Paroles d'insomniaques

bix229 a écrit:

il est posible que mes insomnies d' enfant aient été provoquées par la peur du noir
et l' angoisse qui s' en suivait.

[...]

Plus tard, je suis devenu boulimique de lecture quasi instantément. J' avais tendance à lire sans penser au lendemain et aux nécessités qui m' attendaient. Je les fuyais. Et je compensais en lisant...

Je me reconnais un peu dans le portrait que tu traces, bix229.

Pour l'oeil qui flappe, coli, faut épargner ses paupières de l'exposition rétinienne aux écrans de toutes sortes même si ça reste pas le seul facteur... le vent, le soleil, la lumière du jour, quoi...

Pia, oublies... penses au lendemain et compte les moutons, même si c difficile à appliquer je le reconnais bien... le vide en toutes choses, c'est bon.

Je vous retrouve peut-être dans ce club auquel je ne me suis pas encore inscrite.   
Mais insomniaque vraiment, je ne sais pas si je le suis?
Le problème étant je crois pour moi l'acceptation de l'abandon à l'endormissement plus que le sommeil lui-même. Cette petite mort. Cette perte du contrôle. Mais une fois que je dors, je dors (aidée chimiquement, une aide que je prends volontairement très tard pour profiter de la soirée). Je dors environ 7 à 8 heures. Alors puis-je dire que je suis insomniaque?
Il y a presque 30 ans maintenant (conséquences de maladie) que paradoxalement je considérerais presque avec plaisir le soir qui arrive, mais avec terreur le moment où je dois me glisser dans mon lit. Je le repousse autant que je peux, jusqu'à ce que je ne résiste plus. Je redoute les angoisses qui assaillent et dont il est plus difficile de se distraire seul dans la nuit que dans l'animation du jour.
Cet été, j'ai inauguré une préparation au sommeil que je n'avais pas expérimentée jusque-là: je regarde des DVD de musique et cela vide ma tête des mots qui l'encombrent...C'est doux...Et lorsque le sommeil arrive, vers 2 ou 3 heures du matin, pffittt...je file au lit tranquille...  

coline a écrit:

Je vous retrouve peut-être dans ce club auquel je ne me suis pas encore inscrite.   
Mais insomniaque vraiment, je ne sais pas si je le suis?
Le problème étant je crois pour moi l'acceptation de l'abandon à l'endormissement plus que le sommeil lui-même. Cette petite mort. Cette perte du contrôle. Mais une fois que je dors, je dors (aidée chimiquement, une aide que je prends volontairement très tard pour profiter de la soirée). Je dors environ 7 à 8 heures. Alors puis-je dire que je suis insomniaque?
Il y a presque 30 ans maintenant (conséquences de maladie) que paradoxalement je considérerais presque avec plaisir le soir qui arrive, mais avec terreur le moment où je dois me glisser dans mon lit. Je le repousse autant que je peux, jusqu'à ce que je ne résiste plus. Je redoute les angoisses qui assaillent et dont il est plus difficile de se distraire seul dans la nuit que dans l'animation du jour.
Cet été, j'ai inauguré une préparation au sommeil que je n'avais pas expérimentée jusque-là: je regarde des DVD de musique et cela vide ma tête des mots qui l'encombrent...C'est doux...Et lorsque le sommeil arrive, vers 2 ou 3 heures du matin, pffittt...je file au lit tranquille...  

C'est intéressant de lire ton expérience. Je ne connais pas cette peur de s'abandonner au sommeil mais j'imagine que ce doit être très handicapant car il faut bien dormir tous les jours...

Tu penses que tu es dépendante de tes aides chimiques pour dormir ?

je vous lis et je ne peux que souhaiter que vous trouviez le sommeil. suis impuissante à vous aider, je m'endors très rapidement, sauf si un souci me poursuit.
  

colimasson a écrit:

C'est intéressant de lire ton expérience. Je ne connais pas cette peur de s'abandonner au sommeil mais j'imagine que ce doit être très handicapant car il faut bien dormir tous les jours...

