E-M Cioran [Philosophie]

Merci pour cette sélection des citations qui t'ont le plus touché. Ca en dit déjà beaucoup. D'ailleurs, peut-être ne devrait-on jamais parler de Cioran autrement qu'en le citant. Après tout, difficile de construire une pensée cohérente sur des textes qui ne s'en revendiquaient absolument pas.

Tu dis qu'il parle mal de l'amour, mais je trouve que ces citations, sans jamais citer explicitement le domaine amoureux, restent quand même assez proches de la thématique de la relation à l'autre, amoureuse au sens large ou proche (désir, ou solitude, qui est amour se cherchant ?)

Tu as raison, j'ai surtout marqué ça par rapport au fait que le chapitre sur l'amour (je ne me rappelle pas de l'intitulé) ne m'avait guère enthousiasmé.

Ci-dessous, l'avis du sociologue A. Soral sur Cioran :

A. Soral a écrit:

L'esthète du désespoir
Un écrivain qui s'acharne à vous démontrer, par un travail infiniment laborieux, qu'il faut absolument ne rien faire et désespérer de tout, devrait sembler à tous un petit incohérent bien suspect.
Moi aussi j'ai été désespéré très longtemps, et bien je me souviens que je ne faisais rien, sinon rester allongé sur mon lit à me branler quatorze heures par jour !
J'ai bien peur que le désespoir chez Cioran soit comme la mort chez Maurice Blanchot : littérature de rentier et philo d'antiquaire.
Comme souvent quand ça pue, je me renseigne un peu sur ce champion du paradoxe et, comme souvent, je découvre le pot-aux-roses : comme Heidegger nazi ; Rohmer qui faillit faire des Cahiers une revue d'extrême droite ; Blanchot "l'écrivain qui n'a rien à dire mais qui doit dire ce rien...", ancien camelot du roi... j'apprends que le suicidaire permanent du VII avait été dans sa jeunesse un petit journaliste hitlerophile, auteur d'articles particulièrement enthousiastes sur la germanisation nécessaire et urgente de sa Roumanie natale !
La chose bien entendu était connue de tous les initiés (intelligentsia, critiques, éditeurs...), mais tous ont attendu sa mort pour la révéler, et encore, du bout des lèvres.
Seigneur, pourquoi à ceux-là, et à ceux-là seuls, est-il toujours tout pardonné ?