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| Reflexion sur la poésie | |
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Auteur | Message |
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Cachemire Sage de la littérature
Messages : 1998 Inscription le : 11/02/2008 Localisation : Francfort
| Sujet: Re: Reflexion sur la poésie Jeu 22 Jan 2009 - 16:56 | |
| Merci elena pour ces réflexions sur la poésie. Très intéressant ! | |
| | | Aeriale Léoparde domestiquée
Messages : 18120 Inscription le : 01/02/2007
| Sujet: Re: Reflexion sur la poésie Ven 23 Jan 2009 - 11:16 | |
| Je ne viens pas souvent sur ce fil, je l'avoue (tellement à lire sur ce forum!) mais le peu que j'en ai lu m'a épatée! Bravo à Elena et à ceux qui lui renvoient la balle Votre discussion serait à reprendre dès le début pour moi, mais j'ai chopé ceci au passage et c'est si vrai! - Elena a écrit:
- Poésie est partout, bien ailleurs que chez eux les « Grands », hors des écrits, des paroles, des livres des objets ! Un moment de silence, une maladresse, la trame de nos jours et tout ce qu'on voudra, qui nous aura touché, ou même pas touché, recèle la Poésie au moins autant et plus qu'un sonnet de Shakespeare.
« J'ai envie de dire que quand tu ris, tu es poète. »Je souris au passage, malgré le mal de tête : Voilà bien cinquante ans que les poètes écrivent pour dire « Le lieu de poésie est… » et « La poésie c'est… », sans recul sans humour… C'est cela qui est drôle.) La poésie pour moi est une affaire ancienne. Je n'ai plus trop lu de poèmes depuis mes années lycées mais parfois des rencontres se font qui nous frappent et nous renvoient à ce vaste univers, si vaste qu'il est impossible à définir! En écoutant Fabrice Luchini nous citer du Barthes et du Molière, j'ai eu toutefois ce déclic. L'envie de ces textes, me nourrir de ces mots... Ecouter un acteur lire un poème apporte forcément une résonnance particulière, une dimension qu'on ne lui soupçonnait pas. cette voix extérieure peut donner un sens , un ressenti immédiat qui nous touche sans qu'il soit même besoin de l'analyser, en créant cet espace qui nous unit au lecteur. Une sorte de ferveur, une acuité différente. J'ai exactement ressenti celà en écoutant Luchini nous lire du Paul Valéry. Celui même qui dit: "La plupart des hommes ont de la poésie une idée si vague que ce vague même de leur idée est pour eux la définition de la poésie" | |
| | | coline Parfum livresque
Messages : 29369 Inscription le : 01/02/2007 Localisation : Moulins- Nord Auvergne
| Sujet: Re: Reflexion sur la poésie Ven 23 Jan 2009 - 12:01 | |
| - aériale a écrit:
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En écoutant Fabrice Luchini nous citer du Barthes et du Molière, j'ai eu toutefois ce déclic. L'envie de ces textes, me nourrir de ces mots... Ecouter un acteur lire un poème apporte forcément une résonnance particulière, une dimension qu'on ne lui soupçonnait pas. cette voix extérieure peut donner un sens , un ressenti immédiat qui nous touche sans qu'il soit même besoin de l'analyser, en créant cet espace qui nous unit au lecteur. Une sorte de ferveur, une acuité différente. J'ai exactement ressenti celà en écoutant Luchini nous lire du Paul Valéry.
J'ai toujours eu le sentiment que la poésie était écrite pour être oralisée... | |
| | | Anne Envolée postale
Messages : 139 Inscription le : 04/01/2008 Age : 41
| Sujet: Re: Reflexion sur la poésie Mar 17 Fév 2009 - 12:10 | |
| Tout à fait d'accord et en fonction du lecteur, ou même des différentes manières de lire d'un même lecteur, un poème prend un sens nouveau à chaque fois. | |
| | | swallow Sage de la littérature
Messages : 1366 Inscription le : 06/02/2007 Localisation : Tolède. Espagne.
