Terrence Malick

3 poèmes célèbres dont "The Tree Of Life" pourrait être une illustration:

Eternité de la nature, brièveté de l’homme

Roulez dans vos sentiers de flamme,
Astres, rois de l’immensité !
Insultez, écrasez mon âme
Par votre presque éternité !
Et vous, comètes vagabondes,
Du divin océan des mondes
Débordement prodigieux,
Sortez des limites tracées,
Et révélez d’autres pensées
De celui qui pensa les cieux !

Triomphe, immortelle nature !
A qui la main pleine de jours
Prête des forces sans mesure,
Des temps qui renaissent toujours !
La mort retrempe ta puissance,
Donne, ravis, rends l’existence
A tout ce qui la puise en toi ;
Insecte éclos de ton sourire,
Je nais, je regarde et j’expire,
Marche et ne pense plus à moi !

Vieil océan, dans tes rivages
Flotte comme un ciel écumant,
Plus orageux que les nuages,
Plus lumineux qu’un firmament !
Pendant que les empires naissent,
Grandissent, tombent, disparaissent
Avec leurs générations,
Dresse tes bouillonnantes crêtes,
Bats ta rive! et dis aux tempêtes :
Où sont les nids des nations ?

Toi qui n’es pas lasse d’éclore
Depuis la naissance des jours.
Lève-toi, rayonnante aurore,
Couche-toi, lève-toi toujours!
Réfléchissez ses feux sublimes,
Neiges éclatantes des cimes,
Où le jour descend comme un roi !
Brillez, brillez pour me confondre,
Vous qu’un rayon du jour peut fondre,
Vous subsisterez plus que moi !

Et toi qui t’abaisse et t’élève
Comme la poudre des chemins,
Comme les vagues sûr la grève,
Race innombrable des humains,
Survis au temps qui me consume,
Engloutis-moi dans ton écume,
Je sens moi-même mon néant,
Dans ton sein qu’est-ce qu’une vie ?
Ce qu’est une goutte de pluie
Dans les bassins de l’océan !

Vous mourez pour renaître encore,
Vous fourmillez dans vos sillons !
Un souffle du soir à l’aurore
Renouvelle vos tourbillons!
Une existence évanouie
Ne fait pas baisser d’une vie
Le flot de l’être toujours plein;
Il ne vous manque quand j’expire
Pas plus qu’à l’homme qui respire
Ne manque un souffle de son sein !

Vous allez balayer ma cendre ;
L’homme ou l’insecte en renaîtra !
Mon nom brûlant de se répandre
Dans le nom commun se perdra ;
Il fut! voilà tout! bientôt même
L’oubli couvre ce mot suprême,
Un siècle ou deux l’auront vaincu !
Mais vous ne pouvez, à nature !
Effacer une créature ;
Je meurs! qu’importe ? j’ai vécu !

Dieu m’a vu ! le regard de vie
S’est abaissé sur mon néant,
Votre existence rajeunie
A des siècles, j’eus mon instant !
Mais dans la minute qui passe
L’infini de temps et d’espace
Dans mon regard s’est répété !
Et j’ai vu dans ce point de l’être
La même image m’apparaître
Que vous dans votre immensité !

Distances incommensurables,
Abîmes des monts et des cieux,
Vos mystères inépuisables
Se sont révélés à mes yeux !
J’ai roulé dans mes voeux sublimes
Plus de vagues que tes abîmes
N’en roulent, à mer en courroux !
Et vous, soleils aux yeux de flamme,
Le regard brûlant de mon âme
S’est élevé plus haut que vous !

De l’être universel, unique,
La splendeur dans mon ombre a lui,
Et j’ai bourdonné mon cantique
De joie et d’amour devant lui !
Et sa rayonnante pensée
Dans la mienne s’est retracée,
Et sa parole m’a connu !
Et j’ai monté devant sa face,
Et la nature m’a dit : Passe :
Ton sort est sublime, il t’a vu!

Vivez donc vos jours sans mesure !
Terre et ciel! céleste flambeau !
Montagnes, mers, et toi, nature,
Souris longtemps sur mon tombeau !
Effacé du livre de vie,
Que le néant même m’oublie!
J’admire et ne suis point jaloux !
Ma pensée a vécu d’avance
Et meurt avec une espérance
Plus impérissable que vous !

