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| Michael Haneke | |
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Auteur | Message |
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animal Tête de Peluche
Messages : 31548 Inscription le : 12/05/2007 Age : 43 Localisation : Tours
| Sujet: Re: Michael Haneke Lun 1 Juin 2009 - 17:57 | |
| c'est le seul flm que j'ai vu de lui (et l'impression d'avoir déjà vu le début )... je ne sais pas si ça peut changer quelque chose ? à part entrevoir dans un film trop long et pas très inspirant (inspiré) deux trois idées aux quelles je "devrai réfléchir" mais aux quelles j'ai peut être déjà réfléchi par d'autres moyens ou moi même et en allant potentiellement plus loin beaucoup plus vite... et l'éternelle question : pourquoi l'impression qu'au moins un film sur deux se déroule dans cet éternel milieu i ntello-parisien-dessus du panier ? l'impression d'un chose articulé mais avec des articulations bloquées ? | |
| | | Li Main aguerrie
Messages : 462 Inscription le : 09/05/2009
| Sujet: Re: Michael Haneke Dim 11 Oct 2009 - 12:39 | |
| Le ruban blancLa claque! Ne pas lire si vous ne l'avez pas encore vu...Un village, ses villageois, ses enfants qui déambulent. Très vite, on sent la pesanteur des normes, d'un mode de vie puritain, ascétique, austère, chez le pasteur, chez le médecin, chez le baron. Et puis au niveau plus global, une société extrêmement hiérarchisée, au sommet de la pyramide : le baron. Une société qui rappelle les sociétés féodales, la noblesse et son Tiers-Etat... A côté, une nature très blanche, qui rappelle "la pureté" des enfants (et ce ruban blanc comme symbole), les blés, la neige... les saisons qui passent. L'innocence représentée par cet enfant : L'atmosphère est étouffante, la discipline des corps, les enfants qu'on corrige sévèrement, et qu'on maltraite. On sent de la tension, à chaque plan, seule la nature, le dehors permettent de respirer. Impressionnant cette capacité qu'a Haneke à créer une atmosphère si oppressante dans ses plans. Atmosphère inquiétante qui sera renforcée par ces évènements tragiques, menaçants pour la sécurité du village. Qui en est l'auteur? - Spoiler:
Haneke fait dans le non-dit, l'implicite, ne résout rien de manière claire, garde un mystère...
On n'ose pas imaginer que les enfants sont coupables, que les victimes sont devenues les bourreaux. Au final, la violence revient comme un boomerang à la figure des adultes maltraitants. Les enfants, symboles de la pureté, font le mal, conséquence d'une éducation trop rigide, trop dure, qui génère le mal. La scène de l'oiseau transpercé semble nous donner la clef.
Le film est dur, le film est beau (une beauté plastique assez impressionnante), le film questionne. L'éducation peut émanciper mais peut aussi entraîner le pire. | |
| | | Marko Faune frénéclectique
Messages : 17930 Inscription le : 23/08/2008 Age : 56 Localisation : Lille
| Sujet: Re: Michael Haneke Dim 11 Oct 2009 - 13:08 | |
| J'ai lu "la claque" et ça me suffit pour l'instant! Merci Li. Je l'attends avec impatience. Haneke est un des plus grands aujourd'hui. J'aime tous ses films. | |
| | | traversay Flâneur mélancolique
Messages : 10160 Inscription le : 03/06/2009 Age : 66 Localisation : Sous l'aile d'un ange
| Sujet: Re: Michael Haneke Lun 19 Oct 2009 - 14:21 | |
| Autant que le fond, qui est passionnant (lire ce qu'en dit Li, plus haut), la forme du film de Haneke est exceptionnelle. Pour qui suit Haneke depuis ses débuts autrichiens (Ah, Le septième continent !), il est indéniable qu'avec Le ruban blanc il vient de signer son oeuvre la plus accomplie, la plus chargée de violence, aussi, alors que, paradoxalement, son goût de la provocation frontale (voir le premier Funny Games), qui le faisait rejeter par bon nombre de spectateurs, n'est pas présent dans ce dernier opus (pour une fois, ce terme galvaudé a toute sa raison d'être). Dommage d'ailleurs que certaines critiques, trop explicites, prétendent donner un mode d'emploi au film. Le mieux est de s'y immerger sans a priori, avec une faible connaissance du sujet (mais est-ce possible ?). Si on aime les références, le noir et blanc, sublime, du