Tu penses que tu es dépendante de tes aides chimiques pour dormir ?

Oh oui, je le suis...depuis si longtemps...
Mais je me refuse à me plaindre et à considérer mon comportement face à la nuit et au sommeil comme un handicap...Je parlais de mon cas comme ça...pour apporter encore un témoignage différent...
Avec mon mode de vie c'est tout à fait gérable  et en situation autre je m'adapte fort bien. 

(par contre le livreur qui a sonné à ma porte à 8h ce matin pour me livrer mes capsules de Nespresso, je l'ai maudit!...On ne peut pas être du soir et du matin!  )

Je me reconnais aussi dans tout ça, mais c'est par période dans mon cas... Le plus souvent, il me faut 1h30/2h pour m'endormir, quelle que soit l'heure à laquelle je me couche, et malgré la fatigue.

coline a écrit:

Je vous retrouve peut-être dans ce club auquel je ne me suis pas encore inscrite.   
Mais insomniaque vraiment, je ne sais pas si je le suis?
Le problème étant je crois pour moi l'acceptation de l'abandon à l'endormissement plus que le sommeil lui-même. Cette petite mort. Cette perte du contrôle. Mais une fois que je dors, je dors (aidée chimiquement, une aide que je prends volontairement très tard pour profiter de la soirée). Je dors environ 7 à 8 heures. Alors puis-je dire que je suis insomniaque?
Il y a presque 30 ans maintenant (conséquences de maladie) que paradoxalement je considérerais presque avec plaisir le soir qui arrive, mais avec terreur le moment où je dois me glisser dans mon lit. Je le repousse autant que je peux, jusqu'à ce que je ne résiste plus. Je redoute les angoisses qui assaillent et dont il est plus difficile de se distraire seul dans la nuit que dans l'animation du jour.
Cet été, j'ai inauguré une préparation au sommeil que je n'avais pas expérimentée jusque-là: je regarde des DVD de musique et cela vide ma tête des mots qui l'encombrent...C'est doux...Et lorsque le sommeil arrive, vers 2 ou 3 heures du matin, pffittt...je file au lit tranquille...  

Coline, tu fais partie de la cohorte désormais...   

Pour l'aide chimique, bonyeu, bonyeu... mais à chacune, chacun ses moyens...

Pour dormir la tête tranquille avec de la musique douce et des images de films, c'est tout bon... tranquillement, tranquillement... :)

coline a écrit:

(par contre le livreur qui a sonné à ma porte à 8h ce matin pour me livrer mes capsules de Nespresso, je l'ai maudit!...On ne peut pas être du soir et du matin!  )

La réserve de capsules Nespresso n'a pas dû faire long feu s'il t'a fallu la boulotter pour te maintenir éveillée suite à cette visite matinale

coline a écrit:

Le problème étant je crois pour moi l'acceptation de l'abandon à l'endormissement plus que le sommeil lui-même. Cette petite mort. Cette perte du contrôle.

C'est tellement juste ce que tu dis. Il y a de ça...Acceptation de l'abandon de l'endormissement, perte de contrôle. Par contre je refuse de prendre des cachets. Je l'ai fait quelques fois et ça marche pendant trois heures et je me réveille complètement ensuquée. J'évite tous les excitants, ce qui est réellement pénible. J'adore le thé, j'adore le café...

En tout cas les cachets ont l'air de marcher pour toi. De là à savoir si tu es insomniaque...c'est difficile à dire à cause des cachets.

Je suis aussi insomniaque mais je fais comme Coline : je m'autorise une aide chimique depuis de nombreuses années .
Et bizarrement plus je suis fatiguée physiquement , moins je dors .Et plus je suis fatiguée psychiquement , plus je dors ( fuite certaine ) .
Mais tout cela se gère pas trop mal pour moi .

