 13:23

C'est bizarre ce fil sur Malick
à chaque fois que je lis un message sur le film je me dis, ah oui c'est ça il (ou elle ) a raison et ça me fait le même effet depuis un moment, le dernier en date étant celui d'animal qui dit qu 'après tout le message religieux est peut être plus présent qu'on ne le suggère et que ça ne discrédite pas pour autant le film(si j'ai bien compris)

Donc continuez à poster car le dernier aura mon aval si cette logique se confirme
du coup je suis toujours aussi incapable d'avoir une explication personnelle de ce film et je n'en retiens qu'un grand plaisir cinématographique.
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Marko
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MessageSujet: Re: Terrence Malick   Terrence Malick - Page 15 EmptyMer 8 Juin 2011 - 13:59

darkanny a écrit:
à chaque fois que je lis un message sur le film je me dis, ah oui c'est ça il (ou elle ) a raison et ça me fait le même effet depuis un moment, le dernier en date étant celui d'animal qui dit qu 'après tout le message religieux est peut être plus présent qu'on ne le suggère et que ça ne discrédite pas pour autant le film(si j'ai bien compris)

ça ne serait pas discréditer le film évidemment. Il y a de très beaux films qui font passer un message religieux en s'inspirant de tel ou tel épisode biblique ou transposant des récits d'autres religions... Mais Tree Of Life même s'il prend des allures de prière ne me parait pas porter un message religieux au sens d'une religion donnée comme le christianisme, le judaïsme ou l'Islam. En tout cas seulement en partie. A moins de retenir l'éthymologie du terme "religieux" dans le sens de relier à... la nature, l'être humain, le cosmos... Il ne s'agit pas de "catéchisme" ou d'enseignement. C'est plutôt transcendantaliste au sens post-romantique du terme. Quelque chose qui tient plus du panthéisme et d'une spiritualité plus vaste qu'une simple imagerie religieuse (qui reste cependant elle-même métaphorique). Il est bien question de Dieu mais un dieu qui serait davantage un concept métaphysique que l'entité dont chaque religion définit les préceptes ou les commandements. Un dieu qui ne serait pas tout puissant et à redouter mais une partie intégrante de l'individu et de la nature qui l'environne, une sorte de souffle vital. Malick nous fait contempler une beauté idéalisée du monde pour suggérer que tout est relié et peut potentiellement nous permettre de ne pas nous sentir trop seul face à la mort et au deuil. Boonmee disait la même chose sous une autre forme. Ils créent un espace temps où tout fusionne en un grand mouvement d'ensemble, où passé et présent se rencontrent, où un papillon et un souffle de vent dans les herbes répondent aux actions et aux pensées des hommes, où les morts accompagnent les vivants, où une perte est suivie d'une naissance... L'expérience enveloppante du film berce et apaise. Je suis sorti de Boonmee et de Tree Of Life avec une sensation de sérénité incroyable bien que chargé d'une émotion très intense. Et d'ailleurs dans les 2 cas la transe est favorisée par des vibrations sourdes et des pulsations sonores régulières qui donnent un sentiment de rituel un peu magique ou chamanique et de progression hypnotique. Et il faut être génial pour parvenir à une telle osmose.


Dernière édition par Marko le Mer 8 Juin 2011 - 14:47, édité 1 fois
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Marko
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MessageSujet: Re: Terrence Malick   Terrence Malick - Page 15 EmptyMer 8 Juin 2011 - 14:41

Et encore un joli article instructif d'un blog de l'école des lettres:

Citation :
« The Tree of Life » – « L’Arbre de vie » –, de Terrence Malick, Palme d’or du festival de Cannes
Par Anne-Marie Baron, 22 mai 2011

Trente-deux ans après Les Mois­sons du ciel, Ter­rence Ma­lick ob­tient la Palme d’or à Cannes avec une épo­pée ly­rique, cos­mique, bi­blique. Ce ci­néaste culte, qui n’a fait en tout que cinq films, a été formé par l’étude de la phi­lo­so­phie à Har­vard et par une foi in­ébran­lable. Dé­pas­sant l’al­ter­na­tive qu’il pro­pose d’em­blée à l’homme entre la Na­ture et la Grâce, son film af­fiche la croyance en un Dieu qui se­rait, comme celui de Spi­noza, la na­ture elle-même.