Alphonse de Lamartine, Harmonies poétiques et religieuses


Élévation

Au-dessus des étangs, au-dessus des vallées,
Des montagnes, des bois, des nuages, des mers,
Par delà le soleil, par delà les éthers,
Par delà les confins des sphères étoilées,

Mon esprit, tu te meus avec agilité,
Et, comme un bon nageur qui se pâme dans l’onde,
Tu sillonnes gaiement l’immensité profonde
Avec une indicible et mâle volupté.

Envole-toi bien loin de ces miasmes morbides ;
Va te purifier dans l’air supérieur,
Et bois, comme une pure et divine liqueur,
Le feu clair qui remplit les espaces limpides.

Derrière les ennuis et les vastes chagrins
Qui chargent de leur poids l’existence brumeuse,
Heureux celui qui peut d’une aile vigoureuse
S’élancer vers les champs lumineux et sereins ;

Celui dont les pensers, comme des alouettes,
Vers les cieux le matin prennent un libre essor,
- Qui plane sur la vie, et comprend sans effort
Le langage des fleurs et des choses muettes !

Charles Baudelaire, Les fleurs du mal



La Nature est un temple où de vivants piliers

Laissent parfois sortir de confuses paroles ;

L' homme y passe à travers des forêts de symboles

Qui l'observent avec des regards familiers.


Comme de longs échos qui de loin se confondent

Dans une ténébreuse et profonde unité,

Vaste comme la nuit et comme la clarté,

Les parfums,les couleurs et les sons se répondent.


Il est des parfums frais comme des chairs d'enfants,

Doux comme les hautbois,verts comme les prairies,

- Et d'autres, corrumpus ,riches et triomphants,



Ayant l'expansion des choses infinies,

Comme l'ambre,le musc,le benjoin et l'encens,

Qui chantent les transports de l'esprit et des sens.

Charles Baudelaire, La nature est un temple...

Marko...Tu nous constitues un vrai dossier sur ce film!...

Il faudra bientôt que je me mette à mon commentaire sur The tree of life, que j'ai vu vendredi dernier, et qui avait beaucoup d'ingrédients pour me plaire!

coline a écrit:

Il faudra bientôt que je me mette à mon commentaire sur The tree of life, que j'ai vu vendredi dernier, et qui avait beaucoup d'ingrédients pour me plaire!

Comment ça? Pas encore fait? Tu préserves le suspens!

Marko a écrit:

coline a écrit:

Il faudra bientôt que je me mette à mon commentaire sur The tree of life, que j'ai vu vendredi dernier, et qui avait beaucoup d'ingrédients pour me plaire!

Comment ça? Pas encore fait? Tu préserves le suspens!

Difficile de passer après tout ce qui a déjà été dit!...Mais, oui, j'essaierai de donner un peu de précisions...Pour le suspense...il y a déjà un super indice dans mes deux lignes précédentes!

coline a écrit:

Difficile de passer après tout ce qui a déjà été dit!...Mais, oui, j'essaierai de donner un peu de précisions...Pour le suspense...il y a déjà un super indice dans mes deux lignes précédentes!

Oui mais c'est une phrase à double sens. Il avait tout pour me plaire et j'ai été déçue ou il avait tout pour me plaire et j'ai donc été logiquement conquise Mais bon je triche parce que je sais que tu as aimé. Peu importe tout ce qui a été dit... c'est ton ressenti qui est intéressant! Chacun a son angle de vision

eXPie a écrit:

Bref, c'est beau, certes, mais quel est le sens de tout ça ?
Le dinosaure qui s'approche de l'autre, qui est blessé, lui met la patte dessus et l'enlève... avez-vous compris ce que ça veut dire ?
Plus globalement, pourquoi voir des animaux de la préhistoire ?