Ruban blanc, et sa description minutieuse d'évènements se déroulant dans un petit village, juste avant 14, peuvent faire penser, l'espace d'un instant, à deux autres chefs d'oeuvre du 7ème art : Le corbeau de Clouzot et Les désarrois de l'élève Toerless de Schlöndorff. La mise en scène, elle, est digne d'un Dreyer ou d'un Bergman. Mais laissons là les grands anciens, Le ruban blanc est un film unique et extraordinaire, de par ses qualités esthétiques et narratives. La tension ne fait que monter pendant 2 heures et 25 minutes, Haneke donnant à son film une densité, une intensité, bref une épaisseur à son récit qui est très rare au cinéma (plus facile à trouver chez les grands de la littérature). Son histoire, affûtée comme une lame, glace les sangs et est de celles qui marquent la mémoire des cinéphiles. Une palme d'or ? Mieux que cela, un très, très grand film qui laisse bouche bée. | |
| | | kenavo Zen Littéraire
Messages : 63288 Inscription le : 08/11/2007
| Sujet: Re: Michael Haneke Mer 21 Oct 2009 - 15:35 | |
| - Citation :
- Cinéaste du mal ?
PORTRAIT DE MICHAEL HANEKE c'est sur evene.fr | |
| | | Marko Faune frénéclectique
Messages : 17930 Inscription le : 23/08/2008 Age : 56 Localisation : Lille
| Sujet: Re: Michael Haneke Mer 21 Oct 2009 - 18:06 | |
| Le ruban blancJe ne peux que partager les avis de Li et Traversay. C'est un très grand film, d'une tension constante et d'une puissance visuelle sidérante sans jamais tomber dans l'esthétisme facile ou la complaisance dans la violence. Et c'est cette juste distance qui est effrayante. Beaucoup de suggestions et de zones d'ombre même s'il y a quelques plans terribles. Film nécessairement en noir et blanc pour mettre en scène la frontière ténue entre la pureté et la perversité, la lumière et les ténèbres, mais il n'y a pas de contrastes très tranchés (l'image n'est pas lisse ou asceptisée) mais une sorte de zone floue qui tente un compromis entre la blancheur éclatante et le noir le plus crépusculaire. On entre dans l'histoire par une mise au point progressive de la caméra qui fait surgir la lumière et on en sort par une désaturation progressive qui fait disparaître l'image. Il y a des tableaux splendides qui évoquent effectivement Dreyer avec cette atmosphère de communauté protestante. Il y a surtout des visages d'enfants inoubliables. La direction d'acteur est exceptionnelle. Il y a un petit côté "Village des damnés" et ces regards d'enfants et d'adolescents nous questionnent en permanence. Je ne les oublierai jamais. On pourrait trouver un peu systématique cette démonstration de la rigidité et de la cruauté des pères, cette soumission masochiste et résignée des femmes, l'émergence inévitable de la violence potentielle chez les enfants. Il y a en effet un aspect théorique mais la démonstration est tellement magistrale qu'on ne peut que s'incliner et reconnaître la pertinence et la force du propos. On est complètement hypnotisés pendant 2h20 et tout en nous donnant certaines clés, aucune vérité toute faite n'émerge. Juste des interrogations et un effroi sur ce qu'une éducation aussi rigoriste peut engendrer de souffrance et de révolte. Les plans avec ce petit garçon angélique qui découvre avec horreur ce qu'est la mort, peut-être même ce qui se passe sous son toit, sont bouleversants. Car il y a beaucoup des terreurs de l'enfance dans ce film cauchemardesque. Il est le seul encore capable d'émouvoir le père mais il est un peu tard... Chef-d'oeuvre? Pour moi sans hésiter. Encore un film qui me fait penser que le cinéma peut parfois être un art plus grand que la littérature. | |
| | | traversay Flâneur mélancolique
Messages : 10160 Inscription le : 03/06/2009 Age : 66 Localisation : Sous l'aile d'un ange
| Sujet: Re: Michael Haneke Mer 21 Oct 2009 - 18:47 | |
| Bien joué Marko. Ca fait 3-0 pour Haneke ! J'aimerais bien lire une critique négative pour voir. | |
| | | Marko Faune frénéclectique
Messages : 17930 Inscription le : 23/08/2008 Age : 56 Localisation : Lille
| Sujet: Re: Michael Haneke Mer 21 Oct 2009 - 19:00 | |
| - traversay a écrit:
- Bien joué Marko. Ca fait 3-0 pour Haneke ! J'aimerais bien lire une critique négative pour voir.