Dans toute son œuvre, le ci­néaste n’a cessé de s’in­ter­ro­ger sur la place de l’homme dans l’Uni­vers, qu’il contemple pour y trou­ver des ré­ponses. Une telle exi­gence phi­lo­so­phique et es­thé­tique a fait de lui un ci­néaste ma­jeur, dont chaque film est at­tendu – long­temps – avec une cu­rio­sité pas­sion­née. The Tree of Life a com­blé cette at­tente. Car cet hymne à la vie met en pa­ral­lèle une his­toire de l’hu­ma­nité et la vie d’une fa­mille em­blé­ma­tique de l’Amé­rique des an­nées 50 –consi­dé­rée comme un vé­ri­table jar­din d’Éden, sans doute parce que Ma­lick y était lui-même en­fant –, vi­vant à son échelle les bon­heurs et les vi­cis­si­tudes de toute fa­mille bi­blique et hu­maine. Comme Adam et Ève, cette fa­mille a trois fils, qui tiennent les rôles d’Abel, Caïn et Seth, et comme elle, va être chas­sée du pa­ra­dis.

Plus des­crip­tif que nar­ra­tif, plus mé­ta­phy­sique que ro­ma­nesque, et pour­tant au­to­bio­gra­phique, ce film se veut une mé­di­ta­tion mys­tique, qui en­tend dé­pas­ser le débat entre évo­lu­tion­nistes et créa­tion­nistes. Ter­rence Ma­lick, pro­fes­seur de théo­lo­gie et de phi­lo­so­phie au MIT, tra­duc­teur de Hei­deg­ger, s’ins­pire de la Kab­bale, pour la­quelle tout est né de la lu­mière ou plu­tôt d’une éner­gie jaillis­sante unique, qui se dé­verse de vase en vase, se coa­gule de plus en plus dans des mondes suc­ces­sifs. L’Arbre de Vie, men­tionné par la Ge­nèse en 2, 9, est aussi celui qui sym­bo­lise dans la Kab­bale les lois de l’uni­vers et le pro­ces­sus de créa­tion qui met en œuvre, dans le Ma­cro­cosme de l’uni­vers et dans le mi­cro­cosme de l’être hu­main – ri­gou­reu­se­ment ho­mo­logues –, les éner­gies ou puis­sances créa­trices éma­nant du Créa­teur.

Car pour le Zohar, œuvre prin­ci­pale de la Kab­bale, la Ge­nèse ne ra­conte pas le com­men­ce­ment tem­po­rel de l’his­toire, mais trans­met l’in­tui­tion on­to­lo­gique du pas­sage de l’In­fini, sinon di­rec­te­ment au fini, du moins à la « trans­pa­rence ». Ré­dui­sant le concret des anec­dotes à des fonc­tions abs­traites ou trans­cen­dantes, ses textes évoquent une ar­chi­tec­ture spi­ri­tuelle à l’image de l’Homme, par un vé­ri­table an­thro­po­mor­phisme cos­mique. C’est exac­te­ment ce que Ter­rence Ma­lick tra­duit en images de syn­thèse, le sur­gis­se­ment de la vie, puis la nais­sance de l’hu­ma­nité, pro­ces­sus dont la Ge­nèse est la ver­sion my­thique.

On suit donc l’évo­lu­tion de­puis le Chaos, avec les di­no­saures, l’ap­pa­ri­tion de l’homme, son adap­ta­tion et la dé­cou­verte du mal, in­hé­rent au pro­jet de Dieu, comme le sou­ligne en exergue la ci­ta­tion de Job : « Où étais-tu quand je je­tais les fon­da­tions de la terre ? » (Job, 38, 4). Comme Adam, Job aussi perd tout, et la fa­mille sym­bo­lique du film in­carne sa ré­volte et son ac­cep­ta­tion de la vo­lonté di­vine, après avoir perdu l’un de ses fils et ses moyens d’exis­tence. Enfin les sé­quences fi­nales montrent, en images in­dis­tinctes et ra­len­ties, la ré­sur­rec­tion, la réunion de ceux qui avaient été sé­pa­rés et le Pa­ra­dis re­trouvé.

