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Parfum de livres… parfum d’ailleurs
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Messages : 22891 Inscription le : 02/02/2007 Age : 44 Localisation : Un peu plus loin.
Sujet: William Friedkin Sam 24 Fév 2007 - 11:17
BUG
Je viens de le voir, mais comme Jeanne D'Arc de Dreyer, je le propulse direct en séance privée chez moi (enfin dès que j'aurai pu m'offrir le dvd - c'est très très rare qu'en sortant d'une salle de cinéma je dise : "il me faut le dvd !". A vrai dire, c'est seulement la deuxième fois)
Réalisé par William Friedkin (très connu par son film L'exorciste) Avec Ashley Judd (éblouissante, bouleversante, elle m'a rappelé ingrid bergman ou geena rowlands dans "une femme sous influence"), Michael Shannon (que je ne connaissais pas) et Harry Connick Jr (qui joue toujours très bien les cinglés violents !)
L'histoire en peu de mots : une femme, seule, un peu paumée, effrayée par le retour supposé de son ex mari violent (il sort de prison), et noyant la perte d'un enfant dans des litres d'alcool et des grammes de drogues. Elle rencontre, un jour, un homme étrange. Un peu taciturne (au sourire fragile, timide, à la carrure impressionnante, massive), il apaise un peu l'univers de Agnès. Et puis, il commence à trouver des insectes dans la maison. Et il commence à parler de surveillance, d'écoute... etc
Bug, signifie parasites, insectes. Agnès et Peter vont commencer à pourchasser ces petites bêtes assoiffées de sang. Parce que Peter est persuadé d'être poursuivi par un organisme militaire qui veut continuer des expériences sur lui.
Un huis clos étouffant, devastateur, des corps qui se mutilent. De la paranoïa poussée à son paroxysme, des délires verbaux ahurissants. Un duo d'acteurs à tomber par terre. Peur de l'autre, de l'extérieur. Tout ce qui vient d'ailleurs est potentiellement dangereux. Puis le danger commence à venir de l'intérieur. Petit à petit agnès et peter vont s'enfermer dans un délire de plus en plus étouffant, effrayant. Recouvrant les murs d'aluminium, éclairés aux lampes tue-moustiques, s'auto-mutilant...
Le couple lui-même devient monstrueux, effrayant. Comment deux êtres peuvent en formant un couple s'auto-détruire, de contaminer l'un l'autre. Le couple comme finalement base à la destruction, comme le point de départ du dérèglement. Le couple comme huis clos (une scène de sexe filmée avec une originalité incroyable, franchement, il faut la voir).
Dernière édition par Queenie le Mar 11 Sep 2012 - 9:48, édité 1 fois
Babelle Zen littéraire
Messages : 5065 Inscription le : 14/02/2007 Localisation : FSB
Sujet: Re: William Friedkin Mar 27 Avr 2010 - 22:44
Étonnant Bug! Les 1ères minutes j'ai cru tomber dans la banalité mais plus l'étau se resserre sur l'appart dans lequel tout va se jouer, plus on accroche. On passe 2 heures dans un unique espace mais qui subit des transformations au fur et à mesure que le personnage masculin nous dévoile ses terreurs et nous les refile. Le final étant assez ambigu, j'avais opté pour une démence sévère. Mais je n'étais sûre de rien. William Friedkin a fait du chemin depuis L'exorciste : le décor, malgré l'exiguïté, se prête à un monde virtuel en perpétuelle transformation au point qu'on a du mal à saisir combien de temps s'est écoulé, jours, mois, heures... A-t-il réalisé autre chose depuis?
eXPie Abeille bibliophile
Messages : 15620 Inscription le : 22/11/2007 Localisation : Paris
Sujet: Re: William Friedkin Mar 27 Avr 2010 - 22:59
Babelle a écrit:
A-t-il réalisé autre chose depuis?
Pas grand chose : un documentaire sur des conservateurs du Getty Center, et deux épisodes de CSI... Mais bon, il a 75 ans, c'est peut-être difficile de trouver les financements, et puis les assurances, ça coûte cher...
C'est vrai qu'il est pas mal du tout, Bug. Ca rappelle un peu Cronenberg, par moments.
Babelle Zen littéraire
Messages : 5065 Inscription le : 14/02/2007 Localisation : FSB
Sujet: Re: William Friedkin Mar 27 Avr 2010 - 23:12
Moi j'ai pensé à la fin du Septième continent (Haneke), quand il ne reste plus rien et que l'appartement semble aussi ravagé.
traversay Flâneur mélancolique
Messages : 10160 Inscription le : 03/06/2009 Age : 66 Localisation : Sous l'aile d'un ange
Sujet: Re: William Friedkin Mar 4 Sep 2012 - 10:07
Après un quadruple pontage, Friedkin est de nouveau à l'affiche avec Killer Joe. Demain !
eXPie Abeille bibliophile
Messages : 15620 Inscription le : 22/11/2007 Localisation : Paris
Sujet: Re: William Friedkin Mar 4 Sep 2012 - 19:22
traversay a écrit:
Après un quadruple pontage, Friedkin est de nouveau à l'affiche avec Killer Joe. Demain !
