Vladimir Nabokov

Je crois me souvenir que Kubrick voulait une actrice ayant l'âge du rôle.
La censure américaine ne le permettait pas, alors...
Nabokov a pu faire plus provocateur dans son livre que Kubrick ne pouvait le faire au cinéma (même si on a dit à son propos, surtout pour son dernier film, Eyes Wide Shut, "Stanley Lubrique")

J'avais pas mal aimé la Transparence des Choses, même s'il ne m'en reste plus grand... chose.

C'était amusant, la manière dont on passe brusquement de l'objet fini au processus de fabrication - un crayon de bois, par exemple, amène à l'arbre dans la forêt, puis il est coupé, passe dans l'usine, etc.

Isidore Ducasse a écrit:

Merci, son rassociement aux papillons m'explique un légers mystère...

Je suis en train de lire ses nouvelles.. et j'ai trouvé dans deux histoires des allusions aux papillons

Tu devrais aussi trouver des allusions aux échecs (ailleurs que dans La Défense Loujine, bien sûr).

Les échecs et les papillons, deux de ses passions.

D'ailleurs, les échecs étaient aussi la passion de Kubrick (l'intelligence, la guerre...).
J'imagine qu'ils ont dû faire quelques parties... (et puis, même si c'est faux mais que je l'affirme ici, ce sera peut-être repris ailleurs, et ça deviendra alors une part de la réalité, comme si c'était vraiment arrivé, peut-être mieux parce que je peux donner des détails ).

eXPie a écrit:

Les échecs et les papillons, deux de ses passions.

et la couleur violet dans tous ces états

télérama a écrit:

Le fantôme de Nabokov
La presse anglaise s'est déjà faite largement l'écho du dilemme dans lequel était plongé depuis trente ans Dmitri Nabokov, 73 ans, fils du grand Vladimir. Dmitri Nabokov est en effet en possession d'un manuscrit non publié de son père, titré The Original of Laura et déposé dans le coffre d'une banque suisse. L'écrivain, mort en 1977, avait émis le souhait, dans ses dernières volontés, que ce manuscrit soit détruit. C'était donc à son héritier — qui est en outre son traducteur — de passer à l'acte, ce qu'il hésitait depuis trente ans à faire, et on ne saurait l'en blâmer car la décision est difficile à prendre... Voici Dmitri enfin soulagé, nous apprend le magazine Livres Hebdo : son père lui est apparu en rêve récemment, pour lui ordonner de publier le manuscrit menacé

c'est génial les morts qui se manifestent gentiment dans les rêves pour nous dire exactement ce qu'on a envie d'entendre!

Queenie a écrit:

télérama a écrit:

c'est génial les morts qui se manifestent gentiment dans les rêves pour nous dire exactement ce qu'on a envie d'entendre!

En lisant les nouvelles de Nabokov, j'ai une grande estime pour les remarques de son fils, qui se trouvent en annexe dans cette sublime édition - mais à m'imaginer qu'il fasse de tels rêves???

Pour lire en ligne une nouvelle inédite de Nabokov: Natasha.

clic

J'ai adoré Lolita : un livre dérangeant, dénué de moralité mais quand il est commencé on ne le lâche plus jusqu'à la fin (bien que deuxième partie un peu longue). Mais tout le génie de Nabokov est dans l'écriture! et quelle écriture. Aucune vulgarité, un vocabulaire recherché, des jeux de mots qui savent suggérer.

La défense Loujine

Ce roman a été écrit en russe et publié en 1930. Le personnage principal Loujine est un joueur d'échec de renommée internationale. Nous le suivons depuis son enfance, son entrée malgré lui dans sa première école, nous découvrons la façon dont il apprend à jouer aux échecs. Puis l'âge adulte, sa vie d'exilé russe, sa rencontre avec une jeune fille russe, et enfin la manière dont les échecs l'abandonne ou plutôt comment sa vie même devient une partie d'échecs grandeur nature.

La défense Loujine commence d'une manière relativement classique, j'ai eu la sensation que nous allions suivre la vie de ce petit garçon d'une façon linéaire et découvrir peu à peu les évenements importants de son existance. Mais très vite comme toujours avec Nabokov, le lecteur est surpis et désarçonné, par les ruptures dans le récit, mais aussi par la façon dont celui-ci évolue. On saute les années, les interlocuteurs, on se demande au début de certains chapîtres qui sont ces personnages qui déboulent dans le récit sans avoir été présentés, et quel est leur rôle dans tout ça. Et puis cette manière de faire se désagreger le monde solide, le rendre mouvant, étirable, le quotidien le plus banal qui se transforme dans un univers à la limite du fantastique est une des choses qui me bluffe le plus dans l'univers de Nabokov. Le lecteur ne peut se laisser aller, il doit suivre phrase avec attention sinon il sera perdu dans ce livre, comme dans un labirynthe. Le départ plutôt classique est une sorte de piège, de faux semblant, l'auteur nous dessine un monde solide et stable qu'il se fait un plaisir de faire bouger, et de rendre instable dans le reste du livre. Nabokov est un magicien, un illusionniste, un enchanteur.

Dommage que Nabokov n'ait pas continué à écrire en russe...
A part ses nouvelles et Lolita, je trouve que ses textes russes tiennent
mieux le coup dans l'ensemble...

Je ne peux pas avoir d'opinion à ce sujet Bix, je ne connais pas assez Nabokov, c'est en fait le premier de ses textes russes que je lis, mais je le trouve extraordinnaire et il me donne envie de lire ses autres écrits dans sa langue maternelle.

Lis donc L'enchanteur ou ses nouvelles écrites directement en russe, Arabella !

oui pour les nouvelles.. ils sont absolument extraordinaires

Merci tous les deux, c'est noté.
Ce genre de discussions me fait vraiement apprécier les auteurs du mois.

Arabella a écrit:

Merci tous les deux, c'est noté.

C'est grâce à Coline que je les ai découverts - et je me suis permis de les acheter dans cette sublime édition complète - qui est non seulement merveilleusement édité chronologiquement (et surtout complète) mais aussi avec de très bons commentaires utiles pour presque chaque nouvelle en annexe