La voix off du nar­ra­teur, plus om­ni­scient que Dieu lui-même – in­ven­tion bi­blique ma­jeure qui a in­flué sur toute la tech­nique nar­ra­tive ul­té­rieure – do­mine le film, dont l’in­ter­pré­ta­tion n’est pas réa­liste, mais dis­tan­ciée parce que sym­bo­lique. Les trois en­fants sont ex­cel­lents. L’aîné est in­ter­prété à l’âge adulte par un Sean Penn tour­menté, tan­dis que Brad Pitt joue le rôle du père, « ré­pres­sif par na­ture » selon le ci­néaste, parce qu’il in­carne l’au­to­rité for­ma­trice des pa­triarches, tan­dis que son épouse (Jes­sica Chas­tain) fait res­sen­tir la ten­dresse ac­tive des mères de la Bible.

On peut certes res­ter ex­té­rieur à cette fresque presque abs­traite, à cette saga ini­tia­tique dont les clefs sont pour­tant don­nées par le réa­li­sa­teur dès le titre : il ne faut pas cher­cher d’in­trigue dans ce film, mais se lais­ser en­traî­ner au rythme d’une cos­mo­go­nie mys­tique, d’une odys­sée de l’es­pèce, dont chaque per­son­nage est une vi­vante al­lé­go­rie. L’am­pleur de la vi­sion, tra­duite en images gran­dioses, est sou­li­gnée par la mu­sique ins­pi­rée d’Alexandre Des­plat, mais sur­tout par la Mol­dau de Sme­tana, le Re­quiem de Ber­lioz, la pre­mière sym­pho­nie de Mah­ler, la qua­trième sym­pho­nie de Brahms, la Toc­cata et fugue de Bach… Conju­guant son au­to­bio­gra­phie rêvée avec le mythe de la Ge­nèse et son in­ter­pré­ta­tion mys­tique, plus ad­mis­sible sur le plan scien­ti­fique, Ter­rence Ma­lick a sub­ju­gué le pu­blic par une œuvre de pure poé­sie. Ode sym­pho­nique à la vie sur Terre, ce film sur l’im­ma­nence du sacré et l’in­tui­tion hu­maine de la trans­cen­dance, est d’une am­bi­tion in­ouïe, mais s’avère à la hau­teur de cette am­bi­tion, comme l’a re­connu le jury du 64e Fes­ti­val de Cannes.
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traversay
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MessageSujet: Re: Terrence Malick   Terrence Malick - Page 15 EmptyMer 8 Juin 2011 - 15:26

Incroyable, Terrence Malick est devenu le deuxième fil Réalisateurs le plus fourni ici, juste derrière ... Woody Allen.
Je n'ai rien de bien nouveau à écrire, si ce n'est que bien que n'aimant que peu le contenu de The Tree of Life, je m'incline devant la mise en scène époustouflante, qui en fait pour moi, de ce point de vue, le plus grand réalisateur du monde, actuellement. Je trouve finalement dommage qu'on évoque plus le fond (qui est, c'est naturel, variablement reçu selon sa propre culture, nature, éducation etc.) que la forme. Sa façon de filmer les scènes domestiques est proprement hallucinante, il faudrait l'analyser image par image. C'est aussi fort et novateur que Welles, en son temps, dans Citizen Kane. Et personnellement, j'y retrouve une maestria que démontrait Naruse dans certains de ses films muets dans les années 30, toutes proportions gardées (il fallait bien que je case Mikio quelque part).
Sinon, tout ce débat autour de Malick me fait revenir très en arrière. Le 1er juin 1979, sort en France Les moissons du ciel. Je suis alors étudiant à Poitiers et je tombe littéralement amoureux de ce film, comme ça ne m'arrive qu'une fois tous les 5 ans, à peu près (précédemment, c'était Barry Lyndon, et ensuite ce sera Georgia d'Arthur Penn). Moins de trois mois plus tôt, le 7 mars 79, exactement, la France a découvert un autre très grand film américain : Voyage au bout de l'enfer de Michael Cimino. A l'époque, tous les cinéphiles et critiques s'accordent à penser que les deux plus grands réalisateurs des années à venir seront Cimino et Malick, qui viennent de signer l'un et l'autre, leur deuxième film seulement.
Personne ne s'attendait à la suite. Malick ne va pas tourner pendant 20 ans, jusqu'à La ligne rouge et, pendant longtemps, on a cru qu'on ne reverrait plus de films de lui. Je me souviens même avoir écrit à plusieurs journaux de cinéma, pour demander de ses nouvelles ! Cimino, lui, ne va pas se remettre du désastre économique de La porte du paradis (il faudrait le revoir, je pense que c'est un chef d'oeuvre), faisant encore illusion avec L'année du dragon puis s'enfonçant dans une certaine médiocrité avec Le sicilien, La maison des otages et Sunchaser, son dernier long-métrage, qui date de 1996.
Aujourd'hui, Malick est porté au pinacle et Cimino semble appartenir au passé. Il y a quelque chose de fascinant dans le destin parallèle de ces deux cinéastes prodiges de la fin des années 70, et surtout de terriblement injuste.