| Sujet: Poésie comme bien-être. Dim 6 Juin 2010 - 10:02 | |
| Petit texte de Jean-Pierre Siméon, enseignant et poète:
bien-être Lisez de tout. Soyez des lecteurs gourmands, vous n’êtes pas obligés de vous imposer des pensums. Si ce que vous lisez vous met mal à l’aise ou vous est hostile, vous n’êtes pas obligé de continuer. Ou alors vous pouvez vous dire : si cette poésie m’agace, c’est qu’elle a quelque chose à voir avec moi peut-être ! Parce que, ce qui a quelque chose à voir avec nous, ce n’est pas forcément dans une sorte d’adhésion immédiate ; il faut peut-être même se méfier des adhésions immédiates. Il faut en tous cas être assez mobile. On peut être parfois rebuté par des poètes et justement c’est pour cela qu’ils nous intriguent et nous intéressent... c’est comme les comédies américaines au cinéma... Prendre un poème parmi d’autres, ne pas tout lire, mais un poème comme ça quand ça nous prend ; dans une fréquentation qui doit être gratuite. Vous lisez trois vers d’un poète, cela suffit pour nourrir une journée, parfois beaucoup plus. Moi je fais comme ça, je le dis franchement, très directement et j’en suis heureux. Je ne prends pas de gros livres de poésie que j’étudierais un stylo à la main, jamais ! Cela a sa fonction, mais c’est autre chose. La vraie lecture de la poésie, elle est dans cette liberté, absolument intransigeante. Vous n’avez de compte à rendre à personne pour la lecture que vous faites. Vous avez le droit d’aimer ou de ne pas aimer. Vous avez le droit d’être agacé, même si c’est un « grand » poète ou qu’on dit tel ! Vous avez le droit de dire : ce qu’il dit là, ça ne me concerne pas. Mais essayez de vous donner ce luxe, et c’est un plaisir immense, croyez-moi, de parcourir la poésie universelle, dans l’histoire et dans le contemporain aussi, et dans des langues différentes, en traduction (si vous lisez Pablo Neruda en traduction, il n’est pas nécessaire de lire dix poèmes pour comprendre que c’est beaucoup mieux que beaucoup d’autres choses! Que sa vision du monde, sa force d’évocation passent à travers la traduction. Donc, pas de scrupules avec des traductions). J’insiste là-dessus parce que ce qui doit fonder votre geste pédagogique c’est d’abord votre propre perception de la poésie et votre bien-être dans la poésie.
Touvé sur remue.net | |
| | | bix229 Parfum livresque
Messages : 24639 Inscription le : 24/11/2007 Localisation : Lauragais (France)
| Sujet: Re: Reflexion sur la poésie Dim 6 Juin 2010 - 17:05 | |
| Tout à fait d' accord ! Toutes les cogitations et théories sur la poésie sont inutiles. L' esprit souffle où il veut la poésie aussi. J' ai trouvé longtemps la poésie partout...Sauf dans les poèmes.... Mauvais souvenirs d' école. La poésie est venue à moi sans la chercher vraiment... Je veux dire les poèmes. Un vers ici, un poème là... Assez peu finalement. Mais très suffisamment ! Quelques citations choisies dans Courant alternatif d' Octavio Paz, poète mexicain : - Comprendre un poème, c' est d' abord et avant tout l' entendre. - Chaque lecteur est un autre poète, chaque poème un autre poèmes. - Ouvert ou fermé, le poème exige l' abolition du poète qui l' a écrit et la naissance du poète qui le lit. - Ouvrir le poème en quete de ceci et trouver cela - toujours autre chose. | |
| | | monilet Sage de la littérature
Messages : 2658 Inscription le : 11/02/2007 Age : 75 Localisation : Essonne- France
| Sujet: Re: Reflexion sur la poésie Dim 6 Juin 2010 - 17:13 | |
| - coline a écrit:
J'ai toujours eu le sentiment que la poésie était écrite pour être oralisée...[/quote] Je pense que c'est exagéré mais il est indéniable que l'oralisation peut donner un plus. | |
| | | swallow Sage de la littérature
Messages : 1366 Inscription le : 06/02/2007 Localisation : Tolède. Espagne.
| Sujet: Re: Reflexion sur la poésie Lun 13 Juin 2011 - 9:33 | |
| Je pratiquais la poésie comme antidote, et puis Semprun me souffle un mot bien plus simple: RECOURS.
