Michael Haneke

Enfin vu Le ruban blanc . Un film historique très littéraire , une histoire racontée , et moi, j'adore que l'on me raconte des histoires, surtout de si belle façon, et en y laissant des zones d'ombres !
Après..lu et relu ce que vous avez écrit et vos différents points de vue. Je retiens surtout ce qu'a retranscrit Marko des propos d'Hanneke lui-même:

Citation :

«Lorsque je relis des entretiens que j'ai donnés au fil du temps, je me rends compte que l'on m'assigne souvent une filmographie fondée sur des idées. Ce n'est pas le cas. Je m'intéresse à des personnages, à des situations. Bien sûr, il y a un contexte. Mais si l'on s'en tient à considérer que ce serait de l'illustration d'idées, alors on construit des explications a posteriori comme on peut le faire à la fin d'une existence humaine». Michael Haneke

Marie a écrit:

Enfin vu Le ruban blanc . Un film historique très littéraire , une histoire racontée , et moi, j'adore que l'on me raconte des histoires, surtout de si belle façon, et en y laissant des zones d'ombres !
Après..lu et relu ce que vous avez écrit et vos différents points de vue. Je retiens surtout ce qu'a retranscrit Marko des propos d'Hanneke lui-même:

Citation :

«Lorsque je relis des entretiens que j'ai donnés au fil du temps, je me rends compte que l'on m'assigne souvent une filmographie fondée sur des idées. Ce n'est pas le cas. Je m'intéresse à des personnages, à des situations. Bien sûr, il y a un contexte. Mais si l'on s'en tient à considérer que ce serait de l'illustration d'idées, alors on construit des explications a posteriori comme on peut le faire à la fin d'une existence humaine». Michael Haneke

ça me fait penser que j'ai lu une très bonne interview d'Haneke dans le magazine Transfuge. J'en copierai quelques extraits.

Citation :

J'en copierai quelques extraits

.Avec plaisir!
Et pour ceux qui ont le DVD,la making of est intéressant, mais aussi le documentaire sur Haneke , qui en dit plus sur lui , en particulier Juliette Binoche qui parle de sa peur constante..Pas très étonnant, c'est ce qui me reste le plus de ce film, on la sent très bien, cette peur ancrée dans presque tous les personnages.

J'ai vu que 80% du fil consacré à Haneke traitait du Ruban Blanc... Dommage, je ne l'ai pas vu !

Le dernier film en date que j'ai vu de ce réalisateur est Caché... Bon, du coup, ça me laisse une impression mitigée... Je suis d'accord avec la plupart de vos commentaires concernant ce film... Les acteurs ne sont pas convaincants du tout, ils ont l'air mous et fatigués (c'est leur rôle, en même temps, mais quand même !). Et puis, ce film est frustrant. Plein de questions se posent au cours du visionnage et finalement, aucune réponse n'est véritablement apportée, lorsque certaines questions ne sont pas tout simplement délaissées. Les tensions au sein de la famille, dans le couple et avec Pierrot, l'enfant, à quoi servent-elles ? Quel est l'intérêt de la fugue de Pierrot ? Même esthétiquement, rien ne justifie certaines scènes ! Quant au final, je ne sais pas quoi en penser... Quelqu'un avait proposé une explication sur le fil mais elle ne m'a pas davantage convaincue...

J'avais également vu La pianiste. Pour le coup, ce film-ci m'avait carrément enthousiasmée ! Sa manière de filmer coller bien avec le style froid de Jelinek.
Et j'avais aussi vu Funny Games, version US je crois (la plus décriée, oui, je sais, je ne suis qu'une pauvre impie ) De la violence froide et gratuite qui, au final, laisse un peu de marbre. A force de se montrer trop peu bavard, ses films se prennent avec plus de détachement qu'ils ne le mériteraient vraiment.

En tout cas, avec tous vos commentaires, vous m'avez sacrément donné envie de regarder Le Ruban Blanc !

Le Ruban blanc

Marie a écrit:

Citation :

«Lorsque je relis des entretiens que j'ai donnés au fil du temps, je me rends compte que l'on m'assigne souvent une filmographie fondée sur des idées. Ce n'est pas le cas. Je m'intéresse à des personnages, à des situations. Bien sûr, il y a un contexte. Mais si l'on s'en tient à considérer que ce serait de l'illustration d'idées, alors on construit des explications a posteriori comme on peut le faire à la fin d'une existence humaine». Michael Haneke

