Parfum de livres… parfum d’ailleurs
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 Charles Ferdinand Ramuz [Suisse]

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animal
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MessageSujet: Re: Charles Ferdinand Ramuz [Suisse]   Charles Ferdinand Ramuz [Suisse] - Page 8 EmptyMer 14 Avr 2010 - 18:28

Derborence

... Un pâtre, qui avait disparu et qu'on croyait mort, avait passé plusieurs mois enseveli dans un chalet, se nourrissant de pain et de fromage...
Dictionnaire géographique.

Moins violent, moins fou, moins halluciné et moins directement marquant que mes précédentes lectures de l'auteur, Derborence n'en est pas moins une belle et grande découverte, de celles qui se révèlent (tout comme l'œuvre de l'auteur apparemment) petit à petit, et un peu par après. Il y a quelque chose de doux qui subsiste dans cette grande montagne, quelque chose qui réchauffe au milieu de cette terrible grandeur. Ce quelque chose, qui est au moins une part de l'objet choisit par Ramuz, celui qui l'a poussé sans doute à ce style propre, est à la fois en dedans et en dehors de l'homme, et de la femme qui une fois encore dans ce monde hostile à un rôle qui n'est pas petit. Derborence c'est un paysage violent et naïf, une poésie en prose peut-on dire qui recherche (pour le lecteur !) une émotion fondamentale, primitive, un élan complexe mêlé d'un lourd (mais le panel de ses manifestations est si large... ) sentiment physique, terrestre, enfin de tout, de la place instantanée et immuable...

Il est exceptionnellement doué pour ça Ramuz, pour l'intemporalité subtile de son récit aussi, intemporalité malgré les quelques références qui trainent de ci de là à des éléments extérieurs. Il part d'un presque fait divers et déroule avec soin une, au moins une vision de LA, grande histoire de l'homme, avec grand soin et beaucoup de finesse car l'essence du récit ne se révèle que peu à peu et le sens se forme comme ses paysages se dessinent avec les mouvements du soleil.

Moins violent, mais fort équilibré, sensé, Beau... et une autre pierre sur le chemin de cette découverte d'un auteur différent et de son écriture qui ne pourrait être autrement.

C'est émouvant cette attention qu'il attache à tous finalement, parce qu'il est difficile de ne pas être convaincu en lisant un texte comme Derborence que les croyances rustiques et les oiseaux de mauvais augure ont, chez Ramuz, une place plus belle que celle d'un simple ressort dramatique ou que d'un faire valoir pour esprit éclairé.

Magnifique.

Citation :
Derborence, le mot chante triste et doux dans la tête pendant qu'on se penche sur le vide, où il n'y a plus rien, et on voit qu'il n'y a plus rien.
C'est l'hiver au-dessous de vous, c'est la morte-saison tout le long de l'année. Et si loin que le regard porte, il n'y a plus que des pierres et des pierres et toujours des pierres.
Depuis deux cents ans à peu près.
Seul, quelquefois, un troupeau de moutons se montre dans ces solitudes, à cause d'un peu d'herbe qui y pousse, là où la roche lui laisse la place de percer ; il y erre longuement comme l'ombre d'un nuage.
Il fait un bruit comme celui d'une grosse averse quand il se déplace.
Il fait, quand il broute, un bruit comme celui des toutes petites vagues qui viennent, les soirs de beau temps, à coups rapides et rapprochés, heurter la rive.
La mousse, d'un pinceau lent et minutieux, a peint en jaune vif, en gris sur gris, en toute sorte de verts, les plus gros des quartiers de roc ; ils nourrissent dans leurs fissures plusieurs espèces de plantes et de buissons, airelle, myrtille, épine-vinette, aux feuilles dures, aux fruits ligneux, qui tintent dans le vent doucement comme des clochettes.
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coline
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MessageSujet: Re: Charles Ferdinand Ramuz [Suisse]   Charles Ferdinand Ramuz [Suisse] - Page 8 EmptyJeu 15 Avr 2010 - 0:18

animal a écrit:
Derborence

Moins violent, mais fort équilibré, sensé, Beau... et une autre pierre sur le chemin de cette découverte d'un auteur différent et de son écriture qui ne pourrait être autrement.