Nonfiction.fr- Ce qui est impressionnant, c’est le nombre de poèmes que vous connaissez par cœur…
Jorge Semprun : C’est le fruit d’une éducation, qui n’est plus là. Je ne dis pas qu’elle soit meilleure ou pire aujourd’hui, je ne fais aucun jugement de valeur. Mais on mémorisait beaucoup à l’époque où j’ai fait mes études littéraires, terminale, hypokhâgne et khâgne. Et encore, aujourd’hui je ne peux plus réciter de poèmes latins ! Parce qu’évidemment le latin est devenu plus difficile à mémoriser. D’autre part, je dois dire que dans le camp de concentration de Buchenwald, pour moi- chacun dira ce qu’il pense, d’autres auront certainement eu une autre impression, je ne prétends pas que la mienne soit universelle- le plus difficile à supporter, c’était la promiscuité. Plus que le manque de sommeil, plus que la faim, plus que la dureté du travail et les journées souvent épuisantes, sinon toujours épuisantes, c’était la promiscuité. Essayez d’imaginer que rien de ce que vous faites n’est privé, rien. Vous vivez toujours sous le regard de l’autre. Et la seule façon de conquérir une minime chance d’intimité, de s’isoler, même de manière artificielle, c’était de se rappeler et se réciter des poèmes. Ça rétablissait une intimité qu’on arrachait à cette promiscuité, qui n’était pas foncièrement hostile – parce je ne dis pas qu’on était tout le temps sous le regard des SS, ce qui était souvent le cas dans la journée. C’était simplement le regard d’autrui, et même s’il était fraternel, il pouvait par moments être gênant. Donc la promiscuité est pour moi la chose la plus terrible, un des souvenirs les plus terribles. Et une façon d’éviter provisoirement la promiscuité, c’était de s’enfermer. En espagnol on a un mot très joli pour ça qui dit ensimismarse, s’enfermer en soi-même, en récitant un poème. Alors, évidemment on était en dehors du monde. C’était provisoire, c’était très aléatoire, ça ne vous guérissait pas des maux de la vie courante, mais c’était un recours.
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| | | touti Main aguerrie
Messages : 589 Inscription le : 07/08/2011 Age : 51 Localisation : Nancy
| Sujet: Re: Reflexion sur la poésie Mer 24 Aoû 2011 - 23:15 | |
| La poésie quelle notion étrange et attirante, un peu comme une porte qu'on ose pas ouvrir de peur de se perdre dans un labyrinthe de mots. Il me reste de vagues notions des bouts de phrase
"demain dès l'aube à l'heure ou blanchit la campagne, je partirais .." "à l'enterrement d'une feuille morte deux escargots s'en vont ..." "Ô lac suspend ton vol et vous heures propices suspendez votre cours" "les sanglots longs des violons de l'automne blessent mon coeur d'une langueur monotone ..."
....
J'ai trouvé dans une brocante de tout petits livres rouges contenant des poèmes amoureux c'est une bonne idée finalement d'en lire de temps en temps juste comme ça. Mais retenir ... je ne retiens pas ma mémoire s'en va aux vents de mon ignorance.
J'ai toujours l'impression qu'il faut comprendre et connaître tout de l'auteur et des circonstances dans lesquelles il a écrit le poème pour arriver à comprendre le poème alors ça me démoralise et du coup j'abandonne avant de commencer.
Maintenant que je suis là je vais essayer de faire un petit effort au moins pour vous lire et découvrir les poèmes que vous proposez peut être est ce un bon moyen pour m'initier
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| | | touti Main aguerrie
Messages : 589 Inscription le : 07/08/2011 Age : 51 Localisation : Nancy
| Sujet: Re: Reflexion sur la poésie Mer 24 Aoû 2011 - 23:29 | |
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| | | Theo Envolée postale
Messages : 259 Inscription le : 30/07/2011 Age : 53 Localisation : Région parisienne
| Sujet: Re: Reflexion sur la poésie Jeu 25 Aoû 2011 - 0:24 | |
| - swallow a écrit:
- Je pratiquais la poésie comme antidote, et puis Semprun me souffle un mot bien plus simple: RECOURS.