Avec ce film, le réalisateur de Bug a obtenu la Souris d'Or (si, si, ça existe) à Venise en 2011.
Ça va, il a l'air encore en forme.
traversay Flâneur mélancolique
Messages : 10160 Inscription le : 03/06/2009 Age : 66 Localisation : Sous l'aile d'un ange
Sujet: Re: William Friedkin Lun 10 Sep 2012 - 22:53
Killer Joe
Citation :
Chris, 22 ans, minable dealer de son état, doit trouver 6 000 dollars ou on ne donnera pas cher de sa peau. Une lueur d’espoir germe dans son esprit lorsque se présente à lui une arnaque à l’assurance vie. Celle que sa crapule de mère a contractée pour 50 000 dollars. Mais qui va se charger du sale boulot ? Killer Joe est appelé à la rescousse.
Tous les cinéastes de 70 ans et plus devraient se soumettre à un quadruple pontage cardiaque. Visiblement, ça régénère plus sûrement qu'une palette de Red Bull. William Friedkin, de retour de l'hôpital, est en très grande forme. Killer Joe, film noir dopé à l'adrénaline, est teigneux, méchant et amoral au possible. Le réalisateur intègre les codes du genre, sans sourciller, pendant les 3/4 du film avant de dynamiter tout ça avec des scènes dantesques (ou grotesques) comme celle dite du "pilon de poulet" à ne pas mettre devant tous les yeux. Grosse castagne, violence à tous les étages, la famille américaine vue comme un pandémonium, tueur au sang de lézard : Friedkin ne lésine sur rien, surtout pas sur l'outrance, trouvant une piste secrète entre Ferrara et Cronenberg. Ce n'est pas toujours d'une grande finesse, les hommes y sont idiots et les femmes salopes, le metteur en scène de French Connection n'en a cure, il poursuit son entreprise de démolition jusqu'à l'hallali. Ah, là, là, c'est assez jouissif de voir un produit aussi peu manufacturé, aussi déglingué et punk dans l'esprit. Matthew McConaughey, monstrueux, y est phénoménal.
animal Tête de Peluche
Messages : 31548 Inscription le : 12/05/2007 Age : 43 Localisation : Tours
Sujet: Re: William Friedkin Mar 11 Sep 2012 - 7:07
je ne suis vraiment pas fanatique de Friedkin mais ça donnerait presque envie.
Queenie ...
Messages : 22891 Inscription le : 02/02/2007 Age : 44 Localisation : Un peu plus loin.
Sujet: Re: William Friedkin Dim 23 Sep 2012 - 22:54
KILLER JOE !!!
Violent. Dur. Sec. Glauque. Machiavélique. Outrancier. Plein de suspens et de manipulation.
Une histoire d'amour entre la belle et la bête ressaucée à la texane. Un thriller noir qui remue les tripes. Un film social frontal. Histoire de famille bien bancale.
M'a fait penser à The killer inside me - en moins "propret", parce qu'il y a un côté crasseux, abîmé, craquelé dans le film de Friedkin. Dans ses décors de mobile home, de boite de strip tease, de billards désertés. C'est un film d’Amérique profonde où les regards blessent et où les jurons crachent du sang. Ces scènes toutes bleutées vont finir par devenir une image de marque Friedkin : côté glacial, ringard, flippant et étouffant. En plus, tous les acteurs sont extra (et y'a du beau monde) : Matthew McConaughey, Emile Hirsch, Juno Temple, Gina Gershon... Avec ce jeu toujours sur le fil, à en faire un poil trop, un peu comme s'ils roulaient trop des mécaniques pour ne pas transpirer la fragilité et l'hypocrisie.
Je ne vois pas ce qui peut encore retenir d'aller le voir (à part les âmes sensibles à la violence, physique et psychologique mêlées)
coline Parfum livresque
Messages : 29369 Inscription le : 01/02/2007 Localisation : Moulins- Nord Auvergne
Sujet: Re: William Friedkin Dim 23 Sep 2012 - 22:59
Queenie a écrit:
KILLER JOE !!!
Violent. Dur. Sec. Glauque. Machiavélique. Outrancier. Plein de suspens et de manipulation.
un côté crasseux, abîmé, craquelé ses décors de mobile home, de boite de strip tease, de billards désertés. les regards blessent les jurons crachent du sang. côté glacial, ringard, flippant et étouffant.