C'est émouvant cette attention qu'il attache à tous finalement, parce qu'il est difficile de ne pas être convaincu en lisant un texte comme Derborence que les croyances rustiques et les oiseaux de mauvais augure ont, chez Ramuz, une place plus belle que celle d'un simple ressort dramatique ou que d'un faire valoir pour esprit éclairé.

Magnifique.


Très joli ce commentaire...
Pour moi ce fut mon premier Ramuz... content
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MessageSujet: Re: Charles Ferdinand Ramuz [Suisse]   Charles Ferdinand Ramuz [Suisse] - Page 8 EmptyJeu 15 Avr 2010 - 0:25

Ramuz a rencontré Stravinsky en 1917 et de leur amitié est née une oeuvre musicale :
Histoire du soldat...
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MessageSujet: Re: Charles Ferdinand Ramuz [Suisse]   Charles Ferdinand Ramuz [Suisse] - Page 8 EmptyJeu 15 Avr 2010 - 11:35

Je le dis avec certitude Derborence est le roman de la maturité pour Ramuz Charles Ferdinand Ramuz [Suisse] - Page 8 807321
Quelques images du lieu dit
Découvrir Derborence
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MessageSujet: Re: Charles Ferdinand Ramuz [Suisse]   Charles Ferdinand Ramuz [Suisse] - Page 8 EmptyJeu 15 Avr 2010 - 12:28

C'est "drôle", je l'imagine né "mature" le Ramuz...
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MessageSujet: Re: Charles Ferdinand Ramuz [Suisse]   Charles Ferdinand Ramuz [Suisse] - Page 8 EmptyJeu 15 Avr 2010 - 15:04

Queenie a écrit:
C'est "drôle", je l'imagine né "mature" le Ramuz...
Je pense qu'il ne faut pas accordé trop de crédit au commentaire que j'ai fait (deuxième degré)
Ramuz depuis le début c'est du sérieux et grave.
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MessageSujet: Re: Charles Ferdinand Ramuz [Suisse]   Charles Ferdinand Ramuz [Suisse] - Page 8 EmptyJeu 15 Avr 2010 - 15:11

coline a écrit:
animal a écrit:
Derborence

Moins violent, mais fort équilibré, sensé, Beau... et une autre pierre sur le chemin de cette découverte d'un auteur différent et de son écriture qui ne pourrait être autrement.

C'est émouvant cette attention qu'il attache à tous finalement, parce qu'il est difficile de ne pas être convaincu en lisant un texte comme Derborence que les croyances rustiques et les oiseaux de mauvais augure ont, chez Ramuz, une place plus belle que celle d'un simple ressort dramatique ou que d'un faire valoir pour esprit éclairé.

Magnifique.


Très joli ce commentaire...
Pour moi ce fut mon premier Ramuz... content
Un extrait de son journal
Commencement de juin [1934]
Je reprends et reprends inlassablement la première partie de la copie de Derborence que j’ai reçue il y a bien quinze jours déjà et où je ne pensais plus avoir à corriger que des fautes de lecture, mon texte ayant été lui-même minutieusement revu et retouché plusieurs fois de suite, et même récrit en partie avec les collages obligés. Or, le malheur ayant fait que je l’ai constamment sous la main et que la seconde partie ne m’est pas encore parvenue, je n’arrive plus à m’en détacher et à passer à autre chose. J’y retourne sans cesse, supprimant chaque fois une phrase ou une épithète, modifiant le rythme d’un paragraphe, y introduisant une image, et ne vois plus du tout quand j’arriverai à m’arrêter.
Je ne vois surtout pas si les corrections que j’y apporte ajoutent, comme il conviendrait, à sa vie ou si contrairement elles la diminuent, au seul bénéfice de la propreté, plus exactement du propret qui est bien l’extrême contraire de ce que j’avais ambitionné… J’ai voulu faire net : ne vais-je pas faire
tout simplement plat ? Prendre garde à ce glissement général des plans qui s’opère sournoisement et sans catastrophe, mais n’en aboutit pas moins à l’étalement en surface : ce qui a été le sort de ma montagne.
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MessageSujet: Re: Charles Ferdinand Ramuz [Suisse]   Charles Ferdinand Ramuz [Suisse] - Page 8 EmptyJeu 15 Avr 2010 - 15:53