Nonfiction.fr- Ce qui est impressionnant, c’est le nombre de poèmes que vous connaissez par cœur…
Jorge Semprun : C’est le fruit d’une éducation, qui n’est plus là. Je ne dis pas qu’elle soit meilleure ou pire aujourd’hui, je ne fais aucun jugement de valeur. Mais on mémorisait beaucoup à l’époque où j’ai fait mes études littéraires, terminale, hypokhâgne et khâgne. Et encore, aujourd’hui je ne peux plus réciter de poèmes latins ! Parce qu’évidemment le latin est devenu plus difficile à mémoriser. D’autre part, je dois dire que dans le camp de concentration de Buchenwald, pour moi- chacun dira ce qu’il pense, d’autres auront certainement eu une autre impression, je ne prétends pas que la mienne soit universelle- le plus difficile à supporter, c’était la promiscuité. Plus que le manque de sommeil, plus que la faim, plus que la dureté du travail et les journées souvent épuisantes, sinon toujours épuisantes, c’était la promiscuité. Essayez d’imaginer que rien de ce que vous faites n’est privé, rien. Vous vivez toujours sous le regard de l’autre. Et la seule façon de conquérir une minime chance d’intimité, de s’isoler, même de manière artificielle, c’était de se rappeler et se réciter des poèmes. Ça rétablissait une intimité qu’on arrachait à cette promiscuité, qui n’était pas foncièrement hostile – parce je ne dis pas qu’on était tout le temps sous le regard des SS, ce qui était souvent le cas dans la journée. C’était simplement le regard d’autrui, et même s’il était fraternel, il pouvait par moments être gênant. Donc la promiscuité est pour moi la chose la plus terrible, un des souvenirs les plus terribles. Et une façon d’éviter provisoirement la promiscuité, c’était de s’enfermer. En espagnol on a un mot très joli pour ça qui dit ensimismarse, s’enfermer en soi-même, en récitant un poème. Alors, évidemment on était en dehors du monde. C’était provisoire, c’était très aléatoire, ça ne vous guérissait pas des maux de la vie courante, mais c’était un recours.
très intéressant ce propos merci Swallow. | |
| | | bix229 Parfum livresque
Messages : 24639 Inscription le : 24/11/2007 Localisation : Lauragais (France)
| Sujet: Re: Reflexion sur la poésie Jeu 25 Aoû 2011 - 0:38 | |
| Tu peux commencer par Prévert ou Boris Vian, Touti... Ils fréquentaient l' école buissonnière... Une bonne école ! | |
| | | touti Main aguerrie
Messages : 589 Inscription le : 07/08/2011 Age : 51 Localisation : Nancy
| Sujet: Re: Reflexion sur la poésie Jeu 25 Aoû 2011 - 8:21 | |
| c'est une bonne idée Prévert étant le poète qu'on apprend en école primaire
Boris Vian lequel me conseilles tu ?
Je recherche un poème celui du soldat allongé contre un arbre un filet de sang sur sa poitrine je ne sais plus de qui il est. | |
| | | Charlie Agilité postale
Messages : 970 Inscription le : 12/01/2010
| Sujet: Re: Reflexion sur la poésie Jeu 25 Aoû 2011 - 8:31 | |
| - touti a écrit:
Je recherche un poème celui du soldat allongé contre un arbre un filet de sang sur sa poitrine je ne sais plus de qui il est. Ne serait-ce pas le Dormeur du Val de Rimbaud ? - Citation :
- C'est un trou de verdure où chante une rivière,
Accrochant follement aux herbes des haillons D'argent ; où le soleil, de la montagne fière, Luit : c'est un petit val qui mousse de rayons.
Un soldat jeune, bouche ouverte, tête nue, Et la nuque baignant dans le frais cresson bleu, Dort ; il est étendu dans l'herbe, sous la nue, Pâle dans son lit vert où la lumière pleut.
Les pieds dans les glaïeuls, il dort. Souriant comme Sourirait un enfant malade, il fait un somme : Nature, berce-le chaudement : il a froid.
Les parfums ne font pas frissonner sa narine ; Il dort dans le soleil, la main sur sa poitrine, Tranquille. Il a deux trous rouges au côté droit.
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| | | touti Main aguerrie
Messages : 589 Inscription le : 07/08/2011 Age : 51 Localisation : Nancy
| Sujet: Re: Reflexion sur la poésie Jeu 25 Aoû 2011 - 8:35 | |
| MERCII Charlie c'est celui là ! pourtant je le connais mais pas moyen de retrouver le titre et l'auteur, j'aime beaucoup ce poème merci | |
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| Sujet: Re: Reflexion sur la poésie | |
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