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Parfum de livres… parfum d’ailleurs
Littérature, forum littéraire : passion, imaginaire, partage et liberté. Ce forum livre l’émotion littéraire. Parlez d’écrivains, du plaisir livres, de littérature : romans, poèmes…ou d’arts…
Sujet: Re: Ecrivains voyageurs...voyageurs qui écrivent Mer 7 Avr 2010 - 12:24
shanidar a écrit:
Bon, je voudrais ouvrir un fil sur Geert Mak, journaliste et écrivain néerlandais.
bonne idée.. tu peux lui ouvrir un fil dans la section
littérature non-romanesque
ici
et je viens avec la photo?
shanidar Abeille bibliophile
Messages : 10518 Inscription le : 31/03/2010
Sujet: Re: Ecrivains voyageurs...voyageurs qui écrivent Mer 7 Avr 2010 - 12:36
kenavo a écrit:
shanidar a écrit:
Bon, je voudrais ouvrir un fil sur Geert Mak, journaliste et écrivain néerlandais.
bonne idée.. tu peux lui ouvrir un fil dans la section
littérature non-romanesque
ici
et je viens avec la photo?
volontiers Kénavo
kenavo Zen Littéraire
Messages : 63288 Inscription le : 08/11/2007
Sujet: Re: Ecrivains voyageurs...voyageurs qui écrivent Mer 4 Mai 2011 - 9:13
envie de faire un voyage?
Antoine Calvino, Un an autour de l'océan indien
Citation :
Présentation de l'éditeur Qui n’a jamais rêvé de larguer les amarres pour entamer un voyage au long cours ?
Antoine Calvino est journaliste indépendant à Paris depuis plusieurs années lorsqu’il décide d’abandonner ses activités le temps d’une année afin de découvrir, sac au dos et en solitaire, les pays du pourtour de l’océan Indien. De 2007 à 2008, ce trentenaire à l’esprit festif a traversé l’Inde avant de parcourir le Yémen, l’Éthiopie, le Somaliland, le Kenya, l’Ouganda, Dubaï, l’Iran, la Turquie, la Syrie, le Liban et finalement l’Israël.
Parti sans idées préconçues et avec pour seuls compagnons son guide Lonely Planet, son lecteur mp3 dûment programmé et sa bibliothèque de voyage, Antoine Calvino porte un regard neuf et perçant sur ces pays fascinants. Il est bien sûr question de paysages à couper le souffle et de sites millénaires, mais surtout des habitants qu’il rencontre (les ravers de Goa, les rastas d’Ethiopie, la jeunesse voilée et révoltée de Téhéran...), des émotions et relations étonnantes qui naissent, et de l’atmosphère propre à chaque territoire arpenté. C’est à un voyage éminemment vivant et chaleureux qu’Antoine Calvino nous invite. Si son style est vif et énergique à l’image de son pas, il sait aussi aller plus loin et analyser avec pertinence la situation des populations qu’il côtoie. Il en résulte un récit habité et percutant, consacré à une région passionnante.
kenavo Zen Littéraire
Messages : 63288 Inscription le : 08/11/2007
Sujet: Re: Ecrivains voyageurs...voyageurs qui écrivent Lun 16 Mai 2011 - 9:59
David Herlihy, Le cycliste perdu
Citation :
Présentation de l'éditeur A la fin des années 1880, Frank Lenz, coureur de grand-bi renommé et amateur du tourisme longue-distance, originaire de Pittsburgh, rêvait de faire le tour du monde. Il finit par saisir sa chance en se présentant comme champion de la « bicyclette de sûreté » aux pneus gonflables, précurseur du vélo de route moderne.
Au printemps 1892, Lenz démissionna de son poste de comptable et s’élança vaillamment vers l’ouest, avec pour objectif de parcourir, en tant que correspondant du magazine Outing, trente-deux mille kilomètres sur trois continents. Deux ans plus tard, après avoir survécu à d’innombrables péripéties, il arriva en Europe pour la phase finale de son voyage. Un voyage dont il ne vit jamais la fin. Sa mystérieuse disparition en Turquie orientale déclencha un tollé international qui obligea Outing à envoyer un autre cycliste, William Sachtleben, sur les traces de Lenz.