Je ne vois pas ce qui peut encore retenir d'aller le voir
moi non plus! Queenie, je ne pourrai jamais aller au cinéma avec toi...
Queenie ...
Messages : 22891 Inscription le : 02/02/2007 Age : 44 Localisation : Un peu plus loin.
Sujet: Re: William Friedkin Dim 23 Sep 2012 - 23:06
(Coline, j'ai une large palette de différents genres de films que j'apprécie. Alors ça pourrait se faire)
Friedkin in Blue
Killer Joe
Bug
coline Parfum livresque
Messages : 29369 Inscription le : 01/02/2007 Localisation : Moulins- Nord Auvergne
Sujet: Re: William Friedkin Dim 23 Sep 2012 - 23:09
Queenie a écrit:
(Coline, j'ai une large palette de différents genres de films que j'apprécie. Alors ça pourrait se faire)
Oui, bien sûr,je sais!...Je lis tes commentaires de films! Je plaisantais bien sûr à propos de celui-ci qui est d'un genre que tu affectionnes et qui me laisse à la porte du cinéma!
Queenie ...
Messages : 22891 Inscription le : 02/02/2007 Age : 44 Localisation : Un peu plus loin.
Sujet: Re: William Friedkin Dim 23 Sep 2012 - 23:12
Ah bon ? C'était toi l'ouvreuse ? Il était où mon popcorn gratuit alors ?!
animal Tête de Peluche
Messages : 31548 Inscription le : 12/05/2007 Age : 43 Localisation : Tours
Sujet: Re: William Friedkin Mer 8 Mai 2013 - 12:23
French Connection (1971)
En fait de Friedkin je n'en ai pas vu tant que ça : L'Exorciste et Police Federal Los Angeles qui ne m'ont pas traumatisé autant que leur réputation et L'Enfer du devoir je crois, mais j'ai un gros doute.
Donc revoir French Connection c'était repartir vers la valeur sûre. Et il faut reconnaitre que dans la catégorie film policier très froid c'est assez efficace et joue en dehors de la branche psychédélique.Le flic irlandais alcoolique et mal aimable (Gene Hackman donc) et son compère (Roy Scheider) se mettent un peu par hasard sur la piste d'un gros trafic de drogue. Provenance Marseille et visite des français à New-York pour conclure l'affaire.
Le reste c'est avoir froid dans les rues de New-York pendant les planques et les filatures, sans oublier la fameuse scène de poursuite sous le métro.
Très efficace et contenu avec beaucoup d'effets de dialogues muets, comme vus de loin, et d'impressions de rages et d'impatience et d'hébétude aussi.
Vrai bon film mais finalement comme pour Police Federal truc muche je n'en ferai pas mon film de chevet.
(C'est à voir tout de même heing).
animal Tête de Peluche
Messages : 31548 Inscription le : 12/05/2007 Age : 43 Localisation : Tours
Sujet: Re: William Friedkin Dim 19 Mai 2013 - 22:29
Rules of engagement / L'enfer du devoir (2000)
Il y avait confusion avec un autre film, je ne l'avais pas vu celui-là. Comment en parler sans casser le morceau ? Une ouverture dans le feu de l'action en pleine guerre du vietnam et Samuel L Jackson sauve la peau Tommy Lee Jones. beaucoup plus tard (ils ont toujours la même tête) l'un prend sa retraite après une carrière derrière un bureau alors que l'autre continue de mener ses marines dans d'inextricable situations... une évacuation d'ambassade américaine au Yémen par exemple ?
Et c'est le drame avec beaucoup de victimes femmes et enfants... le Marine en chef payera-t-il les pots cassés ou bien son super pote réussira à défendre sa cause ?
Oui, un film de guerre moderne, de terrorisme ? et un film de procès. Avec beaucoup d'accolades viriles en uniforme et un patriotisme puissant, les larmes aux yeux. L'obligatoire scènes d'alcools échange de mandales avant réconciliations entre nos deux héros et un dénouement...
Une grosse tâcheronade (il faut dire ce qui est) pas dénuée de maîtrise (standard) si on met de côté les passages obligés et les aspects caricaturaux... et si ce n'est pas une exception (on peut presque placer une liste avec toutes les grosses production américaines avec du Die Hard, des Transformers et plein de trucs moisis avant même d'entamer une liste de films de guerre) la tendance du discours, avec sa forme (toutes les images sont là), font pencher la balance du côté du politiquement pas correct (je ne sais même pas si on peut dire réactionnaire arrivé à ce niveau, avec autant d'indifférence).