rivela a écrit:
Queenie a écrit:
C'est "drôle", je l'imagine né "mature" le Ramuz...
Je pense qu'il ne faut pas accordé trop de crédit au commentaire que j'ai fait (deuxième degré)
Ramuz depuis le début c'est du sérieux et grave.

Me doutais que tu blaguais rivela.
C'est juste que ça m'a fait penser que des auteurs, j'ai du mal à les imaginer "jeune" avec des livres plus maladroits, ou en tout cas, moins dans "leur ligne".
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MessageSujet: Re: Charles Ferdinand Ramuz [Suisse]   Charles Ferdinand Ramuz [Suisse] - Page 8 EmptyJeu 15 Avr 2010 - 16:43

bix229 a écrit:
Ramuz a rencontré Stravinsky en 1917 et de leur amitié est née une oeuvre musicale :
Histoire du soldat...
Avec la création il faut aussi chercher le financement pour monter un tel projet.
Extrait d'une lettre de Ramuz ou il est question de sponsor.
Citation :

11 avril 1918
Madame Auguste Roussy

Je vous prie d’excuser la liberté que je prends de vous écrire sans avoir l’honneur de vous connaître personnellement, mais le très grand désir où je suis de voir se réaliser l’entreprise dont je me permets de vous exposer plus loin les grandes lignes, me fait un devoir de vous la soumettre, connaissant l’intérêt que vous portez à la musique et sachant de quel précieux appui vous pourriez nous être à mes amis et à moi.

Nous sommes, en effet, en train de travailler, mes amis et moi. René Auberjonois pour les costumes, décors et toute la partie plastique, CF. Ramuz pour le texte, Igor Strawinsky pour la partie musicale très importante) a une pièce, que je crois susceptible d’exciter généralement l’intérêt et la curiosité du public, et dont nous envisageons dès à présent la possibilité de donner en Suisse, dans différentes villes, une série de représentations. Cette pièce n’est pas conçue pour être jouée au théâtre ; nous aurions notre scène (démontable) à nous et nous pourrions ainsi garder toute notre liberté d’allures dans ce qui est de son exécution. Mais nous sommes dans l’obligation d’autre part d’assumer les frais qui incombent d’ordinaire aux directeurs ou comités des théâtres, c’est-à-dire de réunir un capital degarantie qui se monterait à une quinzaine de mille francs.
Plusieurs personnes ont déjà bien voulu nous assurer de leur appui en souscrivant des parts. Nous ne pouvons malheureusement songer (étant donné l’augmentation considérable des frais en ce moment) à les rembourser en espèces. Mais et c’est ici, Madame, que le projet vous intéresserait peut-être, nous nous croyons en mesure, mes amis et moi, de dédommager les souscripteurs en leur assurant la répartition des manuscrits divers, maquettes, dessins, ébauches. Qui constitueront le matériel de l’œuvre (lequel ne sera pas dépourvu de toute valeur marchande) et, lors de l’édition, l’impression d’exemplaires spéciaux.
J’ai donc pensé bien faire, Madame, en vous soumettant en toute simplicité le projet. Au cas où il vous intéresserait, nous serions prêts, mes amis et moi, à vous fournir tous les renseignements utiles. Au cas où il ne vous intéresserait pas, je vous prie de bien vouloir faire usage de cette même simplicité ; vos raisons sont d’avance les nôtres ; et je vous demande, quoi qu’il en soit, Madame, de bien vouloir trouver ici l’assurance de mes sentiments très respectueux et l’hommage de mon dévouement
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MessageSujet: Re: Charles Ferdinand Ramuz [Suisse]   Charles Ferdinand Ramuz [Suisse] - Page 8 EmptyVen 16 Avr 2010 - 18:55