Nourris de riches informations, le récit captivant d’Herlihy retrace les joies comme les dangers de cette aventure à bicyclette, avant l’avènement des routes pavées et de l’automobile. Cette histoire inédite atteint son point d’orgue avec les efforts héroïques de Sachtleben pour traîner les accusés du meurtre de Lenz devant la justice, alors même que la Turquie déchirée est sur le point de s’effondrer.
kenavo Zen Littéraire
Messages : 63288 Inscription le : 08/11/2007
Sujet: Re: Ecrivains voyageurs...voyageurs qui écrivent Dim 18 Sep 2011 - 7:47
Les "auteurs à thème" de notre prochain portail sont les écrivains-voyageurs, ils ont aussi une page chez wikipedia
Queenie, ta nomination de Jules Verne est tout à fait plausible:
Citation :
Quelques écrivains voyageurs
Jean Potocki • Robert Louis Stevenson • Stendhal • Germaine de Staël • Alphonse de Lamartine • Gérard de Nerval • Arthur de Gobineau • Pierre Loti • Arthur Rimbaud • Alexandra David-Néel • Jack London • Victor Segalen • Ezra Pound • Blaise Cendrars • Henri Michaux • Henry Miller • Joseph Kessel • Ernest Hemingway • André Malraux • George Orwell • Elias Canetti • Claudio Magris • J. M. G. Le Clézio • Nicolas Bouvier. Jules Verne • Jack Kerouac • William Burroughs • Edith Wharton
j'ai trouvé en même temps un site qui se consacre que de ce genre de littérature:
Citation :
C'est quoi la littérature de voyage? Qui sont les écrivains voyageurs? Peut-on raconter l'histoire du genre littéraire appelé récit de voyage? Quels sont les auteurs et les livres qu'il faut lire? C'est à tout ça que Ecrivains-Voyageurs.Net tente de répondre.
pour découvrir plus, c'est ici
kenavo Zen Littéraire
Messages : 63288 Inscription le : 08/11/2007
Sujet: Re: Ecrivains voyageurs...voyageurs qui écrivent Lun 21 Nov 2011 - 13:30
Laurent Maréchaux, Ecrivains voyageurs : ces vagabonds qui disent le monde
Citation :
Présentation de l'éditeur
Voyageurs, ils devinrent écrivains. Écrivains, ils se firent voyageurs.
Les uns - Stevenson, Conrad, Segalen ou Bouvier - partent au bout du monde pour courir après les rêves nés de leurs lectures d’enfance ; les autres - Kipling, London, Kessel ou Chatwin - prennent la route pour nourrir les livres qu’ils ambitionnent.
D’un côté : Segalen, médecin de marine et amateur d’art, Kavvadias le radio de cargo grec, Slocum le circumnavigateur solitaire, Moitessier l’enfant prodige et insolent de la voile.
De l’autre : Simenon, Gary ou Cendrars, qui, comme Kerouac, auraient pu clamer : « Écrire est mon boulot. alors il faut que je bouge ! » Ces curieux infatigables notent les épreuves qu’ils endurent, les rencontres et de belles histoires. Le voyage les transforme, ils décrivent leur métamorphose, cet autre qui naît en eux. De retour, ils couchent sur le papier, souvent en les magnifiant, les aventures qu’ils ont vécues. Tous n’ont qu’un but : transmettre leur passion pour la littérature d’aventure, et faire prendre la route.
faudra que le Père Noël prend un grand sac pour m'amener tous mes cadeaux
kenavo Zen Littéraire
Messages : 63288 Inscription le : 08/11/2007
Sujet: Re: Ecrivains voyageurs...voyageurs qui écrivent Jeu 28 Juin 2012 - 21:07
Dossier intéressant dans Le Magazine Littéraire de juillet/août
Eloge du voyage
«Heureux qui, comme Ulysse, a fait un beau voyage», disait Joachim Du Bellay. Bien avant que l’accolement des substantifs «écrivain» et «voyageur» tende à catégoriser des auteurs pratiquant une multiplicité de genres, les écrivains ont entretenu avec le voyage une relation complexe.
