Parfum de livres… parfum d’ailleurs
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 Charles Ferdinand Ramuz [Suisse]

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MessageSujet: Re: Charles Ferdinand Ramuz [Suisse]   Charles Ferdinand Ramuz [Suisse] - Page 9 EmptyVen 23 Avr 2010 - 12:47

huhu, oui... j'étais franchement sceptique après la grande peur dans la montagne et regarde maintenant ! clown

et il a un côté smooth Derborence dans le courant qui sous-tend la volonté du récit.
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MessageSujet: Re: Charles Ferdinand Ramuz [Suisse]   Charles Ferdinand Ramuz [Suisse] - Page 9 EmptyVen 30 Avr 2010 - 20:47

un extrait de Pénates d'argile, un poème en prose :

Citation :
Calme

Comme l'eau qui s'est détendue me l'enseigne par sa belle ligne droite d'une rive à l'autre qu'aucun relief ne vient briser, je veux que ma pensée retombe des aspérités, qu'elle s'élève et demeure allongée dans l'ignorance du vent. Après l'orage et l'effort qu'elle a porté vers le ciel, toute dépliée en divers endroits comme des vagues aiguës, il est bon qu'elle connaisse les eaux dormantes et lisses pour qu'elle les limite dans son intérieur, quand le ciel est vide de souffles et que la montagne demeure en méditation. Ma pensée aura successivement la beauté de la force qui s'épuise et de la faiblesse qui s'avoue, l'une subite et brève, l'autre durable, et toutes deux fécondes, car maintenant elle est de celles qui renoncent souvent vers le soir, quand la fatigue la prend comme une feuille qui s'enroule. Elle considère alors l'image du lac qui garde son espace dans l'immobilité où les vents le réduisent et comme il est menaçant parce qu'il va bondir à la plus petite invitation des cieux.

il y a des conséquences, difficiles à décrire, auxquelles je ne m'attendais pas, à cette découverte qui se poursuit et se nourrit. il se trouve aussi que ça se conjugue par l'entremise d'un hasard étrangement naturel avec d'autres événements... la découverte est à la fois individuelle de l'auteur et d'une force vive et collective, semblable et différente, et c'est grand.
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MessageSujet: Re: Charles Ferdinand Ramuz [Suisse]   Charles Ferdinand Ramuz [Suisse] - Page 9 EmptySam 1 Mai 2010 - 23:09

il me faut bien essayer de mettre quelques mots sur les raisons de ma croyance...

qui ne va qu'en empirant puisque ses poèmes m'apportent ce que j'en espérais...

ce que j'approuve, en plus, de goûter un peu plus à chaque lecture son style et sa manière c'est l'affirmation, pas la découverte ou l'invention mais bien l'affirmation d'un lien, profondément observé entre les plus grandes choses et leurs plus grandes causes... d'où ce lien presque terrible à la nature, à la terre. La preuve concrète de l'existence qui provoque les croyances comme l'amour, et d'autres choses encore... et cette affirmation qui se traduit dans son choix et sa réalité d'écriture qui ne se coupe pas de la vie mais fait sentir ses racines, évidentes, et profondes. C'est son travail des paysans, la présence de ses aînés et les espoirs de ses jeunes. Et il mélange, en s'excusant d'une possible maladresse, tout pour nous l'offrir avec une grande générosité.

et parce que j'ai dit tout à l'heure que j'en parlerai, je fais un rapprochement, justifié ou non, je ne le sais pas mais je ressens une similitude avec Julien Gracq chez qui la nature est aussi présente, de façon plus diffuse (question de géographie) mais forte néanmoins, constitutive... différence mais similitude. et similitude aussi parce que chez Ramuz plus ça va plus sa finesse et sa force me semblent évidentes.

pour revenir sur La grande peur dans la montagne, son plus grand tort est il me semble qu'il est difficile de le lire sans lui appliquer le schéma (très moderne) du survival qu'il est c'est vrai mais bien en amont du prétexte, c'est plutôt un survival sans âge ou de chaque âge...
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MessageSujet: Re: Charles Ferdinand Ramuz [Suisse]   Charles Ferdinand Ramuz [Suisse] - Page 9 EmptyLun 3 Mai 2010 - 12:35

animal a écrit:
il me faut bien essayer de mettre quelques mots sur les raisons de ma croyance...