Quelqu' un a du poster en meme temps que moi et mon message a disparu ! Dommage, je suis en
manque de sommeil !

Je vais essayer de résumer. 
Je suis plutot contre la médicamentation, sauf nécessité. Dans mon cas, impossible d' y échapper.
Mais je fais tout ce qui est en mon pouvoir pour faciliter le sommeil. Marcher surtout, jardiner, bref
s' activer.
Et puis, j' utilise parfois, en plus du traitement, des gélules de Valériane, qui ont un effet actif réel.
Mais bénéficient aussi de l' effet placébo !

A titre personnel, mais après information, je déconseille les benzodiazépines comme somnifères.
En tant que molécules, elles seraient efficaces. Mais les risques d' accoutumance  et les effets
secondaires plus nets.

Et puis, j' encourage la lecture d' Edouard Zarifian, un psychiatre qui a attiré l' attention sur lui parce qu' il a écrit ses livres à une époque où les psychotropes étaient utilisés massivement et pas toujours à bon escient. En hopital comme en dehors.

Les jardiniers de la folie, Des paradis plein la tete et aussi La force de guérir sont parus chez
Odile Jacob.

Je ne parlerai pas de mes insomnies, car c' est évoquer des périodes vraiment pénibles où le temps est comme bloqué.
Et où les images et les pensées me controlent au lieu du contraire. On les subit.
La raison et la vitalité diurnes laissent la place à ces images morbides et effrayantes qui s' apparentent
aux cauchmemars et s' en rapprochent beaucoup.

jack-hubert bukowski a écrit:

Pour l'aide chimique, bonyeu, bonyeu... mais à chacune, chacun ses moyens...

  

colimasson a écrit:

La réserve de capsules Nespresso n'a pas dû faire long feu s'il t'a fallu la boulotter pour te maintenir éveillée suite à cette visite matinale   

Ah non non...c'est la réserve pour trois ou quatre mois...pour qu'il ne vienne pas me réveiller trop souvent!  

Pia a écrit:

je refuse de prendre des cachets. Je l'ai fait quelques fois et ça marche pendant trois heures et je me réveille complètement ensuquée.

Peut-être n'as-tu pas trouvé ceux qui te conviendraient? J'échappe maintenant à cet inconvénient.

Eglantine a écrit:

plus je suis fatiguée psychiquement , plus je dors ( fuite certaine ).

Ca j'ai expérimenté aussi...mais le sommeil c'était pour la journée et non la nuit.

Bix a écrit:

les effets secondaires

expérience troublante:
avoir pris le somnifère puis avant d'aller dormir avoir discuté d'un sujet très précis avec un ami (La supplication de Svetlana Alexievitch en l'ocurrence!...ce n'est pas rien?   ) et ne m'en être pas souvenue le lendemain.
En voyant le livre sorti sur sa table de salon, à l'heure du petit-déjeuner, je lui ai dit: "Ah!...tu as ce livre....Eh bien...blablabla..."...Il écarquilla les yeux et me dit que c'était notre discussion (cohérente si si!) de la veille...
J'ai eu un choc, je me demande ce que je serais capable de faire d'autre...  

pia a écrit:

C'est tellement juste ce que tu dis. Il y a de ça...Acceptation de l'abandon de l'endormissement, perte de contrôle. Par contre je refuse de prendre des cachets. Je l'ai fait quelques fois et ça marche pendant trois heures et je me réveille complètement ensuquée. J'évite tous les excitants, ce qui est réellement pénible. J'adore le thé, j'adore le café...

C'est peut-être pas terrible mais il y a le café décaféiné et le thé déthéiné... de temps en temps...

coline a écrit:

expérience troublante:
avoir pris le somnifère puis avant d'aller dormir avoir discuté d'un sujet très précis avec un ami (La supplication de Svetlana Alexievitch en l'ocurrence!...ce n'est pas rien?   ) et ne m'en être pas souvenue le lendemain.
En voyant le livre sorti sur sa table de salon, à l'heure du petit-déjeuner, je lui ai dit: "Ah!...tu as ce livre....Eh bien...blablabla..."...Il écarquilla les yeux et me dit  que c'était notre discussion (cohérente si si!) de la veille...
J'ai eu un choc, je me demande ce que je serais capable de faire d'autre...  

