Paroles d'insomniaques

si je peux me permettre... mieux vaut l'atarax que le Tercian... médoc qu'on donne à tout bout de champ en clinique ou hp...

mais j'étais venu dire que je devais mon insomnie au rhum et au loup des steppes de Hesse... autant vous dire que j'ai déjà pas mal de conneries à dire sur ce livre formidable... qu'il ne faut pas le réduire à un récit initiatique... m'étonne pas qu'il ait eu son heure de gloire à l'heure de l'existentialisme... preuve que les intellectuels sont toujours en retard sur les artistes... les vrais!

toma a écrit:

si je peux me permettre... mieux vaut l'atarax que le Tercian... médoc qu'on donne à tout bout de champ en clinique ou hp...

mais j'étais venu dire que je devais mon insomnie au rhum et au loup des steppes de Hesse... autant vous dire que j'ai déjà pas mal de conneries à dire sur ce livre formidable... qu'il ne faut pas le réduire à un récit initiatique... m'étonne pas qu'il ait eu son heure de gloire à l'heure de l'existentialisme... preuve que les intellectuels sont toujours en retard sur les artistes... les vrais!

Tu as bien raison Thomas ! Et puis le Loup des steppes est tout à fait une lecture d' insomniaque ou
de noctambules...
Par contre, il se murmure que que Hermann Hesse prenait autre chose que du rhum quand il écrivait ce livre !

Pour l' insomniaque qque je suis, la pratique de la lecture est parfois difficile et meme aléatoire...L' envie, heureusement jamais !

Bien décidé j' ouvre un livre, mais les mots dansent, vacillent, s' effacent, faute de concentration et d' attention. Comment relier un mot à un autre, une phrase à une autre, et ainsi de suite de façon à percevoir un sens général, saisir les nuances, les méandres de la narration et les dialogues ?

Lire et meme écrire sont aussi des disciplines obligées pour les insomniquaes... Afin d' essayer de donner du sens dans la clarté, la vigilance et la lucidité. A bien y réfléchir je me dis parfois, avec ironie, que les mots des livres se vengent de moi. Ils supportent mal le lecteur fantasque, lunatique et -trop- imaginatif que je suis. Quand je leur dis, comme l' Alice de Lewis Carroll que les mots ne signifient que ce que j' ai décidé qu' ils signifient, ils font la gueule forcément.

Ils disent que sans eux, je n' existerai pas et je leur dis que sans lecteurs, ils seraient au chomage. Mais je sais qu' en fin de compte, ils n' ont pas tout à fait tort et qu' il vaut mieux pactiser !

Généralement je ne suis pas une insomniaque mais une couche très tard et une lève tôt. Quelquefois la nuit permet de finir une bonne lecture ou ce que j’apprécie depuis un certain temps l’écoute d’un livre audio.

bix229 a écrit:

Pour l' insomniaque qque je suis, la pratique de la lecture est parfois difficile et meme aléatoire...L' envie, heureusement jamais !

Bien décidé j' ouvre un livre, mais les mots dansent, vacillent, s' effacent, faute de concentration et d' attention. Comment relier un mot à un autre, une phrase à une autre, et ainsi de suite de façon à percevoir un sens général, saisir les nuances, les méandres de la narration et les dialogues ?

Lire et meme écrire sont aussi des disciplines obligées pour les insomniquaes... Afin d' essayer de donner du sens dans la clarté, la vigilance et la lucidité. A bien y réfléchir je me dis parfois, avec ironie, que les mots des livres se vengent de moi. Ils supportent mal le lecteur fantasque, lunatique et -trop- imaginatif que je suis. Quand je leur dis, comme l' Alice de Lewis Carroll que les mots ne signifient que ce que j' ai décidé qu' ils signifient, ils font la gueule forcément.

Ils disent que sans eux, je n' existerai pas et je leur dis que sans lecteurs, ils seraient au chomage. Mais je sais qu' en fin de compte, ils n' ont pas tout à fait tort et qu' il vaut mieux pactiser !

C'est beau ce que tu as écris.

Bix un très judicieux et amoureux pacte !

Dans La Passerelle, Tassie, la narratrice écrit :

Ces nuits-là, je connus mes premières insomnies. je craignais que la mort ne ressemble à ça : non pas au sommeil, mais à l' insomnie. Ne plus dormir, tel Hamlet comme je l' avais appris dans mon cours sur le théatre... Je n' avais jamais craint l' insomnie auparavant - n' était-ce pas, comme la prison, une occasion d' avoir plus de temps pour lire... Désormais, mon esprit vagabondait inconfortablement au fil des heures de la nuit, et c' était vraiment une prison : quand le ciel commencait à s' éclaircir, je n' en croyais pas mes yeux et me sentais emplie d' une terrible et bourdonnante fatigue.

Un jour, je m' éveillai avec le sentiment d' etre morte au cours de la nuit, et l' impression que, durant un faux sommeil, j' avais perçu non seulment la brièveté de la vie, mais aussi sa vitesse ! son bruit, son absence de sens et sa fin.

Bien vu, bien dit ! L' insomniaque est livré sans défense à ses pensées qui tournent en rond et le dominent...Meme s' il est bien évidemment tout entier dans le désir de dormir, la volonté de dormir, cette volonté, malheureusement, peut suffire pour anihiler le sommeil lui-meme. Qui est un abandon confiant, et en aucun cas un combat...

