Michael Haneke

Ces regards d'enfants! Fabuleux!
La scène dans l'escalier où le petit garçon cherche sa soeur est impressionnante.

Une critique négative de Haneke ? En voilà une :

Le Ruban blanc, le derneir film de Haneke, cinéaste peu aimable dont la reconnaissance critique laisse sans voix encore une fois.
...Film hanté par le cinéma de genre -tous coupables-, plutot que de l' assumer et d' en réaliser la puissance, verse dans la boursouflure rhétorique.
Construit en 3 blocs monolithiques et répétitifs, le Ruban blanc s' ouvre
par la voix off d' un vieil instit digne d' un canular de Jean Teddy Filip, l' homme des Documents interdits.
Les terribles évènements qui vont suivre, nous dit-on en substance,
seront, peut etre susceptibles d 'éclairer ce qui est survenu dans l' Histoire.
On n' en saura pas plus, coup de bluff et porte ouverte à toutes les interprétations.
Au fond le Ruban blanc touche l' os des obsessions hanekiennes puisque
le réalisateur de La Pianiste n' éprouve meme plus le besoin d' indexer
son récit à une cause socio-historique.
Ici la pathologie est partout, en gestation ou déjà à l' oeuvre.
Chez ce pasteur puritain qui inflige à ses enfants des rituels punitifs
cruels, chez ce médecin qui congédie sa maitresse pour cause de laideur
avant de jeter son dévolu sur sa propre fille, chez ces gamins de
paysans qui balancent le fils du baron à l' eau pour lui dérober sa flute.
Au spectateur de faire son marché entre les maux de son choix :
l' éducation rigoriste, futurs nazis en culotte courte, fanatisme relgieux, société répressive, fascismes, à chaque pathologie son personnage, sa
petite scène en guise d' appat.
Ce pacte marche à (presque) tous les coups puisqu' il s' appuie sur l' inteligence supposée du spectateur -ce qui flatte son égo- et postule
à raison, que les pleins de son cerveau rempliront les creux du film.
Comme tous les films d' Haneke, le Ruban blanc s' articule autour du couple faute/culpabilité, mais l' envisage à l' envers.
Voici le chatiment, qui a fauté ?
Processus de manipulation aussi déplaisant que douteux, qui consiste à décreter a priori la culpabilité d' une image pour ensuite fournir au spectateur un objet auquel il ne pourra qu' adhérer.
Mais ici, meme plus besoin d' objet en particulier, plus besoin d' images "choc" ou insoutenables (Funny games), juste une impression bigote de faute généralisée.
Chez Haneke, meme le ciel est de plomb. Respirer c' est pecher.

Jean-Baptiste THORET

Vu Le Ruban Blanc

traversay a écrit:

J'aimerais bien lire une critique négative pour voir.

tu ne vas pas la lire de ma part
Mais vous avez déjà dit tout le bien, je me limite donc de dire que c'est vraiment un film qui fait impression.. très bon moment de cinéma..

kenavo a écrit:

"vous avez déjà dit tout le bien, je me limite donc de dire que c'est vraiment un film qui fait impression.. très bon moment de cinéma.."

Que d'exclamations à vide! -ça ne suffit pas Kenav!
D'autant qu'à part l'encensement convenu et après coup que mérite le Ruban blanc (n'oublions pas qu'un Audiard aurait fait l'affaire pour beaucoup au festival, et pourquoi pas un Bienvenue chez les chtis, certains en ont douté, sous prétexte qu'Huppert avait ses attachements...) nous attendons pour en parler que le plus grand nombre de forumeurs l'aient vu. C'est le souhait de Marko, que finalement je partage. Mais que de questions en attente...
-Bix, qui semble avoir une problématique avec le saut de ligne, a oublié de préciser que Jean-Baptiste Thoret (a-critique du Ruban, est, entre autre, chroniqueur à Charlie hebdo
-Charlie, ça compte, Traversay, pour la critique négative? ).
Parce que Thoret ne dit pas que des bêtises. Pour ceux que ça intéresse son blog est ici
Bientôt Kenavo nous ne pourrons plus nous limiter...
P-S : très surprise jeudi soir, nous n'étions que 8 en salle UGC et personne pour faire la queue pour la séance de 22h -c'est du gâchis! Est-ce parce que les gens attendent la VF? Je le reverrai volontiers en VF pour profiter au mieux de la photographie sur large écran mais je pense que le Ruban, classique du cinéma non naphtalisé, s'achemine vers un intemporel qui fera date et référence. Nos contributions sur ce fil n'ont pas fini de s'allonger et les Jean-Baptiste Thoret n'ont qu'à bien se tenir...

pas lu en détails vos avis, j'hésite à aller le voir... hésitation entre une possible bonne surprise et ... un gros risque de râlage ?

des encouragements ?