Sortie chez Gallimard à l'imaginaire
Charles Ferdinand Ramuz [Suisse] - Page 8 9782070129072

Un lien pour une critique du livre très détaillée
Critique Ramuz
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MessageSujet: Re: Charles Ferdinand Ramuz [Suisse]   Charles Ferdinand Ramuz [Suisse] - Page 8 EmptySam 17 Avr 2010 - 11:51

Journal extrait
7 juin 1918
Je suis né Ramuz, rien de plus.
On m’a jugé d’après mon nom. Je pense que personne ne m’a jamais connu, et personne jusqu’ici ne s’est douté de ce que j’étais. Je ne reproche rien à mes parents : eux aussi, m'ont jugé d’après eux-mêmes et le nom qu'ils portaient : et ce qu’ils étaient : et je n'étais pas ce qu’ils étaient, voilà tout le malentendu. Je ne reproche rien à mes parents, ni à personne. Moi aussi, je me juge d’après mon nom ; je prétends le mériter, qui n’est rien. Je prétends le mériter en descendant au-dessous de moi-même et en me défaisant des acquisitions de hasard, que je dois à l’école, à mes études, à mon milieu. Je prétends redescendre au simple, et le terme m’en est fourni précisément par mon état
civil, encore que faussé à son tour par des acquisitions plus anciennes de situation et de fortune. Ces choses-là désormais sont sans valeur. Je pense à ce que je dois faire et que j’ai à me défaire, non seulement de mes acquisitions à moi (acquisitions n’est même pas le mot, puisqu’elles m’ont été
imposées), mais de celles de mes parents, pour quoi ils ont tant travaillé. Je ne leur reproche pas de ne pas m’avoir « connu » ; ils prétendaient me faire bénéficier des avantages sociaux dont ils avaient fini par s’entourer ; or j’étais infiniment au-dessus d’eux, socialement, de même qu’à présent je
suis infiniment au-dessous d’eux, et jamais je n’aurai été au même étage qu’eux.
Je prétends redescendre à une nature qui subsiste (et je sens bien qu’elle subsiste), alors la démarche n’a rien, comme on pourrait croire, d’artificiel ; démarche éminemment naturelle vers une nature, au contraire ; et mon seul mérite est d’avoir toujours distingué et recherché cette nature, mais le mérite est grand, comme on verra peut-être un jour. Personne ne l’a vu encore ; personne n’a vu encore qui j’étais : sans doute l’ai-je mal vu moi-même.
Je ne faciliterai cette opération à autrui, que par les preuves que je donnerai (si je les donne jamais) que je l’ai menée à bien moi-même. On m’a jugé d’après un nom qui n’avait déjà plus guère de sens : je suis né « moyen », - tout mon effort a été de ne pas l’être. Ce nom n’est nullement moyen. Ce que je recherche, c’est la violence - celle d’en bas. Comprendra-t-on ? Je ne me plaindrai pas de la solitude : j’ai la compagnie que je me suis choisie. Et mes vrais compagnons m’ignorent, mais je ne les ignore pas.