  Mais où étais-tu donc passée Coline ?

A lire vos expériences, j'ai l'impression d'être une miraculée.
J'ai eu cet hiver des phases d'insomnie entre 2h et 6h du matin environ mais elles s'expliquaient parfaitement par de gros tracas du type "que faire de sa peau ?" Le questionnement s'est apaisé temporairement depuis.
Je repense surtout et souvent à une phrase que j'ai lue/entendue quelque part : il faut se mettre en état de prière lors de l'endormissement. Totalement péremptoire pour ceux qui souffrent d'insomnie depuis longtemps et qui en souffrent, mais l'image qu'elle a suscité m'a durablement émerveillée.
Mon intérêt pour mes rêves me permet également de prendre plaisir à dormir... mais je souffre souvent de l'effet inverse de ton expérience, coline : je relate à des personnes des faits qui ne se sont passés que dans mes rêves...et ils me regardent aussi avec des yeux de soucoupe volante.

colimasson a écrit:

coline a écrit:

expérience troublante:
avoir pris le somnifère puis avant d'aller dormir avoir discuté d'un sujet très précis avec un ami (La supplication de Svetlana Alexievitch en l'ocurrence!...ce n'est pas rien?   ) et ne m'en être pas souvenue le lendemain.
En voyant le livre sorti sur sa table de salon, à l'heure du petit-déjeuner, je lui ai dit: "Ah!...tu as ce livre....Eh bien...blablabla..."...Il écarquilla les yeux et me dit  que c'était notre discussion (cohérente si si!) de la veille...
J'ai eu un choc, je me demande ce que je serais capable de faire d'autre...  

  Mais où étais-tu donc passée Coline ?

Eh bien je devais déjà dormir pendant la discussion!   

colimasson a écrit:

Je repense surtout et souvent à une phrase que j'ai lue/entendue quelque part : il faut se mettre en état de prière lors de l'endormissement. Totalement péremptoire pour ceux qui souffrent d'insomnie depuis longtemps et qui en souffrent, mais l'image qu'elle a suscité m'a durablement émerveillée.

Chacun cherche ses solutions...

Pour les attaques d'angoisse, il m'arrive aussi de pratiquer le yoga nidrâ et cela marche parfois...
yoga nidrâ

colimasson a écrit:

Mon intérêt pour mes rêves me permet également de prendre plaisir à dormir... mais je souffre souvent de l'effet inverse de ton expérience, coline : je relate à des personnes des faits qui ne se sont passés que dans mes rêves...et ils me regardent aussi avec des yeux de soucoupe volante.

On a de ces vies...et de ces nuits!  

colimasson a écrit:

A lire vos expériences, j'ai l'impression d'être une miraculée.
J'ai eu cet hiver des phases d'insomnie entre 2h et 6h du matin environ mais elles s'expliquaient parfaitement par de gros tracas du type "que faire de sa peau ?" Le questionnement s'est apaisé temporairement depuis.
Je repense surtout et souvent à une phrase que j'ai lue/entendue quelque part : il faut se mettre en état de prière lors de l'endormissement. Totalement péremptoire pour ceux qui souffrent d'insomnie depuis longtemps et qui en souffrent, mais l'image qu'elle a suscité m'a durablement émerveillée.

Entre 2h et 6h du matin... mais tu te réveillais au beau milieu de la nuit ou quoi, Coli...?

Je ne trouve pas l'image de la prière péremptoire... il faut trouver la force de puiser la tranquillité et le recueillement en soi. Si ça passe par la prière, soit, mais accusez-moi pas de vous regarder avec des yeux de soucoupe volante...