Et alors, les pensées négatives, angoissantes, morbides , celles que les activités diurnes chassent ou tiennent à distance prennent en otage l' insomniaque... Et ainsi le désir de dormir se traduit par la crainte de ne pas dormir... Un casse-tete !

Joli extrait Bix. Et c'est un cercle vicieux que tu décris.

Pour moi les insomnies (rares) correspondent à de longues heures d'euphorie : plein de projets et d'idées qui déferlent dans ma tête et me laissent à penser que je n'aurais jamais d'une vie pour tout faire. Malheureusement, quand je me réveille, tout ça retombe. Et avec la tête dans le cul en plus...

Pas grand -chose m'empêche de dormir ( la cortisone !!! ). La tête sur l'oreiller, et hop, dans les bras de Morphée. Je me fais violence pour grappiller sur le temps. Mais rien à faire, je m'endors comme une souche.
D'ailleurs, je suis capable de m'endormir n'importe où...même debout dans le bus accrochée à la poignée, c'est dire. Et je me suis même endormie en boite de nuit
Rien ne me réveille, rien, un sommeil de plomb. Un éléphant à côté de moi ne parviendrait pas à me tirer de es songes Si bien que pour aller bosser, il me faut 3 réveils

Couche (relativement) tard, je suis une lève tôt.
C'est peu vous dire si j'aimerais être insomniaque parfois pour lire plus, mais rien à faire, quand le marchand de sable passe, pas moyen de lui barrer le chemin.
Alors stilnox, havlane, et autres bonnes choses pour dormir...connais pas !!!

Ce que tu décris, Mimi eet le désir de tout insomniaque, meme provisoiire ! Mais pour lui ce n' est pas aussi simple que rspirer, boire ou manger. Un besoin une nécessité, une façon de se reégénerer pourtant mais que l' insomniaque perçoit en creux....

L' avantage -douteux- c' est qu' ils revent souvent !

Je reconnais avoir un sommeil de rêve.
Et si je souhaite avoir de temps à autres des insomnies, je n'en suis pas moins heureuse d'avoir un sommeil aussi facile , paisible, et , je crois réparateur.
Je ne me souviens jamais de mes rêves , en revanche il m'arrive de me réveiller transitoirement en riant comme une bossue , et sans jamais savoir pourquoi.

Et me connaissant assez bien, je sais quand je suis susceptible de m'endormir plus tard, avoir l'activité qu'il faut pour bien dormir.
Exemple, après une répétition de chant, ou un concert, malgré la fatigue qu’occasionne le fait de chanter( si, si), le plaisir qui y est associé a tendance à euphoriser, et donc à retarder l'endormissement.

mimi54 a écrit:

Je reconnais avoir un sommeil de rêve.
Et si je souhaite avoir de temps à autres des insomnies, je n'en suis pas moins heureuse d'avoir un sommeil aussi facile , paisible, et , je crois réparateur.
Je ne me souviens jamais de mes rêves , en revanche il m'arrive de me réveiller transitoirement en riant comme une bossue , et sans jamais savoir pourquoi.

Je signale à ceux qui revent et se souviennent de leurs reves qu' il y a un fil : Faites beaux reves".
Pareil pour les souvenirs : Souvenir souvenirs... Ce sont des fils que j' aime lire et alimenter...

bix229 a écrit:

Dans La Passerelle, Tassie, la narratrice écrit :

Ces nuits-là, je connus mes premières insomnies. je craignais que la mort ne ressemble à ça : non pas au sommeil, mais à l' insomnie. Ne plus dormir, tel Hamlet comme je l' avais appris dans mon cours sur le théatre... Je n' avais jamais craint l' insomnie auparavant - n' était-ce pas, comme la prison, une occasion d' avoir plus de temps pour lire... Désormais, mon esprit vagabondait inconfortablement au fil des heures de la nuit, et c' était vraiment une prison : quand le ciel commencait à s' éclaircir, je n' en croyais pas mes yeux et me sentais emplie d' une terrible et bourdonnante fatigue.

Un jour, je m' éveillai avec le sentiment d' etre morte au cours de la nuit, et l' impression que, durant un faux sommeil, j' avais perçu non seulment la brièveté de la vie, mais aussi sa vitesse ! son bruit, son absence de sens et sa fin.

Bien vu, bien dit ! L' insomniaque est livré sans défense à ses pensées qui tournent en rond et le dominent...Meme s' il est bien évidemment tout entier dans le désir de dormir, la volonté de dormir, cette volonté, malheureusement, peut suffire pour anihiler le sommeil lui-meme. Qui est un abandon confiant, et en aucun cas un combat...

Et alors, les pensées négatives, angoissantes, morbides , celles que les activités diurnes chassent ou tiennent à distance prennent en otage l' insomniaque... Et ainsi le désir de dormir se traduit par la crainte de ne pas dormir... Un casse-tete !

Beau texte!!!

Pourtant , à cette heure-çi, je devrais dormir depuis belle lurette. Mon corps est épuisée mais ma tête, sale tête est girouette.
On dirait que j'ai une gerboise sur sa roue; dans le cerveau. Je déteste ces nuits!!!
J'aurais le goût de prendre des pilules pour réussir à dormir.
Il me reste 4 heures pour récupérer avant une autre journée physique au boulot.
J'envie mes nuits d'avants, quand je pouvais dormir rapidement. hélas, c'est du passé!!!