C'était un peu hors sujet ? Tant pis !


Dernière édition par traversay le Mer 8 Juin 2011 - 23:17, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Terrence Malick   Terrence Malick - Page 15 EmptyMer 8 Juin 2011 - 15:35

traversay a écrit:
Je trouve finalement dommage qu'on évoque plus le fond (qui est, c'est naturel, variablement reçu selon sa propre culture, nature, éducation etc.) que la forme. Sa façon de filmer les scènes domestiques est proprement hallucinante, il faudrait l'analyser image par image. C'est aussi fort et novateur que Welles, en son temps, dans Citizen Kane. Et personnellement, j'y retrouve une maestria que démontrait Naruse dans certains de ses films muets dans les années 30, toutes proportions gardées (il fallait bien que je case Mikio quelque part).

Je crois quand même qu'on a souligné à quel point ce film était magnifique formellement. On a parlé des regards et des visages, des instants captés en vol, de ces moments d'intimité incroyables... De ces mouvements aériens et circulaires... Le travail sonore et la musique aussi évidemment. Mais les posts commencent à s'accumuler et pour ma part je vais faire une pause dans les discussions et je vais retourner le voir une dernière fois avant qu'il quitte les écrans. C'est vrai que Cimino a eu un destin un peu triste. Heureusement pour Malick son ambition a quand même trouvé un public suffisant pour sa subsistance!

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MessageSujet: Re: Terrence Malick   Terrence Malick - Page 15 EmptyMer 8 Juin 2011 - 21:17

Joli résumé Traversay ! et La porte du paradis est bien un chef d'œuvre.

L'article que tu cites Marko me conforte dans ma vision l'air de rien (l'air de quelque chose en fait). Cependant si j'ai insisté un peu lourdement c'était parce que je crois que le regard sur la mise en images de principes très pensés c'est une bonne approche pour relativiser aussi les qualités pourtant bien vraies du film .

Je pense qu'il est à des années de dinosaures derrière un réalisateur comme Wenders le Malick.
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MessageSujet: Re: Terrence Malick   Terrence Malick - Page 15 EmptyJeu 9 Juin 2011 - 21:49

animal a écrit:
Je pense qu'il est à des années de dinosaures derrière un réalisateur comme Wenders le Malick.
ça, c'est très subjectif. Ils ne font pas la même chose. Pourquoi situer au-dessus ou en-dessous par rapport à X ?
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MessageSujet: Re: Terrence Malick   Terrence Malick - Page 15 EmptyJeu 9 Juin 2011 - 21:57

parce qu'on parle de fluidité et de sens du détail ? et que je n'arrive pas à ne pas trouver à Malick un côté linéaire et dans la manie de faire plus beau que beau un risque d'appauvrissement de la beauté. Oui, même en sortant de Tree of life que j'ai vraiment trouvé beau, en levant le nez je me suis dit "mes ciels sont plus beaux".