Depuis les temps mythiques d’Ulysse et de Jason, le voyage fait partie des activités humaines parmi les plus valorisées, et les poètes en font l’éloge, même si, lorsqu’ils se retrouvent confrontés aux dangers de la route et aux difficultés de l’éloignement, face à la différence - celle de l’environnement géographique, celle des coutumes et des manières d’être -, les mouvements de l’âme dont ils font état peuvent incliner vers la nostalgie - c’est le cas de Joachim Du Bellay dans Les Regrets - ou briller d’un sombre éclat, « Nuit, désespoir et pierrerie », comme chez Mallarmé, dans « Au seul souci de voyager ».
Bien avant que l’accolement des substantifs « écrivain » et « voyageur » tende à catégoriser des auteurs pratiquant une multiplicité de genres (récits d’explorateurs, carnets de voyageurs, comptes rendus de scientifiques, reportages au long cours, romans de haute mer ou de désert), les écrivains ont entretenu avec le voyage une relation complexe. Pour certains (Montaigne, Stendhal, Flaubert, Cendrars, Segalen...), il innerve une part ou la totalité de leur oeuvre. Pour tous, il est un moment d’ouverture du regard et de mise à l’épreuve du réel, intégré à la formation (le traditionnel voyage en Italie puis en Orient), renouvelé à des occasions suscitées ou acceptées, répondant à la « passion que j’avois de voir le monde » de Pétrarque ou à l’invitation de Catherine II de Russie pour Diderot.
Le voyage déplace l’esprit tout autant que le corps, et cette double mise en jeu permet à l’écrivain d’atteindre, au-delà de l’étrangeté qu’il traverse, une autre dimension de lui-même. Elle transforme le retour en expérience nouvelle. « Le plaisir spécifique du voyage, écrit Proust dans À l’ombre des jeunes filles en fleurs, c’est de rendre la différence entre le départ et l’arrivée non pas aussi insensible, mais aussi profonde qu’on peut, de la ressentir dans sa totalité, intacte, telle qu’elle était dans notre pensée quand notre imagination nous portait du lieu où nous vivions jusqu’au coeur d’un lieu désiré. » Le syndrome d’Ulysse Ce plaisir accompagne l’écrivain jusqu’au mouvement final du retour Le voyageur se distingue en effet du nomade en ce qu’il intègre la possibilité du retour dans son itinéraire, même si c’est pour mieux repartir : « Ah, comme je comprends la fin de L’Odyssée, écrit Yves Bonnefoy dans L’Arrière-pays, quand Ulysse retrouve Ithaque, mais en sachant déjà qu’il lui faudra repartir, une rame sur l’épaule, et s’enfoncer toujours plus avant dans les montagnes de l’autre rive jusqu’à ce que quelqu’un lui demande ce que c’est que cet objet bizarre qu’il porte, montrant ainsi qu’il ne sait rien de la mer ! » « C’est ainsi, note plus loin Yves Bonnefoy, que l’on désapprend les limites, et la puissance pourtant, de notre être-au-monde. »
La relation que certains écrivains entretiennent avec le voyage touche donc à ce qui les constitue au plus profond de leur être, de leur manière d’exister et de leur art. « Les premiers livres de voyage que j’ai lus, raconte Susan Sontag dans Temps forts, et qui comptent sûrement parmi les livres les plus importants de ma vie, furent écrits par Richard Halliburton. J’avais 7 ans, nous étions en 1940, lorsque j’ai lu son Book of Marvels [...] [Il] m’a offert ma première vision de ce que je pensais être l’existence la plus privilégiée qui fût, celle de l’écrivain : une vie de curiosité et d’énergie sans limites, une vie d’enthousiasmes innombrables. Être voyageur, être écrivain - dans mon esprit d’enfant, c’était au départ un peu la même chose. » Cette affirmation est caractéristique d’une génération, celle qui arrive à l’âge adulte dans les années 1950-1960, et qui inaugure un rapport au voyage beaucoup plus affirmé, généralisé, et une multiplication des formes littéraires qui lui sont liées. Le livre fondateur de la Beat Generation, paru en 1957, s’appelle Sur la route. Et pendant que Jack Kerouac parcourt en auto-stop la Californie en quête du roman qu’il mettra dix ans à écrire et à publier, à l’autre bout du monde occidental, un jeune universitaire et homme de théâtre français, Jacques Lacarrière, parcourt la Grèce - qui n’est pas encore celle des colonels -, et un jeune Genevois de famille bourgeoise, Nicolas Bouvier, met en oeuvre, en 1953, avec son ami peintre Thierry Vernet, « un projet [qu’ils avaient] cuit et recuit depuis longtemps » : partir vers l’est, sans autre but que la rencontre des autres et l’avancée sur un axe historique vers l’Asie, « mère de l’Europe ».
