Wes Anderson

Fantastic Mr. Fox de Wes Anderson

Citation :

Mr. Fox, qui fut autrefois le plus grand des chasseurs de poules, a dû rentrer dans le rang afin de préserver sa famille. Mais sa véritable nature refait surface quand trois fermiers richissimes viennent le narguer en mettant la vie des siens en danger.

Un bon petit film d'animation à l'ancienne, dépixellisé, tiré du livre culte de Roald Dahl, ça ne peut pas faire du mal. Et même du bien, à condition d'avoir gardé son âme d'enfant et d'aimer les contes animaliers, antropomorphiques, ma non troppo.

L'amusant, dans l'histoire, est la présence de Wes Anderson derrière la caméra de ce Fantastic Mr. Fox qui s'approprie le récit sans bavure avec ce décalage imparable dans les dialogues et les situations. Ce n'est pas renversant d'inventivité mais suffisamment ingénieux pour y prendre un plaisir de bon aloi, quel que soit son âge.

Et puis il y a une B.O euh, originale et, cerise sur le gâteau, une interprétation vocale (si tant est que cela existe) absolument géniale des Clooney (dont l'organe donne une vraie personnalité au goupil électrique), Streep, Dafoe et compagnie. Sans crier au chef d'oeuvre (faut pas pousser), voici un divertissement élégant et suave qui doit séduire sans peine les papilles des cinéphiles.


Un film produit par 20th Century Fox (évidemment)

Moonrise Kingdom

Citation :

Sur une île au large de la Nouvelle-Angleterre, au cœur de l’été 1965, Suzy et Sam, douze ans, tombent amoureux, concluent un pacte secret et s’enfuient ensemble. Alors que chacun se mobilise pour les retrouver, une violente tempête s’approche des côtes et va bouleverser davantage encore la vie de la communauté.

J'ai beaucoup aimé ce nouveau Wes Anderson (bien davantage que La vie aquatique et The Darjeeling Limited notamment). Son évocation des croisements de l'enfance et de l'adolescence brille par sa spontanéité, et la recréation d'un univers pop des années soixante renforce la portée de sa mise en scène. Tout naît de l'artifice, mais l'éclat d'une sensibilité fragile prime sur l'anecdote, la fantaisie ou d'autres formes d'exubérance. La perception d'une fracture intime est ainsi la clef vers une porte de sortie, où la naïveté et l'effervescence ne cèdent pas à la caricature. La confrontation des adultes précipite une recomposition apaisée plutôt qu'une opposition vaine. Malgré l'avalanche de rebondissements, le récit semble toujours aller à l'essentiel, prenant le temps de faire vivre ses personnages et d'incarner des états d'âme, suspendus dans l'instant.
Sans oublier une mention spéciale aux génériques...

Comme avadoro je suis allée voir Moonrise kingdom et j'en suis ressortie assez perplexe.
Déjà je ne connais pas l'univers de Wes Anderson, mais je m'attendais assez à un spectacle de ce genre.
Car moi je suis restée spectatrice, je n'ai pas vraiment eu la sensation de voir un film avec une trame, un scénario, une réflexion possible, un jeu d'acteurs etc.....
Je ne sais toujours pas à qui s'adresse le film: à des enfants ? des ados ? des scouts ?.....

L'histoire est assez banale, celle de deux gosses de 12 ans amoureux, une Lolita craquante et un binoclard scout un peu décalé, s'enfuient avec tout un arsenal de camping (lui surtout) étiqueté années 60, pop et vintage à foison, articles en tous genres, couleurs choisies, détails travaillés, paysages à faire fondre même un urbain convaincu.

ça marche à donf comme dirait je ne sais qui, éblouie par tout cet univers colorié artificiel au possible, même la musique est glamour et sixties (Françoise Hardy), et j'avoue que la scène de danse sur la mini plage a été un des rares moments drôles du film.
Mais je ne pense pas que le film se veuille drôle, en fait je sais plus trop.
Je ne sais pas ce que j'ai vu, vraiment.
J'en suis là.

Par contre, il faut bien rester campé sur son siège car le générique de fin apporte une immense leçon de musique (je suis sérieuse) et rien que pour ça faut y aller.