bonjour a tous,

j'ai vu ce film plusieurs fois tellement il me fascine, et cette question sur ces dinosaures revient souvent (non seulement ici mais dans mon entourage aussi)

mon interprétation (rapide) est que c'est un film profondément anti religieux, Brad Pitt loupe tout ce qu'il fait (jusqu'a son jardin) et massacre sa famille , malgré
sa bonne conduite dominicale à l'Eglise, d'ailleurs le film est un peu basé sur l'opposition entre la "nature" Brad pitt qui hérite de ses parents sa religion et sa rudesse et qui ne fait rien pr la changer, et la "grace" incarnée par la mère, la douceur mais aussi la souplesse d'esprit, l'adaptation, l'évolution, l'improvisation et la self conduite.
Le dinosaure + puissant sortant de la foret et qui fait fuir les collègues du dinosaure + frele et blessé, pense dans un 1er temps aussi à suivre son instinct et à tuer cette proie facile , mais sa ravise et passe son chemin, illustrant que la compassion existait depuis bien avant n'importe quel dogme religieux, n'importe quelle création de l'homme.

je n'ai pas l'impression de bien m'exprimer, ce film me touche tellement clairement à l'intérieur que c'a en est difficile de retranscrire nettement tout ça.

Qu'il est bon de se rafraichir la simplicité de certains souvenirs et atmosphères d'enfance si bien montrés , meme rapidement, en ce sens je suis surpris aussi qu'il ne touche pas tout le monde.

en tous cas "Tree of life" représente pour moi une oeuvre de toute beauté, que personne ne peut contempler entièrement dés la 1ère séance.

vives les cartes illimitées :-)

vincent a écrit:

Qu'il est bon de se rafraichir la simplicité de certains souvenirs et atmosphères d'enfance si bien montrés , meme rapidement, en ce sens je suis surpris aussi qu'il ne touche pas tout le monde.

en tous cas "Tree of life" représente pour moi une oeuvre de toute beauté, que personne ne peut contempler entièrement dés la 1ère séance.

Bonne idée de nous rejoindre parler du film pour ton premier post Et bienvenue donc!

merci

j'avoue avoir connu le forum de ce site aujourd'hui aprés avoir bifurqué sur de multiples critiques (d'autres sites) à propos du dernier film de Mallick, et je ne suis pas déçu ici non plus , trés représentatif de la divergence ambiante qui règne sur ce dernier opus.

Merci à tous de prendre le temps, et parfois de faire part de comment ce film résonne en vous, comment il éveille vos sens et votre esprit, en ce sens il est déja une oeuvre d'art .

(je continue de penser que, vu comme il est chargé, le voir comme anti-religieux ou non religieux c'est se mettre au moins deux doigts dans chaque œil).

bienvenue vincent, pour te faire ensevelir sous les bienvenues et questions c'est par ici : ici

animal a écrit:

(je continue de penser que, vu comme il est chargé, le voir comme anti-religieux ou non religieux c'est se mettre au moins deux doigts dans chaque œil).

Le film repose davantage sur une perception mystique du monde que religieuse au sens du dogme religieux qui est effectivement en partie critiqué dans le film. Le propos de Malick est plus vaste même s'il y a aussi des références bibliques ponctuelles et une allure d'ensemble qui s'apparente à une prière. Il pose des questions et cherche des réponses dans l'observation de la nature qui nous entoure. Ce souffle vital qui nous unit à l'univers dont nous faisons partie intégrante pouvant être investi de l'idée de Dieu ou de ce qu'on voudra. C'est bien l'intérêt du film que de proposer une vison poétique et lyrique de ces questionnements métaphysiques sans rien imposer. C'est pour ça que je n'y vois pas une leçon de catéchisme. Il ne prêche rien. Il se contente de faire ressentir le mystère et la beauté de la vie.

Tu peux jeter un oeil à cet article qui éclaire peut-être un peu cette différence entre mystique et religion: Ici

La conclusion de cet article:

Citation :

Le sentiment mystique est, à mon sens, éprouvé par tout le monde ou presque. Il exprime des sentiments « premiers » (on pourrait dire aussi primitifs et archaïques) : le vertige, l'étonnement, la stupeur et l'angoisse devant le monde et aussi le sentiment d'être porté, bercé et englouti dans le monde.