L’après-guerre permet, même si le « rideau de fer » est une réalité tangible, une circulation plus libre sur terre et sur les mers, ce que ne dément pas le développement des moyens de transport. Dans le même temps, le climat pesant de la guerre froide et l’atmosphère rigide régnant dans les démocraties occidentales conduisent la jeune génération à rechercher dans le voyage, le départ, l’ailleurs, d’autres modes d’affirmation de soi et d’expression, de libération et même de révolution pacifique.
« Pour moi, affirme Nicolas Bouvier dans La Clé des champs, voyager, c’est gagner par déracinement, disponibilité, exposition, le centre de ce champ de forces qui s’étend d’ailleurs partout mais dont il faut que nous cherchions, par déplacement géographique ou mental, l’accès qui nous y est particulièrement réservé. Il y a bien d’autres Sésame : l’alcool, l’éros, l’opium, la méditation immobile. Pour moi, comme pour la nombreuse famille dont je suis tributaire et dont je descends, c’est l’état nomade qui m’a fourni une clé : grand voyage ou petit voyage, Chine centrale ou Suisse orientale, le voyage n’étant pas affaire de kilomètres mais d’état d’esprit. Une fois gagné ce point central, reste à raconter avec les moyens du bord ce qui s’y passe, ou plutôt, le peu qu’on en aura compris. » La fièvre des années 1970 Le voyage comme « état d’esprit », avec comme viatique les livres de prédécesseurs plus ou moins éloignés dans le temps - récits d’explorateurs comme François Bernier en Inde ou Paul-Émile Victor aux pôles, chroniques des lointains comme celle du père Labat aux Antilles, romans de Stevenson, Conrad, London ou Melville, Henry de Monfreid ou Kessel, carnets d’ethnologues comme Michel Leiris, Claude Lévi-Strauss ou Théodore Monod, ouvrages de femmes en quête d’harmonie, comme Alexandra David-Néel ou Ella Maillart : ce mouvement vers l’Ailleurs, devient, dans les années 1970, un phénomène de société s’étendant bien au-delà de ses initiateurs considérés, à l’origine, comme des marginaux (Jack Kerouac, Nicolas Bouvier, Bruce Chatwin). L’éloge du voyage devient une posture commune, revendiquée comme une philosophie de l’existence, qui engendre des pratiques nouvelles.
Les sociétés humaines ont toujours attendu de ceux qui ont fait l’expérience de l’autre et de l’ailleurs, d’un au-delà du quotidien et du connu et de leur « être-au-monde », un enrichissement des connaissances et des mythes ou simplement un renouvellement des histoires colportées à la veillée par le récit des épisodes extraordinaires ponctuant l’itinéraire du voyageur. Dans le dernier quart du XXe siècle, le public n’est plus simple auditeur ou lecteur émerveillé : il est directement concerné par l’acte du voyage. Il est un acteur de la mutation de la société entraînant un besoin de liberté et de découverte étendu à l’échelle du monde. Grâce aux progrès techniques et aux développements d’infrastructures adaptées, il peut partir. Certes l’environnement collectif et protecteur des circuits touristiques laisse peu de place au vide ou à l’improvisation. Certes le tourisme dit de masse est peu favorable à l’abandon de nos « médiocres petites manières de Blancs », selon la formule de Michel Leiris. Mais le touriste se rêve - et parfois se vit - en voyageur, et le désir généralisé de voyage se traduit par un engouement pour la littérature se construisant et renouvelant ses formes autour du déplacement, de la découverte, du merveilleux. Cet enthousiasme ne faiblit pas depuis plus de trente ans, dépassant la durée normale d’une génération.