Elle est possible si on ne considère pas le film comme le cauchemar éblouissant qu'il est. Car la vision effrayante des pères pourrait paraître à certains proche de la caricature... Mais quelle classe! | |
| | | Li Main aguerrie
Messages : 462 Inscription le : 09/05/2009
| Sujet: Re: Michael Haneke Mer 21 Oct 2009 - 19:03 | |
| Marko n'a donc pas pu attendre vendredi - traversay a écrit:
- J'aimerais bien lire une critique négative pour voir.
Moi aussi. Je viens de regarder les "0 étoile" sur allociné mais rien de convaincant. En cherchant, j'ai trouvé ça sur le nouveau projet de Haneke : - Citation :
- Le maître et la muse enfin réunis! Isabelle Huppert, dernière présidente du jury du festival de Cannes, va retrouver la caméra de l'homme qu'elle a sacré cette année : Michael Haneke.
C'est en 2010 que devrait s'unir à nouveau l'actrice et le réalisateur pour un film. En 2001, c'est une première collaboration remarquable avec La Pianiste où elle reçoit le César de la meilleure actrice ainsi qu'un prix d'interprétation au festival de Cannes, elle renouvelle ensuite l'expérience avec le metteur en scène en 2003 pour Le Temps du loup.
Après le sacre du Ruban Blanc cette année, Michael Haneke commence à travailler sur un nouveau projet qui se concentrera d'après lui sur "l'humiliation de la décomposition physique chez les personnes âgées". Il n'y a pas encore de nom à ce projet qui est prévu pour sortir dans les salles en 2010.
Pour l'occasion, Michael Haneke entend bien faire sortir de l'ombre l'acteur Jean-Louis Trintignant invisible au cinéma depuis Immortel d'Enki Bilal en 2004. Il avait travaillé pour le télé-film de Jean-Daniel Verhaeghe Galilée ou l'amour de Dieu mais n'était pas réapparu depuis. Ainssi Huppert et Trantignant pourraient se retrouver devant l'objectif de Haneke avant la fin 2010. Source : cinélive | |
| | | Marko Faune frénéclectique
Messages : 17930 Inscription le : 23/08/2008 Age : 56 Localisation : Lille
| Sujet: Re: Michael Haneke Mer 21 Oct 2009 - 19:08 | |
| - Li a écrit:
- Marko n'a donc pas pu attendre vendredi
J'ai négocié ferme avec les amis qui voulaient le voir avec moi vendredi. Pas possible d'attendre plus! On s'est mis d'accord sur Sin Nombre mais j'aurais pu revoir le ruban sans hésiter de toutes façons. Plus j'y pense plus je le trouve ( un peu aussi!). | |
| | | Chinaski Espoir postal
Messages : 39 Inscription le : 05/12/2008 Age : 43 Localisation : Montpellier
| Sujet: Re: Michael Haneke Jeu 22 Oct 2009 - 22:52 | |
| Et 4-0:
Chronique d'un village allemand à l'aube de la première Guerre Mondiale, Le ruban blanc se dessine comme une fresque réaliste qui revendique son classicisme, inspiré par les films de Bergman ou par La Nuit du chasseur de Laughton (le personnage du pasteur): on est frappé d'emblée par cette photographie en noir et blanc, par ces costumes et ces décors d'époque, habitués que nous étions à voir évoluer les personnages d'Haneke dans la société contemporaine. Autre changement majeur par rapport aux œuvres précédentes du cinéaste autrichien, le passage de l'observation d'un microcosme (avec pour noyau la famille dans Benny's Video, Funny Games, Le septième continent ou La pianiste) à un autre (celui plus vaste du village).