mais c'est très subjectif oui singe !
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MessageSujet: Re: Terrence Malick   Terrence Malick - Page 15 EmptyJeu 16 Juin 2011 - 22:24

Retour aux images. L'or du Rhin de Wagner pour la rencontre de l'ancien et du nouveau monde. Je frémis toujours quand je vois cette caméra flottante qui poursuit les personnages. C'est une vraie chorégraphie:

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MessageSujet: Re: Terrence Malick   Terrence Malick - Page 15 EmptyVen 17 Juin 2011 - 0:03

Un lien digne d'intérêt, Marko, mais il est nécessaire de tout lire de la première à la quatrième analyse : The tree of life
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MessageSujet: Re: Terrence Malick   Terrence Malick - Page 15 EmptyVen 17 Juin 2011 - 0:17

Constance a écrit:
Un lien digne d'intérêt, Marko, mais il est nécessaire de tout lire de la première à la quatrième analyse : The tree of life
Extra! Merci Very Happy
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MessageSujet: Re: Terrence Malick   Terrence Malick - Page 15 EmptyVen 17 Juin 2011 - 0:35

Marko a écrit:
Constance a écrit:
Un lien digne d'intérêt, Marko, mais il est nécessaire de tout lire de la première à la quatrième analyse : The tree of life
Extra! Merci Very Happy


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MessageSujet: Re: Terrence Malick   Terrence Malick - Page 15 EmptyVen 17 Juin 2011 - 13:36

Dossier exceptionnel de 26 pages sur Tree of Life dans Les Cahiers du Cinema de juin. Notamment des interviews des techniciens qui ont travaille avec Malick. On se rend compte de l'incroyable complexité de leur travail. 

On apprend aussi quelque chose qui m'enchante et qui correspond a l' idée que je me fais d'un cinema idéal:

"Je crois que Malick essaie de s'eloigner de toutes les choses sur lesquelles peut s'appuyer le cinema, comme le theatre, pour en faire un pur médium, même si je n'aime pas trop cette expression. Il veut n'utiliser que les outils du cinema, il cherche le chemin le plus pur pour faire des films. Le film que nous avons fait après The tree of Life est encore plus expérimental. Il n'est pas plus abstrait, mais il cherche du cote du pur cinema. Il est encore moins narratif, au sens théâtral du terme, que The tree of Life. La méthode est de plus en plus hasardeuse, périlleuse, destructrice".  (Emmanuel Lubezki, chef opérateur)

Et sur cette captation du "hasard" qui s'organise:

"Ce film détient une vérité aussi étrange que cruelle pour les scénaristes car elle est née du hasard. Ou plutôt d'une scenarisation du hasard. Le scénario n'est en quelque sorte qu'un mince fil conducteur qui laisse une liberté totale aux images. L'image va finalement scénariser le film, au gré des plans captes au tournage et des deux années de montage des innombrables heures de rushes. Malick est un maitre d'un cinema de l'image ou d'un art de capter la beauté du hasard. Si la nature est pour lui un jardin d'Eden, la musique semble être l'autre élément dont la pureté et l'intangibilite l'interpellent, et il apprécie tout particulièrement leur rencontre".  (Alexandre Desplat, compositeur)

Il ne me vient a l'esprit que Wong Kar Wai comme autre maitre dans l'art de capter la beauté du hasard. Une façon de construire un film comme on créerait une sculpture. 


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MessageSujet: Re: Terrence Malick   Terrence Malick - Page 15 EmptyMer 22 Juin 2011 - 21:37

Je suis tombé dans le train sur un article des inrocks par Michel Chion. C'est un célèbre critique, compositeur et réalisateur, à qui on doit des ouvrages de référence sur Lynch, Kubrick, Tati, Tarkovski ou Malick (La ligne rouge). Il évoque la scène des dinosaures et explique quelque chose d'intéressant qui peut faire sens. Je copie un extrait de texte dont voici le lien: Michel Chion: Le geste du dinosaure

Citation :
Quand le cinéma tend des ponts par-dessus des millions d'années

La déjà célèbre, et pourtant si brève, séquence des dinosaures vers le début de The Tree of Life, nous montre une de ces bêtes (par "une", il faut lire : un individu particulier de l'espèce, celui-là seul que nous voyons) qui pose brutalement une de ses pattes comme s'il apposait un tampon, sur la tête d'une autre bête plus petite (affaiblie, agonisante ?), puis qui relâche son emprise et s'éloigne. Et on ne peut décider de ce qui s'est passé. Et cela se serait produit une fois en un moment précis, en des temps où il n'y avait ni horloge ni calendrier, sur le bord d'une rivière auquel nul n'avait encore donné de nom, et il n'y en aura jamais de trace, c'est perdu à tout jamais. Sauf dans un film.