En Patagonie, le carnet de voyage de Bruce Chatwin, est ainsi devenu, en 1974, l’emblème d’une littérature nouvelle tout autant par son sujet voyageur que par sa forme fragmentaire. En 1976, L’Été grec de Jacques Lacarrière a offert un magistral succès de librairie à la collection « Terre humaine » fondée en 1955 par l’ethnologue Jean Malaurie. L’Usage du monde, que Nicolas Bouvier n’a pu publier, en 1963, qu’à compte d’auteur, est devenu, à sa réédition chez Payot en 1990, un « livre culte » : « Soudain, il était parfaitement en phase avec l’époque », explique Michel Le Bris, son éditeur chez Payot, mais aussi le fondateur à Saint-Malo, cette même année 1990, du festival Étonnants Voyageurs où Nicolas Bouvier rencontre enfin le public et ses pairs. Le succès de ce festival, la progression constante de sa fréquentation prouve que cette manifestation, elle aussi, est « parfaitement en phase avec l’époque ». Du périph parisien au Rwanda Les préoccupations et les objectifs portés aujourd’hui par la littérature nourrie de voyages s’inscrivent dans la continuité des oeuvres créées depuis qu’un poème oral s’est construit en Odyssée ou que les merveilles du monde décrites par Marco Polo ont accompagné les rêves de toutes les cours d’Europe. Il s’y lit également les évolutions d’une planète et les paradoxes de la mondialisation : ce qui se passe à l’autre bout du monde est perçu comme pouvant avoir des effets sur la vie de chacun ; à l’inverse, l’Ailleurs apparaît parfois au beau milieu de la quotidienneté la plus familière (par exemple au bord du périphérique parisien, comme le décrit Jean Rolin dans La Clôture) .
La période où l’« universel reportage » était fui par la littérature définie par Mallarmé comme une esthétique dégagée des contingences de toute histoire est révolue. La limite entre littérature et journalisme se fait plus ténue : des revues (XXI) se créent pour accueillir des textes travaillés comme des chapitres de livre, signés d’auteurs comme Jonathan Littell et offrant des témoignages sur des pays et des individus en difficulté ou en guerre, des territoires à l’équilibre écologique menacé. « Ouvrir les yeux est un antidote au désespoir », affirme l’écrivain Sylvain Tesson. Cette exigence mêlée de la littérature et du reportage conduit parfois, comme l’a fait Jean Hatzfeld, à inventer une langue originale pour faire entendre, avec une force bousculant toutes les indifférences, les voix des bourreaux et des victimes du Rwanda en guerre.