qui ne va qu'en empirant puisque ses poèmes m'apportent ce que j'en espérais...

ce que j'approuve, en plus, de goûter un peu plus à chaque lecture son style et sa manière c'est l'affirmation, pas la découverte ou l'invention mais bien l'affirmation d'un lien, profondément observé entre les plus grandes choses et leurs plus grandes causes... d'où ce lien presque terrible à la nature, à la terre. La preuve concrète de l'existence qui provoque les croyances comme l'amour, et d'autres choses encore... et cette affirmation qui se traduit dans son choix et sa réalité d'écriture qui ne se coupe pas de la vie mais fait sentir ses racines, évidentes, et profondes. C'est son travail des paysans, la présence de ses aînés et les espoirs de ses jeunes. Et il mélange, en s'excusant d'une possible maladresse, tout pour nous l'offrir avec une grande générosité.

et parce que j'ai dit tout à l'heure que j'en parlerai, je fais un rapprochement, justifié ou non, je ne le sais pas mais je ressens une similitude avec Julien Gracq chez qui la nature est aussi présente, de façon plus diffuse (question de géographie) mais forte néanmoins, constitutive... différence mais similitude. et similitude aussi parce que chez Ramuz plus ça va plus sa finesse et sa force me semblent évidentes.

pour revenir sur La grande peur dans la montagne, son plus grand tort est il me semble qu'il est difficile de le lire sans lui appliquer le schéma (très moderne) du survival qu'il est c'est vrai mais bien en amont du prétexte, c'est plutôt un survival sans âge ou de chaque âge...

Concernant son sujet d'écriture ses racines comme tu l'écris il l'explique dans son autobiographie écrite en 39 qui s'appelle découverte du monde
Citation :
Je voyais bien qu’il ne s’agissait plus seulement d’écrire n’importe quoi, comme pour satisfaire à une fonction naturelle, mais bien à présent d’exprimer : et m’exprimer, tel que j’étais, si j’étais vraiment quelque chose, et en même temps ce qui m’entourait, le milieu d’où j’étais sorti, un pays, une terre, les hommes de cette terre, étant né en un lieu que je n’avais pas moi-même choisi, qui n’était pas un lieu d’élection, mais un lieu d’obligation ; à cause de quoi justement j’avais non seulement à l’accepter, mais à l’aimer : car il faut aimer son destin, quel qu’il soit. II ne faut pas l’aimer [..,] à cause de ses facilités, mais bien à cause des résistances qu’il vous oppose ; il faut l’aimer contre soi-même.»
Concernant quelques ressemblances ou imitations, on lui fait la remarque que ses poèmes au débuts il y avait une ressemblance avec Maurice de Guérins ou Francis Jammes
journal 1903
Citation :

Quant à mon travail, il irait son train sans les difficultés insurmontables auxquelles je m’arrête ; ce soupçon d’imitation chez autrui , ce sentiment que j’ai de n’avoir pas imité et que cette ressemblance n’est qu’une coïncidence dans le sentiment, mais essentiel, tellement qu’il ne m’est pas possible de m’en dégager, et qu’il faudrait ou renoncer à tous mes projets ou continuer selon moi-même, avec la
conscience que j’ai de la sincérité de mon effort.

(Dans une lettre il fait cette remarque)

Ces ressemblances avec M.Jammes sont une calomnie. J’ai lu l’autre jour sur les quais quelque chose de lui qui n’avait rien de commun, ni métrique, ni autre chose. Vous avez tout de même raison. Moi, je suis mauvais juge. Seulement c’est terrible
Quand à la grande peur ce livre il ne figure pas dans mon top 5 ramuziens je préfère par ex. une histoire comme Aline qui pourtant à une trame moins dense et profonde, c'est un choix personnel.