Est-il de nature religieuse ? Oui et non. Il peut incontestablement rester non religieux et s'exprimer, comme chez Henri Michaux par exemple, sous forme uniquement poétique. Mais il peut aussi devenir un sentiment de « Dieu » ou plutôt du « divin ». Et, dans ce cas, c'est sans doute le sentiment de « mystère » qui porte le mystique à s'ouvrir à un au-delà du monde. De même que Georges Bataille appelle « mystère » ce que l'on nomme généralement « Dieu », certains mystiques nomment « Dieu » ce que l'on peut se contenter d'appeler « mystère ».

Pour le mystique croyant, « Dieu » a un sens tout autre que celui que lui donne la foi. Le Dieu de la foi est un Dieu personnel alors que le Dieu du mystique est un Dieu impersonnel. Même s'il use du mot « Dieu », ce Dieu désigne, selon le cas, seulement l'infini, le vide ou l'Être qui est le fondement de toutes choses. Peut-on dire que le Dieu des mystiques est plus vrai que le Dieu de la foi ? C'est possible. Il est en tout cas plus près de ce que nous ressentons spontanément. Il est plus près de notre expérience spirituelle, psychologique et poétique.

Il faut reconnaître que cette notion de Dieu personnel est bien problématique pour tout le monde. Lorsque l'on parle « Dieu personnel », cela signifie-t-il un Dieu qui prend en considération la personne humaine et même un individu en particulier (comme on dit un ami personnel) ? Ou cela signifie-t-il que Dieu a au moins certains attributs de la personne humaine. Notamment la capacité de comprendre, de parler et de se faire comprendre ? Autant la première hypothèse peut-être compréhensible, autant la seconde reste énigmatique.

La mystique met clairement à jour la fragilité de la distinction entre les croyants et les athées. Elle montre clairement que l'origine du sentiment religieux est dans un étonnement devant le mystère de phénomènes simples et quotidiens.

Orientale a écrit:

Le film est venu jusqu'a chez moi et tout comme Coline, je l'ai vu la semaine derniere. Et comme vous avez tant ecrit, je ne sais plus quoi dire...

Et pourtant ce que tu en dis est très intéressant. J'aime la multiplicité de ces regards qui se complètent (même les négatifs).

non non non.

vais tenter d'être synthétique et sans trop revenir sur l'article avec lequel on peut dire le contraire sans se fatiguer et qui n'est pas non plus extra (rhétorique avec des problèmes d'échelles) :

le film :

C'est bien l'intérêt du film que de proposer une vison poétique et lyrique de ces questionnements métaphysiques sans rien imposer.

pour ça je repars de l'article qui propose en quelque sorte que le mysticisme n'exprime pas ou ne concrétise pas DIeu (individu hypothétique ou principe/processus). Entre la création - avec ou sans dinosaures, encore plus avec - et le père blabla et la mère grâce, qu'on les interprète à sa manière ou non, difficile de ne pas parler de choix faits par le réalisateur, certains sont lourds (à part le dinosaure). Et l'imagerie (mais ça on en discute pas si j'ai bien compris). Les choix, Le choix est imposé, c'est d'ailleurs un des inévitables de la mise en film. Et parce que coller Bataille et Malick dans le même sac, aïe ! ... Il y en a un, par l'écrit, qui a choisi de signifier l'absence de fin, que la réduction a un sens est fausse (ou peut l'être). Rien à voir avec une collection de gestes significatifs et signifiants (du dinosaure), du père ou de la mère ou...

la critique d'une pratique sommaire (aller à l'église et se taire) ne change rien au propos, au contraire éventuellement.

les images sont belles (avec la musique, certaines) elles sont un moyen esthétique de l'expression des choix, elles sont un choix, elles expriment (bien) le choix.

la vision :

parce que je ne suis pas convaincu par la discussion et que souvent j'y vois un mur parfois reformuler ou soutenu de bouts d'internet d'une vision : sensibilité, onirisme, poésie, lyrisme m'apparaissent comme un moule, une fin, un mur. ça devient le leurre rassurant de la question, son image en fait. Si on doit s'arrêter à ces mots, tout s'arrête. La mystique de l'article que tu cites n'existe plus. L'engouement me plait, c'est stimulant, la vision finie de l'idéal poétique devient forcée et elle est forcément conforme : plus de religion, plus d'existence en dehors de la forme définie. C'est un broyeur, presque.