L’ouverture de la littérature au monde persiste à interroger les relations entre soi et l’univers, ses grands espaces, ses turbulences, ses villes surpeuplées et ses vallées oubliées auxquels nulle habitude, nulle protection plus ou moins illusoire d’un « chez soi » ne font soudainement plus écran. « Le voyage est appelé ainsi », rappelle Ibn Arabî, en faisant référence au mot arabe safar dont le sens comprend aussi celui de dévoilement, « parce qu’il dévoile les caractères des hommes ». En s’emparant du voyage, la littérature, elle aussi, se retrouve confrontée à ses questionnements fondamentaux : la possibilité de rendre compte du réel, sa relation avec l’imaginaire et la nature du pacte de vérité qui lie le lecteur à l’auteur d’un récit censé impliquer un déplacement du corps tout autant que de l’esprit. Mais cette exigence de vérité à laquelle le voyage renvoie peut être d’une autre nature, comme le rappelle Peter Sloterdijk dans Weltfremdheit (1993) en faisant l’éloge d’un voyage poursuivi jusqu’à l’absolu du monde et de soi : « Lorsqu’un homme décide d’aller dans le désert, il élève sa vie jusqu’à l’état d’alerte métaphysique - être éveillé est tout. [...] Le désert est l’option d’accepter seulement le reste inévitable du monde [...]. Là où plus rien ne pousse, la base du faux devenir est retirée. »
Dossier coordonné par Aliette Armel, avec Joseph Macé-Scaron
source
kenavo Zen Littéraire
Messages : 63288 Inscription le : 08/11/2007
Sujet: Long Cours Ven 5 Oct 2012 - 21:10
Revue LongCours
Citation :
D'hier à aujourd hui, l'insatiable curiosité et l'esprit d'aventure ouvrent les espaces et explorent de nouveaux territoires. La nouvelle revue trimestrielle Long Cours donne la parole à ceux qui, écrivains, photographes, reporters, arpentent la planète, à la recherche d'horizons inédits. Elle ouvre ses pages à ceux qui, chercheurs ou penseurs, réinventent le monde. Loin de la frénésie ambiante, ils prennent le temps de raconter.
leur site
Citation :
À propos de Long Cours
À l’heure des SMS et des réseaux sociaux, des crises internationales et de l’hystérie des marchés, nous avons besoin de recul sur notre époque, de prendre le temps d’observer le monde. De retrouver l’esprit positif des découvreurs, l’enthousiasme des grands voyageurs. De favoriser le « long » par rapport au « court ». C’est-à-dire la pensée, la poésie et l’imagination – de préférence au globalisé au formaté.
Long Cours est né de ce constat et compte renouer avec un journalisme hors des sentiers battus. Pour mettre en avant des sujets rarement traités, négligés par des médias en prise avec une actualité stressante, en boucle et déformante.
kenavo Zen Littéraire
Messages : 63288 Inscription le : 08/11/2007
Sujet: Re: Ecrivains voyageurs...voyageurs qui écrivent Sam 17 Nov 2012 - 19:33
ah, ces beaux livres en fin d'année
Sûra Écrivains, voyageurs et photographes en Égypte au XIXe siècle Franck Berzieri
Citation :
Présentation de l'éditeur En débarquant en Égypte au cours de l’année 1798, Bonaparte ne se doutait pas qu’il allait raviver la fascination ancestrale de l’Europe pour cette province ottomane et pour tout l’imaginaire qu’elle véhicule. Indolence des fellahs, magie des pyramides, désir d’ailleurs… Les voyageurs européens du XIXe siècle, en quête d’exotisme, se pressèrent sur les rives du Nil. Chateaubriand, Gérard de Nerval, Gustave Flaubert, Maxime Du Camp, Arthur de Gobineau, Joseph Michaud, Théophile Gautier ou Pierre Loti font partie de ceux-là, comme tant d’archéologues, de photographes ou de simples curieux. Photographies et littérature accompagnèrent dès lors ces fous d’Orient, rendant compte d’un pays fantasmé à la beauté surannée, d’une terre magique trop souvent réduite à l’Antique, et qui délibérément se tournait vers les attraits de la modernité. Les récits de voyage et les photographies se multiplient alors, dévoilant chacun leur tour, avec des émotions variées, une multitude de points de vue face à l’altérité. Sûra, c’est la « photographie », l’instantané de cette rencontre entre l’Occident et l’Égypte du XIXe siècle avec tout ce qu’elle a pu contenir d’émerveillements et de maladresses, de craintes et de curiosité. C’est le reflet d’une époque avec ses photographes et ses écrivains, son regard et ses mots, qui dévoilent, au fil des pages, une Égypte authentique, à la fois puissante et fragile, mais toujours aussi mystérieuse.
