Henry Bauchau [Belgique]

c'est mon cas Coline, je note (lorsque je fais les mises à jour des index je fais aussi des mises à jour sur ma LAL)

Je vais faire monter bientôt le fil en parlant un peu de Lionel, L'enfant bleu d'Henry Bauchau.

Oui, il est inscrit sur ma LAL, Coline.

Esperluette a écrit:

Oui, il est inscrit sur ma LAL, Coline.

coline a écrit:

Esperluette a écrit:

Oui, il est inscrit sur ma LAL, Coline.

C'est toujours avec grand plaisir que je retournerai vers cet auteur.

J'ai finalement acheté L'enfant bleu et je me suis régalée. J'ai même acquis le livre avec les illustrations de Lionel! Magnifique!
Je reviens plus tard en parler.

Esperluette a écrit:

J'ai finalement acheté L'enfant bleu et je me suis régalée. J'ai même acquis le livre avec les illustrations de Lionel! Magnifique!
Je reviens plus tard en parler.

Esperluette a écrit:

Citation :

J'ai finalement acheté L'enfant bleu et je me suis régalée. J'ai même acquis le livre avec les illustrations de Lionel! Magnifique!
Je reviens plus tard en parler.

Je suis ravie que cela te plaise. Je trouve ce texte tellement fort. Il me fait à chaque lecture un tel effet.

Il faut vraiment que je me procure le livre de Lionel.

Madame B. a écrit:

Il faut vraiment que je me procure le livre de Lionel.

Tu ne le regretteras pas...

coline a écrit:

Esperluette a écrit:

J'ai finalement acheté L'enfant bleu et je me suis régalée. J'ai même acquis le livre avec les illustrations de Lionel! Magnifique!
Je reviens plus tard en parler.

Désolée ce ne sera pas pour ce soir... Je risque de ne pas rendre hommage à ces deux personnes et cela me chagrinerait.
Je suis un peu

Madame B. a écrit:

Esperluette a écrit:

Citation :

J'ai finalement acheté L'enfant bleu et je me suis régalée. J'ai même acquis le livre avec les illustrations de Lionel! Magnifique!
Je reviens plus tard en parler.

Je suis ravie que cela te plaise. Je trouve ce texte tellement fort. Il me fait à chaque lecture un tel effet.

Il faut vraiment que je me procure le livre de Lionel.

Oui, ce livre est à feuilleter... A chaque fois que je regarde les labyrinthes dessinés, je suis béate d'admiration! On aimerait les voir se matérialiser devant nous!

J'ai découvert Henry Bauchau par Antigone (que j'ai beaucoup aimé) et L'Enfant bleu (qui m'a éblouie, j'ai l'impression de l'avoir lu hier, l'émotion est intacte).

Et me voilà bien déçue par Le Boulevard périphérique...

Lecture laborieuse pour moi : les différentes histoires (Stéphane et Shadow, le narrateur et Shadow, Marguerite...) m'ont parue trop invraisemblables sans être pour autant porteuses de poésie.

J'ai l'impression que Bauchau a mis en scène un "objet partiel" psychanalytique parfaitement théorique : le bon parent (Stéphane) et le mauvais parent (Shadow). Vision trop binaire pour moi. Entre les deux, le narrateur, personnage un feu falot qui semble toujours marcher sur des œufs. L'exergue du livre est très belle* (« Marche doucement, car tu marches sur mes rêves », Yeats) mais quand même... L'homme semble hésiter à tout, avoir sans cesse besoin que d'autres décident pour lui. Même ses visites à Paule, j'ai la sensation qu'il les fait non par amour, tendresse ou compassion, mais par devoir, ou par... peur (des regrets, de la culpabilité, de faire défaut).

D'ailleurs, pour moi, il s'agit bien d'un livre sur la peur. Tout d'abord, celle de l'enfant devant la vie, et l'importance du regard que le parent porte à son enfant : « À partir de ce regard jeté d'en haut sur le sourire de Stéphane, le vertige, dont j'ai toujours souffert, me quitte. Je n'ai plus affaire qu'à la paroi, à la pesanteur, au travail de mes quatre pattes et je n'ai plus été paralysé par la peur. Quelque chose a eu lieu comme si Stéphane m'avait revêtu de sa force. » Puis la non-peur de Stéphane (qui nous révèle quand même son seul talon d'Achille : l'eau... ouf, ce n'est pas tout à fait un surhomme). Enfin, Shadow, l'homme qui n'a peur de rien, même pas de sa propre peur, personnage qui m'a profondément déplu, essentiellement à cause de la fascination qu'il exerce sur le narrateur.

Quelques jolies phrases relevées par-ci par-là mais rien à voir avec la puissance et le lyrisme de mes précédentes lectures.

En revanche, ce fil m'a donné très envie de lire Le Présent de l'incertitude. Et puis j'ai bien l'intention de lire Œdipe et Diotime, puisque j'ai commencé par la fin (Antigone). Je préfère assurément le Bauchau qui tisse des liens entre le présent et la mythologie.