M'interroge si j'irais le voir. D'autant plus que la bande annonce ne m'a pas vraiment séduite.

C'est simple j'ai l'impression que si l'on enlève tout le côté artifice visuel volontairement plaqué sur les scènes (et elles sont belles au demeurant), il ne reste pas grand-chose.
A toi de voir.....ou de jouer Arabella (et si tu aimes Benjamin Britten, ça va t'aider)

J'adore Benjamin Britten.

Je verrais bien suivant l'envie du moment, disons qu'il passe à des moments où il n'y a pas grand chose d'autre, alors peut être. Et au pire je pourrais dire que je n'aime pas et ne pas aller voir les suivants.

J'avais déjà beaucoup aimé La Vie aquatique (revu récemment) et À bord du Darjeeling Limited , je vais donc certainement aller voir son dernier film.

Il est vrai que le style de Wes Anderson est très particulier, largement reconnaissable et pas forcément évident à appréhender. J'ai tout de même trouvé que Moonrise Kingdom restait particulièrement lisible, moins décalé, excentrique et autarcique que ce qu'il a pu faire par le passé (même si je garde plutôt un bon souvenir de ces débuts, mais cela remonte déjà à loin).
Sur l'artifice visuel, c'est de cette manière qu'il cherche à s'exprimer : la couleur crée l'expression, lui permettant d'évoquer la fuite de l'enfance, une tristesse et une nostalgie au-delà d'un simple décor qui disparait.
C'est un cinéma en forme de jeu, de bricolage incessant, et sur cette image l'intervention des instruments de musique est particulièrement audacieuse et touchante (tout en me ramenant à mes propres souvenirs d'enfance, ce qui a pu certainement compter pour mon appréciation du film).

Moonrise Kingdom...


Jcrois que je suis comme darkanny, et toute mitigée pour ce film.
Bon, à la base, j'aime pas spécialement les loufoqueries de Wes Anderson, que je trouve forcée, pataude, au rythme bancal, et trop caricaturales. Alors Moonrise Kingdom, déjà, c'est moins chiant et moins blingbling du bricolage. Ensuite, j'ai trouvé l'acteur qui joue le gamin vraiment bon. Il sait être parfaitement dans la sobriété, la légèreté et le jeu de son rôle. Jcrois que c'est lui qui m'a permis de ne pas m'endormir.



Oui.
Parce qu'après 1h de film, l'ennui est arrivé. L'histoire semble se terminer, et ... Chais pas, peut-être que Wes Anderson voulait absolument faire son temps réglementaire d'1h30 minimum, mais l'aventure repart. Et alors qu'elle se veut apocalyptique et vraiment dangereuse, elle tombe dans une sorte de mélasse pas drôle et pas dynamique (alors qu'ils courent partout et que la tempête fracasse les choses sur son passage).

Le problème, que je retrouve toujours dans les films de Wes Anderson, c'est que j'ai l'impression que ses personnages sont englués dans des codes, des couleurs, des vêtements, des tics de jeux, et qu'ils n'en sortent pas.
Il y a une forme d'immobilisme non voulu.

Reste que c'est assez joli à regarder, et qu'il y a de bons moments.

Je ne suis pas un fan de base de Wes Anderson. Je lui préfère largement son homonyme Paul Thomas. Son Darjeeling m'avait laissé de marbre. Pourquoi Moonrise Kingdom m'a t'il plu ? Mystère. Je n'étais pas allé en salles depuis 6 jours. C'est peut-être ça.