Harelde Zen littéraire
Messages : 6465 Inscription le : 28/04/2010 Age : 49 Localisation : Yvelines
Sujet: Re: Ecrivains voyageurs...voyageurs qui écrivent Ven 18 Juil 2014 - 9:08
Dans les montagnes d'Asie - Wilfred Thesiger
Wilfred Thesiger est un explorateur britannique né en Ethiopie. Il fut pris de passion pour les reliefs, les montagnes découpées, déchiquetées qui ravissent son regard autant qu’elles malmènent ses guiboles musclées.
Dans les montagnes d’Asie est un recueil de divers séjours que l’aventurier a réalisés entre Kurdistan, Afghanistan, Inde et Pakistan entre 1950 et 1980. Des séjours souvent brefs (quelques semaines) répertoriés scrupuleusement les uns après les autres. Il nous conte comment il a découvert les merveilles de l’Hindu Kush et son joyau : le Tirich Mir culminant à plus de 7700 mètres d’altitude. Il parle de ses étapes à pied : combien de kilomètres en combien de temps. Il parle rapidement du froid pénétrant qu’il rencontre en altitude, se contentant trop souvent de nous dire « qu’il fait froid » ou que l’eau des rivières qu’il traverse à gué « est glaciale ».
Wilfred Thesiger semble être un aventurier peu commun. Un homme d’expérience, doté d’un tempérament bien trempé : pour avoir entrepris de tels périples, il faut être doué d’un solide caractère. Avoir de la suite dans les idées.
Mais s’il était très certainement un compagnon inestimable pour animer une veillée autour d’un feu de camp, l’homme se révèle être un écrivain nettement moins convaincant. Je n’ai pas du tout accroché à son style assez pauvre et résolument narratif. Un style aussi froid que le climat rigoureux des cimes himalayennes. Un récit sans âme dans lequel Thesiger n’aborde (presque) jamais l’humain : il énumère les villes et villages traversés, les étapes qui l’ont conduit en tel et tel endroit, tel col franchi, tel gué traversé. Campement dressé à telle heure, bivouac levé à telle autre. Mais cette litanie n’est jamais accompagnée d’un mot sur les peuples rencontrés. Ou si peu. On ne sait comment vivent les autochtones. Qui sont-ils ? De quoi vivent-ils ? Dans quelle mesure sont-ils touchés par la mondialisation progressive que le monde connait depuis la fin de la seconde Guerre Mondiale ? Nous n’en saurons rien. Très peu de descriptions. Aucune réflexion personnelle que lui auraient inspirée ses voyages. Aucune émotion, aucun sentiment. Tout juste, de temps à autre, un « c’est très beau » minimaliste et dont nous devrons nous satisfaire. Rien hormis une ligne ou deux lorsqu’il franchit un col à 5200 mètres d’altitude : qu’a-t-il éprouvé, physiquement, mentalement ? Mystère !
Autre déception de taille : aucune carte n’est ajoutée au récit. C’est une omission très préjudiciable. L’édition anglaise en comportait pourtant. Même chose pour les illustrations : Thesiger mentionne très fréquemment les nombreuses photos qu’il ne manque pas de prendre tout au long de son parcours. Et si la version anglaise en était apparemment largement pourvue, la française n’en a reprise aucune.
Bref, un récit insipide, froid et, au final, sans grand intérêt. Une déception.
kenavo Zen Littéraire
Messages : 63288 Inscription le : 08/11/2007
Sujet: Re: Ecrivains voyageurs...voyageurs qui écrivent Sam 9 Mai 2015 - 10:00
Il y a quelques jours, on pouvait voir ce doodle sur la page d’ouverture de Google
Cela m’a rappelé que j’avais rencontré Nellie Bly déjà lors de la lecture de ce livre
Alexandra Lapierre / Christel Mouchard, Elles ont conquis le monde : Les grandes aventurières 1850-1950
Les pages qui lui sont dédiées
Curieuse, je voulais aller plus loin – et j’ai trouvé ce livre d’elle
Around the world in seventy-two days
le sac qu'on peut voir sur l'image était en effet sa seule pièce de bagage, elle voulait voyager 'léger' - elle a réussi!