Avec tant de recul, je penche aujourd'hui pour ce qu'exprimeait ici Marie.
En salle, je n'avais pas la lisibilité appropriée, à cause de tout ce que j'en avais lu dans la presse, avec toutes les dérives que cela entrainait :la génération qui aurait 20 ou 30 ans dans l'Autriche fascisante de 1930-40...
A la seconde lecture sur DVD, j'ai profité au maximum du travail esthétique, plan, photo, noir & blanc... mais il me manquait encore quelque chose pour me sentir "soulagée".
Enfin, à la troisième lecture, lors d'un passage du Ruban sur Canal, j'ai opté pour 2h de "détente absolue" : là, ne me posant aucune question et le temps ayant passé, j'ai enfin senti à quel point Haneke se rapprochait, tout simplement, de Fritz Lang, de Dreyer, des premiers Bergman, de Clouzot, de Laughton. Et surtout j'ai enfin retrouvé en gros plan Le Village des damnés. Le premier, celui de Wolf Rilla en noir et blanc sorti en 1960.
En occultant enfin le tissus sociétal dans ses hiérarchies de classe -déjà assimilé antérieurement, je me suis contentée de suivre des yeux le parcours des enfants. Avant, pendant et après chaque "accident" majeur.

Le Ruban blanc me parait être une œuvre bien plus précieuse encore puisque, d'une part, j'ignore comment il est possible qu'un réalisateur puisse aujourd'hui nous évoquer ainsi les réalisateurs ci-dessus cités, mais aussi donner lieu dans tous nos hors-champs imaginaires au tricotage impeccable et complexe de toute une société (communauté) gravitant autour des faits.

J'en conclus aussi que lorsqu'on sent qu'il va se passer quelque chose au cinéma, il faut savoir attendre la programmation et zapper les articles pré-induisant...

Vu la version US de funny games.

Suis concon, je pensais que la version américaine serait américanisée,
avec une relation à la violence différente. Je pensais
bêtement que le film serait tout aussi malsain, avec moins de susgestions,
et des scènes plus frontales, et une autre fin.

En fait, c'est le même film, avec de nouveaux acteurs.
(Qui sont tout de même assez épatants dans leurs rôles
du "vas y que je me morve dessus".)

A l'exception du jeu des acteurs, quand on connait déjà tous les rebondissements,
ça perd un peu de son intérêt...

Oui, c'est du plan par plan. Sans grand intérêt quand on a vu l'original, n'est-ce pas (et en allemand, ça fait plus peur qu'en anglais).

traversay a écrit:

Oui, c'est du plan par plan. Sans grand intérêt quand on a vu l'original, n'est-ce pas (et en allemand, ça fait plus peur qu'en anglais).

Toujours pas vu cette version. Tu connais d'autres exemples de films retournés plan par plan par le même réalisateur? Je me suis toujours demandé pourquoi il avait fait ça. Il me semble qu'il avait dit qu'il préférait le refaire que d'en voir une adaptation médiocre... Mais il a tellement d'autres choses à faire!

Marko a écrit:

traversay a écrit:

Oui, c'est du plan par plan. Sans grand intérêt quand on a vu l'original, n'est-ce pas (et en allemand, ça fait plus peur qu'en anglais).

Toujours pas vu cette version. Tu connais d'autres exemples de films retournés plan par plan par le même réalisateur? Je me suis toujours demandé pourquoi il avait fait ça. Il me semble qu'il avait dit qu'il préférait le refaire que d'en voir une adaptation médiocre... Mais il a tellement d'autres choses à faire!

D'autres choses à faire que de laisser un plouc massacrer son œuvre ?! T'es sérieux là ?

Marko a écrit:

traversay a écrit:

Oui, c'est du plan par plan. Sans grand intérêt quand on a vu l'original, n'est-ce pas (et en allemand, ça fait plus peur qu'en anglais).

Toujours pas vu cette version. Tu connais d'autres exemples de films retournés plan par plan par le même réalisateur? Je me suis toujours demandé pourquoi il avait fait ça. Il me semble qu'il avait dit qu'il préférait le refaire que d'en voir une adaptation médiocre... Mais il a tellement d'autres choses à faire!

Haneke avait dit (mais est-ce la vraie raison ? mais y a-t-il une autre raison possible) que c'était pour que les Américains voient sont films. Parce qu'on sait bien qu'un Américain, c'est con, et donc qu'un Américain ne va pas voir un film Allemand.
En même temps, ça veut dire qu'il veut cibler un public de cons (si on suit ce raisonnement, bien sûr). Pourquoi ? Pour les éduquer ? Pour leur montrer que la violence, c'est pas bien ?