Cette scène, je la trouve merveilleuse, non par la qualité particulière de sa réalisation (elle est faite avec les moyens du moment, ceux de l'image de synthèse, là où il y trente ans Malick aurait employé des créatures articulées, ou de l'image par image) mais par l'idée qui la porte, et qu'elle ose incarner : il s'agirait de produire comme tel, non comme fondateur ou inaugural, mais dans sa solitude d'événement perdu dans la nuit des temps, un minuscule épisode ponctuel, absolu, tel que le cinéma peut se permettre de le fabriquer, et de le faire advenir en cette ère que l'on assimile à l'ère du non-événement.

Or le film raconte aussi que des centaines de millions d'années plus tard (au même endroit, peut-être ?), un Américain moyen et obscur, un négligé de la Grande Histoire, père de famille malheureux, a le tic, éprouvant pour ses trois garçons, de leur passer la main à tout propos dans les cheveux, sur les épaules, notamment quand la musique de Brahms, qu'il impose à la famille d'écouter pendant les déjeuners, le met dans un certain état physique. Ce qui crée autour de lui une tension à peine soutenable.

Voilà, je vois, ou plutôt, je sens un rapport avec le geste du dinosaure, et j'admire le pouvoir poétique du cinéma de tendre des ponts par-dessus des millions d'années. Si vous regardez bien le film, vous y verrez, innombrables, des mains, celles de l'adulte - mais aussi les mains des enfants, qui, en répétant les uns sur les autres ces gestes d'emprise, peuvent les jouer, jouer avec, jouer entre frères, libérer l'énergie mauvaise, l'amour brutal, en tendant leurs mains vers le soleil, vers l'air, en dansant leur tension.

La nature, démesurée et fascinante


Il y a, tout le monde le sait, de l'animal en nous, nos mains sont prédatrices, et à la fois pleines d'amour. Mais s'il y a aussi de l'amour en nous, cet amour dont nous illuminons notre représentation de l'univers, pourquoi ne pas mettre l'amour dans l'histoire, celle de l'évolution des espèces ? Ne peut-on se représenter la scène du dinosaure, à la fois quand il pose sa patte et qu'il la retire, comme un premier flash inconscient d'amour vers un autre animal, dont personne n'aurait été témoin ? Y aurait-il eu un évolutionnisme de l'amour ?

On peut en rigoler. Mais je trouve que cette idée (c'est ce que du moins je comprends) de mettre les dinosaures dans le coup de l'amour n'est pas à imputer à une religiosité nationale que les Américains hériteraient par naissance et éducation. C'est le pays, aussi, sa géographie, qui suggère de tirer ce trait entre les ères. Sur la plus grande partie de son territoire, en effet, il y a deux siècles, à part les groupes amérindiens très localisés qui ont été massacrés ou spoliés, il n'y avait effectivement personne, juste de la vie animale. Sans compter ces grands sites sur lesquels, j'y fus, il nous semble voir à l'oeil nu l'âge colossal de la Terre, comme le Grand Canyon.

Malick, lui, montre que c'est très vieux, immense, démesuré, mais que l'amour est le seul sentiment à l'échelle de cette énormité. Et puis, pour les créatures fabuleuses et la danse des étoiles, il faut ouvrir ou rouvrir le Livre de Job, cité plusieurs fois dans le film, ce texte biblique incroyable qui mélange tout, et notamment toutes les échelles.
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MessageSujet: Re: Terrence Malick   Terrence Malick - Page 15 EmptyMer 22 Juin 2011 - 22:05

Très bel article, merci Marko pour l'avoir mis à disposition !
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