Après quelques recherches, je ne pense pas que cet ouvrage soit traduit en français, ce que je ne peux pas comprendre, il est tout à fait exquis!
Faut s’imaginer l’audace de son projet – en tant que femme en 1889 partir faire le tour du monde ! Mais elle l’a fait… et ce qu’elle raconte dans ce petit livre est tout à fait séduisant.
Elle a même eu une invitation de Jules Verne et elle a en effet risqué de perdre du temps en faisant le détour pour voir sa femme et lui dans leur maison. Un chapitre tout à fait charmant.
Puisque son voyage était basé sur la vitesse et non sur le fait de ‘voyager’, il y a naturellement que des esquisses des endroits visités, quelques ports où elle doit rester plus longtemps sont décrits plus amplement et surtout des attentes plus longues en Ceylan, en Chine et au Japon lui donnent des possibilités de visites plus fournies.
Elle est intéressée, curieuse, raconte ce qu’elle voit sans juger et décrit le tout avec une écriture passionnante qu’on n’a aucun problème de se voir près d’elle pour partager ce voyage.
Quelle bonne lecture que je voudrais voir traduite pour qu’un public français pourrait en profiter. Datant de plus de 100 ans, ce récit n’a pas pris une ride !
shanidar Abeille bibliophile
Messages : 10518 Inscription le : 31/03/2010
Sujet: Re: Ecrivains voyageurs...voyageurs qui écrivent Lun 11 Mai 2015 - 10:25
Merci kenavo pour ces informations. Je suis en train de découvrir Alexandra David-Neel, elle aussi voyageuse impressionnante mais plus connue. Il reste encore beaucoup de livres à lire...
kenavo Zen Littéraire
Messages : 63288 Inscription le : 08/11/2007
Sujet: Re: Ecrivains voyageurs...voyageurs qui écrivent Lun 11 Mai 2015 - 21:34
shanidar a écrit:
Je suis en train de découvrir Alexandra David-Neel, elle aussi voyageuse impressionnante mais plus connue.
ah oui, elle est une voyageuse hors-norme... j'ai voyagé avec elle pendant une lecture pour mon voyage autour du monde, extra
shanidar Abeille bibliophile
Messages : 10518 Inscription le : 31/03/2010
Sujet: Re: Ecrivains voyageurs...voyageurs qui écrivent Mar 12 Mai 2015 - 11:22
kenavo a écrit:
shanidar a écrit:
Je suis en train de découvrir Alexandra David-Neel, elle aussi voyageuse impressionnante mais plus connue.
ah oui, elle est une voyageuse hors-norme... j'ai voyagé avec elle pendant une lecture pour mon voyage autour du monde, extra
J'ai lu d'elle Mystiques et Magiciens du Tibet que j'ai littéralement adoré et j'ai acheté un puis deux puis trois autres livres d'elle dont un sur son séjour en Inde ( )... Et je me souviens aussi très bien de ta présentation d'Odette Puigaudeau... Des femmes au tempérament extraordinaire !
Chamaco Zen littéraire
Messages : 4366 Inscription le : 10/03/2013 Age : 78 Localisation : là haut, vers Aix...
Sujet: Re: Ecrivains voyageurs...voyageurs qui écrivent Mer 9 Sep 2015 - 15:52
Rencontré ce matin, Promenade du Paillon : Hugo Fondaneche, auteur de "C"est toujours tout droit", entre la Belgique et l'Italie avant...
Le mot de l'Editeur : Hugo Fondanèche a eu un déclic à dix neuf ans lors d’un séjour en Thaïlande avec un ami : désormais, il ne partirait plus en vacances, mais en voyage : l’apprentissage de la vie. Jeune Parisien, il nous emmène avec lui sur son vélo pour partager toutes les émotions de son périple. Afin de nous faire vivre son histoire comme si nous y étions, ce récit de voyage est rédigé comme un journal intime ; il raconte tout ce qu’il voit, entend, respire. Le voyage d’Hugo devient notre expérience.
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Sujet: Re: Ecrivains voyageurs...voyageurs qui écrivent