Hitchcock a fait plusieurs remakes de ses propres films, mais généralement il est ainsi passé du noir et blanc à la couleur, et ce n'était pas plan par plan (sauf erreur de ma part).
Hichikawa Kon a fait deux versions de la Harpe de Birmanie, aussi (en 1956 - noir et blanc ; un chef-d'oeuvre) et en 1985, en couleurs, que je n'ai pas vu...
Alejandro Amenabar aurait pu faire le remake ricain d'Ouvre les Yeux, il a refusé... Avec raison ?

eXPie a écrit:

Marko a écrit:

traversay a écrit:

Oui, c'est du plan par plan. Sans grand intérêt quand on a vu l'original, n'est-ce pas (et en allemand, ça fait plus peur qu'en anglais).

Toujours pas vu cette version. Tu connais d'autres exemples de films retournés plan par plan par le même réalisateur? Je me suis toujours demandé pourquoi il avait fait ça. Il me semble qu'il avait dit qu'il préférait le refaire que d'en voir une adaptation médiocre... Mais il a tellement d'autres choses à faire!

Haneke avait dit (mais est-ce la vraie raison ? mais y a-t-il une autre raison possible) que c'était pour que les Américains voient sont films. Parce qu'on sait bien qu'un Américain, c'est con, et donc qu'un Américain ne va pas voir un film Allemand.
En même temps, ça veut dire qu'il veut cibler un public de cons (si on suit ce raisonnement, bien sûr). Pourquoi ? Pour les éduquer ? Pour leur montrer que la violence, c'est pas bien ?

Hitchcock a fait plusieurs remakes de ses propres films, mais généralement il est ainsi passé du noir et blanc à la couleur, et ce n'était pas plan par plan (sauf erreur de ma part).
Hichikawa Kon a fait deux versions de la Harpe de Birmanie, aussi (en 1956 - noir et blanc ; un chef-d'oeuvre) et en 1985, en couleurs, que je n'ai pas vu...
Alejandro Amenabar aurait pu faire le remake ricain d'Ouvre les Yeux, il a refusé... Avec raison ?

Ozu a aussi tourné deux fois le même scénario (muet puis parlant) mais sans faire de copier/coller. Même chose pour les deux versions de Elle et Lui de McCarey. Sirk a repris pas mal de mélos de Stahl, mais là encore, les versions diffèrent et se complètent.

traversay a écrit:

Ozu a aussi tourné deux fois le même scénario (muet puis parlant) mais sans faire de copier/coller. Même chose pour les deux versions de Elle et Lui de McCarey. Sirk a repris pas mal de mélos de Stahl, mais là encore, les versions diffèrent et se complètent.

Oui, c'est vrai !
Et à chaque fois, on voyait bien la raison du remake. Concernant Haneke, il semble que ce ne soit "que" pour être vu du public américain, ce qui pour nous ne présente pas beaucoup d'intérêt.
Ceci dit, ça n'a pas dû lui prendre beaucoup de temps...

Jpense, théorie de tiroir, qu'on a dit à Haneke qu'il y avait projet intéressant à faire un remake de son film pour les Etats-Unis (oui, eXPie, sans ironie, c'est tout de même vrai, qu'au départ les remake américains, c'est parce que les américains ne sont pas très ouverts question ciné... c'est nous les plus abrutis d'aller voir l'original et le remake, après tout).

Du coup. Plutôt que de laisser quelqu'un d'autre le faire, Haneke s'en est chargé. Mais juste pour éviter qu'un autre y touche. Pas pour y apporter du nouveau, du révolutionnaire. Pour protéger son film d'un remaker américain de base.

On peut supposer que ce n'était pas une volonté artistique de sa part que de faire ce remake, juste un côté protectionniste.

Et je le comprends à 200% si c'est pour ça.

Pour d'autres raisons, c'est vrai que ça reste mystérieux.

Je n'ai pas vu le Funny Games allemand d'origine mais uniquement le début du remake américain que j'ai lâché parce que trop éprouvant. Comment avez-vous fait pour aller au bout? Est-ce qu'on va au bout du 1er avec moins de difficulté? Je crois qu'il n'y a pas pire terreur au cinéma que ce film-là. D'ailleurs, je me demande si c'est normal de tenir.

Date de parution : 06/04

Une bonne occasion pour ceux qui n’ont pas encore acheté le DVD ?

Citation :

Présentation de l'éditeur
Ce coffret réunit pour la première fois le synopsis du film et le DVD du chef-d’œuvre de Michael Haneke. Dans ce film de nombreuses fois primé (Palme d’or au festival de Cannes 2009, Lola d’Or (Allemagne), Golden Globe (États-Unis) et prix du Cinéma européen 2009), le réalisateur dresse un portrait de la société allemande avant la Première Guerre mondiale et s’interroge sur les origines de la violence et du totalitarisme.