Babelle a écrit:

ça ne suffit pas

je suis désolée - mais tout a déjà été dit..
même si je ne vais pas faire partie du groupe "encensement" ..

on pourrait dire que c'est en quelque sorte la version "empoisonnée" de "Heimat" d'Edgar Reitz

et il faudrait peut être aussi retenir que l'aspect de ces méthodes sévères d'éducation ont un impact non-négligeable sur l'Allemagne des Nazi

à part cela…

animal a écrit:

des encouragements ?

j'avais essayé de lire/entendre le moins que possible avant d'aller - donc.. bonne surprise pour moi - mais tu dois être conscient de voir 2h20 d'images calmes, intenses, ...
je ne sais pas si cela va te dire.. mais en tout les cas je dirais un film à voir! oui..

animal a écrit:

des encouragements ?

Un gros paquet d'encouragements aussi. Un film à voir, même si râlage!

animal a écrit:

pas lu en détails vos avis, j'hésite à aller le voir... hésitation entre une possible bonne surprise et ... un gros risque de râlage ? des encouragements ?

N'avoir lu aucun avis et aucune critique est un atout majeur, et je crois qu'il faut prendre son temps. Y aller quand c'est le bon moment pour soi. N'oublions pas que la séance rattrapage DVD est là pour ça. Il sera tjs temps. -Pourquoi il y aurait râlage"?

Babelle a écrit:

N'oublions pas que la séance rattrapage DVD est là pour ça.

Mais c'est dommage de ne pas voir ce film (et les autres mais peut-être celui-là encore plus) sur grand écran.

mmmh... je sens que j'irai, ptet demain ou le weekend prochain si ça passe encore ?

râlage parce que celui passé à la tv (cet été ?) avec daniel auteuil, juliette binoche et une vague histoire d'algérie... ben... voilà quoi, de façon rapide si on me demande mon avis je dis que c'est naze, tout simplement. (on avait d'ailleurs du en parler un peu sur ce fil ou "à la tv").

Je suis bien d'accord Li. En disant que nous avions le temps j'évoquais le contenu mais, tu as raison, c'est la première fois que je vois des plans aussi travaillés. Et ça c'est une 1ère dans l'œuvre de Haneke je crois. Et puis il faut profiter de la VOST en salle.
Rien à voir avec "Caché", Binoche et Auteuil! M H a pris un tournant. C'est demain ou jamais, à Tours.

bix229 a écrit:

Une critique négative de Haneke ? En voilà une :
Jean-Baptiste THORET

Parti pris douteux d'un critique qui ne cherche pas à voir plus loin que ses a priori. Dommage... pour lui! Aucun de ses arguments n'est convainquant. Ce qu'écrit Chinaski l'est bien davantage comme le bon article de la revue Positif que j'ai lu hier.

Une chose qu'on ne peut pas retirer à Haneke c'est sa puissante maîtrise formelle qui non seulement ne cherche pas seulement à faire beau ou à "épater" le cinéphile mais fait sens en elle-même. Et c'est là où on est devant l'évidence d'un grand cinéaste. Tout ce qu'il y a à comprendre et à ressentir passe par ce langage plastique. Et qu'on puisse en plus l'interpréter comme une parabole sur l'émergence d'une violence qui anticipe le nazisme est une des multiples lectures.

Car il faut surtout ne pas oublier que finalement Haneke est un réalisateur de genre qui filme depuis le début des récits d'horreur. Ce sont des films de terreur et de monstres. Ces monstres qui sont enfouis en nous. Et "Le Ruban Blanc" est un cauchemar à la hauteur de La nuit du chasseur.

On a le droit de ne pas aimer et de l' écrire ...

Moi je ne l' ai pas vu le film, mais j' aime bien lire des critiques contrastées...

bix229 a écrit:

On a le droit de ne pas aimer et de l' écrire ...
.

Je n'ai pas dit qu'il n'avait pas le droit (encore heureux) mais que ses arguments n'étaient pas convainquants