12 avril 1944
J’espérais bien, avant l’accident, pouvoir disposer encore dans ma vie de quelques saisons ou demi-saisons d’heureuse frénésie (comme dit Baudelaire) et comme je l’avais connue au temps de Chant de notre Rhône et de Passage du poète – au temps même de Derborence, alors que les pages succédaient aux pages sans effort tout le matin et que plus on allait plus on avait envie d’aller et les mots à peine trouvés en faisaient naître sans cesse d’autres, pages sur pages (je bafouille)
temps des grandes joies quoique passagères, mais renouvelées, sommets – une vie faite de hauts sommets et de dépressions profondes, mais il n’y a que les sommets qui comptent. C’est à eux
qu’à présent je vois bien qu’il va falloir renoncer. Monotonie et platitude, avec le seul souci de se maintenir en vie. Recommencements infinis. Privation de toute trouvaille. C’est à dire fini de trouver et je ne me suis pas trouvé moi-même. Défense d’aller plus loin, défense de se dépasser. Retomber sans cesse au dessous de soi et sans doute toujours plus bas.

Il m’aurait fallu encore quelque répit et je vois bien qu’il me sera refusé.
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MessageSujet: Re: Charles Ferdinand Ramuz [Suisse]   Charles Ferdinand Ramuz [Suisse] - Page 8 EmptyJeu 22 Avr 2010 - 22:19

Mordicus a écrit:

Ouais ben ça me donne toujours pas envie de m'y remettre.

...

Je passe.
devrais ptet tenter Derborence qui est moins terreux que je sais pas... l'impression.
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MessageSujet: Re: Charles Ferdinand Ramuz [Suisse]   Charles Ferdinand Ramuz [Suisse] - Page 8 EmptyVen 23 Avr 2010 - 10:23

animal a écrit:
Mordicus a écrit:

Ouais ben ça me donne toujours pas envie de m'y remettre.

...

Je passe.
devrais ptet tenter Derborence qui est moins terreux que je sais pas... l'impression.
Hou la la Animal faut pas forcer, pas faire comme à l'école forcer à lire des choses qui nous plaisent pas.
Ramuz faut bien l'avouer bien des lecteurs n'y arriveront jamais, avec Ramuz on est dans une littérature ou l'on entre en communion, elle communique directement avec l'âme, et son style qui n'est pas ordinaire déstabilise les lecteurs qui ne sont pas habituer.
Moi ça me plait parce que ça remue fort à l'intérieur de nous pauvres être humains.
Les livres terreux c'est bien, mais il y a aussi des livres hors contexte villages campagnards
La beauté sur la terre, L'amour du monde, le garçon Savoyard, Aimé Pâche peintre vaudois, Vie de Samuel Belet. Les deux derniers il y a même une partie de l'histoire qui se passe à Paris

Cette fois je me retiens je ne vais pas mettre un extrait de son journal Charles Ferdinand Ramuz [Suisse] - Page 8 32962
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MessageSujet: Re: Charles Ferdinand Ramuz [Suisse]   Charles Ferdinand Ramuz [Suisse] - Page 8 EmptyVen 23 Avr 2010 - 11:51

s'agit pas de forcer, s'agit de dire qu'on peut aussi voir autrement ou d'autres aspects qui peuvent ensuite faire voir autrement !
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MessageSujet: Re: Charles Ferdinand Ramuz [Suisse]   Charles Ferdinand Ramuz [Suisse] - Page 8 EmptyVen 23 Avr 2010 - 12:09

animal a écrit:
s'agit pas de forcer, s'agit de dire qu'on peut aussi voir autrement ou d'autres aspects qui peuvent ensuite faire voir autrement !
tu as raison, c'est moi qui pense que le lecteur potentiel aura plus de chance de réagir plutôt négativement que positivement. Il faut que je me débarrasse un peu de ce pessimisme qui me caractérise. Charles Ferdinand Ramuz [Suisse] - Page 8 18687
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MessageSujet: Re: Charles Ferdinand Ramuz [Suisse]   Charles Ferdinand Ramuz [Suisse] - Page 8 Empty

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