Le tout avec une réussite relative, car ce qu'Haneke gagne en élargissant son cadre (interférences entre les protagonistes, peinture analytique d'une époque), il est obligé de le délaisser pour des raisons de durée du film (immersion plus profonde dans la psychologie des personnages), et ce malgré les 2h30 que durent la projection. Il est d'ailleurs intéressant de noter que le réalisateur souhaitait au départ réaliser une série pour la télévision, ce qui aurait sans doute permis de pénétrer plus en détail les personnages. Mais il s'agit d'un des seuls défauts du film, dans lequel on s'enlise lentement, immergé progressivement dans ce climat oppressant et austère, observateur des autorités castratrices en place dans cette société du châtiment. Les hiérarchies sociales sont clairement établies (baron-pasteur-régisseur-instituteur-paysans), et la faillite morale des autorités en place agit en catalyseur des perversions et des mesquineries présentes en tout un chacun. La Grande Guerre se profile en toile de fond, elle qui sera finalement l'unique échappatoire aux incidents qui émaillent le village, alors que l'on passe d'une lutte à une autre, du combat de la vie de tous les jours à la première Guerre Mondiale, comme si toute forme d'existence sans rapports de force était impossible. En parallèle à cette vision pessimiste, Haneke tente également d'analyser l'origine du mal, tandis que se profile une génération qui sera celle du nazisme.
Pour autant, Le ruban blanc comme les précédentes œuvres du cinéaste n'offre pas d'explications immédiates, se refusant à toute manipulation et laissant le spectateur dans l'expectative, dans le labyrinthe de ses pensées, libre, tout simplement... | |
| | | Marko Faune frénéclectique
Messages : 17930 Inscription le : 23/08/2008 Age : 56 Localisation : Lille
| Sujet: Re: Michael Haneke Jeu 22 Oct 2009 - 23:44 | |
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| | | Marko Faune frénéclectique
Messages : 17930 Inscription le : 23/08/2008 Age : 56 Localisation : Lille
| Sujet: Re: Michael Haneke Jeu 22 Oct 2009 - 23:53 | |
| Bien joué Isabelle!
Dernière édition par Marko le Sam 24 Oct 2009 - 0:42, édité 2 fois | |
| | | Marko Faune frénéclectique
Messages : 17930 Inscription le : 23/08/2008 Age : 56 Localisation : Lille
| Sujet: Re: Michael Haneke Jeu 22 Oct 2009 - 23:57 | |
| On est plus proche de Dreyer que de Bergman pour l'esthétique. Par contre on ne peut pas ne pas penser à La nuit du chasseur et au Village des damnés c'est sûr! Mais le climat d'un sadisme éclatant est du pur Haneke.
Je livre quand même l'avis négatif d'un ami pourtant cinéphile: "Ennuyeux, élitiste, prévisible (le comportement des enfants est immédiatement explicite), caricatural (les pères sadiques), pour montrer quoi?" Comme quoi! | |
| | | Chinaski Espoir postal
Messages : 39 Inscription le : 05/12/2008 Age : 43 Localisation : Montpellier
| Sujet: Re: Michael Haneke Ven 23 Oct 2009 - 0:11 | |
| Oui, le personnage du pasteur en particulier m'a fait penser au révérend de la nuit du chasseur. Pour ce qui est de l'esthétique, je connais assez peu Dreyer, mais ce qui m'a également évoqué Bergman c'est cette "religiosité" omniprésente. En tout cas, c'est un film qui reste en mémoire, meilleure preuve de son intérêt et de sa réussite... | |
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| Sujet: Re: Michael Haneke | |
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| | | | Michael Haneke | |
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