* C'est pour ça que le l'ai citée dans ma présentation.

MezzaVoce a écrit:

J'ai découvert Henry Bauchau par Antigone (que j'ai beaucoup aimé) et L'Enfant bleu (qui m'a éblouie, j'ai l'impression de l'avoir lu hier, l'émotion est intacte).

Et me voilà bien déçue par Le Boulevard périphérique...
[...]
Et puis j'ai bien l'intention de lire Œdipe et Diotime, puisque j'ai commencé par la fin (Antigone). Je préfère assurément le Bauchau qui tisse des liens entre le présent et la mythologie.

Antigone et Oedipe sur la route restent pour moi ce que je place tout en haut de son oeuvre...Mais j'aime presque tout...

" Le rêve est une réalité aussi importante que la vie".
Tagore

On ne fait qu’une « bouchée » de ce court texte, écrit à l’âge de 20 ans par Henry Bauchau sous le pseudonyme de Jean Remoire. Texte qui vient d’être ré-édité par Actes Sud dans la collection « Un endroit où aller ».
L’auteur, à ce moment-là, n’est pas sûr de ses talents d’écrivain et pourtant rêve de le devenir.
Il a écrit «Temps du rêve » alors qu’il était au service militaire, en 1933. Texte autobiographique en souvenir de son premier amour, amour d’enfance à l’âge de 11 ans, qui fut aussi son premier chagrin d’amour.
Ce texte avait été édité dans une édition de luxe, illustrée, à 250 exemplaires.

La ré-édition est préfacée par Henry Bauchau qui aura 100 ans en janvier 2013 !

« Au moment où j'ai écrit Temps du rêve, je n'entendais plus parler d'Inngué.
Elle était semble-t-il demeurée aussi vive, turbulente, et très belle. Elle s'est mariée et est morte jeune d'un accident de voiture. Elle demeure en moi comme le premier amour impossible, celui entre enfants dans de grandes familles. »

« Il est bien sûr que je n’écrirais plus ainsi maintenant. Mon écriture, par force, est devenue plus minimaliste. Mais est-ce seulement l’effet de l’âge qui m’a fait écrire mon dernier livre, “L’enfant rieur”, en le dictant, ma main ne pouvant plus écrire ? C’est un fait de l’âge, c’est aussi le signe que nous n’écrivons que ce que le monde, dans son évolution, nous permet de dire »

Ce texte nous ramène à l’enfance, à notre propre enfance, il m'y a ramenée…A un temps presque révolu aussi pour la plupart des gens. Celui des étés dans les maisons familiales où les enfants retrouvaient d’année en année les cousins, les voisins. Un temps agrémenté de jeux créés avec rien ou presque, par le seul pouvoir des lieux et de l’imagination…

C’est un été comme celui-là qu’évoque Henry Bauchau dans Temps du rêve.
Quelques heures de jeu avec les enfants d’une maison voisine, parmi lesquels Inngué, une pétillante fillette de huit ans.
Et voilà que les deux enfants ont « le béguin » l’un pour l’autre !

"Nous n'avons joué ensemble qu'une seule fois, mais d'une façon qui m'a illuminé et elle aussi".

« Est-ce bien le mien ce cœur brûlant de son poids trop lourd, et inconnu ? Est-ce bien à moi que se révèle soudain le spectacle d’un monde nouveau tout coloré d’une absence ? »

Il n’y aura pas d’autres après-midi de jeu, il n’y aura que de fugitifs saluts au sortir parfois de la messe…Il y aura le manque, la tristesse de Billy, son refuge dans le rêve et les livres, Billy devenant "petit malade, petit liseur, blotti dans un coin sombre en marge de la vie"

« Il me semble que tout ce qui m’amusait jadis ne m’est plus d’aucun prix. Je suis précipité dans le rêve et la solitude, d’un seul coup »

Il n’y a pas d’âge pour aimer de façon si fulgurante, pas d’âge pour souffrir d’une blessure d’amour, d’un tel désenchantement.
Henry Bauchau, centenaire, m’émeut toujours autant…
Dans ses journaux, dans ses poèmes, dans ses romans, c’est sa sensibilité extrême qui me touche tellement je la connais, je la comprends. De 11 ans à 100 ans, toujours la même…Je ne résiste pas à la pureté et au charme de ses écrits.
Celui-ci n’est pas un chef- d’oeuvre (il est d’ailleurs son tout premier !) mais il s’ajoute harmonieusement et avec grâce à la somme de tous les autres.

«Il est certain que l’amour d’Inngué m’a ouvert au monde du rêve».

Henry Bauchau aura 100 ans en janvier 2013.
J’espère que vous voudrez bien qu’on lui rende un bel hommage sur le forum !

100 ans ? Faudra que je pense à lui envoyer mon CV. J'ai Antigone dans ma Pal mais je me demande si je ne devrais pas commencer par Oedipe sur la route.

odrey a écrit:

J 'ai Antigone dans ma Pal mais je me demande si je ne devrais pas commencer par Oedipe sur la route.

Ce serait mieux en effet dans cet ordre-là.