Sinon Animal tes remarques sur Ramuz ça m'impressionne Charles Ferdinand Ramuz [Suisse] - Page 9 797216
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MessageSujet: Re: Charles Ferdinand Ramuz [Suisse]   Charles Ferdinand Ramuz [Suisse] - Page 9 EmptyLun 3 Mai 2010 - 14:05

rivela a écrit:
[...]

Sinon Animal tes remarques sur Ramuz ça m'impressionne Charles Ferdinand Ramuz [Suisse] - Page 9 797216

Et moi, c'est vous deux qui m'impressionnez... Ah si j'étais capable de faire d'aussi terribles tartines sur mes auteurs préférés...
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MessageSujet: Re: Charles Ferdinand Ramuz [Suisse]   Charles Ferdinand Ramuz [Suisse] - Page 9 EmptyLun 3 Mai 2010 - 18:40

Queenie a écrit:
rivela a écrit:
[...]

Sinon Animal tes remarques sur Ramuz ça m'impressionne Charles Ferdinand Ramuz [Suisse] - Page 9 797216

Et moi, c'est vous deux qui m'impressionnez... Ah si j'étais capable de faire d'aussi terribles tartines sur mes auteurs préférés...
Queenie ne te sous-estimes pas certains commentaires que tu as posté sont admirables dans la précision et le développement de la critique pure et objective.
Bien souvent je me fais cette remarque - qu'est-ce qu'elle est douée Queenie, moi aussi j'aimerai être capable d'écrire des commentaires aussi complet et de qualités.

Sinon c'est amusant de voir sur les derniers messages Ramuz de constater que la poésie Ramuzienne aie un tel effet sur Animal alors que moi j'y porte peu d'intérêt il faut dire je porte peu d'intérêt sur la poésie en général ce qui est peut être une explication
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MessageSujet: Re: Charles Ferdinand Ramuz [Suisse]   Charles Ferdinand Ramuz [Suisse] - Page 9 EmptyLun 3 Mai 2010 - 21:03

c'est aussi une des raisons pour lesquelles sa poésie me touche, c'est que je ne me sens pas non plus idéalement réceptif, j'ai des réserves souvent quand j'aborde la poésie... sa poésie est mue (je crois) par la même raison que son écriture (d'ailleurs souvent poétique) et dans cette raison, simple et large... englobante, dans laquelle on retrouve en quelque sorte la poésie, l'objet de la poésie et la justification de cette poésie.

peut-être qu'il arrive à la poésie de donner l'impression (ou l'idée, le présupposé parfois justifié) de rejeter une part de réalité, de se couper de quelque chose au profit d'une partie seulement d'un tout qui fait pourtant sens. c'est là que je trouve aussi de la grandeur à son choix, car il ne rejette pour ainsi dire pas grand chose. Il peut parler d'amour, de vie, de mort et de vieillesse, du quotidien qui s'en inspire, du courant qui fait lever le regard ou marcher un peu plus loin, en même temps. C'est une forme de plénitude (ou entièreté) qui comme sa détermination n'exclut pas même le doute.

c'est une autre illustration de sa justesse, et de sa finesse (mesurée) et ça me ravit pleinement.

l'intensité de l'intérêt (et d'un bénéfice plus large que la lecture) motive la possibilité de tartine. huhu.
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MessageSujet: Re: Charles Ferdinand Ramuz [Suisse]   Charles Ferdinand Ramuz [Suisse] - Page 9 EmptyMer 5 Mai 2010 - 14:47

La grande peur dans la montagne

Je fais partie de ceux qui ont lu La grande Peur dans la Montagne.

Sahkti a écrit:
Tout cela nous est raconté par C-F Ramuz avec une simplicité de langage mêlée à une grande force de narration, fourmillant de détails, dressant le portrait de chacun ou décrivant les ambiances avec beaucoup de réalisme.
Ce qui m'a le plus frappé dans ce livre, c'est le style de Ramuz. Un style que je dirais un peu rustre, brut... austère. Taillé grossièrement à la serpe. A l'image des froides montagnes vaudoises. Cette écriture m'évoque le roc granitique, les arètes déchiquetées, les frais alpages d'altitude, les congères, les glaciers, le feu dans une grande cheminée... Mais j'ai trouvé au final son écriture assez difficile à lire. Avec des phrases à la syntaxe très particulière. Des phrases que, parfois, je relis une ou deux fois pour les comprendre.