Le pire c'est que sur le film je n'ai rien dit de neuf.

Vivement le prochain Malick qu'on s'amuse encore C'est que je commence à y prendre goût à nos prises de tête!

On ne devrait pas trop attendre cette fois. Sauf s'il met 3 ans à faire le montage...

A bientôt sur ce fil! (ah mais j'attends toujours le post de Coline...).

Marko a écrit:

A bientôt sur ce fil! (ah mais j'attends toujours le post de Coline...).

Voilà...Voilà...Mais n'en attends pas trop...

THE TREE OF LIFE

Après avoir vu ce film deux fois- une première fois presque vierge de toute information, une seconde fois éclairée par les critiques et commentaires (les vôtres et ceux de certains journaux ou magazines- je vois bien qu’il serait vain de chercher à s’accorder, à se convaincre…
Chaque spectateur aura sa lecture du film, et s’y accrochera…
Le réalisateur, dans le foisonnement artistique et mystique qu’il propose, lui laisse cette immense et merveilleuse liberté de se l’approprier (ou non bien sûr).

Pour parler de The tree of life, je ne me baserai sur aucune référence cinématographique, philosophique, métaphysique, etc…parce que je ne les possède pas…
Je vais donc plutôt décrire ce que j’ai vécu -les deux fois- comme une véritable « expérience » personnelle…

Dans un abandon total, je me suis laissée traverser par l’extrême beauté des images, par la musique (beaucoup de morceaux me sont très familiers), par les émotions des personnages, par leurs regards, et leurs interrogations, leurs mots rares qui eux aussi, bien souvent, me sont apparus familiers…
J’ai eu le sentiment d’accéder peu à peu à une paix intérieure…( Conséquence de celle que recherchait peut-être le réalisateur en faisant ce film?)...
Puis je me suis étonnée qu’aucun n’ait relevé (ou juste pour en sourire) le message qui, à moi, m’a parlé si fort…Message nunuche penseront certains, angélique, naïf et rebattu …Ou à connotation trop religieuse…Tant pis!…Je n'ai pas peur de la religion mais en l'occurrence je le trouve juste humain (non ce n'est pas du catéchisme!)...Consolant...Elevant...Et personnellement, je perds le bonheur d’être en vie chaque fois que je le perds de vue…Pour être heureux (et ainsi évoluer de la nature vers la grâce peut-être ?) ce film suggère qu’il faut aimer, pardonner, espérer, s’émerveiller…
( Ah! la scène où le frère cadet accorde le pardon à son frère aîné qui lui a fait du mal!...Elle m'a bouleversée à pleurer dans son extrême simplicité!)

Pour le reste, vous avez tout dit…Et j’adhère à tout ce qui va dans le sens de l’éblouissement face à ce que j’ai envie de considérer comme un long poème, un chef-d’oeuvre cinématographique, tant par sa beauté formelle que par la merveilleuse incarnation des personnages par tous les acteurs….Par son propos sur l’homme, l’homme parmi les siens, l’homme au cœur du monde et de son histoire depuis le début des temps, lié à lui et à la nature par des liens puissants, l’homme qui cherche, toujours en quête de réponses sur Dieu, la vie, la mort, l'amour, la violence…

coline a écrit:

( Ah! la scène où le frère cadet accorde le pardon à son frère aîné qui lui a fait du mal!...Elle m'a bouleversée à pleurer dans son extrême simplicité!)

Oh là oui! Comme un nombre incalculable de ces fragments de vie puisés dans la mémoire et qui sont au-delà du vrai. C'est hypnotisant et bouleversant tout le temps. Dès le premier plan avec ce visage très tarkovskien de la mère encore enfant sur la musique de John Tavener.

completement d'accord avec Coline, ce film fait un bien fou, trés humain oui, il joue sur cette corde fine et délicate de la sensibilité, cette corde si fine qu'il est fort de s'y retrouver et d'y retrouver du monde..
Beaucoup de scènes débordent de cet humanisme, de la cruauté de l'Homme mais aussi de sa bonté et intelligence
c'est vrai qu'il n'y a pas d'interprétation unique de ce film, c'est plutot une sorte de terreau de questions existentielles oú le Cartésien n'a plus trop sa place ..