Le passage par l'animation avec son précédent film, Fantastic Mr. Fox, semble avoir fait du bien à Wes Anderson et enrichi son cinéma. Moonrise Kingdom impose une liberté de ton et de création, comme s'il s'amusait à se parodier lui-même et à aller encore plus loin dans le décalage désuet et les couleurs acidulées, ambiance sixties garanties, Françoise Hardy en illustration sonore pour parachever la sensation. Les scènes d'ouverture et de clôture sont brillantissimes : des travellings circulaires et verticaux et voilà, l'aventure peut s'enchâsser entre les deux. Façon bibliothèque verte, scout toujours, avec des adultes dysfonctionnels qui ont perdu depuis longtemps la capacité de rêver et de vivre leurs projets, sans peur et sans reproche. Mais qu'ils retrouveront peut-être avec cet adorable couple nubile parti en goguette sous les vents de l'amour innocent. C'est frais, coloré, naïf comme une toile du Douanier Rousseau et rousseauiste par nature. Musique, littérature et peinture se conjuguent dans ce film d'art et d'esthète, faussement désinvolte et nonchalant. Et qui distille son charme suranné jusqu'au générique final.

-Moonrise Kingdom-

darkanny a écrit:

Comme avadoro je suis allée voir Moonrise kingdom et j'en suis ressortie assez perplexe.
Déjà je ne connais pas l'univers de Wes Anderson, mais je m'attendais assez à un spectacle de ce genre.
Car moi je suis restée spectatrice, je n'ai pas vraiment eu la sensation de voir un film avec une trame, un scénario, une réflexion possible, un jeu d'acteurs etc.....
Je ne sais toujours pas à qui s'adresse le film: à des enfants ? des ados ? des scouts ?.....
...
Je ne sais pas ce que j'ai vu, vraiment.
J'en suis là.

Voilà, je suis comme Darkanny, plutôt perplexe. Je ne suis pas spécialiste des fils de Wes Anderson mais j'avais bien aimé l'humour et le côté décalé de Darjeeling Limited, je m'attendais donc à quelque chose de drôle, en tout cas d'inventif. Effectivement ça l'est, du moins dans la première partie où j'ai été tout à fait séduite par la présentation de ces personnages un brin zarbis et de cet univers qui navigue entre grosse farce et poésie lunaire. La fuite de ces deux ados enfermés dans leur monde est un moment burlesque assez jouissif, et la panique qui s'ensuit au camp de scout ne détonne pas. Le cinéaste nous régale de ses trouvailles, on est dans des camaïeux de couleurs pop et de paysages superbes, chaque détail est pensé, bref la magie opère.

Et puis une fois installé dans ce décor, on attend une issue, un truc qui se dégage vraiment de l'ensemble, et c'est là que j'ai eu du mal. Anderson a beau multiplier les interventions de plus en plus loufoques et les dérapages incontrôlés, j'avoue que comme Queenie, au bout d'un moment, la lassitude s'est installée. Le récit qu'on croit arrivé à terme devient carrément foutraque et les acteurs ont beau forcé la caricature cela finit par être pesant. Bref un film somme toute sympathique mais qui à mon avis a du mal à tenir sur la durée et qui nous fait dire en sortant: quel était le but au juste?

PS: Très beaux génériques c'est vrai, mais pour le reste je suis encore très surprise par l'engouement général des critiques (public et médias)

PPS: En relisant mon com de Darjeeling Express, j'avais noté la même lassitude dans la seconde partie. Ce genre de cinéma me parait souvent poussif au bout d'un moment faut croire...

Et bien je fais parti de ceux qui ont adhéré au film. Je trouve qu'il tient sur la longueur, certes avec ses partis pris et son côté artificiel, il ne faut pas s'attendre à un approfondissement psychologique ni à un récit réaliste, je l'ai trouvé archétypal, d'où un côté simplificateur et stéréotypé, mais encore une fois je trouve que poussé jusqu'au bout de la logique cela fonctionne étonnement bien. Un monde de l'enfance avec ses cruautés, souffrances et beautés, sans verser dans le nostalgique, le pathos, la petite larme, mais en utilisant le rire, un côté décalé et un peu surréaliste, c'est une vraie ambition et un vrai projet artistique. Evidemment cela pose aussi des limites à l'exercice, parce que le parti pris doit être assumé jusqu'au bout sans possibilité de jouer sur un autre registre. Mais globalement le résultat m'a convaincue.

Est-ce que tu sais quel est le morceau que l'on entend sur le générique de fin ?

D'après ce que j'ai cru comprendre sur ce site c'est composé pour le film par Alexandre Desplat.

C'est bien ce qu'il me semblait.