Mais je n'ai jamais lu d'autre livre de l'auteur et je ne sais pas si ce style qui m'a tant dérangé est effectivement le sien, ou s'il s'adapte à l'environnement.
Charles Ferdinand Ramuz [Suisse] - Page 9 444104

Sahkti a écrit:
C'est le récit d'un début et d'une fin, avec entre les deux de la peur et rien d'autre. Qu'est-ce qui provoque cette terreur? Nous ne le saurons pas avec exactitude. Il y a bien quelques pistes: maladie du bétail qui semble d'origine naturelle, tempête violente, éboulement de gravas… mais derrière tout cela règne une ambiance noire et morbide (quel chic pour cela chez Ramuz!) qui finit par empêcher toute explication rationnelle.

Il y a dans cette vallée isolée une sorte de superstition. Et je ne serais pas très étonné que certaines perdurent encore de nos jours dans certains coins reculés : on doit pouvoir encore trouver quelques "anciens" qui se souviennent de tel ou tel truc...
Toujours est-il que dans le livre de Ramuz, la superstition a une base réelle : la maladie qui n'est pas une invention. On peut supposer que le pâturage est sur une tourbière peu saine et que l'eau est de mauvaise qualité. Puis la contagion œuvre. Naturellement, bien sur. Et accentuée par la forte chaleur décrite dans le récit. Et les croyances populaires font le reste ; panique et folie s'emparent des habitants : c'est le drame.

Le roman est extrême, mais reste tout à fait plausible à mon sens.
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MessageSujet: Re: Charles Ferdinand Ramuz [Suisse]   Charles Ferdinand Ramuz [Suisse] - Page 9 EmptyMer 5 Mai 2010 - 16:33

Harelde a écrit:

Mais je n'ai jamais lu d'autre livre de l'auteur et je ne sais pas si ce style qui m'a tant dérangé est effectivement le sien, ou s'il s'adapte à l'environnement.
Charles Ferdinand Ramuz [Suisse] - Page 9 444104
Si un jour l'envie te prends de lire un autre Ramuz tu peux essayer par ex Vie de Samuel Belet ou Derborance ou même Aline son premier petit bijoux de livre.
Romans à l'écriture plus (ordinaire) tout en restant du Ramuz mais moins appuyer quand même sur ce qui pour certains provoque un mal à l'aise par apport à son style d'écriture.

Et en effet dans la grande peur dans la montagne la maladie que le bétail attrape pourrait être peut-être la fièvre aphteuse ou un truc dans le genre, et cette montagne est maudite parce que les hommes et le bétail quelques 20 années auparavant avaient déjà été décimés par la même maladie et la prudence était de ne plus jamais y retourner.
Mais avec la jeunesse, les anciens que l'on écoute pas, et l'appât du profit facile fait que les hommes au lieu d'être prudents courent à leurs pertes. Ainsi va le monde, c'est une répétition.
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MessageSujet: Re: Charles Ferdinand Ramuz [Suisse]   Charles Ferdinand Ramuz [Suisse] - Page 9 EmptyMer 5 Mai 2010 - 16:44

