Michael Haneke

Mes balises sont à nouveau actives, ouaich !

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une autre question ?

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Une dernière pour la route :

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Sinon, pour le côté huis clos, et culpabilité diffuse,
ça m'a vaguement rappelé Dogville de Lars Von Trier.
Même si y'a rien à voir sur la forme.

Il faudrait le revoir pour répondre en ce qui me concerne. Karli est l'être le vulnérable, le plus "innocent".

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Zut ça colle pas! A part la première version

animal a écrit:

mais elles ne sont pas trop simples les transformations ? avec ce couple gentil qui représente un avenir moralement meilleur et modernisé... mais jusqu'où... quels schémas hérités promènent-ils ces deux là ?

On n'assiste pas à une transformation mais à un pourrissement de la vie ainsi ordonnée, et moi non plus je n'ai pas le sentiment qu'une page va se tourner du jour au lendemain. Ce couple est entre parenthèses et le respect qui semble les lier c'est à peu près le seul élément respirable, en regard des autres. Leur avenir au demeurant sera d'un meilleur tout relatif (la Grande guerre, la seconde, et le silence que devra s'imposer l'instituteur alors qu'il détient peut-être la clef -lui qui, étranger au village et qui s'est construit ailleurs, nous parle en voix off combien d'années plus tard? Je ne vois ni caricature ni facilité. D'ailleurs, pourquoi ne pas lui reprocher de ne pas avoir parlé?

Le non montré, ne serait-ce pas, finalement, tout ce qu'on sait à priori de ce qui va venir?
"quels schémas hérités promènent-ils ces deux là ? : j'aime bien la question, ainsi posée je la partage.

réponse pour la scène du début :

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j'aurai laissé une plus grande part de doute si je n'avais pas vu Caché, c'est certain.

je vous suis avec intérêt mais je laisse tomber l'interprétation parce que le film ne m'a pas donné envie de réfléchir.

Si vous arrivez à me démontrer ou à me convaincre que la vision (et le succès...) du film ne repose pas sur des mécanismes et des images prédigérées (comme la romance, les méchants, le contraste avec modernisme open forcément mieux, et ainsi de suite...) je suis preneur !

c'est très cinématographique de ce point de vue là mais pas très utile... moins qu'un John Rambo par exemple, mais le jour où Sly il aura une palme d'or...

edit : non, le non montré c'est ce qui en se rapprochant disons, d'une situation réelle, en passant outre les choix de scénario risquerait de casser la barraque en diluant la suite de drames standardisés.

le contraste avec modernisme open forcément mieux...Je n'ai pas vu ça, ça fait deux fois que tu évoques un modernisme à venir, comme s'il y avait un avant et un après dans les conditions de vie-même d'une manière pratique, ou dans la manière de raisonner des villageois une génération plus tard. Il me semble au contraire que les choses se passent en interne, dans chaque personne. Je n'ai perçu aucune romance non plus. Va pour JR

Babelle a écrit:

le contraste avec modernisme open forcément mieux...Je n'ai pas vu ça, ça fait deux fois que tu évoques un modernisme à venir, comme s'il y avait un avant et un après dans les conditions de vie-même d'une manière pratique, ou dans la manière de raisonner des villageois une génération plus tard. Il me semble au contraire que les choses se passent en interne, dans chaque personne. Je n'ai perçu aucune romance non plus. Va pour JR

bah cet instit n'a pas la violence du pasteur et n'incarne pas l'oppression comme le baron, l'est tout gentil, plein de bonne volonté et désarmé devant la société traditionnelle trop rigide, non ? la guerre qui arrive sur une société qui ne se tiendrait plus tout à fait... non plus ? je veux bien qu'on démonte le couple Eva/instit en disant qu'elle n'a pas l'air de choisir ou de développer grand chose dans son esprit, ça n'empêche que c'est "montré comme" dans le film, si on part sur le principe du spectateur qui tombe dans le panneau pour mieux réfléchir parce que le réalisateur est trop intelligent, je réponds qu'il se moque du monde parce que sans ce type de recours son film se casse la figure.

Finalement j’ai vu « Le ruban blanc » hier soir avec des amis qui l'ont beaucoup aimé, alors que l’histoire m’a laissé de glace. (Trop vu, entendu, lu d’horreurs sur les années d'avant la 1ère guerre mondiale.) Je pense que le filme ne va pas me laisser une impression ineffaçable. Par contre j’ai apprécié la photo, les mouvements de la caméra, le jeu des acteurs, bref tout l’aspect technique du filme. Surtout les acteurs sont excellents, au premier plan les enfants, leur jeu psychologique est grandiose.

Après tous les avis enthousiastes au sujet du filme, je m’attendais à qch de ‘plus’. Pour moi c’était trop un filme en costume : le village prussien régi par une hiérarchie rigide - baron, pasteur, instituteur, médecin, paysans - les saisons avec leurs fêtes, la récolte, etc.

Ensuite le filme s’intéresse aux coulisses du visage : comment les hommes communiquent avec les femmes ; comment tout le monde réglemente les enfants ; de quelle façon les différentes strates sociales se parlent entre eux ; et comment un chacun délègue ses problèmes à plus faible que soi, assortis de nouvelles atrocités. Quelle vue imprenable sue ‘le bon vieux temps’, comme disent les Allemands (heureusement de plus en plus souvent avec une connotation ironique).

Bon point pour le filme en ce que toutes les énigmes ne sont pas explicitées à la fin (leur ‘résolution’ a donné lieu à une discussion animée entre mes amis).

Maline a écrit:

Finalement j’ai vu « Le ruban blanc » hier soir avec des amis qui l'ont beaucoup aimé, alors que l’histoire m’a laissé de glace. (Trop vu, entendu, lu d’horreurs sur les années d'avant la 1ère guerre mondiale.) Je pense que le filme ne va pas me laisser une impression ineffaçable. Par contre j’ai apprécié la photo, les mouvements de la caméra, le jeu des acteurs, bref tout l’aspect technique du filme. Surtout les acteurs sont excellents, au premier plan les enfants, leur jeu psychologique est grandiose.

Après tous les avis enthousiastes au sujet du filme, je m’attendais à qch de ‘plus’. Pour moi c’était trop un filme en costume : le village prussien régi par une hiérarchie rigide - baron, pasteur, instituteur, médecin, paysans - les saisons avec leurs fêtes, la récolte, etc.

Ensuite le filme s’intéresse aux coulisses du visage : comment les hommes communiquent avec les femmes ; comment tout le monde réglemente les enfants ; de quelle façon les différentes strates sociales se parlent entre eux ; et comment un chacun délègue ses problèmes à plus faible que soi, assortis de nouvelles atrocités. Quelle vue imprenable sue ‘le bon vieux temps’, comme disent les Allemands (heureusement de plus en plus souvent avec une connotation ironique).

Bon point pour le filme en ce que toutes les énigmes ne sont pas explicitées à la fin (leur ‘résolution’ a donné lieu à une discussion animée entre mes amis).

Donc tu es restée de glace devant un film auquel tu trouves beaucoup de qualités et notamment "un jeu psychologique grandiose" et une forme (la technique) irréprochable. Un peu paradoxal ?

Intéressante discussion, dont j'ai lu tous les spoilers.. reste à voir le film, j'ai hâte.
L'entretien avec Pierre Murat dans le dernier Télérama
ici