Vladimir Nabokov

kenavo a écrit:

C'est grâce à Coline que je les ai découverts - et je me suis permis de les acheter dans cette sublime édition complète - qui est non seulement merveilleusement édité chronologiquement (et surtout complète) mais aussi avec de très bons commentaires utiles pour presque chaque nouvelle en annexe

On peut y revenir indéfiniment sans jamais se lasser...

coline a écrit:

On peut y revenir indéfiniment sans jamais se lasser...

tout à fait.. c'est ce que je fais depuis que j'ai ce livre.. une boîte à trésors qui ne se vide jamais

Gallimard publiera à l' automne un roman inédit et inachevé de Nabokov.
Un livre plus "cru" que Lolita, dit-on.
L' auteur voulait qu' on détruise le manuscrit à sa mort.
Trente ans plus tard, son fils le fait publier.

C' est un scoop non ?

Pour ce que j'en sais le fils Nabokov a longtemps hésité. Egoïstement, je suis plutôt contente qu'il n'est pas respecté les volontés de son père.

Toutes les nouvelles de Nabokov sont à lire et aussi ses textes en russe,
notamment un texte qui s' appelle L' Enchateur et qui qui laisse présager
Lolita...

Bix l'a déjà dit, mais je ne peux que confirmer - les nouvelles de lui sont sublimes..
et dans cette très bonne édition de Robert Laffont (dans un message en haut de cette page tu peux voir la couverture) elles sont toutes regroupées..
trop bons moments de lecture

Tiens, ça me rappelle que j'ai lu Ada ou l'ardeur, très récemment.

C'est à la fois très différent, et pas si différent, de Lolita.

Après cette lecture, je pense que Nabokov est un des auteurs les plus sensuels que je connaisse. (Il donne des sens aux sens qu'on soupçonne sans s'avouer...)

Je reste profondément touchée par le personnage de Lucette, dans cette histoire...

Enfin ! Même si il n'aime pas Dosto... (nul n'est parfait) Nabokov occupe une place particulière dans mon panthéon d'auteurs.

Comme beaucoup d'entre vous j'ai lu Lolita et j'ai trouvé très dur à lire.

Comme La-Lune-et-le-miroir j'ai adoré, mais j'ai passé mon temps à ... "vaciller", car au final ce livre est complètement immoral.
Une majorité des histoires (que ce soient livres ou films) peignent des méchants et des gentils. Noir et Blanc, tout le monde est cadré, le lecteur n'a pas à choisir.

Ici on ne peut s'empecher de réprimer ce que fait le héros mais on ne peut aussi totalement être impartial et froid en l'accusant à outrance.. Il a quand même l'air sacrément dérangé mais d'une manière ou d'une autre on le plaint justement à cause de cette "folie".

Du coup, on en vient à se poser des questions par rapport à la réalité de la pédophilie, et au final c'est très dérangeant.

Autre chose qui a également renforcé mon malaise, c'est cette espèce de sympathie qui ressort de l'écriture de Nabokov.
J'en viens à me poser la question de pourquoi j'ai aimé le livre ? Le style de Nabokov qui est si particulier ou cet "exercice" de conscience devant lequel il nous met ?

En tout cas à lire forcément...

Je dirais meme que ce livre est pervers, tout à fait.
Et ça fait partie du talent de Nabokov.

Mais delà à penser que Nabokov avait de la sympathie pour ses personnages, non !
Il s' en est d' ailleurs défendu après le scandale soulevé par le livre et les attaques des ligues de vertu.

La sympathique que je vois dans l'écriture de Nabokov ne signifie pas pour moi qu'il en avait réllement pour le personnage de Humbert.

Ce que je crois c'est qu'il aurait pu traiter le sujet de manière beaucoup plus radicale et le faire passer vraiment comme le Méchant, mais au contraire, il l'a traité beaucoup plus subtilement.
Humbert au final n'est pas tout noir. Il a l'air simplement dérangé.
C'est ça que j'ai voulu dire par "Sympathie".

Oui d' accord Shay et ça demande bien du talent effectivement !

Lolita

On ne devrait jamais relire ses "amours de jeunesse". J'avais un souvenir émerveillé de Lolita, aimé à travers les mots de humbert, aimé physiquement, idéalement ; il y a des descriptions physqiues émouvantes de la beauté de Lolita, de sa peau, de son tour de taille.... Emouvantes, du moins l'étaient-elles lors de ma première lecture quand j'avais 15 ans. J'y voyais une beauté idéale, légèrement perverse, mais à 15 ans pourquoi pas !
Je retrouve la beauté de ces descriptions, des mots mais l'émotion laisse la place à la perversion et à la vision d'une petite fille détournée de son enfance. Nabokov est très fort dans l'évocation du malsain dans ce couple.
Lolita, qu'as tu fait à ce pauvre Humbert ? serait-on presque tenté de dire à la suite de Humbert ! Oubliant la monstuosité de ce dernier !
Je suis entré dans ce roman très facilement, entraîné par l'idylle initiale d'Humbert avec Annabel, l'idylle pure et dénué de perversion ! Idylle interrompue qui va l'entraîner à la recherche de cet idéal féminin d'un mètre quarante-six, quel que soit le temps qui s'écoule pour lui ; qui va l'entrainer dans la perversion !
Le livre reste très fort jusqu'à l'enlèvement de Lolita par un mystérieux inconnus, enlèvement qui va plonger Humbert dans la misère sentimentale et psychique. Cette dernière partie, qui éclaire bien des côtés de la personnalité d'Humbert m'est apparu plus difficile, comme si l'éclat si singulier de Lolita un fois disparu, le livre perdait de son intêret, l'auteur même de la confession perdait son goût pour la vie....

Un souvenir que j'ai trituré dans tous les sens et qui m'amène à me poser la question de savoir qu'est-ce qui m'a poussé, à 15 ans, à me plonger dans cette histoire ?

Citation :

Lolita, lumière de ma vie, feu de mes reins. Mon péché, mon âme. Lo-lii-ta : le bout de ta langue fait trois petits pas le long du palais pour taper, à trois, contre les dents. Lo. Lii. Ta.
Le matin elle était Lo, simplement Lo, avec son mètre quarante-six et son unique chaussette. Elle était Lola en pantalon. Elle était Dolly à l'école. Elle était Dolores sur les pointillés. Mais dans mes bras, elle était surtout Lolita.
Une autre l'avait-elle précédée ? Oui, en fait oui. En vérité, il n'y aurait peut-être jamais eu de lolita si, un été, je n'avais pas aimé au préalable une certaine enfant. Dans une principauté au bord de la mer. Quand était-ce ? Environ autant d'années avant la naissance de lolita que j'en comptais cette été-là. Vous pouvez faire confiance à un meurtrier pour avoir une prose alambiquée.

Le début du roman et en quelques lignes Nabokov amène tout ce qu'il va développer dans les pages qui suivent du roman.

Bof, on a tous été dans la peau d' Humbert un jour ou l' autre, Steven !

Tout à fait Bix, mais entre regarder une jeune femme et une fillette, il y a un pas assez grand.

Spoiler:

Tiens tiens ...

Très significatif dirait le psy !