rivela a écrit:
Si un jour l'envie te prends de lire un autre Ramuz tu peux essayer par ex Vie de Samuel Belet ou Derborance ou même Aline son premier petit bijoux de livre.
Romans à l'écriture plus (ordinaire) tout en restant du Ramuz mais moins appuyer quand même sur ce qui pour certains provoque un mal à l'aise par apport à son style d'écriture.
Je note ! Merci.
Il est effectivement probable que l'occasion se présente de nouveau.
Oui, une écriture plus "classique" me conviendrait mieux, je pense.
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rivela a écrit:
Et en effet dans la grande peur dans la montagne la maladie que le bétail attrape pourrait être peut-être la fièvre aphteuse ou un truc dans le genre
Au sujet de cette maladie particulièrement contagieuse et d'origine virale, wikipedia nous dit :
Citation :
Le virus est très résistant dans le milieu extérieur . La contamination se fait donc aussi indirectement, par l’intermédiaire de tout objet qui a été en contact avec le virus (vêtements et peau des personnes en contact avec les animaux, véhicules, eau stagnante, débris alimentaires qui n’ont pas été cuits ainsi que les suppléments alimentaires contenant des produits animaux infectés...).
Une hypothèse qui se tient mais que Ramuz ne devait pas considérer comme importante car l'affection n'est jamais nommée. Elle reste mystérieuse, plus démoniaque que naturelle.
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MessageSujet: Re: Charles Ferdinand Ramuz [Suisse]   Charles Ferdinand Ramuz [Suisse] - Page 9 EmptyMer 5 Mai 2010 - 22:53

A moins qu'il n'est un intérêt à la confusion, ou plutôt au mélange des genres entre la manifestation et la cause... le vertige autre et le nœud d'une âme collective qui se resserre. Il est réellement déstabilisant dans ces hauteurs là car ce n'est peut-être même pas la racine de la croyance son véritable objet, je le ressens comme un lien à la fois instantané, sensoriel et de façon étroitement mêlée, en interaction, avec la temporalité et forcément plusieurs dimensions d'histoire et de culture. Forcément il n'est pas si explicite, et tant mieux, c'est la magie de l'affaire de la littérature (j'ose le mot pour une fois). (et je peux me planter dans la vision !).

autre extrait des Pénates d'argile. le livre je n'ose pas le lire de façon continue, pas encore. et j'ai honte de trop en sortir de ce livre, parce que ... oui le partage, et l'admiration... mais le livre aussi. ça compte.

Citation :
Le Saule

Il y a un vieux saule tordu qui regarde son image dans le lac; mais elle lui semble laide, car l'eau la déforme encore et la disperse au remous de ses vagues tant que l'arbre fini par ne plus se voir; et il se regrette, encore qu'il se sache privé de beauté; mais il est seul à s'aimer sous la figure où il se reconnaît, parce qu'on passe sans prendre garde à lui ou que les femmes ont peur, se jetant de côté avec un petit cri et croyant voir devant elles un pendu.
Et quand il ne peut plus s'admirer; il se tourne vers les peupliers qui sont rangés sur le rivage; ils sont souples et ils cèdent au vent, balancés en mesure et agitant leurs petites feuilles vertes comme des fumées d'autel. Le saule s'étonne de cette façon qu'ils ont de ne jamais rester immobiles et, comme il est dans l'eau, ils sont dans l'air où il attend debout, condamné au repos par la rigidité de son tronc; alors il les méprise et rentre sa tête dans ses épaules comme un qui ne s'inquiète de personne.

pour dédramatiser l'acte sacrilège, je dis qu'à la relire (et relire, ... ) je le trouve bellement illustratif de l'échange nature-homme qui nourrit l'auteur (qui le lui rend bien).
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MessageSujet: Re: Charles Ferdinand Ramuz [Suisse]   Charles Ferdinand Ramuz [Suisse] - Page 9 EmptyJeu 6 Mai 2010 - 9:06

animal a écrit:
Forcément il n'est pas si explicite, et tant mieux, c'est la magie de l'affaire de la littérature.
Ramuz n'est pas explicite à propos de cette maladie / sortilège. Et c'est justement cette ignorance dans laquelle il laisse et lecteurs, et pretagonistes que réside la peur.
Ne serait-ce pas une erreur que de chercher à nommer, à décortiquer ce que l'auteur souhaitait garder dans l'ombre ? N'allons nous pas contre la magie de l'oeuvre ?
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MessageSujet: Re: Charles Ferdinand Ramuz [Suisse]   Charles Ferdinand Ramuz [Suisse] - Page 9 EmptyJeu 6 Mai 2010 - 11:44

Harelde a écrit:
animal a écrit:
Forcément il n'est pas si explicite, et tant mieux, c'est la magie de l'affaire de la littérature.
Ramuz n'est pas explicite à propos de cette maladie / sortilège. Et c'est justement cette ignorance dans laquelle il laisse et lecteurs, et pretagonistes que réside la peur.
Ne serait-ce pas une erreur que de chercher à nommer, à décortiquer ce que l'auteur souhaitait garder dans l'ombre ? N'allons nous pas contre la magie de l'oeuvre ?
Dans son journal à la date
Citation :

«26 janvier 1947» : «Continuer à ne jamais rien expliquer. C’est le centre, mais je m’y tiens d’instinct, quoi qu’il puisse m’en coûter.»
Sinon j'ai recopié quelques réactions à la sortie du livre en 26.
La Grande Peur dans la montagne a été très favorablement accueilli par la critique : cent quatre-vingt- huit articles lui furent consacrés lors de sa parution, dont seuls sept sont négatifs.
L’incompréhension habituelle a l’égard de la langue et du style de Ramuz subsiste, mais presque tous les critiques s’accordent a reconnaître la rigueur de la construction et la force de l’atmosphère mise en place. Henry Poulaille, toujours ardent défenseur du romancier écrit ainsi : L’impression qui domine, effet d’un art magistral, c’est l’angoisse qui pèse sur toutes les pages du livre, qui tient le lecteur haletant et l’hallucine :
Un recenseur anonyme, qui déclare avoir horreur des façons d’écrire de Ramuz reconnaît: Là aucune obscurité, aucun mysticisme. C’est clair et franc. C’est sain. C’est vrai. Et c’est intensément dramatique.
Un autre article affirme que : l’on ne peut refuser son admiration à une œuvre ou la puissance évocatrice, le mystère, la richesse intérieur ont des résonances infinies :.
Il y a aussi quelques analyses sur l'oeuvre
On peut considérer avec La Grande Peur dans la montagne comme le roman où la « théâtralisation » est le plus poussée et noter que l’auteur a voulu signifier nettement son caractère de tragédie.
.Si la Grande Peur dans la montagne est une tragédie, c’est qu’elle incite, voire force notre esprit à chercher la ou les causes — et en même temps l’en empêche. L’« explication » est vouée à l’échec, «expliquer» signifiant, étant donné son étymologie, «déplier» ; mais l’ultime secret du pli, c’est qu’il ne contient rien ; n’étant que la pliure même, qui n’est pas un «contenant», mais une forme — ce à quoi Ramuz donnait la primauté.
Mais l’esprit des exégètes ne peut résister au légitime désir d’expliquer. L’un des principaux rénovateurs de la critique ramuzienne, Michel Dentan, dans un livre consacré à La Grande peur, recourt quoique avec prudence, à la psychanalyse, plus précisément au schéma œdipien’’ : les «fils» (les jeunes) sont punis d’avoir transgressé la loi des « pères », et peut-être aussi pour leur manque de respect envers la montagne, qui se mue en « mauvaise mère ». .Mais dans un article ultérieur, le même critique met radicalement en doute cette interprétation, se fondant sur le fait que Ramuz exerce une rare violence sur ses créatures et que, si transgression il v a, elle est de son côté, car il transgresse diaboliquement les règles admises par la majorité des écrivains et du lectorat. Cette hypothèse, solidement étayée, paraît plus convaincante que la précédente.
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MessageSujet: Re: Charles Ferdinand Ramuz [Suisse]   Charles Ferdinand Ramuz [Suisse] - Page 9 EmptyJeu 6 Mai 2010 - 13:22

je réagissais un peu parce que je débloque et par rapport à l'hypothèse de la maladie nommée ou non, en fait on dit la même chose Harelde.
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MessageSujet: Re: Charles Ferdinand Ramuz [Suisse]   Charles Ferdinand Ramuz [Suisse] - Page 9 EmptyJeu 6 Mai 2010 - 13:37

animal a écrit:
je réagissais un peu parce que je débloque et par rapport à l'hypothèse de la maladie nommée ou non, en fait on dit la même chose Harelde.
Ok, vu !
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